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Critiques de Alex Miller (23)
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Lovesong

« John Patterner ! […] L’homme que j’ai épousé et avec lequel j’ai passé toutes ces années vides et vaines dans ce café ridicule de la rue des Esclaves. Tout m’a l’air si stupide rétrospectivement ! Quelle existence petite et sordide nous menions dans notre ghetto ! Que notre vie était futile ! Nous remplissions nos journées de néant. À présent regarde-nous ! Nous avons toujours été étrangers l’un à l’autre. C’est seulement maintenant que nous commençons, enfin, à voir combien cela est vrai. »



Tout est écrit : Sabiha, une Tunisienne, a épousé l’Australien John avec lequel elle tient un restaurant à Paris. Leur vie est aussi routinière et pauvre que l’intrigue de ce roman. Ensemble, ils gèrent leur établissement qui accueille principalement les ouvriers tunisiens du quartier Montparnasse. Tandis qu’elle cuisine, John fait le service et s’occupe des diverses tâches d’entretien. Le samedi soir, Sabiha reprend les chants envoûtants de son pays, accompagnée de l’oud de son ami Néjid.



Ils auraient été heureux mais seul hic, ils ne parviennent pas à avoir d’enfant. Les années passent, au fil de pages fort ennuyantes, pendant lesquelles Sabiha fait de ce manque une obsession. Puisque le lecteur sait d’emblée qu’ils finissent par avoir un enfant – aucun spoil – le seul suspense est : comment ont-il fait ? La palette de choix est restreinte et inintéressante.



Le narrateur, témoin indirect de la vie de ce couple mortel, prouve la pauvreté de l’intrigue en ne racontant que les journées où l’action se passe. Malgré tout, la lassitude est inévitable ; les actions sont plates, mal amenées, trop précipitées ou décrites, au contraire, trop en longueur quand ce n’est pas nécessaire.



S’il n’y avait que l’ennuyante obsession de Sabiha, le roman aurait pu tenir sur la longueur. Or, on souffre aussi de lire des dialogues stéréotypés et mièvres, prononcés par des personnages non moins stéréotypés et mièvres, du type : « Je vous connais depuis toujours » ou « Il avait toujours été “chéri”, “mon chéri”, “mon amour”, “mon Hercule”. “Mon héros”. Même “mon adorable Australien”. »



C’est tout à fait splendide ! Ici, la femme maghrébine charme, voire bouleverse, les Parisiens catholiques, telle une créature exotique venue d’une Tunisie mystérieuse. Ici, les personnages sont foncièrement bons, honnêtes, et guidés par la conquête de leur dignité. Ici, les femmes maîtrisent l’art culinaire comme atout indispensable pour garder un homme fidèle, tandis que les hommes, les vrais, sont forcément viriles.



« Il semblait être un homme de confiance, un homme calme, sans ambition dévorante, un homme qui pourrait devenir bon mari et bon père. Un homme, en d’autres termes, qui attendait une femme et des enfants pour se sentir complet. Et n’était-il pas aussi fort, en bonne santé et pas trop beau ? Un homme comme ça, pas particulièrement gâté par la nature, serait fidèle. »



« Elle le vit se retourner pour fermer la porte sans bruit, comme s’il craignait de réveiller la maisonnée. Il avait un petit sac à dos kaki à l’épaule. La pièce de cuir sur la manche de sa veste n’avait pas été recousue. On pouvait donc en conclure qu’il n’avait pas de femme pour s’occuper de lui. »



En bref, c’est un ramassis de mièvreries digne d’un Marc Lévy exotique. À plus forte raison, Alex Miller possède la même qualité que Marc Lévy : décrire scrupuleusement le quotidien, sans originalité ni intérêt pour le lecteur. En voici concrètement la preuve :



« Il s’habilla, tira le rideau et se mit à la fenêtre. Les nuages de l’aube étaient encore roses. Les clients de l’épicerie des frères Kavi au coin avaient déjà commencé leurs allées et venues. La vie suivait son cours. Il ramassa son bol et descendit à la cuisine le poser dans l’évier. Puis il alla à la salle à manger. Il ramassa le courrier sur le plancher, ouvrit la porte de la rue et regarda de chaque côté. André rentrait déjà de promenade avec Tolstoï : le grand chien à longs poils hirsutes courait en bondissant à ses côtés, comme au ralenti, les yeux gris fixés sur les exploits sanguinaires de ses ancêtres éventreurs de loups, dans les steppes glaciales de Sibérie. John adressa un signe de main à son propriétaire et rentra en refermant la porte derrière lui. Il posa le courrier sur la planche de travail à la cuisine, puis il se rendit à la salle de bains où il enleva sa chemise. Pendant son rasage, il entendait la voix des ouvriers de la blanchisserie en bas de l’allée. »



Ce texte, digne de Marc Lévy, se voulait être un roman de contemplation, sculptant les personnages, leur caractère, leurs souffrances et leurs peurs. Le résultat est médiocre. Il y a des ratés chez tous les éditeurs, même chez les éditions Phébus qui publient par ailleurs des textes de très bonne qualité.



La critique sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/lovesong-alex-miller-a80136668
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Lovesong

John Patterner, australien, en voyage à Paris tombe amoureux de la belle Houria, tunisienne. Ils se marient et les années passent sans qu’ils aient d'enfant. Ils vivotent dans un petit restaurant près de Vaugirad.

Pourtant Houria est obsédée par son désir d'enfant qu'elle entend combler par tous les moyens.

La naissance d'une petite fille les ramènera en Australie où John reprend son métier de professeur et Houria ouvre une pâtisserie. C'est là que l'auteur fait leur connaissance et écoutera fasciné le récit de leur vie et de leur amour.l
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Lovesong

En Australie, Ken, un écrivain qui vit avec sa fille se prend d’amitié pour ses nouveaux voisins. John, Sabiha et leur petite fille viennent d’arriver et ont ouvert une pâtisserie qui semble hors du temps. La tristesse au fond des yeux de Sabiha intrigue Ken. Peu à peu, John lui raconte leur histoire. Houria, la tante de Sabiha, a épousé Dom Pakos en 1946. Ils ont ouvert un petit restaurant près de Paris, où ils ont vécu heureux, se suffisant à eux-même. A la mort de Dom, Sabiha est venue aider la soeur de son père et c’est là qu’elle a rencontré John, un voyageur australien. Mais à l’inverse de Houria, Sabiha a toujours su qu’elle serait mère et que sa fille attend en elle d’être mise au monde.



Lovesong porte bien son nom. C’est un hymne à l’amour, à l’amour entre un homme et une femme mais aussi entre une fille et son père. Mais surtout entre une mère et l’enfant qu’elle attend. Pas seulement l’enfant qu’elle porte, mais aussi celui qu’elle sait qu’elle aura un jour. Alex Miller est un écrivain au talent certain qui manie les mots comme un poète mais surtout qui possède le don de parler des sentiments avec pudeur, justesse et réalisme. Quand il décrit les tourments ou les félicités de ses personnages, on sent l’authenticité derrière ceux-ci, que ce soit lorsqu’il décrit l’amour, la passion, la tendresse ou même le désir d’enfant éprouvé par une femme. On dirait qu’il a vécu toutes ces situations.



Je suis entrée dans ce récit avec délice. Je me suis sentie proche de Houria, cette femme amoureuse, vivante et colorée. L’auteur nous plonge dans une ambiance chaleureuse au sein d’un quartier proche de Paris où les travailleurs viennent se régaler dans le restaurant de ce couple sympathique. On sent les odeurs des pâtisseries orientales, on entend les rires s’élever dans cette salle et l’amitié qui réchauffe. Mais à partir du moment où Sabiha et John prennent la relève après le décès de Houria, mon intérêt s’est émoussé. Pourtant, la qualité du roman ne faiblit pas mais il se centre sur le personnage de Sabiha qui m’a profondément agacée. Complètement centrée sur son désir de maternité, elle néglige son mari, homme charmant et aux petits soins pour elle. Elle devient même méprisante et méchante et met son couple en péril, tant la maternité est son objectif principal. Cette obsession prend tellement de place dans le récit que j’ai commencé à m’ennuyer. Il faut dire que je me sens peu concernée par le désir de maternité et que je ne peux comprendre que l’on puisse en arriver à faire passer le besoin d’un enfant au-dessus de son mariage. Peut-être devra-t-on bientôt faire un test de stérilité avant de se marier ?

Il est évident que les choix et le comportement de Sabiha me l’ont rendue antipathique et que le fait que le roman se centre surson espoir de devenir mère a émoussé mon intérêt pour la deuxième partie du roman. Je pensais aussi que le roman se déroulerait en grande partie en Australie, ce qui n’est pas le cas. Je conseille cependant ce roman à ceux que le sujet intéresse.



Je déconseille la lecture de la quatrième de couverture qui révèle pratiquement la teneur de tout le roman.


Lien : http://www.chaplum.com/loves..
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Coal Creek

Lorsque je ne me promène pas dans les grands espaces américains, j'aime me balader dans le bush australien, me perdre dans cette nature parfois hostile où l'être humain doit se révéler au grand jour.





Je découvre ainsi Alex Miller un auteur qui a sans contexte mérité ses lettres de noblesse dans le monde de la littérature en dépeignant avec virtuose des destinées tragiques dans son pays natal. Dans Coal Creek vous allez découvrir l'histoire de Bobby Blue, un jeune homme entrant au sein de la police dans l'Etat du Queensland.



Il y a deux points forts à ce livre qui ressortent généralement dans ce genre littéraire : les protagonistes et l'écriture. En premier lieu, les protagonistes. Vous allez découvrir cette histoire au travers des yeux, des pensées de Bobby Blue personnage central qui va ainsi vivre ses premières expériences en tant qu'adulte. Il y a ensuite Daniel son supérieur, sa femme et leurs filles et de l'autre Ben Tobin : meilleur ami du héros.



Il y a ici une véritable lutte, un authentique affrontement entre le passé et le présent de Bobby, entre son travail et son amitié : d'un côté la conviction d'un patron étroit d'esprit de la culpabilité de Ben et de l'autre un jeune homme étrange, le coupable idéal. Ce sont les longues réflexions de Bobby qui permettent ainsi de faire connaissance avec chaque personnage. Il est à la fois acteur et spectateur de tout ce qui se déroule et c'est en cela que le point de vue narratif est très intéressant.



J'ai aussi beaucoup aimé l'écriture proche du nature writing où on découvre ce qu'est le bush australien, la domination de la nature et ce que cela peut créer sur l'homme. En définitive, une très bonne découverte !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Autumn Laing

Autumn Laing est une vieille femme âgée de 85 lorsqu'elle entreprend d'écrire ses mémoires, non pas pour se justifier, mais pour rendre justice à Édith, celle à qui elle a tout pris sans alors s'en soucier, celle à qui elle a pris le mari, l'artiste peintre Pat Donlon.

Avec lui, Autumn va connaître la seule histoire passionnelle de sa vie et mettre en oeuvre le don que son cher oncle Matthew avait décelé en elle dès l'enfance : celui de révéler le talent des autres.

Autumn livre l'histoire touchante mais si fragile de son mariage avec Arthur, cet avocat juste et loyal envers les autres et les artistes qui composent leur cercle privé. Le lien qui unit Autumn à son mari ne résistera pas au déchaînement passionnel qui va emporter l'épouse.

Car Pat est un homme fascinant, artiste de génie, mais il n'aime que sa femme et ne vit que pour son art, se laissant donc guider par le désir, destructeur de sa vie, créateur de son art. Au coeur de cette folie, Autumn n'est qu'un souffle, l'enthousiasme, impulsion de la création, vite balayée.





La narratrice, Autumn, entreprend son récit pour rendre justice à Édith, l'épouse légitime de Pat. Et à première vue, elle y parvient. Car le récit rend aimable Édith, attachant Arthur, détestable Autumn. Pourtant, en y repensant, c'est sur elle que l'on s'apitoie. Cette vieille femme qui a tout perdu pour vivre une passion qui ne lui a rien laissé si ce n'est de l'amertume.

On apprécie en outre particulièrement de découvrir la bohème des années trente de Melbourne, magnifiquement racontée.



Alex Miller réussit là un chef-d'oeuvre. Dans une prose brûlante, il nous fait pénétrer dans les coulisses de la création artistique au sein desquelles la passion est dévorante, destructrice.
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Lovesong

Cet auteur a beaucoup de talent pour tisser sous sa plume les destins croisés de ses personnages, si bien que leurs choix dramatiques nous semblent logiques et inévitables.

Sabiha est prête à tout pour avoir un enfant, et la tragédie est en marche !

(lu début 2013)
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Coal Creek

Queensland, années 50. Depuis la mort de son père, Bobby Blue a dû arrêter de parcourir le bush à cheval à la recherche de taureaux sauvages. Avec son paternel et son meilleur copain, le bagarreur Ben Tobin, il passait ses journées en pleine nature, bivouaquant devant un feu de camp le soir venu avant de s’endormir à la belle étoile. Une jeunesse libre et tumultueuse dont il s’est amendé en entrant dans la police. Son nouveau chef, Daniel Collins, arrive d’une grande ville côtière avec sa femme et ses deux filles, dont la belle Irie âgée de 13 ans et avec laquelle Bobby va nouer une profonde complicité. Esprit étroit manipulé par sa femme, Daniel ne cherche pas à s’imprégner des mœurs et coutumes locales, il se considère avant tout comme un homme civilisé face à des rustres mal embouchés. Le jour où les policiers sont appelés à Coal Creek pour arrêter Ben qui aurait frappé sa petite amie, Bobby se retrouve pris au piège entre la loyauté qu'il doit à son supérieur et l'inébranlable amitié qui le lie à celui qu’il connaît et apprécie depuis l’enfance.



J’ai eu du mal au départ. Le rythme est assez lent, il y a pas mal de digressions, de retours en arrière pas forcément passionnants, de réflexions un peu cucul. La caricature est poussée à l’extrême entre les blancs-becs de la côte pensant tout savoir et prenant tout le monde de haut, et les cul-terreux du bush, authentiques cow-boys australiens à l’ancienne, amoureux d’un environnement sauvage que les premiers nommés ne pourront jamais comprendre. Et puis je n’aime pas du tout ce procédé consistant à annoncer l’air de rien des événements à venir, du genre « si j’avais su alors que... » ou « je ne pouvais pas me douter à ce moment là que... ». J’ai toujours l’impression que l’auteur essaie de relancer notre attention avec ces tics d’écriture et je vois cela comme un aveu de faiblesse, comme s’il nous disait, « bon, là, tu t'ennuies un peu, mais ne te sauve pas, tu vas voir, des choses géniales vont arriver ! ».



En gros, j’ai peiné, me demandant même si j’allais aller jusqu’au bout. Mais au moment où la tragédie se déploie (dans les 75 dernières pages), où les faits s’enchaînent sans temps mort, cela devient excellent. C’est douloureux, plein d’émotion contenue et surtout on va à l’essentiel. Rien que pour ça je ne regrette pas d’avoir découvert cet auteur dont j’avais beaucoup entendu parler au moment de la sortie en France de son premier roman il y a deux ou trois ans (« Lovesong »). Et puis je fréquente trop peu la littérature australienne, c’est un plaisir de m’y plonger de temps en temps.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Lovesong

Dans les années 50/60, Houria et Dom Pakos tiennent un petit café-restaurant du côté de Vaugirard. L'endroit est chaleureux, populaire et devient vite " la cantine " des ouvriers immigrés.

Hélas, Dom Pakos décède et Houria se retrouve seule pour tenir le commerce.

Heureusement, sa nièce Sabiha, quittera la Tunisie pour venir épauler sa tante. C'est le début d'une belle époque. Les femmes s'entendent à merveille et ce tandem donne un nouveau souffle à ce café.



C'est dans ce lieu à l'atmosphère si particulière que Sabiha rencontre son futur mari John, un australien.

Par amour, il acceptera de rester à Paris et d'aider au café.



Tout va bien à l'exception de la chose la plus importante pour Sabiha, devenir mère. Sa fille, qu'elle sent quelque part au plus profond d'elle même depuis si longtemps, ne vient pas et cet échec va devenir une véritable obsession pour Sabiha.



Mon avis :

Je suis entrée dans ce roman avec facilité et plaisir.

J'ai aimé à chaque fois que je reprenais mon livre retrouver les personnages et l'atmosphère si conviviale du petit café. La simplicité, les petits bonheurs, l'odeur des patisseries orientales... tous ces éléments concouraient à créer un endroit où je me sentais bien (en plus, je m'étais rapportée quelques pâtisseries du Maroc... donc, à fond dans l'ambiance !!!).



Mais petit à petit, le roman familial, amical, devient le roman de Sabiha, ou plutôt de Sabiha et de son désir d'enfant.

A partir de ce moment, tout devient plus sombre, plus glauque et Sabiha qui était au départ très sympathique devient un peu bizarre voire malsaine (enfin pour moi !).



J'ai aimé ces 2 parties assez distinctes. L'une parce que je m'y suis sentie comme dans un cocon et l'autre parce qu'elle montrait une femme extrême au comportement dicté uniquement par ce désir d'enfant.

L'auteur maîtrise parfaitement la narration de ces 2 phases un peu opposées et le roman conserve toutes ses qualités du premier au dernier mot.



Pas un coup de coeur mais presque !
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Coal Creek

Le challenge nomades en noir s'achève et je lis à toute vitesse les derniers opus restants tels ce Coal Creek d'Alex Miller ! Un polar à la première personne écrit comme une tragédie. On sait dès le début que l'affaire finira mal, le narrateur nous l'annonce cash, mais il reste parfois de la lumière dans un désastre, tout n'est pas perdu.



Bobby Blue nous raconte tout à sa manière brute de décoffrage, l'écriture colle au personnage qui a appris à lire tardivement, peu avant l'écriture du récit, puisque dans le bush c'est une qualité peu utile à la survie. Le jeune homme a parcouru le désert aux côtés de son père et de celui de Ben Tobin pour rabattre vers les zones d'élevage des taureaux sauvages. Puis, à la mort du paternel, il s'est rangé et engagé comme policier sous les ordres d'un gars de la côté, Daniel Collins. On sent tout de suite que son chef est à côté de la plaque dans les montagnes, mais Bobby n'a pas très envie de le mettre au parfum. Il manifeste même l'envie de démissionner, mais il y a Irie, la fille aînée de Collins. Irie a seulement treize ans, cependant un rien d'adulte transparait déjà en elle, elle apprend à lire à Bobby et découvre le bush où, contrairement à son père, elle se sent chez elle. Peu à peu, entre elle et Bobby nait un sentiment diffus, tandis qu'entre Daniel Collins et l'ami d'enfance de Bobby, Ben, une tension se crée, tension capable de tout dévaster...



Les paysages, l'écriture, (même si parfois elle m'a un brin gênée) et les réflexions du narrateur (l'auteur certainement) sur l'incompréhension humaine envers l'animalité font écho en moi, les sentiments sont puissants et le suspens est bien présent jusqu'à la fin, c'est tragique, oui on le sait, et c'est beau et inattendu. Et c'est vite lu, trop vite peut-être, mais cette année j'ai le temps.



Un petit bijoux en polar ! Essayez !
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Lovesong

Ici, la vie se déroule, limpide.

Ici? C'est un petit café-restaurant dans le quartier de Bagnolet d'avant son embellissement,du temps des abattoirs. Les ouvriers immigrés, Tunisiens pour la plupart, y mangent le midi, y retrouvent une chaleur humaine et étanchent leur nostalgie aux samedi chansons du pays le soir.

L’écriture délicate d’Alex Miller fait apparaître à chaque page la complexité du sentiment amoureux, la génèse des drames humains, comme une dentelle où les pensées se glissent entre les gestes du quotidien, où l’ambiance des lieux émerge par petites touches de couleurs, d’odeurs, où les objets ont une âme et racontent les humains qui les utilisent.

Tout commence par une délicieuse odeur échappée d’une nouvelle pâtisserie qui réconforte et surprend un écrivain de retour à Melbourne après un long voyage. Ce lieu chaleureux où le rythme ralenti, apaisé, tranche sur la frénésie citadine est tenu par un couple qui l’intrigue, comme s’il captait les échos de leur histoire au-delà du sourire d’accueil.

C’est leur histoire qu’Alex Miller nous raconte et comme lui, nous ne pourrons plus passer notre chemin avant d’avoir refermé « Lovesong ».

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Autumn Laing

Reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de Babelio, j'avais déjà envie de lire ce roman au moment de l'annonce de sa parution.



Alex Miller nous raconte la vie d'Autumn Laing à travers son aventure avec Pat Donlon, artiste de fiction inspiré de la vie de Sunday Reed un artiste australien.



Pat Donlon n'est pas vraiment un personnage sympathique et on se demande même comment Autumn a pu tomber amoureuse de lui (en le comparant à son mari). Il est assez imbu de sa personne même si parfois il a des sursauts de modestie (feinte?) en se rappelant d'où il vient. Au contraire, Arthur Laing est un charmant garçon. Tout comme l'épouse de Donlon, Edith, il est en retrait.



Pour moi, l'histoire commence réellement à la page 155 avec la rencontre entre Pat et Arthur. Le reste est très confus, la narratrice campe une vieille particulièrement désagréable voire tyrannique avec les autres mais aussi avec elle-même.



Autumn relie ses souvenirs entre eux mais c'est très confus au début, ça part dans tous les sens. J'ai même eu du mal à savoir si elle parlait du passé ou du présent : J'écris avec un feutre à pointe fine. Et je réécris pas. Vous lisez comme les phrases sortent de moi, tel le dentifrice d'un tube. [...] Réécrire, c'est effacer. Comme repeindre. Le résultat devient trouble.



De grands moments de récit teintés de poésie car les détails sont très importants dans ce récit. Mais j'ai trouvé ça un peu brouillon. Il y a deux types de narration. Le récit brut de Autumn comme personne âgée qui écrit ses mémoires et se souvient. Mais l'ensemble de ses souvenirs sont rassemblés par Adeli, l'aide d'Autumn à la fin de sa vie. Cette Adeli est en fait un professeur d'université américaine qui s'intéresse à elle. Autumn Laing est un sujet d'étude qui constitue un récit dans le récit.



Pour une héroïne Autumn Laing se donne le mauvais rôle, celui de femme qui entraîne un jeune artiste vers l'adultère, la trahison. Ce que je croyais être une passion n'est en fait pas vraiment réciproque. Je pensais également que l'art aurait une place plus importante dans ce roman.



J'ai aimé quand Alex Miller décrivait les moments d'apaisement des personnages comme quand les "artistes" discutent tous ensemble ou quand Pat Donlon lit tranquillement dans la bibliothèque. D'autres passages étaient beaucoup plus ternes, mornes même. Ce n'est pas un livre gai mais pas non plus extrêmement triste. Il décrit toutes sortes d'états d'âmes.



Malheureusement, à part les trompés, Arthur et Edith, les autres personnages ne m'ont pas émis. J'ai pris le parti des victimes officielles même s'ils sont tous des victimes (de leurs passion et désir).
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Autumn Laing

Un récit de passions, artistique et amoureuse, décrites dans la rédaction des mémoires d'Autumn Laing à la fin de sa vie, Autumn qui vécut la passion amoureuse tragiquement à cause de la passion artistique...

On pourrait y voir une succession de clichés au premier abord : artiste égoïste, passion destructrice. Mais non.

D'abord parce la description de la passion artistique, son côté obsessionnel au mépris de tout le reste, est très juste : on en arrive à comprendre ce peintre mal dégrossi.

Ensuite parce que les aspects destructeurs, inéluctables de la passion amoureuse prennent toute leur force dans la distance (froide, presque sous forme d'autopsie) mise à les raconter par la vieille femme, tant le sujet est encore sensible après tant d'années.

Les personnage secondaires sont inégaux mais attachants.

Et il y a l'Australie en toile de fond, discrète mais omniprésente, avec ses difficultés à s'éloigner du modèle européen.

Et ces pages à la station de Sofia...



Malgré ces qualités, est-ce la mise à distance précédemment citée, je n'ai pas éprouvé l'empathie que je souhaitais avec le personnage principal.



Et donc si "Autumn Laing" est un bon roman, c'est loin d'être un coup de coeur de lecture.
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Lovesong

La jolie couverture m'a tout de suite donné envie de livre ce roman australien publié par les éditions Phébus.

C'est une histoire d'amour entre la belle Sabiha qui vient de Tunisie où elle a laissé sa famille et John, un touriste australien.

Leur malheur c'est de ne pas pouvoir avoir d'enfants et ce manque d'enfant devient obsessionnel. Alors Sabiha va prendre une décision terrible....

Je ne peux en dire plus.

L'histoire est assez lente mais les sentiments sont bien décrits.

L'amour, la mélancolie, le manque dû à l'éloignement de sa terre natale, et les douces odeurs de pâtisseries orientales en font une belle histoire.





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Coal Creek

Ce n’est pas une lecture facile que nous propose l’auteur, mais une de celle qui prend son temps, une qui demande un minimum d’investissement du lecteur car tout comme la philosophie de vie de Bobby Blue, il ne faut pas précipiter les choses, elles finissent toujours par arriver, tôt ou tard, comme la fin du roman, inexorable, annoncée par les signes avant-coureurs qui jonchent le roman, pointés du doigt par le héros mais que Daniel, shérif du coin et son épouse, Esme, ne voient pas, contrairement au lecteur donc, qui croit deviner la tragédie qui semble se profiler à l’horizon et la redoute en même temps, sans rien pouvoir faire. Une tragédie précipitée par l’arrivée de Daniel et Esme, étrangers de la ville qui voudraient importer à Mount Hay leur façon de vivre, bien meilleure selon eux que celles des locaux, des « péquenauds » ignorants, avec Esme qui veut tout diriger, changer les autres et qui se mêle de tout avec ses grands principes, ses opinions bien arrêtées et l’inflexibilité qui la caractérisent, surtout des affaires de son mari, ex-militaire discipliné, qui a l’habitude de recevoir des ordres, qu’on décide pour lui et qui croit tout savoir lui aussi mieux que tout le monde. Ils vont être confrontés à l’âpreté et à la nature sauvage d’un bush dont ils ignorent les codes et de ses habitants, comme Ben Tobin, qu’ils ont jugé avant même de le connaître alors que Bobby nous en fait un portrait bien différent : celui d’un être tiraillé par son passé d’enfant battu par son père mais qui cache au fond de son cœur une sensibilité accrue et réveillée par l’entrée de Deeds dans sa vie. Bobby va se retrouver pris entre deux flammes.

L’auteur, anglais d’origine, semble lui s’être parfaitement adapté à son nouvel environnement, qu’il nous donne à voir. Il fait la part belle à la nature, la brousse et le bush dans ce roman qui entre parfaitement dans la catégorie du nature writing, première lecture du genre pour moi et j’ai bien aimé, même si j’ai eu un peu de mal avec l’écriture au départ, à cause notamment des « papa » et « maman » qui parsèment le texte alors que le narrateur est un homme adulte. Heureusement, cette gêne est vite passée, j’ai su faire abstraction et me suis totalement immergée dans ma lecture qui donne à voir des paysages magnifiques et permet de voyager tout en restant chez soi. Une belle découverte pour laquelle je remercie les éditions Phébus et le site Babélio pour son opération Masse critique.
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Autumn Laing

Un roman incandescent où se confesse une femme de 85 ans, au crépuscule de sa vie [...] Un adieu à la jeunesse perdue où Alex Miller explore à la fois les gouffres de la passion et les arcanes de la création artistique. Avec une prose aussi brûlante que le bush australien.


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Lovesong

Lovesong est d'abord un livre sur la quête du bonheur et sa part de mélancolie.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Lovesong

J'ai trouvé ce livre pénible à lire...d'ailleurs je n'ai pas excédé les 100aine de pages. J'ai trouvé l'héroïne insupportable, le héros mou. Seule la tante Houria semble avoir un peu de profondeur. Je n'ai rien aimé de cette histoire.... La dynamique entre le couple John-Sabiha est malsaine à souhait, je trouve ça vraiment dommage. Le résumé donnait envie, mais l'histoire pas du tout...
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Lovesong

L'histoire est racontée par l'écrivain, à qui le fameux John Patterner raconte son histoire... Je n'ai pas vu vraiment l'utilité des passages qui parlent de l'écrivain (notamment de sa fille), j'ai été plus captivée par l'histoire d'amour entre John et Sabiha.

J'ai regretté les redondances et quelques répétitions, notamment concernant le code de l'honneur, le devoir, etc. Mais sans qu'il y ait beaucoup d'événements, on est captivé par l'histoire, les personnages sont très attachants, les descriptions sont belles, l'atmosphère est envoûtante, on a l'impression d'être l'un des clients de ce restaurant populaire.

Ce livre met en perspective la quête du bonheur, et la part de mélancolie qui apparaît lorsqu'on l'atteint finalement. Un beau roman d'amour que je recommande !
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Coal Creek

Début : la mort de la mère, le caractère du père, les relations en retenue, pudiques. Le texte, écrit dans un style simple, presque familier, proche du langage parlé, met immédiatement en place l'univers du bush. Des hommes solides, liés à la nature, aux éléments et aux bêtes, plein de bon sens, avares de paroles, sensibles pourtant ("Les derniers mots qu'il m'a dit : "Je t'aime, fils" p. 14)

"Alex Miller tells his story in simple and apparently artless prose that has its own dignity and poetry, but is full of uneducated expressions" Sydney Herald Tribune October 5, 2013

Beaucoup d'attachement à Bobby Blue. Personnage confiant légèrement naïf (pas péjorativement) que je rapproche de la manière dont les Amérindiens conçoivent le monde. Les gens "civilisés" avec leurs connaissances livresques méprisent ces "paumés" de la montagne et pensent leur apporter "généreusement" leur savoir, inconscients de tout ce qu'ils ignorent eux-mêmes pour pouvoir vivre là. Ce qui est d'une évidence assourdissante pour les autochtones est invisible pour les Collins, symboles du colon.

Tout au long du livre, j'ai écouté Bobby, sa sagesse issue de cet héritage familial et des longues années d'observation dans le bush. Il a une capacité de compréhension de l'humain peu commune et regarde avec beaucoup de discernement les réactions de cette famille ou de son ami Ben. Il a cette capacité de donner une chance à chacun.

Et toute cette intelligence du monde se retrouve face à ces "civilisés", Daniel et Esme Collins, les gens du sud, les journalistes, les politiciens, et tout cela ressemble tellement à cette mode du bashing, arme de destruction massive d'un individu, qu'on voit si souvent aujourd'hui.

Pendant toute cette lecture, je me suis délectée de ce personnage et de sa sensibilité. Et je savais, puisque lui-même nous prévient tout au long du texte, que tout cela ne se terminerait pas très bien. Je repense en particulier à ce moment où il observe son ami amoureux,et constate comme cet amour l'a transformé et la certitude de Bobby que l'enfant de Ben serait un enfant heureux.

J'ai quitté Coal Creek hier soir avec une plaie à l'âme, comme le deuil de ces bonheurs perdus à cause de l'idiotie des hommes.

Je vais aller lire d'autres romans d'Alex Miller en espérant y retrouver "quelque chose de Bobby"...

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Lovesong

Je crois que c'est la couverture qui m'a donné envie... J'avais besoin d'une jolie histoire d'amour et j'ai trouvé juste ce qu'il me fallait! Très agréable à lire, des personnages avec des émotions, des sentiments, des doutes, exactement comme je les aime. Je recommande ce roman
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