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EAN : 9782752905062
288 pages
Phébus (07/05/2012)
3.06/5   35 notes
Résumé :
Au cours de l'été 1946, Dom Pakos et son épouse tunisienne Houria acquièrent un café-restaurant près des abattoirs de Vaugirard. Vingt ans plus tard, ce lieu chaleureux, où l'on sert avec le sourire des spécialités orientales, s'est imposé comme le point de ralliement des travailleurs immigrés. Lorsque son mari adoré disparaît, Houria, qui n'a pas eu d enfants, peut compter sur sa nièce Sabiha, venue du bled pour la seconder. Les deux femmes s'accordent parfaitement... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« John Patterner ! […] L'homme que j'ai épousé et avec lequel j'ai passé toutes ces années vides et vaines dans ce café ridicule de la rue des Esclaves. Tout m'a l'air si stupide rétrospectivement ! Quelle existence petite et sordide nous menions dans notre ghetto ! Que notre vie était futile ! Nous remplissions nos journées de néant. À présent regarde-nous ! Nous avons toujours été étrangers l'un à l'autre. C'est seulement maintenant que nous commençons, enfin, à voir combien cela est vrai. »

Tout est écrit : Sabiha, une Tunisienne, a épousé l'Australien John avec lequel elle tient un restaurant à Paris. Leur vie est aussi routinière et pauvre que l'intrigue de ce roman. Ensemble, ils gèrent leur établissement qui accueille principalement les ouvriers tunisiens du quartier Montparnasse. Tandis qu'elle cuisine, John fait le service et s'occupe des diverses tâches d'entretien. le samedi soir, Sabiha reprend les chants envoûtants de son pays, accompagnée de l'oud de son ami Néjid.

Ils auraient été heureux mais seul hic, ils ne parviennent pas à avoir d'enfant. Les années passent, au fil de pages fort ennuyantes, pendant lesquelles Sabiha fait de ce manque une obsession. Puisque le lecteur sait d'emblée qu'ils finissent par avoir un enfant – aucun spoil – le seul suspense est : comment ont-il fait ? La palette de choix est restreinte et inintéressante.

Le narrateur, témoin indirect de la vie de ce couple mortel, prouve la pauvreté de l'intrigue en ne racontant que les journées où l'action se passe. Malgré tout, la lassitude est inévitable ; les actions sont plates, mal amenées, trop précipitées ou décrites, au contraire, trop en longueur quand ce n'est pas nécessaire.

S'il n'y avait que l'ennuyante obsession de Sabiha, le roman aurait pu tenir sur la longueur. Or, on souffre aussi de lire des dialogues stéréotypés et mièvres, prononcés par des personnages non moins stéréotypés et mièvres, du type : « Je vous connais depuis toujours » ou « Il avait toujours été “chéri”, “mon chéri”, “mon amour”, “mon Hercule”. “Mon héros”. Même “mon adorable Australien”. »

C'est tout à fait splendide ! Ici, la femme maghrébine charme, voire bouleverse, les Parisiens catholiques, telle une créature exotique venue d'une Tunisie mystérieuse. Ici, les personnages sont foncièrement bons, honnêtes, et guidés par la conquête de leur dignité. Ici, les femmes maîtrisent l'art culinaire comme atout indispensable pour garder un homme fidèle, tandis que les hommes, les vrais, sont forcément viriles.

« Il semblait être un homme de confiance, un homme calme, sans ambition dévorante, un homme qui pourrait devenir bon mari et bon père. Un homme, en d'autres termes, qui attendait une femme et des enfants pour se sentir complet. Et n'était-il pas aussi fort, en bonne santé et pas trop beau ? Un homme comme ça, pas particulièrement gâté par la nature, serait fidèle. »

« Elle le vit se retourner pour fermer la porte sans bruit, comme s'il craignait de réveiller la maisonnée. Il avait un petit sac à dos kaki à l'épaule. La pièce de cuir sur la manche de sa veste n'avait pas été recousue. On pouvait donc en conclure qu'il n'avait pas de femme pour s'occuper de lui. »

En bref, c'est un ramassis de mièvreries digne d'un Marc Lévy exotique. À plus forte raison, Alex Miller possède la même qualité que Marc Lévy : décrire scrupuleusement le quotidien, sans originalité ni intérêt pour le lecteur. En voici concrètement la preuve :

« Il s'habilla, tira le rideau et se mit à la fenêtre. Les nuages de l'aube étaient encore roses. Les clients de l'épicerie des frères Kavi au coin avaient déjà commencé leurs allées et venues. La vie suivait son cours. Il ramassa son bol et descendit à la cuisine le poser dans l'évier. Puis il alla à la salle à manger. Il ramassa le courrier sur le plancher, ouvrit la porte de la rue et regarda de chaque côté. André rentrait déjà de promenade avec Tolstoï : le grand chien à longs poils hirsutes courait en bondissant à ses côtés, comme au ralenti, les yeux gris fixés sur les exploits sanguinaires de ses ancêtres éventreurs de loups, dans les steppes glaciales de Sibérie. John adressa un signe de main à son propriétaire et rentra en refermant la porte derrière lui. Il posa le courrier sur la planche de travail à la cuisine, puis il se rendit à la salle de bains où il enleva sa chemise. Pendant son rasage, il entendait la voix des ouvriers de la blanchisserie en bas de l'allée. »

Ce texte, digne de Marc Lévy, se voulait être un roman de contemplation, sculptant les personnages, leur caractère, leurs souffrances et leurs peurs. le résultat est médiocre. Il y a des ratés chez tous les éditeurs, même chez les éditions Phébus qui publient par ailleurs des textes de très bonne qualité.

La critique sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/lovesong-alex-miller-a80136668
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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En Australie, Ken, un écrivain qui vit avec sa fille se prend d'amitié pour ses nouveaux voisins. John, Sabiha et leur petite fille viennent d'arriver et ont ouvert une pâtisserie qui semble hors du temps. La tristesse au fond des yeux de Sabiha intrigue Ken. Peu à peu, John lui raconte leur histoire. Houria, la tante de Sabiha, a épousé Dom Pakos en 1946. Ils ont ouvert un petit restaurant près de Paris, où ils ont vécu heureux, se suffisant à eux-même. A la mort de Dom, Sabiha est venue aider la soeur de son père et c'est là qu'elle a rencontré John, un voyageur australien. Mais à l'inverse de Houria, Sabiha a toujours su qu'elle serait mère et que sa fille attend en elle d'être mise au monde.

Lovesong porte bien son nom. C'est un hymne à l'amour, à l'amour entre un homme et une femme mais aussi entre une fille et son père. Mais surtout entre une mère et l'enfant qu'elle attend. Pas seulement l'enfant qu'elle porte, mais aussi celui qu'elle sait qu'elle aura un jour. Alex Miller est un écrivain au talent certain qui manie les mots comme un poète mais surtout qui possède le don de parler des sentiments avec pudeur, justesse et réalisme. Quand il décrit les tourments ou les félicités de ses personnages, on sent l'authenticité derrière ceux-ci, que ce soit lorsqu'il décrit l'amour, la passion, la tendresse ou même le désir d'enfant éprouvé par une femme. On dirait qu'il a vécu toutes ces situations.

Je suis entrée dans ce récit avec délice. Je me suis sentie proche de Houria, cette femme amoureuse, vivante et colorée. L'auteur nous plonge dans une ambiance chaleureuse au sein d'un quartier proche de Paris où les travailleurs viennent se régaler dans le restaurant de ce couple sympathique. On sent les odeurs des pâtisseries orientales, on entend les rires s'élever dans cette salle et l'amitié qui réchauffe. Mais à partir du moment où Sabiha et John prennent la relève après le décès de Houria, mon intérêt s'est émoussé. Pourtant, la qualité du roman ne faiblit pas mais il se centre sur le personnage de Sabiha qui m'a profondément agacée. Complètement centrée sur son désir de maternité, elle néglige son mari, homme charmant et aux petits soins pour elle. Elle devient même méprisante et méchante et met son couple en péril, tant la maternité est son objectif principal. Cette obsession prend tellement de place dans le récit que j'ai commencé à m'ennuyer. Il faut dire que je me sens peu concernée par le désir de maternité et que je ne peux comprendre que l'on puisse en arriver à faire passer le besoin d'un enfant au-dessus de son mariage. Peut-être devra-t-on bientôt faire un test de stérilité avant de se marier ?
Il est évident que les choix et le comportement de Sabiha me l'ont rendue antipathique et que le fait que le roman se centre surson espoir de devenir mère a émoussé mon intérêt pour la deuxième partie du roman. Je pensais aussi que le roman se déroulerait en grande partie en Australie, ce qui n'est pas le cas. Je conseille cependant ce roman à ceux que le sujet intéresse.

Je déconseille la lecture de la quatrième de couverture qui révèle pratiquement la teneur de tout le roman.

Lien : http://www.chaplum.com/loves..
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Ici, la vie se déroule, limpide.
Ici? C'est un petit café-restaurant dans le quartier de Bagnolet d'avant son embellissement,du temps des abattoirs. Les ouvriers immigrés, Tunisiens pour la plupart, y mangent le midi, y retrouvent une chaleur humaine et étanchent leur nostalgie aux samedi chansons du pays le soir.
L'écriture délicate d'Alex Miller fait apparaître à chaque page la complexité du sentiment amoureux, la génèse des drames humains, comme une dentelle où les pensées se glissent entre les gestes du quotidien, où l'ambiance des lieux émerge par petites touches de couleurs, d'odeurs, où les objets ont une âme et racontent les humains qui les utilisent.
Tout commence par une délicieuse odeur échappée d'une nouvelle pâtisserie qui réconforte et surprend un écrivain de retour à Melbourne après un long voyage. Ce lieu chaleureux où le rythme ralenti, apaisé, tranche sur la frénésie citadine est tenu par un couple qui l'intrigue, comme s'il captait les échos de leur histoire au-delà du sourire d'accueil.
C'est leur histoire qu'Alex Miller nous raconte et comme lui, nous ne pourrons plus passer notre chemin avant d'avoir refermé « Lovesong ».
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Dans les années 50/60, Houria et Dom Pakos tiennent un petit café-restaurant du côté de Vaugirard. L'endroit est chaleureux, populaire et devient vite " la cantine " des ouvriers immigrés.
Hélas, Dom Pakos décède et Houria se retrouve seule pour tenir le commerce.
Heureusement, sa nièce Sabiha, quittera la Tunisie pour venir épauler sa tante. C'est le début d'une belle époque. Les femmes s'entendent à merveille et ce tandem donne un nouveau souffle à ce café.

C'est dans ce lieu à l'atmosphère si particulière que Sabiha rencontre son futur mari John, un australien.
Par amour, il acceptera de rester à Paris et d'aider au café.

Tout va bien à l'exception de la chose la plus importante pour Sabiha, devenir mère. Sa fille, qu'elle sent quelque part au plus profond d'elle même depuis si longtemps, ne vient pas et cet échec va devenir une véritable obsession pour Sabiha.

Mon avis :
Je suis entrée dans ce roman avec facilité et plaisir.
J'ai aimé à chaque fois que je reprenais mon livre retrouver les personnages et l'atmosphère si conviviale du petit café. La simplicité, les petits bonheurs, l'odeur des patisseries orientales... tous ces éléments concouraient à créer un endroit où je me sentais bien (en plus, je m'étais rapportée quelques pâtisseries du Maroc... donc, à fond dans l'ambiance !!!).

Mais petit à petit, le roman familial, amical, devient le roman de Sabiha, ou plutôt de Sabiha et de son désir d'enfant.
A partir de ce moment, tout devient plus sombre, plus glauque et Sabiha qui était au départ très sympathique devient un peu bizarre voire malsaine (enfin pour moi !).

J'ai aimé ces 2 parties assez distinctes. L'une parce que je m'y suis sentie comme dans un cocon et l'autre parce qu'elle montrait une femme extrême au comportement dicté uniquement par ce désir d'enfant.
L'auteur maîtrise parfaitement la narration de ces 2 phases un peu opposées et le roman conserve toutes ses qualités du premier au dernier mot.

Pas un coup de coeur mais presque !
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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John Patterner, australien, en voyage à Paris tombe amoureux de la belle Houria, tunisienne. Ils se marient et les années passent sans qu'ils aient d'enfant. Ils vivotent dans un petit restaurant près de Vaugirad.
Pourtant Houria est obsédée par son désir d'enfant qu'elle entend combler par tous les moyens.
La naissance d'une petite fille les ramènera en Australie où John reprend son métier de professeur et Houria ouvre une pâtisserie. C'est là que l'auteur fait leur connaissance et écoutera fasciné le récit de leur vie et de leur amour.l
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critiques presse (1)
Telerama
08 août 2012
Lovesong est d'abord un livre sur la quête du bonheur et sa part de mélancolie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
John Patterner ! […] L’homme que j’ai épousé et avec lequel j’ai passé toutes ces années vides et vaines dans ce café ridicule de la rue des Esclaves. Tout m’a l’air si stupide rétrospectivement ! Quelle existence petite et sordide nous menions dans notre ghetto ! Que notre vie était futile ! Nous remplissions nos journées de néant. À présent regarde-nous ! Nous avons toujours été étrangers l’un à l’autre. C’est seulement maintenant que nous commençons, enfin, à voir combien cela est vrai.
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J'aimerais rester comme ça toute la nuit. Pas jusqu'à la fin des temps. Juste cette nuit. On verrait la lune se lever.
...Son ventre gargouilla et elle eut une pensée pour l'enfant à venir. Il attendait à l'intérieur.Elle hoqueta et, soudain, ne put retenir ses larmes.
Il s'écarta: qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui ne va pas? J'ai fait quelque chose de mal? Excusez-moi, Sabiha.
Elle secoua la tête. Ca n'a rien à voir avec vous. Ce n'est rien.
Elle essuya ses larmes. Je suis heureuse. Je pleure souvent. La plupart du temps, je ne sais même pas pourquoi.
Cet homme serait-il le père de son enfant? Son corps le savait-il déjà? La peur soudaine de le perdre la transperça. S'il ne la désirait plus, s'il n'y avait plus d'harmonie entre eux, il partirait de nouveau sur les routes. Et ils ne se reverraient plus.. Elle l'attira à elle et passa les mains sur ses flancs :
Vous êtes si beau, John Patterner
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D'ailleurs, je pense que quand on vous raconte une histoire, c'est un don que l'on vous adresse: l'histoire racontée est le don que vous recevez et elle devient votre histoire
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