Citations de Alexander McCall Smith (785)
Elle adorait manger, c’était sûr, mais elle était également très active et l'on aurait pu penser que toutes ses allées et venues d'un bout à l'autre de la fermes des orphelins, à fureter pour s'assurer que chacun travaillait, étaient de nature à lui faire perdre des kilos, mais il n'en était rien. Toutes les femmes de sa famille avaient la même morphologie, qui leur avait apporté chance et reussite. Il n'y avait aucun intérêt, estimait-elle, à être maigre et malheureux quand les avantages d’être bien en chair apparaissaient de façon aussi évidente. D'autant que les hommes aimaient les femmes ainsi faites. C’était un terrible fléau que le monde extérieur avait introduit en Afrique, en diffusant l'idée que les femmes minces, et même parfois aussi maigres que des sebokoldi, des mille-pattes, puissent être considérées comme désirables. Ce n’était pas cela que les hommes souhaitaient au fond d’eux-mêmes. Au fond d’eux-mêmes, les hommes voulaient des femmes dont la silhouette leur rappelait les bonnes choses qu'on trouvait sur la table.
Me JLB Matekoni saisissait le moindre prétexte pour se régaler de sandwiches dans lesquels il mettait trop de mayonnaise, trop de fromage, trop de jambon (y en aurait-il dans le réfrigérateur?) et trop de beurre. Elle les appelait les sandwiches à trop de tout, ce qui le faisait rire, et il répondait que, lorsqu'on passait ses journées à travailler sous les voitures, les sandwiches à trop de tout se justifiaient pleinement, même s'ils n'étaient pas très équilibrés.
Chacun avait ses secrets, des choses qu'il n'avait jamais avouées à quiconque, même aux êtres les plus proches. Mma Ramotswe avait appris cela dans son métier, et elle avait aussi découvert que, chez certains, même le secret le plus anodin pesait parfois très lourd sur la conscience. Un acte égoïste, une petite méchanceté qu'ils avaient commis pouvaient leur paraître aussi graves qu'un meurtre abominable. Une défaillance somme toute humaine, une faiblesse face à la tentation semblaient aussi honteux qu'un terrible défaut qu'ils auraient : l'importance du secret n'avait aucune commune mesure avec l'intensité des perturbations qu'il causait sur la conscience.
Je garde le souvenir le plus agréable de notre dîner et aussi de ce voyage que nous aurions pu faire. Mais ne pensez-vous pas que ces voyages imaginaires sont parfois plus réussis que les autres ?
Mais regardez à présent : une agence de détectives, ici à Gaborone, et moi, la grosse dame détective, assise devant la porte et plongée dans cette réflexion sur la façon dont ce qui est une chose aujourd'hui deviendra tout à fait autre chose demain.
Il faut être très immature, ou très sot, pour se laisser impressionner par la malfaisance.
certains se représentent Dieu comme un homme blanc. c'est une idée qu'ont apportée les missionnaires il y a bien des années et qui semble s'être enracinée dans l'esprit des gens. Pour ma part, je n'y crois pas, parce qu'il n'y a aucune différence entre les Blancs et les Noirs. Nous sommes tous pareils. Nous sommes des hommes, c'est tout.
L'empathie fonctionne rétrospectivement et ne se projette pas dans l'avenir, dit-on.
quand un appareil donnait des signes de faiblesse, elle tapait dessus.
Il y avait tant de souffrance en Afrique qu'on était parfois tenté de hausser les épaules et de s'éloigner. Seulement, on ne peut pas faire cela, pensa-t-elle. On ne peut pas.
Qui était trop gros en fait. ? Qui était autorisé à dire à son voisin quel devait être son poids. ? C'était là une forme de dictature imposée par les maigres et Mma Ramotswe n'avait aucune intention de s'y plier. Si les maigres devenaient trop insistants, les gros pourraient toujours s'asseoir sur eux pour les étouffer sous leur poids. Oui, ça leur apprendrait !
Où que nous soyons, quels que soient l'heure de la journée et de notre état d'esprit , ils sont là et continuent à faire briller sur nous l'éclat de leur amour.....
Le problème avec le monde des esprits, c'est le manque de précision : on n'obtient que des suggestions obscures, impossibles à vérifier.
La quiche semble finalement la clé de beaucoup de choses.
Les voies du cœur humain sont d'une opacité parfois byzantine et il est dangereux de sous-estimer sa capacité de ressentiment.
Je ne vais pas laisser un moment proustien me priver de ma madeleine.
On ne ferait que pleurer… et le mal ne cesserait pas pour autant.
Le monde, se composait de grandes et de petites choses. Les grandes étaient visibles de tous, on ne pouvait les ignorer : c’était la guerre, l’oppression, la confiscation, par les riches et les puissants, de ces choses élémentaires dont les pauvres avaient besoin et qui suffiraient à rendre leur existence plus supportable.
Un enfant n’a besoin de rien d’autre que de savoir qu’il est aimé. De rien d’autre.
Même si l’on ne peut affirmer qu’un cliché ne ment jamais, il est difficile de lutter contre une preuve photographique. Que de fois ai-je personnellement affronté un malfaiteur, muni d’une photographie de lui engagé dans une activité peu honorable, et lui ai-je lancé : « Mais alors, là, qui est-ce ? L’homme qui a marché sur la lune ?