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Citations de Alexandra Lapierre (303)


Coup de maître de Moura: en cette année 1931, Wells, Gorki, Lockhart… Elle était parvenue à ses fins.
Conjuguer les trois amour de sa vie.
Les garder, ensemble.
Ne renoncer à aucun des trois , jamais.
Le premier ne savait rien du second. Le second ne savait rien du premier. Seul Lockhart était dans la confidence. Mais tous auraient pu prendre à leur compte la phrase de Robert Louis Stevenson à propos des surprises que lui réservait son épouse : “ La plus directe (...) des femmes pourrait bien, à votre plus grand étonnement, s’étirer par tronçon successifs, s'étendre comme un téléscope en une kyrielle de personnalités.... dont la dernière en date semblera ne rien devoir à la première.
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Elle savait exactement ce qu'elle voulait faire.
Travailler parmi les livres.
Depuis l'âge de douze ans, elle répétait qu'elle aimait les regarder, les toucher, et aussi les respirer.
Qu'elle ressentait l'âme des livres ... Qu'elle percevait ce qu'ils exhalaient de rêves, d'émotions et de beauté.
Il était inutile pour elle de suivre des cours de couture ou de secrétariat, comme les autres jeunes filles qui attendaient de se marier.
Au contraire de ses camarades, elle ne voulait convoler à aucun prix.
Les livres valaient tous les maris du monde.
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Reçu avocat au barreau d’Edimbourg, il [Robert Louis Stevenson] vient de se voir allouer par son père une avance sur son héritage, somme rondelette qu’il prête, dépense et partage sans lésiner. A ses yeux, l’argent ne compte pas. Le confort non plus. La liberté, oui. Son sac à dos contient un volume des poésies de Charles d’Orléans, une excellente bouteille de cabernet-sauvignon, du tabac, de l’encre, une plume et du papier. Pas de peigne, pas de rasoir, pas de linge de rechange.

p. 188
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If you dream, dream big.
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- Je me moque de Ned Field. Et je n'épouserai personne. Ou alors pour de l'argent. Beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent.
Upson émit un sifflement.
- Vous seriez donc prête à vous vendre ?
- À me donner, Mr Upson, à me donner...À un homme tellement riche que sa fortune me rendra libre.
- Vous êtes déjà aussi libre que cet oiseau.
Il lui désigna le petit faucon qui tournoyait dans le ciel au-dessus de la clairière, prêt à fondre sur une proie.
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Jamais il n'avait rencontré une telle partenaire. Ce prodige d'intelligence, cette merveille de volupté. Quand il lui parlait, quand il l'embrassait, c'était la même sorte d'ivresse. Avec elle, la limite entre le mental et le sensuel, entre l'idée et la caresse, n'existait pas. L'excitation intellectuelle se confondait avec celle de la jouissance.
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- 1900

Son certificat en poche, elle avait tout de suite trouvé un stage de préposée à l'accueil dans l'une des deux bibliothèques publiques de New York, la Lenox Library, à l'angle de la 70è Rue et de la Cinquième Avenue. L'entrée nécessitait un ticket et la salle n'était fréquentée que par de rares érudits. Ce fut là , dans les rayonnages obscurs de la réserve, que Belle feuilleta un manuscrit enluminé pour la première fois. Elle en ignorait l'histoire, elle était même incapable d'en déchiffrer le titre. Mais devant la splendeur des images peintes au Moyen-Age, la richesse des couleurs et le raffinement de la calligraphie, elle éprouva cette sorte d'émotion qui change le cours d'une vie. Elle interrogea l'un des vieux bibliophiles sur la provenance du manuscrit et le questionna avec tant de flamme qu'il en fut touché. Jamais il n'aurait imaginé qu'une petite employée pût s'intéresser à ce point aux mystères d'une œuvre des moines de Cluny. L'émerveillement de Belle suffit à la recommander comme agent de bibliothèque à l'Université de Princeton dans le New Jersey.

Depuis, elle se croyait au paradis.

page 61
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En remuant les braises, elle n’avait trouvé que des cendres. La banalité de ce retour de flamme aurait, à terme, consumé jusqu’à la splendeur de la mémoire.
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Plus encore que les autres, elle ( Moura ) percevait dans ces heures radieuses l'ombre du crépuscule. Le sentiment d'un déclin, une impression de fatalité, vague, inarticulée, qu'elle acceptait comme une évidence, ne la quittaient pas. Résultat : sa détermination à transformer chaque seconde en un souvenir de jouissance était consciente. [..]
La volonté d'identifier la moindre sensation, d'en extraire une joie physique, tenait chez elle de l'instinct de survie.
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Elle se sentait si certaine de sa propre existence, si éloignée de toute crainte de l'avenir, qu'elle conservait une entière liberté en lui avouant son ravissement.
Aucune réticence à lui donner ce qu'il exigeait d'elle. Aucune peur de s'exposer et de se perdre elle-même, aucune crainte de le perdre lui, en se laissant totalement fasciner. Et pour cause ! Elle se trouvait en terrain connu. Ils se ressemblaient.
Comme elle, Lockhart était capable de vivre sur plusieurs plans, dans plusieurs sphères. Exister ici et ailleurs, en même temps.
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Ces manuscrits, trouvés dans les ruines d'un ancien monastère par les hommes du village d'Hamouli, avaient échappé de peu à la destruction . Après s'être partagé leur découverte, les paysans avaient écoulé leur butin chez les trafiquants du Caire, vendant les manuscrits un à un, dans le meilleur des cas. En les démembrant feuille par feuille, dans le pire. Lors de sa tardive descente dans le village, la police égyptienne avait saisi ce qui restait du pillage : dix-sept volumes, de deux siècles antérieurs à tous les manuscrits coptes connus à ce jour. Ils comprenaient l'Ancien et le Nouveau Testament. Un ensemble plus complet que toutes les reliques conservées dans les bibliothèques du monde entier et qui comptait des enluminures byzantines comme on n'en avait jamais vu. Sans parler de leurs reliures, d'une extraordinaire beauté.
C'étaient ces manuscrits que Morgan avait acquis sur les instances de Belle.
Elle travaillait maintenant à trouver l'homme, le prêtre, qui pourrait les étudier, les traduire et en publier une édition critique. Elle s'évertuait aussi à filtrer les visiteurs internationaux qui débarquaient dans son bureau pour les admirer ou pour en contester la valeur.
Par chance, l'expert en la matière n'était autre que son ami Charles Hercules Read du British Museum. Par chance encore, il venait d'en certifier l'authenticité, réfutant officiellement l'avis d'autres érudits qui les disaient faux.
Un succès total pour la Morgan Library.

page 371
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« Plus russe que russe, elle professait un mépris total pour les petites mesquineries de l’existence, pour les convenances, les conventions, les stupidités du qu’en dira-t-on… Elle faisait preuve d’un courage qui balayait la lâcheté. Toutes les formes de lâcheté.
Là où elle aimait, là se trouvait son univers. Et sa philosophie de l’existence l’avait rendue maîtresse des innombrables conséquences qu’impliquaient ses sentiments.
Elle était une aristocrate. Elle aurait peut-être pu être une communiste. Elle n’aurait jamais pu être une bourgeoise… »
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page 74 [...] - A mon âge, toutes les femmes ont un époux. Il est temps, grand temps : bientôt je serai vieille !
- Et avec quelle dot pourrais-je bien te marier ,
- Les confréries auxquelles vous appartenez y pourvoiront. Ou bien mon parrain. Ou alors un de vos commanditaires, monsieur Olgiati par exemple ...
- En quel honneur l'un de mes mécènes, monsieur Olgiati ou un autre, te doterait-il, toi qui nous déshonores tous ?
- Mais c'est vous qui écartez tous ceux qui pourraient prétendre à ma main !
- Comment ces drôles pourraient-ils y prétendre, si tu ne t'exhibais pas derrière mon dos ? Tu te montres à la fenêtre, j'en suis sûr, tu reçois des hommes ...
- Vous me garderez fille, si je vous laisse faire ! A moins que vous ne me vendiez à l'un de vos compères, à l'un de vos espions ... A ce vieux cochon de Cosimo, par exemple ?
- Encore un mot, et demain tu te tairas à jamais ! Je te mure dans un couvent !
- Essaie un peu, mon père, essaie donc si tu l'oses ! Qui te découpera tes toiles quand tu m'auras faite religieuse, qui les tendra sur tes châssis, qui te cuira tes huiles ? Crois-tu que Francesco saura jamais préparer les enduits comme je les fais, moi ? Et Giulio te poser l'imprimitura avec ce dosage si juste de colle et de plâtre ? Ces deux imbéciles, là, qui te broient tes couleurs, penses-tu qu'ils pourront achever les tableaux que tu ne termines pas ? Et les copies des œuvres dont tu gardes la réplique pour les vendre plus tard, si ce n'est pas moi qui les peins, qui le fera ?
Le visage enflammé par la chaleur des tisons sur lesquels elle s'était penchée en surveillant l'huile que Francesco n'avait pas réussi à purifier, elle le défiait. [...]
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En cette fin d'année 1910, les millionnaires américains avaient compris que se constituer une bibliothèque était aussi nécessaire à leur statut social qu'amonceler des oeuvres d'art dans leurs palais de marbre, à Newport ou sur la cinquième Avenue; que posséder des manuscrits, des incunables , et des éditions rares était un signe de richesse plus subtil que des tableaux de maîtres; que les livres pouvaient devenir des placements aussi prestigieux- aussi lucratifs-qu'une peinture. Après les marquises de Boucher et les commodes Louis XV, la bibliophilie devenait le terrain de chasse des magnats du charbon, de l'acier, du sucre et des chemins de fer. (p. 319)
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Pas de scène de ménage, pas de cris : aucun des deux époux Benckendorff ne s’abaissait à insulter l’autre. Mais l’absence de disputes sous-entendait l’inutilité d’une explication.
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Le danger ce ne sont pas les Blancs et leurs préjugés imbéciles. Ni les Noirs et leur condamnation implicite. Le danger, c'est ma peur. L'ignoble peur qui engendre mes erreurs de jugement et ma lâcheté !
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Gratitude, affection, intérêt, il la tenait. Et cette générosité, cette bienveillance nettement paternaliste, l'autorisait, lui, à toutes les tyrannies. (p. 247)
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« She was a survivor. » La phrase revient éternellement dans les témoignages et les interviews : « Elle était une survivante. » La langue française ne rend qu’imparfaitement la notion de lutte et l’idée du triomphe final qu’évoque le mot anglais.
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Peu importait. Elle savait exactement ce qu'elle voulait faire. Travailler parmi les livres.
Depuis l'âge de douze ans, elle répétait qu'elle aimait les regarder, les toucher, et aussi les respirer. Qu'elle ressentait l'âme des livres... Qu'elle percevait ce qu'ils exhalaient de rêves, d'émotions et de beauté.
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Le problème avec moi ? C'est ma curiosité. Un désir insatiable, irrésistible- pour ne pas dire parfaitement fou-de tout connaître. Connaître l'univers, j'entends le monde entier. Connaître les gens, tous les gens. Connaître toutes les émotions. Connaître toutes les sortes de relations humaines, qu'elles soient divines ou infernales. --- Lettre de Belleda Costa Greene à Bernard Berenson- Juillet 1910
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