AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Alexandre Lacroix (273)


Le paradoxe des villes, en général, c'est qu'on s'y sent plus seul qu'à la campagne, que l'isolement y prend une dimension poignante.
Commenter  J’apprécie          20
On peut essayer de soustraire le JE à la tempête, de préserver sa toute-puissance. Il faut aiguiser son raisonnement et s’armer de logique, pour faire rempart à l’ivresse et au dérèglement.
Commenter  J’apprécie          20
Boire, c’est vivre en accéléré la succession des phases de vaporisation/centralisation dont parle Baudelaire, c’est ouvrir un abîme sous les pieds de la Raison.
Commenter  J’apprécie          20
« Plus c’est givré, mieux c’est », attendons que l’homme soit ivre pour qu’il libère enfin son chant.
Commenter  J’apprécie          20
L’ivresse doit être avant tout un plaisir – même et surtout si elle est un péché ; elle passe pour une des gourmandises favorites du bon vivant.
Commenter  J’apprécie          20
Le baiser transporte, mais jamais très loin de l'ordinaire.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la danse, comme dans l'art dramatique, l'articulation entre discipline et liberté est donc paradoxale. Dans la plupart des activités professionnelles, on vous demande de renoncer à une part de votre liberté, de faire des efforts réguliers pour atteindre certains objectifs qui vous sont imposés. Il s'agit d'une transaction : liberté contre confort. Dans le cas du comédien ou du danseur, on commence par renoncer au confort. Et la logique est inversée : l'exigence de discipline est maintenue, elle est même portée à un degré presque insoutenable, mais elle n'est qu'un moyen en vue d'atteindre la plus entière liberté !
Commenter  J’apprécie          10
Ce passage ne manque pas de fantaisie, ni de bon sens : Doris Humphrey nous rappelle que la danse est profondément liée chez l'être humain à la bipedie, qu'elle a sa source dans la marche. Pour marcher, nous quittons un point d'équilibre, nous nous mettons en péril, nous basculons vers l'avant. Cependant nous utilisons l'énergie de cette chute pour la contrecarrer et la transformer et c'est ainsi que nous avançons. 'Toute la vie fluctue entre la résistance et l'abandon à la gravité ", écrit Doris Humphrey. Isn't that the Wayne liée is ? demandait Merce Cunningham . Nous sommes tous à la recherche d'un repos qui ne serait pas ennuyeux , parce qu'il serait comme saturé de vitalité.
Commenter  J’apprécie          10
L'application au domaine de la sexualité est évidente : tant que j'impose mon va-et-vient comme si j'étais en train de travailler le cardio sur une machine en salle de sport, je suis dans la démonstration éclatante de ma
force, de ma santé, je suis viril, impérialiste peut-être, au moins consommateur et dominateur, et bien sûr, il ne se passe rien, je finis simplement par transformer l'humidité en sécheresse et la bagatelle en calvaire, j'impose à l'Autre la compulsion de répétition que l'ère industrielle
a déposée en moi, je suis un exécutant zélé du freud-porn, certes, et convaincu de ma valeur, mais celle-ci n est qu'auto-affirmation, elle n accepte pas la médiation de l'altérité et s'épuise toute seule.
Commenter  J’apprécie          10
Pourtant, depuis quelques décennies, la philosophie morale du Portique a connu un exceptionnel retour en grâce. Dans un premier temps, ce sont les psychothérapeutes américains qui, avec leur approche positiviste et leur ferme conviction qu'il existe, pour toute difficulté qu'on rencontre, une solution appropriée, sont allés chercher de l'inspiration du côté d'Épictète et de Sénèque. Ainsi l'inventeur des thérapies cognitives et comportementales lui-même, Albert Ellis, établit-il une filiation directe entre sa méthode - qui consiste à ne pas tenter d'agir sur les émotions des patients, mais à les aider à se faire des représentations plus claires des événements de leur existence - et le stoïcisme.
Commenter  J’apprécie          10
Qu'on soit philosophe ou non, le problème de la pensée humaine-en même temps que sa grandeur est d'ignorer les barrières, les limitations. Elle enjambe en un éclair des étendues incommensurables. L'infini même ne lui semble pas hors de portée. Elle ignore ce que rencontrent sans cesse les corps, la résistance du réel, sa rugosité. Notre pensée se meut dans un espace abstrait sans obstacle tangible. Par là même, elle court le risque de se perdre, de se dissoudre dans des rêves d'omnipotence et d'omniscience. p. 27 en Champs Flammarion
Commenter  J’apprécie          10
Cependant, le freudporn a ceci de puritain, ou d'antisexe, qu'il veut nous convaincre que la finalité est bien d'atteindre le climax. C'est par mépris pour les péripéties du coït, pour sa matérialité, et par refus d'accorder une valeur intrinsèque à ses phrases préparatoires [...] qu'a été instaurée une telle obligation de résultat.
Commenter  J’apprécie          10
Ne pas perdre son enthousiasme, même dans l'excès, même dans la pire débauche, et sans doute un défi pour les amants d'aujourd'hui. Cela implique d'accepter d'être dérangé par l'autre, d'être transformé par les rencontres, d'être transporté par l'expérience sexuelle, de l'envisager comme une aventure dont la base est hormonale, certes, mais la fin inconnue. Il s'agit de se laisser traverser par des sentiments de tous ordres sans les juger. C'est ainsi que les adolescents abordent leur premier rendez-vous ou baiser, et c'est un état de jeunesse qui me semble paradisiaque.
Commenter  J’apprécie          11
Enfin, intervient un dernier registre pour lequel j'avoue une tendresse spéciale, la digression provocante. Il s'agit du plaisir que l'on prend parfois à parler de tout autre chose que de l'amour qu'on est en train de faire. On ralentit, l'un des deux se met à évoquer un problème qu'il a eu au travail, ou bien le projet d'aller visiter une expo ou voir un film, on peut même aller jusqu'à évoquer les enfants ou la politique... L'enjeu étant de mener une conversation normale comme celle qu'on tiendrait à table ou autour d'un café. Cela a l'attrait du "comme si de rien n'était". Ces digressions ne renvoient pas l'acte sexuel à néant, mais elles lui confèrent de la légèreté et de l'innocence, puisqu'elles démontrent qu'on demeure libre de vagabonder par le discours et la pensée ; elles nous désenclavent. Mais elles sont aussi provocantes, car dans ces moments-là on teste subrepticement l'excitation de l'autre. Il y a souvent, à l'arrière plan de ces digressions, des regards ou des sourires complices. [...] Et vraiment, j'estime que, durant ce type de conversations apparemment anodines, ce qui se joue, c'est la permanence, l'obstination du désir dans le climat même de la banalité.
Commenter  J’apprécie          10
Or l'amour, à considérer qu'il ne s'agisse pas d'une fiction, que nous n'unifions pas abusivement sous ce vocable incertain toute une gamme de sentiments, d'émotions et de sensations en réalité extrêmement divers, qui vont de l'affection au désir sexuel, en passant par l'admiration, l'attachement par habitude, la dépendance, la jalousie, le manque, la sublimation, bref si l'amour est quelque chose de bien circonscrit - ce dont, personnellement, je ne suis pas persuadé -, alors il a en partage avec le bonheur une certaine fugacité.
Commenter  J’apprécie          10
Que faisons-nous donc sur cette Terre ? L’univers observable
compte des milliards de galaxies, avec chacune des milliards d’étoiles – et
autour de ces soleils, tournent d’autres planètes. Comment se flatter d’avoir
une quelconque prérogative sur une telle immensité, d’y occuper une
position éminente ? Comment ne pas voir que l’aventure humaine est
suspendue pour ainsi dire sur fond de néant et que les ressources de notre
raison n’ont en rien élucidé ce mystère, qu’elles sont impuissantes à
expliquer le pourquoi de la merveille ?
Commenter  J’apprécie          10
En suivant les enseignements des Sceptiques de l’Antiquité, ces
philosophes injustement méconnus, j’ai cherché à élaborer une philosophie
morale adaptée à notre temps. Elle tient en quatre préceptes, dont
l’explication complète occupe l’ensemble de cet ouvrage : « Ne perds pas
ta vie à poursuivre un but illusoire ; ne choisis jamais ; obéis toujours à ton
désir le plus grand ; admire aussi souvent que tu le peux les apparences de
ce monde. »
Commenter  J’apprécie          10
Étrange baiser, dont le nom marque le début d'une histoire et le refus en signifie la fin.
Commenter  J’apprécie          10
Toutes les oppositions structurantes de la première modernité-Âme/corps, Nature/Culture, Public/Privé, etc- connaissent une crise profonde , paraissent désormais frappées de caducité. C’est ce qui rend le monde actuel si troublant, vertigineux, voire indéchiffrable pour ceux qui sont nés avant 1989.
Commenter  J’apprécie          10
On ne se console pas de la mort de celui ou de celle qu’on aime parce que le temps passe, que la plaie se referme et qu’on finit par oublier. Bien au contraire : on s’en console lorsqu’on arrive à vivre une sorte de compagnonnage heureux avec son mort. Mon père est là, jamais très loin de mes pensées. Comme dans toutes les relations vivantes, il y a entre nous des intermittences et des revirements - parfois il m'indiffère, il m'insupporte ou je le trouve ridicule, parfois c'est l'amour qui reprend le dessus. Mais je crois qu'il y a là une grande vérité psychologique, dont personne n'ose parler : non seulement nous vivons avec nos morts, mais cette relation intérieure que nous avons avec eux est une des choses les plus intenses et les plus belles qu’il nous soit échu de vivre. p.32
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alexandre Lacroix (590)Voir plus

Quiz Voir plus

Le mythe d'Œdipe

Œdipe signifie :

Abandonné
Incestueux
Pieds enflés

10 questions
197 lecteurs ont répondu
Thèmes : mythologie grecqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}