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Citations de Alfred Jarry (354)


Mère Ubu : Maintenant que ce gros pantin est parti, courons nous emparer de tous les trésors de la Pologne.Ici, Giron, viens m’aider.
Le Palotin Giron : A quoi maîtresse ?
Mère Ubu : A tout !  Mon cher époux veut que tu le remplaces en tout pendant qu’ il est à la guerre.  Ainsi ce soir…
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Oh bien alors, en avant les Nobles, et comme je ne finirai pas de m’enrichir, je vais faire exécuter tous les Nobles et ainsi j’aurai tous les biens vacants. Allez, passez les Nobles dans la trappe. Dépêchez-vous plus vite, je veux faire des lois maintenant.
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PERE UBU
Merdre

MERE UBU
Oh! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand voyou.

PERE UBU
Que ne vous assom'je, Mère Ubu!

MERE UBU
Ce n'est pas moi, Père Ubu, c'est un autre qu'il faudrait assassiner.

PERE UBU
De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.

MERE UBU
Comment, Père Ubu, vous estes content de votre sort?

PERE UBU
De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes oui, je suis content. On le serait à moins : capitaine de dragons, officier de confiance du roi Venceslas, décoré de l'ordre de l'Aigle Rouge de Pologne et ancien roi d'Aragon, que voulez-vous de mieux?

MERE UBU :
Comment! après avoir été roi d'Aragon vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d'estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d'Aragon?

PERE UBU
Ah! Mère Ubu, je ne comprends rien à ce que tu dis.

MERE UBU
Tu es si bête!
(...)

Acte I - Scène 1
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Prenez garde, père Ubu. Depuis cinq jours que vous êtes roi, vous avez commis plus de meurtres qu’il n’en faudrait pour damner tous les saints du paradis. Le sang du roi et des nobles crie vengeance et ses cris seront entendus.
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Lettre télépathique du docteur Faustroll à Lord Kelvin

« Mon cher confrère,

«l y a longtemps que je ne vous ai donné de mes nouvelles; mais je ne pense pas que vous ayez cru que je fusse mort. La mort n'est que pour les
médiocres. Il est constant néanmoins que je ne suis plus sur la terre. Où, je ne le sais que depuis fort peu de temps. Car nous sommes tous deux de cet
avis que, si l'on peut mesurer ce dont on parle et l'exprimer en nombres, qui sont la seule chose existante, on sait quelque chose de son sujet. Or
jusqu'à maintenant je savais être ailleurs que sur la terre, comme je sais que le quartz est ailleurs, au pays de dureté, et moins honorablement que le
rubis; le rubis que le diamant; le diamant que les callosités postérieures de Bosse-de-Nage.
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Merdre !
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Un clocher grêle planait en forme d'émouchet déployé, immobile comme l'ombre de sa proie.
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HANNETONS, HAMEÇONS ET HANOTAUX
En lisant, avec intérêt, le Balzac imprimeur, de M. Gabriel Hanotaux, nous avons rencontré, avec un intérêt plus grand, la phrase suivante : « Il éparpilla sa vie entre les diverses « inconnues » qui se prirent au hameçon de sa gloire » (Le Journal, 25 mars). Nous pensons bien que l’honorable et récent signataire du « Rapport sur l’orthographe et sur la syntaxe présenté à l’Académie française » n’a point aspiré cet h sans de pertinentes raisons. Il obéit au même instinct qui fait que le peuple dira toujours plus facilement, plus naturellement « un n’hareng », « des z’hannetons » et « le hameçon » que ce que la grammaire prescrit de dire. Sans doute n’y a-t-il là qu’une simple recherche du plaisir de la désobéissance, et une curiosité de l’inattendu. On goûte ce furtif plaisir, usé mais toujours pur, par un exemple emprunté au théâtre : l’admirable Magloire, des Pilules du Diable, chu du haut des airs dans la verrerie, raconte à Seringuinos ses terreurs fantastiques au sujet « d’un gros oiseau…
— Un z’oiseau ? » s’exclame spontanément son auditeur. M. Hanotaux n’a eu en vue que de se donner et nous donner l’une des rares joies que nous réserve encore notre langue ; mais il a eu tort d’en mettre le sujet par écrit ; qu’arrivera-t-il à présent que, par son initiative autorisée, il fait officiel l’hiatus défendu, clandestin, et qu’on n’osait entrevoir qu’à la faveur éphémère du langage parlé ? C’est de l’expression académique, tombée désormais en désuétude, qu’on aura envie de s’emparer.
Et ceci ne peut manquer d’occasionner une contre-réforme de la réforme de l’orthographe, beaucoup plus subversive puisqu’elle remettra tout dans l’ancien ordre. M. Hanotaux ne pouvait-il donc se divertir à soléciser sans sortir de chez soi, étant à ce point favorisé de la nature qu’il en a reçu un nom dont l’article, plus fortuné que celui du hanneton ou de l’hameçon, s’élide ou ne s’élide point, au gré des personnes : l’hanotaux ou le hanotaux, car l’un et l’autre se disent ou se dit.
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Oh ! oh ! oh ! après, as-tu fini ? Moi je commence : torsion du nez, arrachement des cheveux, pénétration du petit bout de bois dans les oneilles, extraction de la cervelle par les talons, lacération du postérieur, suppression partielle ou même totale de la moelle épinière (si au moins ça pouvait lui ôter les épines du caractère), sans oublier l’ouverture de la vessie natatoire et finalement la grande décollation renouvelée de saint Jean-Baptiste, le tout tiré des très saintes Écritures, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, mis en ordre, corrigé et perfectionné par l’ici présent Maître des Finances ! Ça te va-t-il, andouille ?
(Il la déchire.)
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BOUGRELAS, le frappant : Tiens, lâche, gueux, sacripant, mécréant, musulman !
PERE UBU, ripostant : Tiens ! Polognard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, calard, cafard, mouchard, savoyard, communard !
MERE UBU, le battant aussi : Tiens, capon, cochon, félon, histrion, fripon, souillon, polochon !
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PERE UBU: Eh! Sire Cotice, votre oneille, comment va-t-elle ?
COTICE: Aussi bien, Monsieuye, qu'elle peut aller tout en allant très mal. Par conséiquent de quoye, le plomb la penche vers la terre et je n'ai pu extraire la balle.
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Alfred Jarry
J'appelle monstre toute originale inépuisable beauté.
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"Ancien roi d'Aragon, officier de confiance du roi Venceslas", le masque fantastique a d'abord, pour première parole, lancé le mot célèbre. Puis, il a lâchement renversé le roi de Pologne, son bienfaiteur, et fait massacrer presque toute la famille royale. Avant d'étaler sa couardise dans une guerre grotesque contre Bougrelas, héritier du trône, il s'affirme ici dans le déploiement de l'arbitraire qui est une forme de l'absurde.
[...] Il y a en effet trois "Ubu". D'abord celui qui, né de l'imagination collective d'une classe en réaction contre un professeur prétendu odieux, est devenu grâce à Jarry, "Ubu roi", incarné par Gémier lui-même au Théâtre de l'oeuvre, en 1896.
Mais aussi "Ubu enchaîné" (1900) et un "Ubu sur la butte" (1906), qui tourne plutôt à la revue satirique.
Dans les trois textes, aujourd'hui confondus dans la version globale d' Ubu adoptée en 1960 par le TNP (Théâtre National Populaire), le personnage, qui ne manque pas de bon sens lorsqu'il condamne lui-même certaines contraintes de l'existence, rassemble surtout dans une image vengeresse tous les traits de la vulgarité, de la bassesse et de l'absurdité triomphantes.
(extraits "Lagarde et Michard" - XX° siècle - Le Théâtre avant 1914)
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Le suffrage universel a ceci de bon qu’il désigne sûrement, infailliblement, quelqu’un qui est atteint de la folie des grandeurs.
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Il faut substituer à la peine de mort la peine et le devoir de vivre, en se conformant, de gré ou de force, à la sainte et pacifique loi du travail moralisateur et réparateur.
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Qui t'empêche de massacrer toute la famille et de te mettre à leur place ?
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Le père Ubu existe.
Fait de Pulcinella et de Polichinelle, de Punch et de Karagueus, de Mayeux et de M. Joseph Prud'Homme, de Robert Macaire et de M. Thiers, du catholique Torquemada, et du juif Deutz, d'un agent de la sûreté et de l'anarchiste Vaillant, énorme parodie malpropre de Macbeth, de Napoléon et d'un souteneur devenu roi, il existe désormais, inoubliable." Mendès
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PERE UBU: Garçon de ma merdre, si je t'en croyais, je ferais rebrousser chemin à toute l'armée. Mais, seigneur garçon, il y a sur tes épaules plus de plumes que de cervelle et tu as rêvé des sottises.
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SCYTOTOMILLE: Voici, Monsieur, un excellent article, quoique innommable, la spécialité de la maison, les Ecrase-Merdres. De même qu'il y a différentes espèces de merdres, il y a des Ecrase-Merdres pour la pluralité des goûts. Voici pour les estrons récents, voici pour le crottin de cheval, voici pour les spyrates antiques, voici pour la bouse de vache, voici pour le méconium d'enfant au berceau, voici pour le fiant de gendarme, voici pour les selles d'un homme entre deux âges.
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[...] Ubu n'est de Jarry que parce qu'il a changé les noms des personnages des Polonais, et baptisé Ubu. Le génie [...] pour Jarry est moins d'écrire que de vouloir écrire. Ainsi, il remet en cause fondamentalement la notion d'auteur, la notion de propriété littéraire. Il montre qu'il n'y a de littérature que volontaire, publiée, signée. Mieux encore, la signature crée l'oeuvre (Duchamp, Dada iront dans ce sens et seul, au siècle de Jarry, Lautréamont).

-Préface de Noël Arnaud-
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