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Citations de Alfred Jarry (354)


La ’pataphysique sera surtout la science du particulier... Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions ou, moins ambitieusement, décrira un univers que l’on peut voir et que peut-être l’on doit voir à la place du traditionnel, les lois que l’on a cru découvrir de l’univers traditionnel étant des corrélations d’exceptions aussi, quoique plus fréquentes, en tout cas de faits accidentels qui, se réduisant à des exceptions peu exceptionnelles, n’ont même pas l’attrait de la singularité.
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Castigat ridendo mores.
( châtier corriger par le rire )
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Père Ubu : Ah ! Mère Ubu, vous me faites injure et vous allez passer tout à l'heure à la casserole.
Mère Ubu : Eh ! pauvre malheureux, si je passais par la casserole, qui te raccomoderait tes fonds de culotte?
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A mesure qu'avec la lumière se précise le sol terrestre, la matière crasse envahit la subtile, et les formes, seules réelles idées, meurent, naissent ou changent, et tout cela est la même chose. Malheur ou heur, incertitude ou plutôt indifférence, à cause du son des trois trompes des trois hérauts qui n'ont point encore sonné.
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A mesure qu'avec la lumière se précise le sol terrestre, la matière crasse envahit la subtile, et les formes, seules réelles idées, meurent, naissent ou changent, et tout cela est la même chose. Malheur ou heur, incertitude ou plutôt indifférence, à cause du son des trois trompes des trois hérauts qui n'ont point encore sonné.
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VÉGÉTAL
Le vélin écrit rit et grimace, livide.
Les signes sont dansants et fous. Les uns, flambeaux,
Pétillent radieux dans une page vide.
D’autres en rangs pressés, acrobates corbeaux,

Dans la neige épandue ouvrent leur bec avide.
Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux.
Et ses feuilles, ainsi que d’un sac qui se vide,
Volent au vent vorace et partent par lambeaux.

Et son tronc est humain comme la mandragore ;
Ses fruits vivants sont les fèves de Pythagore ;
Des feuillets verdoyants lui poussent en avril.

Et les prédictions d’or qu’il emmagasine,
Seul le nécromant peut les lire sans péril,
La nuit, à la lueur des torches de résine.
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MÈRE UBU : Ces gens vont nous embarquer comme des bestiaux, Père Ubu !
PÈRE UBU : Tant mieux, je vais faire le veau en les regardant ramer.
MÈRE UBU : Ça ne t’a pas réussi d’être esclave : personne ne veut plus être ton maître.
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Le permis de circulation du piéton ne sera exigible que des personnes mineures : enfants, femmes et hommes n’ayant point encore accompli leur service militaire. On sait que ce dernier a été institué principalement pour inculquer à l’homme les premiers rudiments de la marche à pied.
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Sabre à finances, corne de gidouille, madame la financière, j'ai des oneilles pour parler et vous une bouche pour m'entendre.
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La bicyclette, au même titre que l'absinthe ou le révolver, est un prolongement matériel du masque ubuesque qu'Alfred Jarry a porté toute sa vie
(extrait de la préface de Nicolas Martin)

Barrabas, engagé, déclara forfait (...) Jésus démarra à toute allure (...) Dans la côte du Golgotha, il y a quatorze virages. C'est au troisième que Jésus ramasse la première pelle. Sa mère, aux tribunes, s'alarma.
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Le livre est un grand arbre émergé des tombeaux.
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PREMIER HOMME LIBRE, au deuxième: Où allez-vous compagnon ? À l'exercice, comme chaque matin ? Eh! Vous obéissez, je crois.
DEUXIEME HOMME LIBRE: Le Caporal m'a défendu de jamais aller à l'exercice, le matin, à cette heure-ci. Je suis un homme libre. J'y vais tous les matins.
PREMIER ET TROISIEME HOMMES LIBRES: Et c'est ainsi que nous nous rencontrons comme par hasard tous les jours, pour désobéir ensemble, de telle heure à telle heure.
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PERE UBU: Sabre à finances, corne de ma gidouille, madame la financière, j'ai des oneilles pour parler, et vous une bouche pour m'entendre!
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LES MEMES. Entre l'OURS.
LASCY: Oh! Monsieur Ubu!
PERE UBU: Oh! Tiens, regarde donc le petit toutou. Il est gentil, ma foi.
LASCY: Prenez garde! Ah! Quel énorme ours.
PERE UBU: Un ours! Ah! L'atroce bête. Oh! Pauvre homme, me voilà mangé. Que Dieu me protège.
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ELEUTHERE : Et vous mon oncle. P..., p...ourquoi n'êtes-vous plus mort ?
PISSEMBOCK: Comment, pppourquoi ?
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LE ROI, à la fenêtre : Ah! Voici le régiment des gardes à cheval de Dantzick. Ils sont fort beaux, ma foi.
PERE UBU: Vous trouvez ? Ils me paraissent misérables. Regardez celui-ci là-bas. (Criant par la fenêtre.) Depuis combien de temps ne t'es-tu pas débarbouillé, ignoble drôle ?
LE ROI: Mais ce soldat est fort propre. Qu'avez-vous donc, Père Ubu ?
PERE UBU: Voilà ce que j'ai!
Coup de tête dans le ventre.
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PERE UBU: Non, je ne veux pas, moi! Voulez-vous me ruiner pour ces bouffres ?
CAPITAINE BORDURE: Mais enfin, Père Ubu, ne voyez-vous pas que le peuple attend le don de joyeux avènements ?
MERE UBU: Si tu ne fais pas distribuer des viandes et de l'or, tu seras renversé d'ici deux heures.
PERE UBU: Des viandes, oui! De l'or, non! Abattez trois vieux chevaux, c'est bien bon pour de tels sagouins.
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L'OVULE

 — DIEU EST INFINIMENT PETIT.
Qui prétend cela ? Non pas un homme assurément.
Car l’homme a créé Dieu, du moins le Dieu auquel il croit, il l’a créé et ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme (ce sont des vérités acquises aujourd’hui) ; l’homme a créé Dieu à son image et à Sa ressemblance, agrandies jusqu’à ce que l’esprit humain ne pût concevoir de dimensions.
Ce qui ne veut pas dire que le Dieu conçu par l’homme soit sans dimensions.
Il est plus grand que toute dimension, sans qu’il soit hors de toute dimension, ni immatériel, ni infini. Il n’est qu’indéfini. 
Cette conception pouvait suffire, au temps un peu antérieur à celui où les deux peuples que nous appelons l’Adam et l’Éve furent tentés par les produits manufacturés des marchands qui avaient pour totem le Serpent, et durent travailler pour les acquérir.
Nous savons maintenant qu’il y a un autre Dieu, qui, lui, a bien véritablement créé l’homme, qui réside au centre vivant de tous les hommes et qui est l’âme immortelle de l’homme.
Théorème : Dieu est infiniment petit.
Car pour qu’il soit Dieu il faut que sa Création soit infiniment grande. S’il gardait une dimension quelconque, il limiterait sa Création, il ne serait plus Celui qui a créé Tout.
Ainsi il peut se glorifier de sa Bonté, de son Amour et de sa Toute-Puissance, qui ne se réservent aucune part du monde. Dieu est hors de toute dimension, en dedans.
C’est un point.
C.Q.F.D.
On sait qu’il y a deux parties dans l’homme. l’une apparente et périssable, l’ensemble des organes que nous appelons corps, le soma; et cette partie périssable comprend même la « petite agitation » qui en résulte, dite la pensée ou l’âme « immortelle ».
L’autre impérissable et microscopique qui se transmet de génération en génération depuis le commencement du monde, le germe.
Le germe est ce Dieu en deux personnes, ce Dieu qui naît de l’union des deux plus infimes choses vivantes, les demi-cellules qui sont le Spermatozoaire et l’Ovule.
L’un et l’autre habitent des abîmes de nuit et de rouge trouble, au milieu de courants — notre sang — qui emportent des globules espacés les uns des autres comme des planètes.
Elles sont dix-huit millions de reines, les demi-cellules femelles, qui attendent au fond de leur caverne.
Elles pénètrent les mondes de leur regard et les gouvernent. Elles sont infiniment déesses. Il n’y a pas de lois physiques pour elles — elles désobéissent à la gravitation — elles opposent à l’attraction universelle des savants leurs affinités particulières ; il n’existe pour elles que ce qu’il leur plaît.
Dans d’autres gouffres aussi formidables, ils sont là, les millions de dieux dépositaires de la Force et qui ont créé Adam au premier jour.
Quand le dieu et la déesse veulent s’unir, ils entraînent chacun de leur côté, l’un vers l’autre, le monde où ils habitent. L’homme et la femme croient se choisir... comme si la terre avait la prétention de faire exprès de tourner ! 
C’est cette passivité de pierre qui tombe, que l’homme et la femme appellent l’amour.
Le dieu et la déesse vont s’unir... Il leur faut, pour se rencontrer, un temps qui, selon les mesures humaines, varie entre une seconde et deux heures...
Encore un peu de temps, et un autre monde sera créé, un petit Bouddha de corail pâle, cachant ses yeux, si éblouis d’être trop près de l’absolu qu’ils ne se sont jamais ouverts, cachant ses yeux de sa petite main pareille à une étoile...
Mais alors, l’homme et la femme se réveillent, escaladent le ciel et écrasent les dieux, cette vermine.
L’homme, ce j our-là, s’appelle Titan ou Malthus.
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L’amour est un acte sans importance, puisqu’on peut le faire indéfiniment.
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Pourquoi chacun affirme-t-il que la forme d’une montre est ronde, ce qui est manifestement faux, puisqu’on lui voit de profil une figure rectangulaire étroite, elliptique de trois quarts, et pourquoi diable n’a-t-on noté sa forme qu’au moment où l’on regarde l’heure ?
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