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Critiques de Alphonse Allais (129)
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On n'est pas des boeufs

Alphonse Allais est reconnu comme le premier humoriste français et son style journalistique, associé à son bagou facétieux, me fait vraiment marrer, il n'y a pas d'autre terme.



Maîtrise brillante de l'ironie et du second degré, imagination sans frein, ingéniosité littéralement géniale et éloquence provocante comptent parmi ses meilleurs atouts.



Derrière ses phrases aux allures bienséantes transparaît toute la vivacité de la Belle-Epoque, quand le Demi-Monde triomphait et teintait de sa gouaille effrontée la morale bourgeoise, imitée sans être égalée, raillée puisque mal imitée. Au fil des séquences contées sur un rythme soutenu, un air de joyeuse licence et de gaieté s’infiltre dans l'esprit du lecteur qui se croirait attablé au Moulin-Rouge, accoudé au comptoir du limonadier ou encore sur un paquebot pour une loufoque expédition transatlantique !



Le présent recueil "On n'est pas des bœufs" (tout un programme !) regroupe des publications brèves (dont certaines d'ailleurs s’apparentent non pas à des brèves de comptoir mais à des brèves d'auberge), sur des thèmes divers et variés, parues à la toute fin du 19ème siècle. Certaines très fantaisistes et d'autres plus terre à terre, toutes pleine de verve, de piquant et d'humour.



J'ai franchement ri à la lecture de plusieurs d'entre elles ; j'ai souri à toutes.





Challenge PETITS PLAISIRS 2016

Challenge 19ème siècle 2016

Challenge ABC 2016 - 2017

Challenge Petit Bac 2016 - 2017
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Bientôt Noël, et cela m'a donné envie, pour la modique somme de 2 euros, de replonger un peu dans cette ambiance si particulière...



Le livre se présente en trois parties, pas forcément très logiques: des réveillons inattendus, des Noëls de rêve, des Noëls peu traditionnels.



L'ensemble est assez inégal. Certains textes ne m'ont pas tellement plu, m'ont ennuyée comme " Les santons" de Jean Giono et " Noël quand nous prenons de l'âge "de Dickens, d'autres sont trop cruels et impitoyables , comme " Nuit de Noël "de Maupassant. Même si j'ai apprécié le cynisme de l'auteur...



Par contre, mention spéciale à deux d'entre eux, subtils et bien écrits, émouvants: " Le réveillon du colonel Jerkof " de Joseph Kessel et " Un arbre de Noël et un mariage" de Dostoïevski.



Et j'ai beaucoup aimé la version fantaisiste et écologique du Petit Poucet , de Michel Tournier!



A tous, je souhaite une très belle fête de Noël, dans la chaleur familiale ou amicale . Et au pied du sapin...plein de belles découvertes livresques !

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Le Boomerang ou Rien n'est mal qui finit bien

Coup de cœur !



C'est avec ce roman publié à titre posthume que j'ai eu le plaisir de faire connaissance avec Alphonse Allais dont l'humour et la plume facétieuse m'ont totalement séduite.



Alphonse Allais fut sans conteste un joyeux drille et un grand farceur. Plus loufoque qu'absurde, sa narration met en scène d'improbables personnages qu'on peut qualifier avec justice de "ratés" et qui, disons-le tout de go, ont bien cherché et mérité leur sort : Guillaume de la Renforcerie, Marie-Blanche Loison, Népomucène Le Briquetier ou encore Berg-op-Zoom mêlent leurs existences dans cette bouffonnerie, non exempte de philosophie, qui m'a très souvent fait éclater de rire.



Le style d'Allais est largement étayé par des digressions et des commentaires qui peuvent le rendre un peu ardu à suivre mais qui, de mon point de vue, lui donne surtout une bonne dose de piment. Ne serait-ce que les notes de bas de pages rédigées par l'auteur lui-même et les intitulés de chapitres tous plus truculents les uns que les autres.



"CHAPITRE QUINZIÈME - Dans lequel, si le lecteur veut bien tendre l’oreille, il percevra le résigné gazouillis solitaire de cette petite oiselette rose et blanche qu’est notre jeune et candide amie Marie-Blanche, la bien nommée, pâle victime du milieu cynique et débauché dans lequel les hasards de la vie, aidés par les mauvais traitements de ses parents, – la mère, une pas grand-chose, le père, ancien préfet de l’ordre moral, tombé dans la plus crapuleuse fange, – l’ont menée,

provisoirement, osons l’espérer, pauvre petite !"



En bref, j'ai beaucoup ri, je me suis follement amusée et je pense que je vais réitérer l'expérience au plus tôt.





Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015

Challenge ABC 2014 - 2015

Challenge XIXème siècle 2015*



*Bien que ce roman ait été publié en 1912, à titre posthume, je me permets de l'inclure dans le Challenge XIXème siècle car on ne parvient pas à situer sa rédaction et je considère qu'Alphonse Allais (1854 -1905) est un auteur représentatif de la fin du XIXème siècle et non du XXème siècle. Certains éléments du récit tendraient à situer le récit vers les dernières années du XIXème siècle ou les toutes premières du XXème siècle.
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Mon cher amour...

* Mini-trilogie : Valentin 1, 2, 3 *



Valentin 1 « Lettres portugaises », Gabriel Guilleragues

Valentin 2 « Laissez-moi », Marcelle Sauvageot

Valentin 3 « Mon cher amour... », Julie Maillard



Mon cher amour…, sous-titré « L'amour en toutes lettres », est un recueil de douze petites histoires avec et autour des lettres d'amour, choisies par Julie Maillard, directrice de la collection « Mikros classique » aux « Éditions de l'Aube ».



Il s'agit de morceaux d'anthologie, peu connus, de la fin du XIXème siècle jusqu'à la première moitié du XXème siècle, composés par des écrivains reconnus. On distingue, entre autres, Guy de Maupassant et Jean Giraudoux et sur les dix auteurs retenus, on ne trouve que deux femmes, Marguerite Audoux et Anna de Noailles.



Je termine donc ma mini-trilogie Valentin 1,2,3 avec ce bel échantillon du genre épistolaire révolu, initié avec « Lettres portugaises ».



L'une des nouvelles, extrait de « Contes rapides », de François Coppée, fait clairement référence à cette « Religieuse Portugaise ». Un poète provincial, en quête de reconnaissance, monte à Paris. Tous ses essais échouent jusqu'à ce qu'il file l'amourette avec une institutrice fort ennuyeuse mais qui écrit de fort belles lettres. Elle meurt d'amour tandis que lui gagne sa célébrité en publiant ses lettres.



René Gourmont (1858-1915) ouvre le ban en contestant le fait que les lettres d'amour soient un genre suranné :



« Je ne crois pas que l'amour des amants éloignés l'un de l'autre […] puisse se contenter du télégraphe ou du téléphone. Sa prolixité, divine ou enfantine, supporterait mal d'être taxée au mot ou à la minute. Comment peut-on s'imaginer que la psychologie des hommes et des femmes ait pu soudain être modifiée par quelques appareils électriques ? On écrit davantage, donc on écrit davantage de lettres d'amour. Je l'affirme sans preuves, mais je l'affirme ».



Paradoxalement, dans ce recueil les lettres d'amour contribuent au désamour.



Tel amant qui ne sait que dire recommence plusieurs fois sa missive (Tristan Bernard), tel autre encense la jeunesse de sa maîtresse pour la taxer d'orgueilleuse (Anna de Noailles).



Elles font l'objet d'erreurs d'aiguillage, inversion d'enveloppes (Jean Giraudoux), homonymes (Albert Laberge), méprise sur le destinataire, qui peuvent s'avérer dramatiques, comme dans cette nouvelle de Maurice Leblanc - qu'on se surprend à trouver ici - où le mari trouve une lettre d'amour dans les affaires de sa femme et s'empresse de tuer le supposé amant avant de s'apercevoir que c'était l'amant de l'amie de sa femme !



Je tiens à remercier Babelio et les Éditions de l'Aube pour ce cadeau, offert lors de la masse critique de janvier, qui m'a enchanté. Je le garde de par devers moi pour le lire et le relire, en tirer tout le suc.
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Avec un peu de retard sur le calendrier, j'ai lu le recueil de contes et nouvelles rassemblés dans Au pied du sapin, de la collection Folio 2€. Avec son noeud de satin givré, sa pomme de pin et les branches de sapin, la couverture donne des envies de soirées auprès du feu, confortablement installée dans un fauteuil, une tasse de thé et un bon livre à la main.



Le recueil est divisé en trois parties:

- Des réveillons inattendus...

- Des Noëls de rêve...

- Des Noëls peu traditionnels...

Découpage somme toute artificiel et qui, à mon avis, ne reflète pas grand chose. Qu'importe, là n'est pas le plus important.



Douze contes et nouvelles s'étalant du XIXème au XXème siècle, et voyageant de la France à l'Angleterre, de l'Italie à la Russie, en passant par la Norvège. Certains récits m'étaient déjà connus et lus, comme "La petite fille aux allumettes" d'Andersen ou "La Fascination" de Balzac. J'ai découvert les autres. Sans ennui mais sans enthousiasme débordant non plus. La lecture reste plaisante, l'écriture souvent très belle, mais pas à rester dans les annales.



Je retiendrai surtout "Nuit de Noël" de Guy de Maupassant pour les délices du récit et l'ironie mordante de la chute; et "Un arbre de Noël et un mariage" pour le cynisme qui en émane.

Sur le plan humoristique, le "Conte de Noël" d'Alphonse Allais, qui clôt le recueil, démarrait bien avec la grosse colère de Dieu le Père la veille de Noël. Mais j'ai trouvé le dénouement plutôt moyen.



Je ne boude pourtant pas mon plaisir d'avoir trouvé des textes à l'écriture ciselée chez Kessel ou Giono. Un recueil pas forcément indispensable mais à 2€, ça valait le coup de découvrir l'anthologie contenue sous cette si attirante couverture.
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À l'oeil

Allais est un véritable délice à lire.

Allais précède Cami, dans un certain délire.

Allais clôt le XIXe, entame le vingtième.

Allais me touche au vingt-et unième.

Allais reviens par le domaine publique,

Allais touche de nouveaux publics,

Allais se joue des cliques.

Allais toujours vivant

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Le Captain Cap

Si vous n'aimez pas l'absurde, laissez tomber. Alphonse Allais n'est pas le créateur du genre, d'ailleurs est-ce quil y en a un ? Courteline et son conomètre ? Jarry, presque son contemporain ? Et tant d'autres, je vous laisse le plaisir de rechercher. Puis toute cet descendance dont mes chouchous et par ordre d'apparition : Ionesco, Dali et Devos. Bienvenue en Absurdie, un pays sans frontières où on ne vieillit jamais. Plus d'un siècle avant Coluche, le Captain Cap nous présente un programme tordant et des recettes exceptionnelles . Bon, certaines références datent un peu, il faut chercher. Un livre qui nous rappelle aussi qu'on a tous été des ados et que ça, dieu merci, c'est pas fini. (J'espère que ça ne sera pas tronqué)
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Plaisirs d'humour

Dans ce volume sont réunies quelques-unes des perles écrites par Alphonse Allais et publiées en leur temps dans différents journaux humoristiques.



Bon beaucoup d’entre elles ont clairement mal vieillies, parce que la langue a évolué (et oui) entre temps ou qu’Allais fait référence à des personnalités de l’époque et oubliées depuis. Mais d’autres – trop rares malheureusement - sont tout à fait encore savoureuses à lire.



Pas essentiel, quoi !

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L'affaire Blaireau

Un court roman, très drôle jusque dans ses notes, avec en fond la satire de la justice, des hommes politiques, des nobles et des moins nobles... Bref tout le monde dans ce roman en prend pour son grade, dans des situations complètement loufoques. Une lecture très fluide et agréable, avec un jeu bien vu entre le romancier et ses lecteurs, et beaucoup d'humour.
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L'agonie du papier et autres textes d'une p..

Tous les textes ici extraits des Œuvres posthumes d’Allais ( 1854 - 1905 ), écrivain iconoclaste et humoriste, ont pour point commun leur incroyable actualité un siècle après leur conception et mettent en valeur le caractère visionnaire de l'imagination débordante d'Allais.

J'ai été totalement bluffée de découvrir qu'il proposait déjà au début du XXème siècle pêle-mêle : l'ancêtre du langage SMS avec sa " réform de l'orthograf "et entre autre le logo NRJ, la conférence téléphonique pour limiter les déplacements, la création de Paris-Plage ( cf citation ), le journal sans papier, le wc ambulant, la création d'une Compagnie générale pour la distribution d'air natal à domicile, pour ne citer que les plus frappantes idées. Le tout bien sûr servi avec panache par sa plume si caractéristique.



80 pages d'humour, de folie teintée de malice : ce livre n'est ni érudit ni indispensable, non, juste " quelques grammes de folie dans un monde sérieux..."

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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Petit recueil de contes de Noël écrits par des auteurs appréciés, tels que Alphonse Daudet, Fédor Dostoïevski ou Guy de Maupassant. Un plaisir particulier d’enfance retrouvé en lisant « La petite fille aux allumettes » de Hans Christian Anderson qui me fascinait alors enfant.

Une lecture de Noël pour la période de Noël à lire au coin du feu, emmitouflé dans une couverture auprès d’une tasse de thé fumante.

Une belle idée cadeau.
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À se tordre

"A se tordre "est un recueil de petites histoires d'humour , d' Alphonse Allais, écrivain du dix-neuvième siècle . Alphonse Allais est connu pour être à la fois humoriste, journaliste et écrivain .

" A se tordre" est un recueil de petites histoires drôles

et pleines d' humour .Ces histoires faciles à lire, souvent plaisantes, des fois ternes .Ces dernières

s' oublient vites, une fois le livre fini .



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À se tordre

Voulez-vous rire un peu ? Alors lisez ce recueil. Alphonse Allais est un des précurseurs de l'absurde, un de ceux qui ont influencé Courteline, Pierre Dac etc... C'est parfois plutôt misogyne, autant le savoir avant, comme souvent dans la veine de l'époque. On est très dans le ton cabaretier avec le chat noir en figure de proue. Les lapalissades deviennent des petites perles d'humour.

Et ça se lit tout seul.
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Vive la vie !

Alphonse Allais étais à la fois journaliste, écrivain et humouriste. " Vive la Vie" est un recueil de quinze nouvelles dont je cite quelques une telles:Chigneux-Toussaint latoquade-Shocking-Amours d' escale-Historia-

Gioventu-Les Mouflons........

Dans la première nouvelle intitulée : Les Chigneux, il s' agit du marquis, Bois-Lamothe, homme riche, beau, solide et grand propriètaire foncier. Grand coureur de jupons, inlassable trousseur de jupons.

Mais le marquis est un grand collectionneur d' haricots. IL trie toutes sortes d' haricots et il les trie selon leur couleur : noir, violet, blanc, rouge, enfin tout ce qu' il trouve comme haricots.

Un jour, arrivent chez-lui son neveu et sa femme et ils ne trouvent pour

les recevoir que la servante du marquis .Les invités attendent le retour du marquis mais il tarde à rentrer alors la nièce du marquis demande à la servante de quoi préparer le déjeuner et se dérige vers la cuisine et demande les ingrédients nécessaires . Elle prépare un très bon repas et voici le marquis qui arrive. IL salue son neveu, sa nièce et après les salutations, ils passebt à la table . Le marquis a commencé à manger, et

voilà qu' on lui présente un bon plat d' haricots: à la vue de ce plat avec sa

collection d' haricots ses yeux sont exorbités et il tombe de sa chaise: il est

mort.

Moralité: Blaguez le collectionneur tant que vous voudrez, mais ne

leur faîtes jamais manger leur collection, même à l' oignon.
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

"Au pied du sapin", ce sont divers contes de Noël écrit à différentes époques par plusieurs auteurs connus. Que ce soit "Des réveillons inattendus", "Des Noëls de rêves" ou "Des Noëls peu traditionnels", la magie de Noël se trouve à toutes les pages.



J'ai beaucoup aimé lire ce petit livre le temps d'un après-midi au chaud le jour du Réveillon entre les préparatifs et les bonnes odeurs des Bredalas qui refroidissaient en cuisine. Certaines histoires m'ont semblé trop courtes, alors que d'autres m'ont fait rêver. J'ai adoré retrouver "La petite fille aux allumettes" de Hans Christian Andersen que je n'avais pas relu depuis bien longtemps. Quelle belle histoire !



Réveillonner avec Alphonse Daudet et son colonel russe, assister à la création d'une crèche avec Jean Giono et ses santons de Provence, passer Noël sur le Rhin avec Luigi Pirandello ou encore être ébloui par l'arbre de Noël de Fédor Dostoievski, tous ces instants ont été un régal de lecture.



J'ai passé un moment doux et réconfortant avec ces histoires. A lire, à relire et à offrir pour se mettre dans l'ambiance des fêtes. A lire seul ou à plusieurs, à raconter aux enfants, à lire une histoire par soir ou d'une traite, dans l'ordre ou le désordre, peu importe car tout y est. Le seul bémol : l'ouvrage est un peu trop court. J'aurais aimé rester dans l'esprit de Noël un peu plus longtemps.



Une bonne idée cadeau à mettre sous le sapin !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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À l'oeil

J'aime les nouvelles. J'aime Alphonse Allais.

Je suis donc comblé et je ne peux que recommander la lecture de ce livre, qui détend, qui amuse et qui donne bien du plaisir.

Toutes ces nouvelles sont très courtes (Plus de trente en cent-vingt pages), et présentent des histoires d'une originalité parfois déconcertante, mais souvent charmante, voire croustillante.

C'est un pur moment de plaisir que de lire Alphonse Allais. Personnellement, je ne m'en lasse pas.
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À l'oeil

"Chef de file de l'école fumiste", l'humoriste Alphonse Allais (XIX° siècle) s'en donne à coeur joie dans les trente nouvelles qui constituent son recueil A l'oeil, car s'il porte un oeil sur ses semblables,c'est un regard ironique qui tourne en dérision, aiguisé qui dilacère, impitoyable qui dénonce la bêtise et le conformisme humain.

Connu pour ses récits (Vive la vie!, Le Capitain Cap...) et ses chroniques) Alphonse Allais fonde ses bases comiques sur l'absurde et la mystification.

Dans A l'oeil, s'observe un comique de situations: aberrantes parfois (ex:ce collectionneur d'autographes qui tombe malade et meurt de maladie vénérienne pour recueillir la célèbre signature d'un médecin sur une ordonnance). On trouve ici des trouvailles délirantes et inventions de mots (ex:lorsque les trains sont surchauffés on remplace les bouillottes par des "glaçouillottes"); des moqueries perfides (ex: à celui qui hume l'odeur des phares, il propose un phare à déguster); des jeux de mots parfois grivois (ex:le bureau de "Baise-moy-en-cort"); des mensonges et déformations grotesques (ex: "dresseur de sardine à l'huile"), des supercheries,bizarreries, contrepèteries,calembours, goujateries, ruses....tout prête à rire (amour,couple,politique,armée,fausse amitié,rivalité..) et le lecteur se laisse entrainer sur la fantaisie burlesque et imagée de l' extase d'un "cyclone d'amour" dont l'auteur prétend que "l'extase et lui avaient gardé les vaches ensemble".

Gentiment désuet, ce A l'oeil. Le lecteur du XXI° siècle rit-il autant que celui du XIX°?

J'en doute. Mais dans notre société policée ou dépressive, ne devrions-nous pas réapprendre le rire en gardant à l''esprit la réplique du Gaston de Royal-Cambouis (page 15) :"La vie est comme on la fait" car ce philosophe optimiste (Alphonse Allais?) "savait la faire drôle sa vie".
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La barbe, et autres contes

Mardi midi, Jules me demande où je vais après le déjeuner.



- Prendre un verre dans le centre, pour lire tranquille. Ici, y’a pas moyen.



Il décide de venir avec moi…





- C’est quoi ça ?? il me demande en arrivant face au débiteur de boissons sur lequel mon choix s’était porté.



- Un salon de thé. Tu vois là, c’est écrit : Salon de thé.



- Un salon de thé à F., à côté du magasin où ils vendent des tripes !



- Et alors… T’es obtus comme mec ! Y’a plein d’anglais dans le coin, ils essaient de s’intégrer par le commerce, en nous faisant découvrir leurs coutumes. Fais un effort, merde !



- Bon, ils doivent bien proposer des cafés j’imagine.







- Et c’est bien ton livre ?



- C’est barbant…



- Ah, je pensais que c’était de l’humour Alphonse Allais ?



- De l’humour d’il y a un siècle, ça a vieilli… C’est plein de petits « contes » (disent-ils), très courts, deux pages en général, avec espoir que le suivant soit enfin drôle, mais non, on reste dans le domaine du « demain, on rase gratis »…



- T’es bourrée de préjugés, alors partie comme ça, tu risques pas de trouver ça bien.



- Pas du tout. D’ailleurs, sur la quatrième de couv ils marquent « Humour : mot anglais qui signifie gaieté d’imagination ». Tu vois ?



- Non. J’vois quoi ?



- C’est pour ça que je suis venue là. Dans un truc tenu par des anglais... Tiens, au fait ! Je t’ai pas raconté ça. Ce matin, j’ai vu une vache attaquer une buse dans un pré !



- Ah ouais, j’vois mieux là, ta gaieté d’imagination !!







- Vous désirez ?



- Un café s’il vous plait.



- Un picon bière.







J’veux bien faire des efforts, mais apparemment, mon esprit borné m’empêche de franchir certaines limites…











« Rock me baby », and roll me baby, BB King :



https://www.youtube.com/watch?v=F4OXrmxDp44

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L'affaire Blaireau

Avant toute chose, une donnée m'interpelle : Alphonse Allais.

Bien que cet auteur soit relativement oublié pour ses oeuvres aujourd'hui, (on ne le connait plus qu'à travers quelques sorties dignes d'être citées aux "grosses têtes") alors que certains de ses écrits méritent une lecture sinon attentive, au moins indulgente.

Tout ceux d'un certain âge (eh oui !) Se souviennent du film "Ni vu ni connu", avec Louis de Funès, et qui donne le ton de la plaisanterie.

Le livre, finement écrit, offre une peinture intelligente d'une civilisation rurale, à la fois conservatrice et révolutionnaire, d'une administration serrée dans ses convictions.

Tout cela emploie bien sur le mode "caricature", mais, tel "clochemerle", il faut positionner ce genre de bouquin à son niveau.

Et ce niveau est respectable.

Personnellement, je passe un bon moment à lire ce genre de roman, même s'il faut bien avouer quelques longueurs.

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Le bec en l'air

Les bons mots d’Alphonse Allais.



J’ai abordé ce livre par hasard. Recueilli dans une cabane à livres, l’édition abimée de 1897 ne pouvais pas finir dans une éventuelle poubelle ou déchetterie. J’ai donc secouru ce livre pour l’emporter à la maison.

Evidemment, je n’ai pu m’empêcher de lire ce recueil de nouvelles, découvrant par la même occasion, Allais.



Allais, c’est un peu le Philippe Bouvard de la fin de la Belle Epoque. Il joue avec les mots, il joue sur les mots.



Sans être transcendant, je pense qu’il aurait fallu que je sois l'un de ses contemporains pour comprendre les références d’actualité, mais cela se lit facilement. Le temps d'un voyage, j’ai pu en venir à bout.



De toutes les nouvelles, je retiens « Le soi-disant bolide de Madrid ». Quand un Américain décide de tirer un obus à grande distance depuis un navire sur la capitale espagnole, alors que la guerre hispano-américaine bat son plein pour aider Cuba à devenir indépendante. Nous pouvons y voir, un siècle plus tard, le tir d’un missile à partir d’un navire de guerre US sur Bagdad. Hasard de l’imagination d’un auteur qui deviendra réalité 100 ans plus tard.
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