Pour une fois, il ne voulut pas changer l’ordre de ses souvenirs. Il se mit alors à raconter d’une voix un peu monotone son couronnement à Bologne, lorsqu’il reçut la couronne impériale des mains du pontife, trois ans après le sac de Rome. L’épisode au cours duquel le connétable de Bourbon trouva stupidement la mort, le premier jour de l’assaut contre la ville, lui revint à l’esprit. Il songea alors un instant au curieux destin de ce jeune guerrier, enfermé sur lui-même, dont il avait tenté de tirer profit. Et comme à chaque fois qu’il remontait le temps, une certaine lassitude s’emparait de lui.
Installé dans le fauteuil fabriqué par Giovanni pour soulager ses membres, il était incapable du moindre geste. Même un regard le faisait souffrir.
Je n'ai pas abdiqué de ces royaumes pour mourir en bonne santé! Dites à ce médecin de quitter les lieux!
La voix de l'empereur résonna si fort dans la pièce que l'homme parut surprit qu'elle ne s'adresse qu'à lui.
On garda même secrète la mort de ce frère, de peur que cette rumeur ne soit contagieuse.