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EAN : 9782070767847
320 pages
Gallimard (01/01/1900)
3.29/5   71 notes
Résumé :
En 1555, l'empereur Charles Quint annonce aux dignitaires des Pays-Bas qu'il abandonne le pouvoir et qu'il transmet sa couronne à son fils Philippe, pour rejoindre le monastère de Yuste, au fin fond de l'Estrémadure. Déçu par un idéal impossible à réaliser, épuisé par des voyages incessants à travers ses royaumes, il se retire du monde pour se consacrer à sa dernière passion, digne d'un prince de la Renaissance : les instruments de mesure du temps.

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« D'une pièce à l'autre, il n'y avait plus qu'un homme prénommé Charles. Un vieux chevalier occupé à traquer les derniers vestiges de son règne, les traces de cette autorité qui traînait encore sur les murs, sous les tapis et les objets qu'il avait possédés. »
Cet homme, c'est Charles Quint, empereur romain germanique régnant sur plusieurs royaumes, duchés et provinces depuis plus d'une vingtaine d'années. En octobre 1556, il s'arrache à son empire en organisant son abdication en faveur de son frère Ferdinand et de son fils Philippe, pour les territoires espagnols. En route pour le monastère de Yuste en Estrémadure, où il souhaite terminer ses jours dans le recueillement et le rachat de ses péchés, Charles emporte avec lui, en plus d'une suite d'une centaine de serviteurs, une étrange horloge noire qui, au lieu de donner l'heure, laisse entrevoir des secrets liés à l'astronomie. Un objet peu orthodoxe dans un lieu tel qu'un monastère soumis aux lois de l'Inquisition. L'ancien empereur, subjugué et envoûté, fera tout pour en percer le mystère, avant de quitter le monde pour toujours.
Une ambiance feutrée règne dans les pages de ce roman historique superbement bien écrit. On suit au plus près les réflexions d'un monarque vieillissant et malade qui, de son lit à baldaquin ou dans sa chaise à porteur, finit de régler ses comptes avec son long règne. C'est un exercice de style réussi que de faire revivre aussi précisément et consciencieusement la fin de vie d'un empereur aussi illustre. J'ai été charmée par le ton et par le propos qui se situe au-delà des batailles et des conquêtes relatées par l'Histoire. Un roman qui se savoure lentement…
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ah le bon livre, l'excellent roman ! Je suis tombée sous le charme dès le premier chapitre.
Je sais que certains sont un peu réfractaires au roman historique mais je vous assure celui-là est tout à fait réussi.
D'abord le héros de l'histoire : Charles Quint, l'empereur de la moitié de l'Europe, un homme qui a vu très tôt les couronnes s'amonceler sur sa tête, c'est rare un homme qui n'a rien demandé et qui se retrouve:
Roi de toutes les Espagnes
Empereur du Saint Empire romain germanique, en gros l'Empire Austro-Hongrois
Roi d'Aragon, de Naples et de Sicile
Roi des Pays bas : hollande Flandre et Luxembourg
Duc de Bourgogne donc de la Savoie, de la Franche Comté et du nord de la France : si vous savez « Besançon vieille ville espagnole » nous disait le grand Victor
ouf je crois que je n'ai rien oublié...
1555 Après quarante ans de règne et avoir voyagé partout dans ses possessions, alors qu'il est le souverain le plus puissant il renonce à ses titres, à ses prérogatives, il dépose son sceptre et ses couronnes et « les oripeaux de la gloire ».
Lui qui a combattu Soliman le Magnifique, François Ier et surtout Luther, il veut abdiquer.
Son fils n'est pas du tout réjouit, son frère envoie une fin de non recevoir quant au Pape il est furieux.
Mais Charles Quint est têtu, la goutte l'a rendu quasi infirme et il veut se retirer en Espagne dans un monastère auprès des moines hiéronymites (de l'ordre de Saint Jérôme)
Mais rien n'est simple et le voyage de Bruxelles vers l'Espagne prendra beaucoup plus de temps que prévu.
Dans ses bagages l'Empereur emporte outre un portrait de son épouse, sa collection d'horloges. Leurs mécanismes le fascinent en un temps où la science horlogère a encore une petit parfum d'hérésie. Il ajoute à ses bagages une curieuse horloge portant une mystérieuse inscription en latin, cette horloge le fascine.

J'arrête là mon récit et je vous laisse découvrir plus avant ce monarque hors normes, c'était la première fois qu'un souverain abdiquait depuis ....Dioclétien en ..305
J'ai tout aimé dans ce roman, la façon habile et talentueuse d'Amélie de Bourbon Parme de nous dresser le portrait de son arrière arrière arrière arrière ....grand-père.(j'ai peut-être oublié un arrière)
La passion, voire l'obsession de cet homme pour ses horloges aux mécanismes précis qui résistent au temps comme lui résiste à la maladie avec ses articulations pesantes et douloureuses. La vie dans un monastère perdu en Estrémadure est qui n'est pas à proprement parlé une vie de moine.
C'est traité avec sensibilité, érudition et un joli brin de plume, un rien de suspens en sus.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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1555, l'empereur Charles Quint qui est alors à la tête d'un immense empire (le saint empire romain germanique) voit sa santé décliner. Il est las, fatigué de l'exercice du pouvoir et il décide de se retirer, d'abdiquer en faveur de son fils Philippe et de son frère Ferdinand. Pendant ce long processus d'abdication Charles n'aspire plus qu'à une chose, se retirer dans un monastère isolé à Yuste en Estrémadure.

Il partira de Bruxelles, entouré seulement de ses serviteurs les plus proches et de son horloger Giovanni. Car l'empereur a la passion de l'horlogerie et des horloges dont il possède une fabuleuse collection qu'il emportera avec lui dans sa retraite. Il est particulièrement intrigué par l'une d'entre elles qui, on ne sait comment, a trouvé son chemin jusqu'à lui. Il essaiera sans relâche d'en trouver le mystérieux et insaisissable inventeur, un moine qui semble poursuivi par l'inquisition.

Voici un roman historique captivant qui aborde les dernières années d'un des plus puissants empereurs d'Europe, sur sa longue renonciation aux charges de l'empire mais aussi aux honneurs. Un personnage historique à qui l'autrice redonne vie avec pour toile de fond un empire qui commence à s'effriter et une inquisition puissante, inquiétante, qui combat la réforme pour son plus grand profit en n'hésitant pas à s'attaquer aux personnages les plus puissants. C'est un roman à l'écriture classique qui se saisit d'un sujet original en y ajoutant une note de mystère avec cette horloge astronomique sombrement étrange où les planètes ne semblent pas à leur place.
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Charles Quint règne sur ses terres éparses depuis son palais. Son majordome, le colonel Quijada, veille sur lui à l'instar de Guillaume van Male son serviteur et Martin de Gatzlu son secrétaire. En sus de ces trois proches, le roi s'est adjoint les services de Giovanni Torriano, horloger, car il voue une passion pour les aiguilles, les rouages, les mécanismes. En effet il aime manipuler ses 40 horloges lorsque son état physique le lui permet ; Charles Quint est malheureusement diminué par les crises de goutte. Lorsqu'il remarque une horloge noire atypique dont il essaye de comprendre le mécanisme et le sens, il demande à son horloger de quérir Marcus de Flessingue, horloger réputé.
Pendant ce temps-là, Charles Quint prépare sa renonciation au trône et son départ pour le monastère de Yuste en Espagne. Il doit se défaire de 450 de ses serviteurs pour n'en garder que 150, gérer les hérétiques, faire de son fils son successeur.
Le départ depuis le port de Flessingue va le conduire à destination au terme d'une semaine en bateau. le transport à cheval avec les porteurs ne va pas être exempt de tracas mais Charles Quint arrive enfin avec en tête de trouver des explications à un mécanisme d'horloge qui l'intrigue.

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Mon avis : j'ai bien aimé la lecture mais il m'a manqué quelque chose de plus consistant, de plus percutant, de plus émouvant pour que j'en fasse un coup de coeur ou une lecture mémorable. Les sujets abordés étaient intéressants que ce soit la renonciation de Charles Quint ou l'horloge noire mystérieuse mais il aurait fallu développer davantage le thème de l'horloge et en faire un sujet avec plus de suspense par exemple. J'ai eu l'impression que l'on m'attisait et que ça retombait tel un soufflé.
L'auteur a réussi à rendre le personnage sympathique, très humain avec sa maladie, ses impatiences, ses râleries, son humour. Il m'a beaucoup plu.
Une mention spéciale pour le tout dernier chapitre, qui ne fait que deux pages et qui m'a beaucoup émue.
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Chose étonnante, Charles Quint au terme de son règne est pressé de quitter son trône, tourner le dos aux courtisans et rejoindre le monastère de Yuste en Espagne pour y mourir. Empereur puissant dont les guerres ont marqué l'histoire de l'Europe, il abandonne tout… ou presque : il emporte avec lui ses horloges qui attirent tous ses soins — une particulièrement plus que d'autres, noire, mystérieuse ; pour comprendre son mécanisme, il charge ses derniers fidèles de trouver pour lui un moine horloger hérétique.

Ce vieillard irascible et obsessionnel devient le maître d'un royaume réduit à la mécanique de pendules. Mais le temps ne se laisse pas dominer aisément. le lecteur, guidé par une écriture classique, suit les pas de l'ancien monarque vers le monastère d'Estremadure à travers ses souvenirs, ses soupirs et douleurs, relevés avec finesse par cette jeune romancière. Tapis dans sa cellule, il attendra l'arrivée de ce moine comme Giovanni Drogo attend l'ennemi au Désert des Tartares et puis meurt, dans l'abandon ultime, celui de ses rêves de gloire.

Un bon livre à déguster au soleil avec un bon Spritz ou au coin d'une cheminée aux premiers froids de l'automne. Une écriture élégante qui sied à la grandeur de cet étonnant Charles Quint.

Lien : https://thomassandorf.wordpr..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le premier moine, le plus âgé des deux, était celui qui devait sonder les âmes : le dos voûté sous sa robe, le sourire presque caressant, en forme de confession. L'autre, grand et mince, le visage sec et jeune, mettait à exécution les intuitions de son acolyte : du haut de sa silhouette, il flairait le relâchement par-delà les tonsures.
Traversés par leur mission comme par la foudre, les deux serviteurs de l'Inquisition se tenaient sans bouger au milieu de l'atelier.
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Un petit col ourlé de fourrure noir, des surpiqûres de satin, une coupe parfaite. Au premier regard, le vêtement était superbe. L'empereur le trouva sinistre. Il était d'un noir plus profond que d'habitude, d'une matière plus riche, comme si tous les deuils et les séparations étaient venus se noyer dans la trame du velours pour en épaissir la matière, en brosser le tissu. Que le tailleur avait voulu coudre ensemble, dans une sorte d'apothéose funèbre, tous les désastres et les chagrins de son existence. Tout cela dans l'épaisseur du velours.
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Sans plus d'émotion, l'empereur fit signe de la main de continuer lorsqu'il vit surgir l'épée et la gaine sur laquelle était inscrire la devise « L'Autriche régnera sur le monde entier. », la tiare et le globe impérial en or.
Il fut saisi par l'inutile beauté de ces pièces; elles n'avaient pas empêché la chrétienté de se déchirer, ni son pouvoir d'être contesté par ceux-là mêmes qui auraient dû être à ses côtés contre les Infidèles.
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(...) c'était finalement sur un animal de bât, une mule au pelage élimé par les charges trop lourdes pour elle, qu'il allait rendre sa couronne. Il fallait le déhanchement d'un baudet, le balancier lent et solide de sa croupe pour déposer le pouvoir. La simplicité d'une bête de somme pour renoncer au monde.
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Il avait perdu la plupart de ses cheveux et son crâme presque entièrement dégarni ressemblait à une capitulation. Il ne lui restait que deux touffes clairsemées de chaque côté, des mèches sans conviction qui subsistaient là par fidélité plus que par intérêt pour ce destin sans lumière.
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Video de Amélie de Bourbon Parme (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amélie de Bourbon Parme
Alors que la papauté monnaye ses grâces pour affermir sa puissance politique, Amélie de Bourbon-Parme dresse le portrait romanesque et intime d'un homme d'Église au destin éblouissant, qui inspira à Stendhal « La Chartreuse de Parme ».
Quelques mots sur « L'ambition » :
Rome. XVe siècle, au coeur de la Renaissance italienne. Alessandro Farnese, jeune aristocrate provincial promis à une carrière ecclésiastique, met son ambition au service d'une seule religion : sa famille.
Projeté dans les jeux de pouvoir entre Florence et Rome, soutenu par Laurent de Médicis, il compte sur l'influence de sa soeur, la sensuelle Giulia, maîtresse du pape Rodrigo Borgia, pour devenir cardinal. Usant de l'audace, de l'opportunisme et de l'élan amoureux, Alessandro s'impose au sein d'une papauté corrompue et licencieuse sans se compromettre.
Il profite de l'extraordinaire effervescence humaniste, artistique et politique qui règne dans la péninsule italienne pour poser les fondations d'une aventure humaine et familiale qui le conduira au sommet de l'Église et de l'Europe.
Découvrez le livre https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/L-ambition Lisez un extrait https://www.edenlivres.fr/p/784893
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