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Critiques de André Brink (255)
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Une saison blanche et sèche

Lors de mon voyage en Afrique du sud, j'ai emporté dans ma valise "Une saison blanche et sèche" afin de découvrir la littérature de ce pays et approfondir légèrement ma connaissance de l’Apartheid et de son fonctionnement.

Ben du Toit, professeur, voit sa vie bouleversée quand le jardinier de son école disparaissent mystérieusement après avoir été interpellés par la police.

Ben se lance alors dans une enquête qui fera imploser sa vie, et lui fera découvrir le système profondément inégal et violent sur lequel se fonde son pays de naissance.

J'ai bien apprécié cette lecture qui illustre bien l'inhumanité du système mis en place en Afrique du sud à la fin du XXème siècle.
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Une saison blanche et sèche

Un tableau de ce que fut l’apartheid en Afrique du sud. Ben Du Toit est afrikaner. Il ne s’est jamais posé de question sur l’organisation sociale de son pays. Puis il finit par prendre conscience de ce qu’il a jusqu’alors ignoré : dans son pays, on peut impunément massacrer des hommes à cause de la couleur de leur peau. Pour cette même raison, ils ne sont pas traités comme des citoyens voire des êtres humains. Il va alors se muer en pourfendeur de cet ostracisme en se révoltant contre la police, contre les institutions, un système qui discrimine et opprime.
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Une saison blanche et sèche

Je n'ai su accrocher à la lecture de l'ouvrage d'André Brink, "Une saison blanche et sèche", principalement basée sur une incompréhension de la façon dont l'auteur nous narre son annale, aussi bien sur le fait de ne pas me sentir intéressée à l'histoire en elle-même, qui me semble d'ailleurs trop chargée d'informations.

L'auteur nous fait alors entrevoir une partie d'Histoire, voir même, à lier réalité d'Histoire au fictif, de sa ample imagination, dans son oeuvre. L'histoire en elle-même ne me déplaît pas, mais c'est de toute certitude le contexte qui mit m'a frénésie en second plan.





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Une saison blanche et sèche

Lu pour mon Challenge Tour du Monde, pays Afrique du Sud, ce roman s’est révélé parfait pour illustrer mon état d’esprit lorsque j’ai entamé ce défi personnel : découvrir de nouvelles littératures, mais aussi des pays sur lesquels on lit peu et en apprendre davantage sur certains épisodes historiques qui semblent être passés à la trappe. Lorsque l’on parle de l’apartheid, on évoque Mandela, sa lutte pour la défense des Noirs, mais on écrit peu sur cela désormais. Pour ma part, c’était la première fois que je lisais un roman sur cette histoire. Et j’ai été terrifiée.



André Brink est l’une des plus célèbres plumes sud-africaines. Lors de la parution d’Une saison blanche et sèche, le roman a été interdit de publication en Afrique du Sud. Dans le même temps, il recevait le Prix Médicis étranger en France …



Pour cause : une belle écriture, une trame simple mais … politiquement et socialement condamnable dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. L’histoire d’un professeur d’histoire qui tente de comprendre deux morts suspectes, deux Noirs, fils puis père, qui disparaissent dans les geôles de la Section spéciale de la Police. Des geôles qui ressemblent fortement à celles de la Gestapo. Des geôles d’où aucune information ne transpire. Des geôles où les assassinats sont maquillés en suicide.



Et Ben Du Toit va vite découvrir que l’Afrique du Sud est loin d’être le pays de la vérité et de la justice.



Car il devient vite clair que ces événements atroces – la torture, les meurtres – ne pourrait exister sans le soutien tacite du gouvernement et de la population, et en premier lieu des tribunaux qui prennent constamment la défense des Blancs. Ou comment un système entier ferme les yeux sur des atrocités : « Nous n’arrêtons pas, tous tant que nous sommes, de jouer aux Pères Noël. Nous avons peur de découvrir la vérité. » C’est la dure réalité que va découvrir le héros du roman, pourtant pur descendant Afrikaaner. Un Blanc comme les autres, qui ne s’est jamais posé de questions et qui, au hasard d’un événement imprévisible, va se retrouver mêlé à une situation terrible, à la limite de l’absurde. « J’ai l’impression d’être à la lisière d’une autre saison blanche et sèche, pet-être pire que celle que j’ai connu, enfant. »



Un héros qui m’a rappelé, sous bien des aspects, un héros camusien, dans une ambiance kafkaïenne (le procès intenté après la mort de la seconde victime, Gordon, m’a fortement rappelé le texte du même nom ..). Un héros qui se heurtera à des peurs solidement ancrées, et qui luttera vainement … mais pas inutilement. « Je crois [...] qu’on devrait une seule fois dans sa vie, rien qu’une fois, croire suffisamment en quelque chose pour tout risquer pour ça. »



Et effectivement André Brink a été très influencé par Camus. Je ne peux donc m’empêcher de faire le parallèle avec les œuvres de ce romancier et philosophe qui s’interrogea sur l’engagement, la révolte, l’injustice, l’amour, la solidarité et la solitude. Des valeurs qui reviennent sans cesse dans le texte sud-africain, jusqu’à la réflexion finale du narrateur :



« Tout ce que l’on peut espérer, tout ce que je puis espérer, n’équivaut peut-être à rien d’autre que ça : écrire, raconter ce que je sais. Pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : Je ne savais pas. »



Au-delà de l’histoire, malgré quelques coquilles et mauvaises constructions qui m’ont parfois fait tiquer (dues à la traduction ?), j’ai été intéressée par la construction originale, qui mêle récit du narrateur recevant les papiers de Ben Du Toit, fragments de son journal et autres documents dont il est question dans le roman. Un changement de style fréquent qui m’a surpris mais auquel j’ai fini par m’habituer.



Il y a tellement à dire sur ce texte qu’un article ne suffirait pas. Pourtant je vais m’arrêter là.



Il me suffit de vous dire ceci : c’est un grand texte qui me marquera durablement, tout en dureté, en finesse et en beauté. Un roman extrêmement riche, qu’il faut lire plusieurs fois pour bien comprendre, et le digérer lentement, pour s’imprégner de sa philosophie. Et de terminer sur cette citation qui m’a frappée :



« Il n’existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se protéger, Ben. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire. »
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Une saison blanche et sèche

Publié en 1979 à Londres, le livre a été interdit de publication en Afrique du Sud. D’abord traduit en Français en 1980, il l’a ensuite été dans une dizaine de langues et il a obtenu le Prix Médicis Etranger la même année. Il a été adapté au cinéma en 1989, sous le titre de "A dry white season".



L’histoire est celle de Ben Du Toit, Afrikaner, professeur d’histoire dans une école de Johannesburg dans les années 80. Il est marié et père de trois enfants et il est un membre actif de sa communauté religieuse. Mais en dehors de cela, il semble étrangement indifférent à ce qui se passe autour de lui.



A la suite d’une manifestation pacifique d’écoliers et d’étudiants dans le quartier noir de Soweto qui a dégénéré en émeute, le gouvernement déclare l'état d'urgence, des dizaines de personnes sont tuées et des centaines d’autres arrêtées et torturées, toutes de race noire et de tous âges. Jonathan, fils de Gordon Ngubene, jardinier de l’école où professe Ben, fait partie des Noirs faits prisonniers. Il est torturé et assassiné mais son père doute de la version officielle de la mort de son fils et il décide de d’effectuer des recherches pour connaître la vérité. Il demande alors de l’aide à Ben qui s’était pris d’affection pour Jonathan auprès duquel il avait pris l’engagement de financer ses études.



Gordon, dont la ténacité et l’obstination à trouver des explications à la mort de son fils dérangent, est arrêté à son tour par la Section Spéciale. Il décède sous la torture mais la police déclare qu’il s’est pendu dans sa cellule. Ben n’a aucune raison de douter de cette explication jusqu’à ce que, à la radio, il entende qualifier Gordon Ngubene de terroriste. Il se met alors à douter, à se poser des questions sur son pays et le sort qui y est réservé aux Noirs commence. Il entreprend une enquête, dans la quasi clandestinité, uniquement aidé par un ami de la famille Ngubene, Stanley, chauffeur de taxi qui sait beaucoup de choses grâce à son métier mais qui se tait pour ne pas nuire à sa propre famille.



A mesure qu’il avance dans son enquête, Ben constate qu’il se passe des choses étranges, disparition de tel témoin, ou rétractation de tel autre... Mais il ne se résout pas à mettre en doute la loyauté de la justice de son pays et il intente un procès à la Section Spéciale, procès qu’il va évidemment perdre car les témoins ne se présentent pas ou, craignant pour leur vie et celle de leurs proches, ne disent pas aux juges ce qu’ils lui ont confié en privé. Il comprend qu’il ne pourra rien faire dans la légalité.



Sa rencontre avec une journaliste, Mélanie, et son père, Phil Bruwer, lui donne la force de continuer à se battre pour défendre la cause Noire. Une relation unit bientôt Ben et Mélanie qui choisit de le soutenir dans sa lutte, alors même que son épouse préfère continuer à vivre selon les règles et les conventions de la communauté Afrikaner.



Le professeur continue sa recherche de la vérité mais dans des conditions de plus en plus difficiles. Outre le fait qu’il est étroitement surveillé par la Section Spéciale qui veut se débarrasser de lui à tout prix, écoutes téléphoniques, fouilles à son domicile, corruption de sa propre fille qui essaie de lui voler les preuves qu’il détient pour les remettre à la police, il commence à douter de la légitimité de son action, car le prix à payer est très élevé. En effet, tout ceux qui ont essayé de l’aider ou qui lui sont proches sont détruits : Emily, la femme de Gordon se suicide, le deuxième fils de Gordon est assassiné, Stanley disparaît à jamais, Mélanie qui est partie à l’étranger se voit refuser son visa de retour et est réduite à l’exil forcé.



L’histoire est racontée par un ami, journaliste, de Ben. Ils se sont rencontrés du temps de la faculté, perdus de vue et Ben reprend contact avec lui pour lui confier ces documents que sa fille a tenté de lui voler et qui constituent autant de preuves de l’atrocité du régime de l’apartheid. A peine quelques jours après avoir remis ce dossier à son ami, Ben est fauché par une voiture et décède. Il a été assassiné, parce qu’il voulait mettre fin à la ségrégation raciale qui régnait dans son pays.
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Une saison blanche et sèche

Dans ce roman rien n'a été inventé, il montre le climat d'injustice qui règne en Afrique du Sud. Ben du Toit est le protagoniste de l'histoire, il mène une enquète qui révèle les dysfonctionnements et les discriminations de la société.
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Une saison blanche et sèche

Quand j'ai lu ce roman d'André Brink, j'avais été fort impressionnée par ce qu'il décrivait... j'étais déjà fort intéressée par l'Afrique du Sud et sensibilisée aux droits de l'homme...

je reprends à mon compte ce que j'ai lu sur cet ouvrage...

"C’est une superbe histoire du combat d’un honnête homme, solitaire, face aux atrocités commises par le gouvernement blanc. La description de Soweto, l’une des multiples « townships » de Johannesburg, est tellement poignante qu’elle coupe le souffle au lecteur.(...)

C’est le combat d’un homme que plus personne n’arrive à comprendre, ne veut comprendre parce qu’il préfère la vérité à son confort".

j'ai aimé le combat contre l'apartheid d'André Brink... ses romans depuis la fin de cette période sombre me paraissent moins forts...

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Une saison blanche et sèche

Une saison blanche et sèche de son titre original "White and dry season est un roman écrit par André Brink et publié en 1979.

Ce roman témoigne de l'Afrique du Sud sous le régime de l'Apartheid.

L'histoire tourne autour d'un professeur d'histoire -géographie ,il s'appelle Ben Du Toit c'est un Afrikaner qui est né en Afrique du Sud , il enseigne dans une école à Johannesburg. Il découvre les réalités de son pays quand son ami le jardinier de l' école Gordon et son fils Jonathan sont arrêtés.
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Une saison blanche et sèche

« Putain d’bordel de merde, tu veux savoir? Vous, vous persistez à croire que l’histoire se fait là où vous êtes et nulle part ailleurs. Pourquoi ne viens-tu pas un jour avec moi? Je te montrerai à quoi ressemble l’histoire. Celle qui pue la vie »



En juin 76, dans les rues de Soweto, Afrique du Sud, Jonathan et 20 000 autres enfants et étudiants noirs venaient de prendre part à la protestation - se voulant pacifique - des lycéens contre l’enseignement donné exclusivement en Afrikaans. Un fait historiquement connu sous le nom d’« émeute des jeunes de Soweto » et qui, dans une escalade de violence, fera au moins 23 morts. Moins d’un an plus tard, accusé du meurtre de deux passants, Jonathan sera condamné à mort par pendaison. De partout, les gens se seront rassemblés pour entendre le verdict. Résonance d’un coup de glas qui sera marqué dans tout le continent africain, tous les 16 juin, en souvenir du massacre.



Peu de temps après, Gordon Ngubene, son père, mourra en prison dans des circonstances douteuses. Interrogés de manière illégale, des témoins affirmeront l’avoir vu dans un état lamentable, incapable de marcher ou parler, le visage tuméfié, les côtes cassées, le blanc des yeux jaunâtre et strié de veinules rouges… Les faits seront niés et les vêtements brûlés. C’est donc à travers ce personnage que Ben du Toit, prof d’histoire afrikaner de Johannesburg, découvrira l’apartheid et les conditions de vie atroces des Noirs. Et il sera prêt à tout pour venger la mort de Gordon. Mais à quel prix?



Ce roman se veut une introspection sur la solitude. Jusqu’où peut-on aller dans son implication envers l’autre tout en préservant son intimité? Quand tout partira en éclats, il sera trop tard. Quand les enfants feront l’objet de menaces et que le téléphone sera mis sur écoute, alors il ne sera plus temps de revenir en arrière. L’angoisse nous tenaillera déjà les tripes, nous serons rejetés et victimes d’un vide que nous aurons nous-mêmes créé. Ce sera le prix à payer pour s’être accroché à la vie d’un autre afin d’exorciser la sienne…



« Je voulais aider. J’étais tout à fait sincère. Mais je voulais le faire à ma façon. Et je suis blanc ; ils sont noirs. Je croyais qu’il était encore possible de transcender notre « blancheur » et notre « noirceur ». Je croyais que tendre la main et toucher l’autre par-dessus l’abîme suffirait. Mais j’ai saisi si peu de chose, comme si les bonnes intentions pouvaient tout résoudre. C’était présomptueux de ma part. Dans un monde ordinaire, dans un monde naturel, j’aurais pu réussir. Pas dans cette époque dérangée et divisée. Je peux faire tout ce que je peux pour Gordon ou pour ceux qui sont venus me voir. Je peux me mettre à leur place; je peux éprouver leurs souffrances. Mais je ne peux pas vivre leur vie à leur place. Que pouvait-il sortir de tout ça, sinon l’échec? »



Si le roman est avant tout inspiré d’un fait historique, Brink a aussi voulu démontrer les clivages sociaux et raciaux de l’apartheid dans son pays. Il a mis en relief le puritanisme des Boers, en plus d’exposer la situation d’un gouvernement dont l’expression de l’emprise vise à camoufler les délits. Il ne manque pas de rappeler les conditions de détention atroces des prisonniers, nus au fond de leur cellule, bastonnés et fouettés, une brique attachée à leurs organes génitaux jusqu’à perdre conscience. On ne s’étonnera pas que son œuvre fut interdite de publication durant des années. Mais il était prêt à en payer le prix, alors pourquoi s’en priver?



« Chaque geste que je fais, chaque acte que je commets dans mes efforts pour les aider leur rendent plus difficile la tâche de définir leurs besoins réels, de découvrir par eux-mêmes leur intégrité, d’affirmer leur dignité »



« Mais il y a des époques, comme la nôtre, où l’histoire n’est pas encore installée dans un nouveau courant, ferme. Chacun est seul. Chacun doit trouver ses propres définitions. La liberté de chacun menace celle des autres. Quel est le résultat? Le terrorisme. Et je ne me réfère pas seulement aux actions du terrorisme patenté, mais aussi à celles d’un État organisé dont les institutions mettent en danger notre humanité essentielle »


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Une saison blanche et sèche

L’Apartheid, « Une saison blanche et sèche » d’André Brink

L’été n’est pas que légèreté, il est aussi l’occasion d’aborder des sujets plus sérieux et c’est le cas aussi avec l’œuvre d’André Brink, Une saison blanche et sèche.

Ce récit ne se résume pas, il se lit et se médite car même si nous sommes en 2013 et que l’apartheid est terminé, l’histoire de Ben du Toit, cet homme qui se bat pendant l’apartheid pour découvrir la vérité sur les morts de son jardinier et du fils de ce dernier, est finalement encore bien proche de nous.

Comment peut-on torturer l’autre qui est à la fois si proche et différent de nous ? Comment une poignée d’hommes peut anéantir une immensité d’hommes et de femmes au nom de la différence ?

Le sujet est grave et nous rappelle à quel point l’égalité est fragile, qu’elle n’est que le résultat d’une lutte. Quant à la vérité…le combat de Ben du Toit montre qu’elle est enfouie au plus profond et qu’elle est bien difficile à mettre au grand jour.

En résumé : un récit à lire pour les amateurs d’Histoire mais aussi pour/par tous.


Lien : http://gourmandisesetplaisir..
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Une saison blanche et sèche

Le style est quelque peu aride et retient l'émotion. Le livre n'en est pas moins un témoignage cinglant sur l'apartheid. Face aux discriminations raciales, l'idéalisme est à la fois force et faiblesse. Entre Blancs et Noirs, si fragile est l'espoir. Il l'est encore aujourd'hui.



Sous la forme d'un haïku :



Dans l'Afrique du Sud,

Blancs et Noirs, c'est sans espoir.

Je ne savais pas.
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Une saison blanche et sèche

Lecture marquante de mon adolescence, ignorant presque tout à l'époque de l'Apartheid en Afrique du sud.

Bouleversée, révoltée, écoeurée par l'abus de pouvoir des Afrikaners, qui ne reculeront devant rien (intimidation, torture, trahison, assassinat) pour étouffer l'affaire sur la mort du fils de Gordon, un jardinier noir, tombé lors d'une manifestation d'étudiants contre les lois raciales.



NB : j'avais apprécié le film (1989) tiré du roman, avec Donald Sutherland et Marlon Brando.
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Une saison blanche et sèche

Un enseignant s'attache à élucider les circonstances troubles dans lesquelles un ancien camarade et son fils sont décédés. Une belle histoire d'amitié pourrait-on croire, sauf que nous sommes en Afrique du Sud et pendant l'apartheid. Un livre qui sous le couvert de réparer est une injuste montre jusque dans la vie ordinaire la pression du régime ségrégationniste sur tous ses habitants. Les uns sont maintenus dans la souffrance quand les autres sont confinés dans la méfiance. Tout le drame de cet homme est d'avoir voulu transcender cette dichotomie. Si sa fin est tragique, sa quête elle, lui survivra. Une œuvre époustouflante qui questionne sur la fragilité de nos idéaux dans un cadre hostile.
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Une saison blanche et sèche

"Le type même du roman complet, construit, partant d'une intrigue passionnante mais anecdotique pour aboutir aux problèmes fondamentaux : les libertés individuelles, le droit de disposer de soi, l'incommunicabilité entre les races, entre les classes sociales, l'illusion du combat solitaire".

Ces quelques lignes figurant en quatrième de couverture éclairent si parfaitement le sens de cette oeuvre que je ne puis faire autrement que les reproduire ici.

Ce roman est un véritable brûlot qui condamne sans réserve l'Apartheid, ce régime criminel qui a sévi durant plus de trente ans en Afrique du Sud. Brûlot dérangeant, évidemment, puisqu'il a été interdit dans son pays dès sa publication.



Les faits narrés par André Brink se déroulent, au début des années 70, peu après les émeutes de Soweto, le ghetto noir de Johannesbourg. La violence, déclenchée par une loi jugée inique par les habitants, a laissé toute latitude aux autorités blanches, pour, après avoir maté l'émeute, emprisonner et exterminer toute personne noire perçue, à tort ou à raison, comme un dangereux agitateur.



Ben du Toit, bouleversé après la mort suspecte de Jonathan, puis de son père Ben Ngubene, deux personnes qu'il connaissait bien et desquelles il se portait garant, entreprend d'aider la famille à obtenir justice. Au cours de ses démarches il va prendre véritablement conscience du sort fait aux noirs, alors que vivant dans les quartiers réservés aux blancs, il n'avait qu'une idée lointaine des conditions abjectes de la vie dans le ghetto.

Menant avec obstination son enquête pour obtenir la vérité sur la mort de Ben, car "il ne me servira à rien d'avoir une âme si je laisse commettre cette injustice" dit-il, il fera de belles rencontres, mais se heurtera également à l'incompréhension et l'hostilité de sa famille, et, pire encore, à la sournoiserie, la brutalité, la bêtise, l'ignominie d'un système crapuleux que l'auteur décortique avec minutie et âpreté. Il ne fait pas bon tomber dans les griffes de la Section Spéciale !



J'avoue avoir renâclé à lire cette oeuvre bouleversante, qui m'a mise en rage durant la durée de ma lecture, tant le comportement de la classe dominante, ces blancs, qui ne représentent que 8% de la population, mais détiennent tous les pouvoirs, en usent et en abusent, au détriment de toute équité, du moindre soupçon d'altruisme, donne la preuve non seulement d'un mépris abyssal, mais aussi d'une négation de l'humanité des noirs ! - "Comment un gouvernement peut-il gagner une guerre contre une armée de cadavres ?"

A lire absolument, comme un témoignage des abominations que l'être humain est capable de commettre, au nom de la sécurité de l'Etat !
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Une saison blanche et sèche

Excellent livre très dur sur l'apparteid... Un professeur afrikaner voit sa vie partir en lambeaux lorsqu'il décide de s'intéresser à la mort d'un jeune noir.

Autant que l'apartheid, ce roman raconte les violences policières à la Big Brother. L'enchaînement des événements est tellement absurde que c'en est fascinant : on se demande où tout ça va s'arrêter. J'ai lu que ce livre avait été interdit, en Afrique du Sud, lorsqu’il est sorti, sans doute parce qu’il mettait le doigt sur des problèmes vitaux bien réels …. Le prix qu’il a obtenu serait-il un choix politique ? Paru il y a longtemps, c'est un livre toujours d'actualité........... Dur et critique , il ne laisse pas indifférent. Le genre humain reste vraiment un mystére quant à son fonctionnement et aux raisons de ses choix de vie..
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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