AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de André-Marcel Adamek (69)


C’est très souvent que la mélancolie s’installe tout de suite après les joies d’enfant.
Commenter  J’apprécie          50
L'homme n'aurait jamais dû penser qu'en terme de plaisir. Il aurait vécu moins longtemps mais il aurait évité l'apocalypse. Un homme qui jouit ne déclenche pas une guerre.
Commenter  J’apprécie          50
Espérer le retour des pétrels et du grand cormoran lui donnerait peut-être la force de survivre dans la solitude.
Commenter  J’apprécie          40
- Regarde les ombres blanches sur la mare… c’est des nénuphars de cristal qui boivent la liqueur de lune…
Commenter  J’apprécie          40
Et pourtant, on les voyait, les oiseaux. Les mésanges embusquées dans les haies, avec un reflet d’opale dominant leurs pastels de plumes, les bouvreuils et leur collier de sang, les choucas avec leur profil triste découpé en noir dans la rousseur des peupliers. Ils étaient là comme chaque matin, à la même place et dans la même attitude mais silencieux et comme empaillés. Les abeilles on les entendait pas non plus, d’habitude si matinales et bourdonnantes. Elles restaient suspendues aux pistils, parfois engouffrées à plusieurs dans le même calice, gelées ou aveugles, aussi peu remuantes que des morceaux de paille.
Commenter  J’apprécie          40
Je vis qu’un morceau de ciel tournait au bleu passionné, avec des nervures violettes et des nuages poisseux plaqués comme des mains sales sur le fond du jour.
Commenter  J’apprécie          40
— Il aurait suffit que je te rogne un bout de langue, mais si tu t'étais mis à parler, tu n'aurais plus écouté de la même manière. Il n'est d'ouïe plus fine que celle d'un muet...
Commenter  J’apprécie          40
Je commençais à me demander si notre installation à Champleure n'était pas une bévue. La maison, en dépit d'une restauration ruineuse, n'en finissait pas de révéler de nouvelles maladies. Nous pensions qu'elle était bâtie pour résister aux siècles, mais le premier orage la blessait. (...) Et puis il y avait ce haut pays qui nous avait séduits par la splendeur de ses paysages. L'aurions-nous adopté avec autant d'entrain si nous avions connu l'existence, à proximité de notre demeure, d'un ancien village de pestiférés ?
Commenter  J’apprécie          40
Tinou ne retrouvait un peu d'entrain que les jours où elle accompagnait son père à la plage d'Audresselles. Et même si elle pouvait enlever ses chaussures pour enfoncer ses orteils, comme elle le faisait jadis, dans le sable humide et les débrits de coquillages, elle aimait voir la barque tirée par une cordée d'hommes Avec un pincement au cœur elle attendait l'instant où l'on déchargeait les produits de la pêche. Alors, pieds nus, elle tendait son sac en plastique à celui qui distribuait les parts. Le poisson vivait encore et elle sentait contre sa jambe nue le sac secoué par les frémissements des nageoires
Commenter  J’apprécie          40
Nelly, dont le garrot dépassait déjà de trois pouces la crête du coq, ne prit pas la peine de provoquer son adversaire en combat singulier.
Alors qu'il farfouillait dans le fumier gloussant tel un sénateur, elle lui envoya un coup de bec à hauteur des génitales, tordit le col, arracha les mâles artifices qu'elle recracha avec dégoût dans les coulées de purin avant de reprendre son air noble de volaille immaculée.

Tandis que le coq privé de voix s'enfuyait avec les moineaux, l'oie se tourna vers le harem des poules épouvantées.
Commenter  J’apprécie          30
Celle qu'on avait baptisée la Côte d'Opale avait perdu ses transparences et n'était plus qu'une masse liquide d'un gris uniforme. La lumière terne, s'assombrissant encore du côté de l'Angleterre, effaçait les nuances et teintait de plombagine les liserées d'écume que l'absence de vent raréfiait. C'était une mer triste, pathétique, morne, comme une immense pierre plate à la dérive. Seules quelques bouées rouges de pêcheurs, plus à l'ouest, égayaient cette étendue opaque au ressacs fluet.
Commenter  J’apprécie          30
La rue principale qui monte vers l'église est pavée à l'ancienne et bordée de trottoirs coquets en grandes dalles de pierre bleue, les meilleurs qui soient pour se tordre les chevilles.
Commenter  J’apprécie          30
Cette certitude avait fini par s'ancrer dans ma tête d'oiseau : une chose n'existe vraiment que si son nom la porte et survit à son absence, sinon, elle n'est qu'une vision fragile que la multiplicité bientôt désincarne. J'avais été ce reflet furtif à la surface du fleuve, cette croix d'ombre glissant sur les blés d'or ou barrant le ciel de son vol obstiné. J'avais été plaisir et douleur, soumission et colère et maintenant, je m'appelais "corneille". Ce simple mot semblait contenir toute ma vie.
Commenter  J’apprécie          30
Elle a quitté l'enceinte du camp et se dirige et marche vers la ligne verte de la mer. Ses pieds nus s'enfoncent dans le sable, et la forte haleine du vent fait danser ses cheveux. Des goélands la survolent en poussant d'âpres cris.
-Hé, ne vas pas te baigner ce joud'hui, la mer est démontée. Farah continue de marcher devant elle. Des touffes de varech poussées par l'écume lui caressent bientôt les orteils : elle s'allonge dans le sable telle une anguille, se met à ramper à la rencontre des flots.
Commenter  J’apprécie          30
Et puis, il y a Farah qui s'est enfermée dans la roulotte. Elle avait quinze quand il l'avait trouvée au bord de la route, errant pieds et orteils nus. Il avait arrêté sa carriole, lui avait donné un peu de pain et d'eau. Elle n'avait peur de rien. Elle était belle et racée, avec des cascades de cheveux noirs sur sa peau cuivrée.
Commenter  J’apprécie          30
Reviens,reviens,ô Sulamite ! Reviens pour que nous te contemplions.Que contemplez-vous en la Sulamite ?Quelques chose comme la dance de deux camps.
Commenter  J’apprécie          30
Seigneur,depuis que votre commandement s'est abattu sur mes épaules,ma conscience est à ce point déchirée que j'en ai perdu le sommeil et l'appétit.
Commenter  J’apprécie          30
Tandis que notre radeau partait à la dérive, porté par des courants incertains, Laoud Kahn m'apprit tout ce qu'il savait du prince, en vérité pas grand chose, si ce n'est que ce peuple, bien plus avancé que le nôtre, adorait une déesse mère et protectrice. Il connaissait le secret du bronze et pouvait couler de l'or.
- Qu'est-ce que l'or? lui demandai-je.
- Un métal jaune et brillant qui conduira tous les peuples du monde à leur perte.
Commenter  J’apprécie          30
- Quand je suis arrivé ici, j'ai espéré un moment que notre tragédie porte un coup fatal à cette manie de confondre l'apparence d'un être avec ses véritables qualités. Il faut du temps avant de pouvoir mesurer la profondeur d'une âme. or, vous m'avez parlé des longues mains blanches du Padre comme d'une marque de sainteté, et de Laury que sa quéquette [circoncise] désigne comme une proie pour le malheur. Rien n'a changé.
Commenter  J’apprécie          20
Sans révolte ni compassion, ils avaient anéanti des milliers d'espèces, corrompu les sources et les mers, massacré leurs frères pour un champ de pétrole ou quelques galets d'uranium, souvent aussi pour la gloire imbécile des drapeaux. Et puis enfin, ils étaient allés jusqu'au bout de la terreur en détruisant les villes et leurs peuples.
Leur longue et terrible épreuve allait les réconcilier à jamais avec la terre. Alors, la grâce retrouvée balaierait la fureur des dieux assassins? Les hommes n'éprouveraient plus de honte à embrasser les arbres de leur corps nu, ni les femmes à caresser les longs cheveux des algues et d'en haleter de bonheur.
A nouveau, les pluies fraîches de l'été feraient briller les tuiles blondes. L'haleine du vent caresserait les couronnes de blé, ces pubis d'or des terres fertiles. Et du Danube à l'Oural, les loups, peut-être, repeupleraient les forêts et les plaines.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de André-Marcel Adamek (305)Voir plus

Quiz Voir plus

Les femmes et la littérature

Quel est le nom du roman de Marie NDiaye qui lui a valu le prix Goncourt en 2009 ?

Alabama song
Trois femmes puissantes
Les Heures souterraines
Trois jours chez ma mère

10 questions
5178 lecteurs ont répondu
Thèmes : Femmes écrivains , femmes , HéroïnesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}