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Critiques de Ann Radcliffe (86)
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Grosse surprise que cette lecture.



Le livre commence doucement avec une histoire d'amour assez classique. Je n'avais pas fais de recherche sur la date de parution du livre avant ma lecture alors assez naturellement je l'avais classé vers la fin du 19e siècle.

Puis le livre prends une teinte opressante. Il est question de meurtre, de question ( enfin LA question de l'inquisition ) et l'histoire rebondit à n'en plus finir.

Lorsque j'ai terminé le livre je me suis dis qu'il était bien écrit et qu'à part le départ clairement mou c'était un bon roman. Mais j'attribuais le début à l'époque d'écriture.

Sauf que non, le livre n'a pas été écrit à la fin du 19e mais à la fin du 18e ( en 1797 ) et là ça calme parce que pour l'époque c'est clairement un précurseur du genre.



Au final, une bonne histoire et une grosse surprise. L'aspect anti catholique est assez visible par moment donnant au tout une vision très négative du Vatican mais vu que c'était écrit par une anglaise anglicanne c'est moins surprenant.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Dans la collection "Bibliothèque excentrique" de chez Marabout a été réédité le livre d'Ann Radcliffe (1974).

Envie d'un vrai roman gothique dans la lignée du Moine de Lewis ou du Château d'Otrante de Walpole. Alors, il faut lire Ann Radcliffe dont les univers sont parfaitement dans les codes du genre.

L'Italien raconte une histoire d'amour contrarié : Vincenzo Vivaldi, de noble famille, a un coup de foudre à l'église pour la belle Elena Rosalba, une orpheline qui vit avec sa vieille tante. Décidé à l'épouser, car elle aussi est amoureuse de lui, Vivaldi voit des obstacles se dresser sur sa route : d'abord, un mystérieux moine prononce des paroles prophétiques la nuit au coeur de ruines où le jeune amoureux tente de le poursuivre... puis sa famille met tout en œuvre pour faire obstacle au mariage, particulièrement sa mère secondée par son confesseur Schedoni.



Un soir, la jeune Elena est enlevée et placée dans un couvent dirigé par une cruelle abbesse, et le récit se compose de multiples rebondissements, courses poursuites, emprisonnement, manigances... De quoi tenir en haleine!
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Ann Radcliffe est bien connue des lectrices (s'il y a des lecteurs, qu'ils m'en excusent) de Northanger Abbey, roman dans lesquel Jane Austen s'offre le plaisir de parodier et moquer les romans gothiques dont Mrs Radclife a fait son fond de commerce.



Malheureusement je ne présente pas ici les mystères d'Udolphe chers à Catherine Morland, mais cet Italien au titre complet fort prometteur.



"C'est à l'église de San-Lorenzo, à Naples, que Vincenzo Vivaldi vit pour la première fois Elena Rosalba. La douceur et le charme de sa voix(...) attirèrent d'abord l'attention du jeune homme. Son visage était couvert d'un voile; mais une distinction rare et une grâce parfaite se révélaient dans toute sa personne." Complice, le vent soulève son voile et "sur ses traits d'une beauté grecque se peignait la pureté de son âme, et dans ses yeux bleus éclatait la vivacité de son esprit."



Presque du Harlequin.



Donc Vivaldi aime Elena et s'en fait aimer assez rapidement.

Hélas, le père du jeune homme désapprouve cette mésalliance (apparente, bien sûr...) et sa mère, aidée de son confesseur, le moine Schedoni, fait tout pour empêcher le mariage.



On a donc droit à un enlèvement d'Elena, direction un couvent éloigné, puis sa délivrance par Vivaldi. L'inquisition s'en mêle, Vivaldi est reclus dans ses geôles, pendant qu'Elena risque l'assassinat dans une horrible villa au bord de la mer déchaînée, enfermée dans une sombre chambre dotée d'un passage secret...



Ajoutons des moines inconnus qui profèrent des messages mystérieux, apparaissant et disparaissant en un instant.



Et bien sûr un chouette final, où l'héroïne découvre des secrets de famille, les méchants meurent (à savoir Schedoni, ses complices, la mère de Vivaldi..., foin de toute pusillanimité! ), les obstacles au mariage disparaissent et Vivaldi épouse Elena. Oooh happy end!



D'accord, j'ai tout raconté, je me moque un peu, mais j'ai quand même pris plaisir à cette lecture malgré ses grosses ficelles. Le style, classique, est agréable à lire, l'histoire ne traîne pas en longueur, les coïncidences s'enchaînent et le suspense est bien là. Vivaldi est un jeune homme fougueux et assez naïf qui agit sans trop réfléchir, il en est agaçant, mais Elena est un joli personnage de jeune fille de bonne famille fidèle aux conventions sociales, et qui s'évanouit aux moments opportuns.



Les méchants, on les sent à un kilomètre :

"La porte du vestibule s'ouvrit lentement et donna passage à un homme d'une mine pâle et décharné, dont la physionomie portait l'empreinte des passions les plus basses."



Le passage où Vivaldi est interrogé par les religieux de l'Inquisition est excellent et, hélas, est sans doute conforme à la vérité historique.



Je suis donc ravie de ma découverte et relirai Northanger Abbey avec un oeil plus averti. Les ingrédients du roman gothique sont en effet bien présents: un peu d'"exotisme" avec l'Italie, des prisons, des couvents, beaucoups de ruines, des souterrains, des cryptes, des passages secrets, la mer agitée, la nature, divers religieux dont ceux de l'Inquisition, de lourds secrets du passé, un récit dans le récit...

Je ne qualifierais pas ce récit de "fantastique" car tous les éléments "surnaturels" reçoivent une explication. Même si tout est fait pour plonger le lecteur dans une ambiance effrayante, cela n'a pas du tout marché pour moi, au 21ème siècle ce type de récit a un peu vieilli.

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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

J’ai découvert Ann Radcliffe quand j’étais en fac de lettres et que nous étudions le Romantisme Noir et les romans gothiques… après Les Hauts-de-Hurlevent et Jane Eyre, l’univers de Radcliffe, plus noir, m’avait beaucoup séduite. J’avais plongée dans Les Mystères D’Udolpho avec angoisse et ce roman était resté gravé en moi. Quand Keisha m’a proposé de me prêter son exemplaire de L’Italien, j’étais très emballée, certaine de retrouver l’ambiance qui m’avait tant plu dans Udolpho.



On ne peut pas aborder Ann Radcliffe sans la replacer dans son contexte littéraire. Le Roman gothique voit le jour à la fin du XVIIIe siècle à un moment où l’on découvre et commence à s’intéresser à l’architecture gothique. Précurseur du romantisme, il pose les bases en mettant en scène des intrigues sentimentales dans un décors de ruines, de souterrains, de pièces dérobées, mêlant le crime, les enlèvements. Les héroïnes sont souvent de jeunes orphelines innocentes sur lesquelles le sort s’acharne. Les motifs de la reconnaissance et du déguisement fonctionnent à plein.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Au début très peu enthousiasmé par l'histoire d'amour insipide et un lyrisme assomant, mon intérêt s'est allumé subitement comme une branche de bois sec à la première confrontation de Vivaldi avec le moine confesseur de sa mère qu'il tient pour l'instigateur de tous ses malheurs. Ce dialogue plein d'intensité et de finesse m'a ravi. Par la suite, les évènements étranges, les persécutions, les lieux sinistres et les flashbacks révélant de sordides secrets m'ont tenu en respectable haleine. On se demande quelle est l'influence mystérieuse qui semble agir derrière le décor.



On a beaucoup parlé des romans d'Ann Radcliffe (parus fin XVIIIe siècle) avec le sourire dans le siècle suivant. Mais le mot clé est beaucoup, ce qui implique qu'elle a été beaucoup lue. Et je crois que l'influence qu'elle a eu est grande et se fait toujours sentir. Je la tiens pour une pionnière du suspense et du thriller. J'ai été étonné de trouver dans le roman des effets de suspense extrêmement cinématographiques, le genre de choses que l'on voit tout les jours dans les films à sensations.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Une lecture bien fastidieuse.



Le début m'a tout d'abord semblé bien long.

Un jeune homme tombe amoureux d'une belle jeune fille.

Il lui fait la cour, elle se fait désirer car c'est une belle jeune fille vertueuse et patati et patata. Nous avons même droit à la sérénade dans le jardin.

Finalement, elle consent à épouser le jeune homme mais voilà qu'elle se fait enlever.

Bon, là je me suis dit : Ça y est, nous allons enfin avoir un peu d'action !

C'est le cas mais cela n'a pas réussi à me captiver.

J'ai eu quelques sursauts d’intérêt parfois mais rien qui m'a permis de sortir de ma léthargie.

Je pense que les trop nombreuses et trop longues descriptions des bons et nobles sentiments des deux jeunes gens ont eu raison de moi.

Trop d'amour, trop d'évanouissements, mais du terrifiant, du surnaturel, je n'en ai pas beaucoup vu!

Pourtant, c'était la raison de mon choix.

En effet, que je me plaigne d'une trop grande démonstration de sentimentalisme en lisant Roméo et Juliette serait malvenu mais lorsque je lis Ann Radcliffe, "la plus célèbre des auteurs du "Roman terrifiant" (cf. la notice biographique se trouvant dans Romans terrifiants, ed. Robert Laffont) je m'attends à une ambiance sombre et d'horreur.

Pour le coup, j'ai été déçue, préférant nettement dans le même genre et de la même époque Le Moine de Mattew Gregory Lewis qui correspond plus à mes goûts.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Avez-vous déjà lu des romans gothiques ?

Pour ma part, je pense que c'était mon premier. Je m'étais pourtant promis depuis longtemps de lire Ann Radcliffe, depuis ma lecture de Northanger Abbey très exactement.

Au tout début, le côté désuet m'a parfois lassée mais cette impression s'est très vite atténuée.

À mes yeux, il s'agit en fait d'un roman d'aventure mâtiné de romance, les péripéties et rebondissements s'enchaînent ; les incroyables coïncidences également d'ailleurs. Les caractères des personnages sont brossé en quelques traits et cela m'a un peu frustrée au départ, avant que je comprenne que là n'était pas l'intérêt de l'oeuvre.

Dans L'Italien ou Le Confessionnal des Pénitents Noirs, un jeune homme fortuné tombe éperdument amoureux d'une jeune orpheline. Mais ses parents ne voient pas cette union d'un oeil bienveillante. Sa mère en particulier, aidée d'un moine machiavélique, est prête à tout pour leur mettre des bâtons dans les roues. D'enlèvement en poursuite, en passant par les cachots de l'Inquisition, les deux jeunes gens auront fort à faire pour parvenir enfin à une union sereine.

Ma lecture a été plutôt agréable mais je ne pourrais pas me cantonner à la lecture de romans gothiques. Je me garde en réserve Les mystères d'Udolphe pour ma prochaine envie de gothique. .
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Un roman découvert dans l'anthologie des romans gothiques de la Pléiade. Je suis peut-être une lectrice cynique et désabusée du XXIème siècle, mais ce roman ne m'a pas procuré les mêmes émotions qu'une lectrice contemporaine. Les deux amants sont d'une naïveté et d'un sentimentalisme exaspérants - quels torrents de larmes versés à chaque épreuve... Les rebondissements sont assez attendus - l'identité d'Olivia par exemple. Et j'ai eu l'impression de lire un ramassis de clichés sur l'Inquisition et ses geôles. Du même auteur, j'ai préféré le Moine, plus connu et à raison, plus sombre aussi.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Radcliffe Ann

L’Italien

Ou le confessionnal des pénitents noirs

Livre audio

Ce livre a été publié en 1797 et est considéré comme un roman gothique, les événements se déroulent plus de trente ans avant la sortie du livre et se serait la dernière œuvre de l’auteur de son vivant.

L’histoire est simple, un jeune homme noble de Naples, Vincentino di Vivaldi rencontre et tombe amoureux d’une demoiselle Ellena Rosalba et veut l’épouser.

Mais sa mère la marquise s’y oppose formellement et demande au mystérieux moine Scheldoni d’enlever Ellena

S’ensuit une poursuite effrénée de ce pauvre jeune homme et de cette pauvre jeune fille.

Moult aventures les attends, mais leur amour ne faiblit pas ainsi que l’arrogance et la méchanceté de cette mère face à son fils récalcitrant à ses désidératas

Cette histoire est sombre, mystérieuse, beaucoup de thèmes se côtoient, l’amour, la dévotion, les perquisitions de cette fameuse Sainte Inquisition, l’aristocratie et son pouvoir,

Beaucoup de déguisements pour tromper, beaucoup de lieux secrets et parfois mal famés, des êtres perturbés et torturés.

Sans doute est-ce là aussi le reflet de l’époque d’écriture du livre.

En audio, on se laisse porter par ce long récit, je ne sais si je l’aurais vu de la même manière sur papier.

Mais cela change de beaucoup de romans actuels et replonger dans le passé et voir l’écriture d’il y a plusieurs siècles n’est pas mauvais du tout

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J'ai décidé de lire cet ouvrage, car il était cité dans La duchesse de Palliano dans Les Chroniques italiennes de Stendhal. J'avoue avoir été un peu effrayée par les étiquettes : "littérature gothique", "fantastique", "épouvante" mais j'ai commencé quelques pages.

J'ai beaucoup aimé, le style, l'ambiance. Il y a des passages tristes, violents même, mais que de rebondissements dans le dernier quart du livre !

Une lecture que je conseille.

Premier contact avec l’œuvre d'Ann Radcliffe réussi !

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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Ce roman fait partie du genre roman gothique ou romantisme noir.

Appellation justifiée puisqu'il mélange à souhait les deux thèmes, offrant au lecteur une ambiance unique teintée de mystère.

Atmosphère étouffante d'une Italie sous la coupe de l'inquisition, de la religion et d'une aristocratie conservatrice voulant défendre ses prérogatives ébranlées par la montée en puissance des idées des lumières en cette fin de 18eme siècle.

Dans un monde où la tradition domine, nul n'est censé s'y soustraire et surtout pas une femme de surcroît. . .

Le libre-arbitre étant proscrit, soit on s'échappe de son milieu oppressant, soit on s'y soumet ou alors. . .

On finit dans les geôles de l'inquisition ou dans un couvent sous la garde parfois sadique d'une abbesse ou d'un moine pervers.

Clichés peut-être caricaturaux d'un monde religieux opaque et puissant, mais où la soumission à Dieu et aux forces spirituelles semblent inéluctables pour une jeune fille aux volontés existentielles émancipatrices.

En effet, à partir de là, des forces contraires vont s'affronter sous un ciel ténébreux, des décors macabres, les symboles religieux devenant le côté obscur opposés aux inconditionnels tenants de la liberté d'aimer.

Oscillant entre sombres aventures rocambolesques et thriller chevaleresque gothique, le récit, reste un roman palpitant avec sa galerie de personnages inquiétants et son aura a la limite du surnaturel.

Au travers de cet amour qui veut exister librement, on constate une métaphore sur les idées révolutionnaires qui ont gagné l'Europe et en particulier celles sur la condition féminine.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

C'est un roman complètement suranné et désuet, qui voudrait être un grand roman d'aventures mais qui est surtout un fouillis sans nom de passages secrets, de retournements de situation et de personnages rocambolesques. Ça pourrait prendre dix pages, ça prend dix chapitres parce que l'autrice ne sait que décrire et alors on décrit ! La moindre descente d'un escalier prend au bas mot un paragraphe entier ! Reste tout de même la superbe ambiance gothique, une critique profonde et documentée de l'Eglise et une vraie conviction féministe. En plus concis, j'aurais été conquise !
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Un roman gothique du XIXe s. dont l'intrigue est somme toute banale : une jeune fille pure et sans fortune est empêchée par diverses personnes d'aimer un jeune homme fortuné, lui-même destiné à un mariage de convention. Le style d'écriture favorise des rebondissements mélodramatiques sans queue ni tête et des sentiments amplifiés et ridicules.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Châteaux et tours en ruines, salles obscures à peine éclairées par un étroit soupirail ou pauvrement illuminées par des torches, couloirs étroits et voutes humides, porte secrètes et escaliers dérobés; rien ne manque aux décor de ce roman dans la pure tradition gothique. Si vous y ajoutez des crimes odieux, des religieux diaboliques, la terrible Inquisition, des révélations inattendues et des parentés énigmatiques vous obtenez un modèle du genre.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Vivaldi (non pas le compositeur des quatre saisons) est un jeune noble italien qui tombe amoureux d'une magnifique jeune femme nommée Elena Rosalba "des traits d'une beauté grecque". Sauf que voilà, elle vit recluse chez elle, gardée par une tante. Il décide donc de la voir chaque soir et va même lui chanter une bonne vieille sérénade. Donc là, un début digne d'un Harlequin où autre roman d'amour.

Mais les parents de Vivaldi et surtout la mère de celui-ci ne sont pas du tout d'accord, n'appréciant pas qu'il s'amourache d'une femme à la condition sociale plus inférieur à la leur. Donc maman va voir son confesseur Schedoni pour se plaindre de la situation. Confesseur qui fait froid dans le dos tant d'une apparence physique maladive "il était fort maigre et de grande taille" et d'une sévère rigueur. Lui aussi est du même avis que la mère et tous deux décident de comploter... C'est ainsi que Vivaldi et Elena (oui parce que entre-temps, il est parvenu à lui déclarer son amour et qu'elle a accepté sa faveur voilà) vont être séparés par d'incroyables péripéties et vont faire face à des obstacles épouvantables pour se revoir...

Ici on tient un roman spécial puisqu'il s'agit d'une oeuvre de la grande Ann Radcliff, considérée comme une des mères du roman gothique mais aussi ancêtre du genre thriller et suspense, ce qui n'est pas rien. Alors le verdict ?

Pour commencer, on va dire le gros point noir : le début . Argh. Comme je l'ai fait remarqué dans le résumé, c'est d'une mièvrerie absolue... Une romance fade, avec les topos (la sérénade par exemple) et avec la présentation de deux personnages principaux stéréotypés : le chevaleresque amant noble et la pure et naïve jeune fille. Bon certes, cela vient surtout au genre sensible dont le XVIIIeme siècle raffolait (amour malheureux, filles qui pleurent, ton pathétique...) mais qui en est risible. C'est pas le pire incipit que j'ai vu mais il frôle un peu.

Ce n'est que lorsque le fameux confesseur que le récit bouge enfin et devient plus vivant. Schedoni est un personnage très remarquable, campé d'une main de maître, qui dépasse le type du moine mauvais en vogue dans les romans gothique et totalement cliché (il faudra attendre le Moine pour qu'on ait vraiment un héros cassant complètement ce stéréotype). Si dans la première partie de l'histoire, il est d'une méchanceté abominable, la seconde partie nous surprend beaucoup, montrant un coté humains inattendue. D'autre part, son "soutient" avec la marquise est assez ambigue...

Parlons des protagonistes ! Comme je l'ai dit, Elena et Vivaldi sont sympathique mais la personnalité typique des romans sensibles et donc un peu classiques. La marquise est une mère hautaine et arrogante qui aurait pu faire une bonne 'marâtre" si Vivaldi était son beau-fils que son fils véritable, mais pas vraiment développée. Nous faisons aussi connaissance avec Soeur Olivia, une femme au cœur d'or venant en aide à Elena, et dont la véritable identité est un grand rebondissement dans l'histoire.

Etant donné que c'est un roman gothique, on a droit aux poncifs du genre : forêts ténébreuses, des ruines mystérieuses et sombres, des couloirs secrets mais surtout les indispensables couvents et souterrains horrifiques et remplis d'affreux souvenirs. En effet, on fera la visite d'un couvent pas vraiment idéal et dirigé par une abbesse sans pitié (cela me rappelle que dans le Moine, on a aussi droit à ce cliché...) qui n’hésite pas à punir cruellement les réfractaires. Et je ne parle pas de l'Inquisition (oui l'Inquisition qui se mêle dans tout ça !) avec ses cachots épouvantables, les juges froids et implacables et la salle de torture, chose qui n'étaient hélas pas fictive et qui avaient vraiment eu lieu...

Et là intervient la qualité de Radcliff : on a certes droit à du fantastique mais 'du fantastique expliqué," en effet la spécialité originale de madame est de révéler à la fin que les manifestations surnaturelles ne le sont pas, et d'autant plus que la manœuvre est réussie.

L'écriture est très jolie, expressive, avec ce charme du XVIIIeme siècle d'employer les litotes pour atténuer les passages les plus durs.

En revanche, j'ai trouvé la fin un peu vite envoyé, comme si l'auteur voulait vite achever l'histoire et conclure d'un rapide happy end.

En conclusion, un bon roman d'Ann Radcliff malgré quelques défauts. Il est bien de lire une oeuvre d'une des ancêtres du fantastique mais aussi du thriller, et correspondant au chef d'oeuvre du gothique.
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Le héros de cette histoire de mort et de violence, c'est Schedoni, un moine sinistre, sans scrupules et qui agit dans l'ombre des labyrinthes, geôles, monastères et autres chambres de torture de l'Inquisition. Heureusement, à cette noirceur répond l'amour tendre, innocent et néanmoins fougueux de Vincenzo Vivaldi, pour l'orpheline Elena Rosalba. Pourtant, tout s'oppose à cette passion : les familles, la société et surtout les desseins criminels de Schedoni. Les jeunes gens devront franchir bien des obstacles, éviter bien des pièges, échapper plusieurs fois à la mort avant de trouver le bonheur. L'intrigue aux multiples rebondissements ne laisse aucun répit au lecteur.

Dans une église de Naples, le jeune comte Vincenzo de Vivaldi voit pour la première fois la jeune Elena Rosalba. Son attention est attirée, et très vite il devient amoureux. Mais dans cette Italie de la fin du XVIIIe siècle, les parents de Vincenzo voient d'un mauvais oeil ce début d'idylle, Elena n'étant pas l'héritière d'une grande famille. La mère de Vincenzo complote contre cette liaison avec l'aide de Schedoni, son confesseur. Un soir, tandis que Vincenzo va sous les fenêtres de la maison d'Elena, un mystérieux moine l'avertit des terribles conséquences qui suivront s'il continue à vouloir Elena. L'avertissement se révèle juste, Elena est enlevée et emportée dans un couvent...

Un classique du roman gothique !
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Fifty shades of black...



Papesse du roman gothique, Ann Radcliffe nous entraîne, avec ce roman luxuriant, à Naples. Dans L'Italien (ou Le Confessionnal des pénitents noirs), un freluquet (le jeune Vincentio) tombe en pâmoison devant la fraîche Ellena, oiselle claquemurée chez une vieille tante qui la protège du monde. Mais si Vincentio, rejeton de la fameuse famille di Vivaldi, est bien né, l'arbre généalogique de son idole est moins reluisant. Aussi quand la Marchesa di Vivaldi, corrompue et pourrie de vices, apprend les intentions maritales de son fiston, elle en appelle à son confesseur, l'abominable Schedoni afin d'éliminer la roturière pucelle.



Basculant de Charybde en Scylla, nos tourtereaux vont traverser une série d'épreuves terribles avant de pouvoir enfin convoler. Radcliffe a choisi le gothique toutes options : les forêts profondes répondent aux gouffres sans fond, les ruines inquiétantes aux couvents mystérieux, les moines machiavéliques aux tortionnaires sadiques et les pedigrees à rebondissement aux tentations incestueuses... Cette Mary Higgins Clarke des Lumières connaît son métier et son roman est d'une belle facture : le suspense y est soutenu, les atmosphères "so romantisch" et les protagonistes fortement contrastés.



Mais que tout cela est long ! Tirant fâcheusement à la ligne, notre bas-bleu se perd dans des développements exaspérants. Chacun de ses héros, qu'il soit dans une tour en ruine ou dans une geôle de l'Inquisition, pour se rendre d'un point A à un point B se voit contraint de descendre et monter un nombre considérable de marches usées, d'ouvrir une pléthore de portes rouillées, de passer sous une multitude de voûtes antiques et n'omet jamais de ressentir une myriade d'émotions sublimes. On se croirait prisonnier dans l'une des "carceri d'invenzione" de Piranèse. Les sentiments des personnages sont exacerbés au-delà du raisonnable et chaque conversation est entrecoupée d'une ribambelle de larmes, de soupirs voire de malaises. Et si un comparse, providentiel pour l'avancée du récit, vient à témoigner, Radcliffe en fait un bavard impénitent multipliant les détails superfétatoires.



Enfin, j'avoue qu'il m'est arrivé à plusieurs reprises de pouffer face à des dialogues d'une artificialité pompeuse. Comment ne pas rire quand cette petite oie d'Ellena, fuyant l'un de ses cachot et traversant un paysage lacustre s'écrie : "Voyez aussi, (...), combien les berges et les plaines liquides reposent doucement au pied des montagnes, combien leur beauté et leur élégance contrastent avec la sublime grandeur qui les domine et les surveille ! Observez toutes ces riantes vallées qui s'ouvrent à partir du lac, avec leurs champs de riz et de blé qui poussent à l'ombre des amandiers et se perdent dans les collines. Voyez ces vignes et ces oliviers alterner gaiement, à la façon d'un damier et la grâce avec laquelle les palmiers s'inclinent au sommet des falaises les plus hautes." Et l'ensemble est du même tonneau.



Une curiosité littéraire.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Le roman se déroule en Italie au XVIIIe siècle. Vincentino di Vivaldi tombe amoureux de la belle Ellena Rosalba. La mère du jeune homme s’oppose à leur union matrimoniale et engage le moine Schedoni à kidnapper Ellena, afin de l’enfermer dans un couvent. Ann Radcliffe propose une description extrêmement sombre de l’Italie catholique et dénonce certaines dérives pratiquées par l’église. En prise avec son époque, ce récit déploie un attrait pour le sublime et la pastorale, avec des personnages en proie à mille tourments, dont les éléments se font l'écho. Les préoccupations des protagonistes ont vieillis, même si plusieurs thèmes se mettent d'eux-mêmes en exergue : le droit de choisir son époux ou son épouse, le poids de la religion, la pression familiale, la nature humaine.
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Les évadés des ténèbres : Les Mystères du château d'U..

Excellent recueil de nouvelles fantastiques, sombres et gothiques, en tout cas, cultes !



Comme le titre l'indique, y figurent:

les mysteres du chateau d'udolphe

Frankenstein

Carmilla

Le Fanu

Le Golem.



On explore avidement et inlassablement le Vampirisme, le mythe de la créature qui échappe au démurge, des histoires de fantomes.



Une plume parfois désuette, mais toujours efficace.



Sans hésiter, je le conseillerais à tous ceux qui souhaitent découvrir ce type de littérature: c'est une excellente initiation, un "coffret découverte et dégustation" très séduisant



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Les Mystères d'Udolphe

Roman d'Ann Radcliffe.



1584. Émilie Saint-Aubert a grandi dans le refuge paisible d'un domaine de Gascogne, entourée des soins tendres et affectueux de parents aimants, au sein d'une nature sereine et généreuse. Tous les talents de l'enfant ont été developpés et Émilie présente toutes les grâces physiques et morales d'une jeune fille accomplie mais garde l'âme modeste. Dans les lieux paradisiaques qui entoure La Vallée, le château de son père, Émilie partage ses journées entre l'étude, la pratique du dessin ou de la musique et de longues promenades. Quand la maladie la prive d'abord de sa tendre mère puis de son père, Émilie se voir confiée aux soins abrupts de sa tante, Mme Chéron, femme acariâtre et sans tendresse. Cette dernière épouse un Italien, le signor Montoni dont la sombre réputation le précède et ne fait qu'augmenter à mesure que ses actes révèlent sa nature violente et perverse. "Il aimait le tumulte et la vie orageuse ; il était étranger à la pitié comme à la crainte. Son courage ressemblait à une férocité animale." (p. 481) Montoni entraîne à sa suite épouse et nièce par alliance en Italie, terre de violence où les condottieri sont légions. Dans son lugubre château d'Udolphe, gothique forteresse perdue dans les Apennins, il tient recluses les deux femmes avec pour dessein d'obtenir d'elles toutes sortes de fortunes et d'accords. Le dédale des couloirs et les chambres obscures fournissent à Émilie un nombre infini de terreurs et de craintes. Les portes dérobent de sombres horreurs et tous les recoins semblent abriter des spectres et des secrets sordides. Alors qu'Udolphe est attaqué, Émilie craint pour la vie de son amant, le jeune Valancourt, rencontré lors d'un voyage en Languedoc avec son père. Attachée au seul souvenir de l'élu de son coeur, elle préserve ses forces dans le dessein de le retrouver et de lui offrir et sa fortune et son coeur tout entier.



Ann Radcliffe sert un roman gothique de la meilleure facture. Tout est là pour susciter la terreur et les émois du lecteurs. Une longue mise en situation permet une connaissance intime de la jeune héroïne pour laquelle toute âme charitable ne peut concevoir que la plus grande pitié et frémir de la plus furieuse injustice à la vue des chagrins qui l'accablent. L'accumulation de ses malheurs est infinie, mais par un curieux effet d'accoutumance et de dépendance, la lectrice que je suis en voulait toujours plus, pour voir tout ce que la pauvre Émilie pouvait endurer, en versant comme il se doit des seaux de larmes et en se pâmant tous les sept paragraphes. Si je suis un peu ironique, c'est parce que je suis éberluée par la faiblesse des nerfs de la jeune fille, mais il semble qu'à l'époque il était de bon ton pour une femme de perdre ses esprits à la moindre contrariété ou frayeur... Petite digression: les malheurs d'Émilie m'ont rappelé ceux de la Justine de Sade, les sévices sexuels en moins. Dans les deux textes, les jeunes filles en fleur, parées de toutes les grâces possibles, sont précipitées dans des univers sombres et violents d'où seule la pureté de leur âme peut les tirer.



J'en reviens à la nature du roman gothique. Les personnages de noble nature s'opposent aux vilaines âmes qui n'entendent jamais la voix de la raison ou les plaintes éplorées des suppliantes. Les éléments mystérieux et terrifiants sont légions: voix venues de nulle part, lueurs nocturnes vacillantes, voiles noirs qui couvrent des tableaux horrifiques, ombres spectrales, portes vérouillées ou qui grincent, etc. La description du château d'Udolphe, la "gothique splendeur de son architecture, ses antiques murailles de pierre grise, [qui] en faisaient un objet imposant et sinistre." (p. 312), s'opposent aux charmes naturels et arcadiens de La Vallée, le berceau de l'enfance d'Émilie. Le locus amoenus de Lucrèce est revisité et déplacé en Gascogne. Tout s'oppose à la merveilleuse sérénité de La Vallée dont le nom annonce déjà toutes les beautés et les vertus. À la douceur de La Vallée, nature maîtrisée et domptée par l'homme, s'oppose la sauvagerie de la nature intouchée. Les voyages d'Émilie dans les Pyrénées, les Alpes et les Apennins la confrontent à la beauté féroce de paysages accidentés et inexplorés. Son esprit fragile et enflammé par une imagination féconde la pousse à se voir sans cesse dans les pires dangers et vouée aux périls les plus mortels.



Il se peint en filigrane de ce roman une acerbe critique de la société et des mondanités. La nature telle que la célèbrent Émilie et Blanche est le seul environnement où l'âme peut communier avec le Seigneur. Le vice des sociétés et leurs penchants dénaturés sont morbides pour l'esprit et le corps. Seule une âme forte et pure peut résister aux tentations et se défaire des néfastes habitudes de la ville. Le danger n'est pas que dans les montagnes reculées ou les châteaux isolés, il est tapi dans les relations douteuses qu'entretiennent les gens du monde. Les secrets que dissimule M. Saint-Aubert autour du portrait d'une autre femme et d'un manuscrit répondent au mystère qui entoure la disparition de la signora Laurentini, ancienne propriétaire d'Udolphe. Si l'on finit par comprendre que les deux histoires se rejoignent et que les coupables sont en fait les victimes, la conclusion des deux drames tend à réaffirmer que le monde, la politique et la vie en société ne sont que frivolités et dangers. La seule source de félicité ne peut se trouver que dans la paisible retraite du monde en un lieu protégé et au sein d'une compagnie choisie et limitée.



La musique est omniprésente au fil des pages. Émilie pince plus souvent qu'à son tour les cordes de son luth. De nombreux chants et mélodies mystérieux résonnent dans les bois qu'elle traverse. Le luth se fait la voix du coeur, des sentiments, des souvenirs et de la mélancolie. Le lyrisme est au rendez-vous, la suavité aussi. Tout cela concourt à accentuer l'horreur que véhiculent les éléments du roman gothique.



Comme dans toute structure manichéenne, il faut que les deux parties s'identifient rapidement. Il me semble que, dans ce roman plus que dans tout autre que j'ai lus, les caractères se lisent sur les visages. Les méchants ont la gueule de l'emploi, les gentils tout autant. Si les personnages principaux bénéficient de longues descriptions qui permettent de ne concevoir aucun doute sur leur naturel, les personnages secondaires sont plus rapidement esquissés, mais plus clairement également. Les domestiques ont tous un défaut majeur qui les qualifie mieux que de longs discours: Ludovico est fanfaron mais brave, Bernardin est sournois et donc traître, etc. Le plus bel exemple est pour moi Annette, la chambrière de Mme Chéron puis la suivante d'Émilie. La jeune personne allie à une crédulité sans fond une capacité de bavardage irrépressible. Certes de bonne nature, elle est incapable de tenir un secret : commère accomplie, elle est la gazette de tout ce à quoi Émilie n'assiste pas.



Le roman d'Ann Radcliffe est ce que je peux appeler une somme: près de 900 pages d'émois, de frayeurs et de questions. Tout se dénoue finalement et la morale de l'auteure est des plus pontifiantes. Voltaire l'a dit à peu de choses près avec le jardin de Candide.



J'ai particulièrement goûté ce texte, ses ressorts, ses détours. Il n'y a pas plus de fantastique que de surnaturel et c'est là tout le pouvoir du roman gothique: nous faire crier au loup alors que tout s'explique rationnellement. J'ai même découvert l'existence du feu de Saint-Elme. Je sors ravie de cette lecture qui ne m'a pas essoufflée un instant!
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