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Critiques de Ann Radcliffe (86)
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Les Mystères de la forêt

Le Livre du Mois d'avril 2024

C'est un roman "classique" de la littérature anglaise du XVIIIe siècle qui raconte les péripéties d'une jeune femme, Adeline.

Alors que La Motte et sa famille fuient, en carrosse, la justice, des brigands croisent leur route et leur confient Adeline.

Commence l'aventure : Adeline est-elle véritablement protégée par La Motte ?

Telle est la question.

Pauvre jeune femme vertueuse et crédule dans la tourmente.

Belle écriture et belle histoire.

Une époque.
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Les Mystères de la forêt

Considéré comme monument du genre gothique, le roman le plus célèbre d'Ann Radcliffe c'est 'Les mystères d'Udolphe', qui a été publié en 1794. J'ai d'abord voulu lire ce roman-ci qui le précède, publié en 1791.



Balzac adolescent connaissait son œuvre et s'en est inspiré pour ses romans de jeunesse.



Mais au fait, qu'est-ce qu'un roman gothique ? On pense tout de suite à des scènes macabres, d'épouvante, remplies de suspense et de terreur à couper le souffle, des caractères peu développés, de préférence vivant dans des siècles reculés, dans le but d'opposer le mal au bien, le tout fort en contrastes stéréotypés. Dans 'Les Mystères de la forêt', nous avons bien une abbaye en ruines, une forêt sombre, un vilain marquis et une fille innocente en proie aux gens malveillants, mais il n'y a pas de fantômes ni rien de surnaturel, aussi n'y a-t-il pas que du noir et du blanc, mais des caractères nuancés, traversés par des émotions diverses.



L'image sur la couverture de cette édition Folio est bien en harmonie avec l'histoire. On a l'impression de voir le caractère principal Adeline fuir l'abbaye qui fut d'abord un refuge pour elle, et qui s'est transformée petit à petit en un lieu sinistre, renfermant bien des secrets sordides. Réussit-elle à échapper à la vengeance du marquis de Montalt qui veut remuer ciel et terre pour l'avoir dans son pouvoir ? Trouvera-t-elle un jour la paix ?



Vous le découvrirez dans ce roman de Radcliffe qui m'a agréablement surpris. Au début, j'avais quelques préventions à cause des parodies du genre, mais au final j'aime beaucoup la plume de Radcliffe, dans la belle traduction préservée de la première édition en français, publiée en 1794.
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Les Mystères d'Udolphe

L'un des romans gothiques anglais les plus célèbres. Il raconte l'histoire d'Emily St. Aubert, orpheline, soumise aux cruautés de ses tuteurs, menacée de perdre sa fortune et emprisonnée dans plusieurs châteaux mais finalement libérée et unie à son amant. De nombreux événements étranges et effrayants, désormais classiques des romans gothiques, se déroulent dans l'atmosphère hantée du château solitaire d'Udolpho, situé au milieu des Apennins sombres et majestueux. En effet, le roman présente des phénomènes surnaturels qui sont ensuite expliqués comme des causes naturelles. Quand ça marche, c'est génial.
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Les Mystères de la forêt

Une jeune femme de 18 ans, Adeline, demande à son père de quitter le couvent dans lequel elle a grandi. Son père préférait qu’elle devienne une religieuse, mais elle s’y refuse. En attendant son père dans une auberge alors qu’elle est laissée à elle-même avec des hommes qu’elle ne connaît pas, un couple, M. et Mme Lamothe, capturés par ces derniers qui sont des brigands, est obligée de partir sur la route avec eux. Le couple a accepté de la prendre avec lui s’il voulait être libéré. M. et Mme Lamothe sont en fuite car M. La Motte a contracté de nombreuses dettes, à Paris, dont il est incapable de s’acquitter. Le couple est accompagné d’une servante et d’un homme à tout faire. Dans la forêt, à l’abri des brigands et loin de Paris, ils décident de passer la nuit dans une abbaye tombant en ruine. Puis, le lendemain, ils réalisent que cette abbaye est le meilleur endroit pour y vivre et pour se cacher des créanciers de La Motte. Adeline, d’une grande beauté, ne laisse pas indifférent un marquis qui découvre leur cachette, car ce dernier est propriétaire de l’abbaye. Cependant, Adeline ne ressent que du dégoût pour lui. Dans la garde du marquis, Adeline rencontre Théodore, un jeune officier pour qui elle développe des sentiments. Le marquis veut plus que tout posséder Adeline et pour ce faire, il demande à La Motte de l’aider. Avec qui Adeline finira-t-elle ses jours? Le fils de La Motte, Louis, ressent aussi des sentiments pour la belle. Une série d’aventures est déclenchée autour de la jeune femme…



Mes impressions



Comme je suis une admiratrice de Jane Austen, je voulais découvrir ce livre qu’elle a parodié dans Nothanger Abbey. C’est chose faite maintenant et je dois avouer que je suis bien contente que cette histoire soit terminée. L’héroïne, Adeline, m’a tapé sur les nerfs. Elle pleure tout le temps ou elle tombe dans les pommes ! Je sais bien que le livre est associé à un courant autour de la sensibilité, mais trop de larmes, trop d’apitoiements font en sorte que je n’ai pas apprécié la trop belle, la trop délicate Adeline. Je préfère des héroïnes possédant plus de personnalité ou de panache comme celles dans les écrits de Jane Austen qui sont bien souvent des rebelles. Pour un livre de 500 pages habité par une pleurnicheuse-geignarde qui est certaine qu’elle est née pour être malheureuse, c’est long… Le pathos s’avère Roi !



«Lorsqu’elle fut seule, elle répandit un torrent de larmes et s’abandonna à l’excès de sa douleur. Elle se voyait sans amis, sans parents, sans secours, abandonnée au plus affreux des dangers et trahie par les personnes mêmes à qui elle avait donné si longtemps des consolations, qu’elle avait aimées comme ses protecteurs et respectées comme les auteurs de ses jours. Cette pensée frappa son coeur des plus affligeantes sensations et celle de son péril imminent absorba pendant quelque temps la douleur d’avoir découvert dans autrui des desseins aussi criminels.» (p. 260)



De surcroît, les descriptions de la nature, dont l’instance lectrice ressent l’influence de Rousseau, sont pour la plupart reliées aux états d’âme d’Adeline. Je dois dire que Radcliffe excelle dans l’art de la description de paysage.



«Un soir, tandis que Claire était occupée à la maison, Adeline errait seule dans un endroit favori au milieu des rochers qui bordaient le lac. Tandis qu’elle se livrait avec délice à la contemplation de ce magnifique spectacle du soleil couchant sur les sommets couleur de rose, elle entendit le son d’un cor de chasse et, jetant ses regards sur le lac, elle aperçut un bateau de plaisance. […]



En prêtant l’oreille aux sons enchanteurs et moelleux du cor qui se perdaient insensiblement dans le lointain, la scène lui parut plus attrayante et elle ne put résister à la tentation de peindre en vers des objets qui lui offraient tant de charmes.» (p. 404)



Adeline écrit des poèmes et ces derniers permettent encore à l’instance lectrice d’avoir accès à ses états d’âme. Par le biais de ces derniers, Adeline peint le trop plein de ses émotions. Les poèmes entrecoupent le récit.



Mais encore, ce roman est présenté comme un roman gothique. Il y a des manifestations surnaturelles par le biais des éléments suivants : ruines, émotions terrifiantes, forêt, obscurité, jeu du miroir, squelette, grincements, cauchemars, pièces secrètes, etc. mais seulement dans la première partie. Après, Adeline est sur la route pour fuir le terrible marquis dont l’unique but est de la violer. Ainsi, le lecteur reconnaît dans cette autre partie qui se déroule loin de l’abbaye, d’autres caractéristiques du roman gothique comme la quête d’identité d’Adeline, la découverte de la complexité du monde et les problèmes régissant l’époque, le sang (la noblesse), l’héritage, l’inceste, la division familiale, etc.



En tous les cas, je vous laisse décider si ce dernier vous intéresse. Pour ma part, je vais garder un souvenir mitigé. Je suis heureuse d’avoir enfin lu un bouquin gothique d’Ann Radcliffe et je suis un peu déçue par son héroïne qui passe son temps à pleurer et à s’évanouir.



https://madamelit.ca/2023/11/27/madame-lit-les-mysteres-de-la-foret-dann-radcliffe/
Lien : https://madamelit.ca/2023/11..
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Ce roman fait partie du genre roman gothique ou romantisme noir.

Appellation justifiée puisqu'il mélange à souhait les deux thèmes, offrant au lecteur une ambiance unique teintée de mystère.

Atmosphère étouffante d'une Italie sous la coupe de l'inquisition, de la religion et d'une aristocratie conservatrice voulant défendre ses prérogatives ébranlées par la montée en puissance des idées des lumières en cette fin de 18eme siècle.

Dans un monde où la tradition domine, nul n'est censé s'y soustraire et surtout pas une femme de surcroît. . .

Le libre-arbitre étant proscrit, soit on s'échappe de son milieu oppressant, soit on s'y soumet ou alors. . .

On finit dans les geôles de l'inquisition ou dans un couvent sous la garde parfois sadique d'une abbesse ou d'un moine pervers.

Clichés peut-être caricaturaux d'un monde religieux opaque et puissant, mais où la soumission à Dieu et aux forces spirituelles semblent inéluctables pour une jeune fille aux volontés existentielles émancipatrices.

En effet, à partir de là, des forces contraires vont s'affronter sous un ciel ténébreux, des décors macabres, les symboles religieux devenant le côté obscur opposés aux inconditionnels tenants de la liberté d'aimer.

Oscillant entre sombres aventures rocambolesques et thriller chevaleresque gothique, le récit, reste un roman palpitant avec sa galerie de personnages inquiétants et son aura a la limite du surnaturel.

Au travers de cet amour qui veut exister librement, on constate une métaphore sur les idées révolutionnaires qui ont gagné l'Europe et en particulier celles sur la condition féminine.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Grosse surprise que cette lecture.



Le livre commence doucement avec une histoire d'amour assez classique. Je n'avais pas fais de recherche sur la date de parution du livre avant ma lecture alors assez naturellement je l'avais classé vers la fin du 19e siècle.

Puis le livre prends une teinte opressante. Il est question de meurtre, de question ( enfin LA question de l'inquisition ) et l'histoire rebondit à n'en plus finir.

Lorsque j'ai terminé le livre je me suis dis qu'il était bien écrit et qu'à part le départ clairement mou c'était un bon roman. Mais j'attribuais le début à l'époque d'écriture.

Sauf que non, le livre n'a pas été écrit à la fin du 19e mais à la fin du 18e ( en 1797 ) et là ça calme parce que pour l'époque c'est clairement un précurseur du genre.



Au final, une bonne histoire et une grosse surprise. L'aspect anti catholique est assez visible par moment donnant au tout une vision très négative du Vatican mais vu que c'était écrit par une anglaise anglicanne c'est moins surprenant.
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Les Mystères de la forêt

Moins une critique qu'une question ; je m'adresse à la communauté ayant lu la traduction de François Soulès. Quelqu'un ayant lu la version originale pourrait-il me dire si c'est Ann Radcliffe qui s'amusait avec la concordance des temps ou si c'est simplement la traduction qui est biscornue? Exemple : " Il ne faisait pas assez jour pour qu'il ne pût rien distinguer dans le lointain, mais il n'aperçoit personne". Ce passage entre le style passé et présent étant incessant dans le roman je me pose réellement la question. Si une bonne âme pouvait m'éclairer, je la remercie d'avance. Tout le monde semble dire qu'il s'agit d'un des meilleurs romans gothiques et l'éditeur Pierre Arnaud écrit en préface que François Soulès avait une très grande expérience de la langue française et de la traduction. Seulement je trouve le style rebutant (ou sa traduction).
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Les Mystères de la forêt

Réputé comme étant l'un des premiers romans gothiques, ''Les mystères de la forêt'' n'a en fait pas grand chose de ce genre littéraire. Ca commençait pourtant bien, le lecteur étant des le début mis au cœur d'un danger mystérieux en pleine forêt une nuit de tempête. Mais passé le premier quart, le gothique s'efface vite pour ne plus revenir et laisser la place au romantisme. On est donc loin des œuvres de Poe, Stoker ou Lewis, et je suis donc assez mitigé sur mon avis de cette lecture.



Disons en gros que comme dit plu haut ça commençait bien dans la première partie très ambiancée (sur trois), puis la deuxième partie perd de beaucoup le rythme, le mystère et la noirceur de la première partie. Le décors change également, et on plonge en plein dans un romantisme qui est certes mouvementé dans les voyages mais très statique dans le rythme, ce qui m'a beaucoup ennuyé. Puis la troisième et dernière partie (ou disons plutôt les 70 dernières pages) a réhaussé mon intérêt avec les révélations de nombreuses questions que l'on s'était posé dans la première partie. Dans le cas de ces révélations, Anne Radcliffe ne s'effraie pas des très nombreuses coïncidences qui tombent à pic et facilitent grandement le dénouement final, mais je dois dire que ces hasards bien que presque grotesques sont tout de même plaisants et surprenants si on veut bien les accepter.



Donc une lecture avec des hauts et des bas que je suis finalement content d'avoir lu, mais je ne pense pas me replonger dans un roman de cette autrice avant longtemps. Pour l'anecdote c'est la lecture il y a environ deux ans du roman de Jane Austen ''Northanger Abbey'' qui m'avait donné envie de lire ce livre, et je ne peux que confirmer que les scènes parodiques de Jane Austen sont très réussies. Si vous avez lu ''Les mystères de la forêt'' et pas encore lu ''Northanger Abbey'', je vous le conseille.
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Les Mystères d'Udolphe

"Bonjour les Babélionautes! Avant tout, une bonne année à tous!



-T'es à peine à la bourre. On ne souhaite pas la bonne année fin février!



-Certes, mais je ne vous ai pas oubliés! bref, aujourd'hui, on va parler d'un roman gothique, Les mystères d'Udolphe, d'Ann Radcliffe.



-Alerte divulgâchis: vous allez vous ennuyer.



-Allons, Méchante! Moi, je me suis bien amusée!



-Forcément, t'as des goûts dénaturés!



-(soupir) Or donc la douce et vertueuse Emilie de Saint-Aubert perd ses parents et tombe sous la coupe de sa tante, une femme stupide et vaine. La tante épouse un Italien beau gosse ténébreux et inquiétant, M. Montoni. Ce monsieur les entraîne en Italie, jusque dans son château d'Udolphe!



Emilie parviendra-t-elle à fuir le cruel Montoni et à retrouver l'amour de sa vie, le chevalier Valancourt? D'où vient la musique dehors? La dame du portrait, c'est qui? Et sous le voile noir, c'est quoi? Où est Ludovico? Que de mystères dans ce roman!



Alors, la première chose que j'ai remarquée...



-...c'est sa longueur extrême et démesurée! Presque quinze heures il nous a fallu pour le finir! C'est long, c'est long, c'est beaucoup trop long! 'Faudrait faire comme pour les Chevalers du zodiaque: une version abrégée!



-Oh, moi, ça ne m'a pas déplu... la narration prend son temps, j'y ai vu l'occasion d'entrer en contact avec une autre manière de raconter des histoires...



-Bah si on ne s'y prend plus de cette façon, c'est qu'il y a une raison! Je n'en pouvais plus de ces tableaux sur les beautés de la nature, de la montagne, de Venise!



-Et sinon, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est l'aspect roman psychologique...



-Quelle psychologie? Emilie passe son temps à pleurer et à se jeter sur diverses sortes de siège pour s'évanouir ou presque, c'en devient comique!



-Certes, mais si tu regardes bien, le roman est tout entier ou presque tourné vers l'intériorité des personnages! Emilie se réjouit, s'attriste, s'effraie, rêve, médite: j'aime beaucoup le travail accompli sur ses pensées et sentiments. Ils occupent une part considérable dans la narration: c'est cela que je voulais dire par "roman psychologique". Et puis, désolée, mais moi, les "quand je regarde l'horizon je pense à la vie" émeuvent mon petit coeur de midinette romantique du XIXe siècle.



Quant à Emilie elle-même, j'avoue qu'elle est devenue ma copine! J'aime ce personnage faible qui lutte en restant fidèle à lui-même: doux, intègre et inflexible en même temps.



-Pfeuh! Une victime éternelle et dépendante des hommes! Tu parles d'un modèle!



-Non, en effet, pas un modèle, mais...



-Attention, Déidamie! Si tu dis "remets-toi dans le contexte", je casse ton mug préféré, celui avec Chihiro dessus.



-Essaie de voir le texte avec les yeux d'une jeune femme de l'époque! Tu n'as aucun droit ou presque et tu tombes sur ce récit qui alimente cette position de victime dépendante... tu ne peux que te réjouir de trouver des hommes pour te sauver et adoucir ton sort par une jolie entente des coeurs et des sensibilités! Oui, tu peux être soumise aux lois divines et familiales et trouver le bonheur malgré tout.



-Donc en plus d'être niais, le message est puant. Merci Déidamie.



-Euuuh...



-Tu t'attendais pas à celle-là, hein?



-Beeen... non... oui... mais le texte est beau...



-Trop long! Ne lisez pas ce roman, vous risquez de décéder d'ennui!



-Si, lisez-le si vous en avez envie! Mais sachez qu'il est démodé et désuet, un peu comme Le Solitaire ou.. ou mieux, comme les romans que moque si fort Gustave Flaubert dans Madame Bovary. En le lisant, j'ai pensé "C'est donc ça, les messieurs qui pleurent comme des urnes? On y est, là, non?" Et oui, on y est. On touche un peu d'histoire de la littérature avec ce texte."
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

C'est un roman complètement suranné et désuet, qui voudrait être un grand roman d'aventures mais qui est surtout un fouillis sans nom de passages secrets, de retournements de situation et de personnages rocambolesques. Ça pourrait prendre dix pages, ça prend dix chapitres parce que l'autrice ne sait que décrire et alors on décrit ! La moindre descente d'un escalier prend au bas mot un paragraphe entier ! Reste tout de même la superbe ambiance gothique, une critique profonde et documentée de l'Eglise et une vraie conviction féministe. En plus concis, j'aurais été conquise !
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Les Mystères d'Udolphe

Sud de la France, 1584. Suite à de tragiques évènements, Emilie Saint-Aubert se retrouve sous la coupe du terrible signor Montoni, qui l’entraîne en Italie dans le mystérieux château d’Udolphe.



(...)



A lire plus pour la découverte d’un classique de la littérature gothique que pour l’intrigue et ses personnages, à mon avis, mais si vous appréciez ce genre, vous aimerez aussi celui-ci, il remplit tous critères du roman gothique anglais tel qu’on l’imagine.
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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

Dans la collection "Bibliothèque excentrique" de chez Marabout a été réédité le livre d'Ann Radcliffe (1974).

Envie d'un vrai roman gothique dans la lignée du Moine de Lewis ou du Château d'Otrante de Walpole. Alors, il faut lire Ann Radcliffe dont les univers sont parfaitement dans les codes du genre.

L'Italien raconte une histoire d'amour contrarié : Vincenzo Vivaldi, de noble famille, a un coup de foudre à l'église pour la belle Elena Rosalba, une orpheline qui vit avec sa vieille tante. Décidé à l'épouser, car elle aussi est amoureuse de lui, Vivaldi voit des obstacles se dresser sur sa route : d'abord, un mystérieux moine prononce des paroles prophétiques la nuit au coeur de ruines où le jeune amoureux tente de le poursuivre... puis sa famille met tout en œuvre pour faire obstacle au mariage, particulièrement sa mère secondée par son confesseur Schedoni.



Un soir, la jeune Elena est enlevée et placée dans un couvent dirigé par une cruelle abbesse, et le récit se compose de multiples rebondissements, courses poursuites, emprisonnement, manigances... De quoi tenir en haleine!
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Les Mystères d'Udolphe

Les mystères d’Udolphe est un roman qui m’avait toujours intriguée : je voulais lire cet archétype des romans gothiques avant de découvrir Northanger Abbey de Jane Austen (puisque cette dernière a été fortement inspirée par sa compatriote). Et puis c’était peut-être la promesse d’histoires inquiétantes (voire terrifiantes ?), un genre que je côtoie peu. Et alors ? Est-ce que ça fait peur ?

Non.

Honnêtement ce n’était pas vraiment une surprise : le roman datant du XVIIIe siècle, je me doutais qu’il ferait pâle figure à côté des thrillers et films d’horreur contemporains. Mais le résumé était du style mensonger : « les tortures ne sont pas loin », vraiment ?, « quels sentiments éprouve la jeune fille pour son tuteur et geôlier ? » plus subversif que le roman, je vous préviens.



Pour tout de suite souligner le positif, Ann Radcliffe parvient de temps à autre à insuffler une atmosphère menaçante réussie, dotée d’une certaine ambiguïté. Au cœur des murs épais d’Udolphe, une légère angoisse monte. Entre la chambre à double entrée impossible à fermer d’Émilie, une lente intrusion nocturne à base de discrets bruits de serrures et d’ombres humanoïdes, un château peuplé d’hommes à la figure sauvage, une poursuite lubrique dans les couloirs… on se prend d’inquiétude pour la sécurité d’Émilie. (Certaines explications de texte poussent le vice – c’est le cas de le dire – encore plus loin, voyant des allusions dans des faits qui ne me seraient jamais venues à l’esprit.)

C’est aussi une histoire d’apparitions inexpliquées, de superstitions. Les protagonistes s’interrogent, entre crédulité et logique parfois fragilisée par des événements plus frappants que d’autres. De la musique dans la nuit, des voix surgies de nulle part, des présences silencieuses sur les remparts… la menace peut-être surnaturelle qui pèse sur les lieux peine à me faire frémir, je le reconnais volontiers. Nonobstant cet échec à m’inspirer des doutes et des craintes, ce que j’ai vraiment apprécié, c’est le traitement rationnel que réserve l’autrice à tous ces mystères. (Finalement, elle a également inspiré Scooby Doo !)



En revanche, là où le bât blesse vraiment, c’est le côté « tout ça pour ça » de ce roman de près de neuf cents pages. Outre des deus ex machina de toute beauté, la résolution des mystères n’est pas convaincante pour un sou. Des questions sans réponse apparaissent dès le début du roman et, pendant des centaines et des centaines de pages, ces questions sont rappelées à demi-mot sans ébauche de réponses. Ann Radcliffe, reine du teasing. En neuf cents pages, on a le temps d’imaginer les réponses, de jouer au jeu des énigmes et des indices. Sauf que la réalité m’était totalement inimaginable tant parfois elle était fade et – désolée – nulle. Je ne peux pas en dire davantage sans spoiler, mais je n’ai jamais vu des révélations tombées plus à plat…

De la même façon, une relation quelque peu trouble avec Montoni plane parfois, avec des non-dits, des allusions, des interrogations constantes liées à ses objectifs et ses volontés. Outre le fait que le tout reste très superficiel (bien plus que le résumé ne le laisse entendre), j’ai regretté l’aboutissement de ce pan de l’histoire qui laisse abasourdi tant il est soudain et sans conséquence.



Néanmoins, le roman n’est pas désagréable à lire. La langue est assez jubilatoire et inédite : assez désuète, on se régale des tournures parfois surprenantes. L’omniprésence de la nature m’a totalement séduite et les descriptions de la nature, des Pyrénées, des Apennins ou de la mer sont romantiques à souhait et joliment évocatrices dans leurs aspects les plus beaux ou les plus menaçants. Je me suis prise d’intérêt pour Émilie, livrée aux ambitions et aux manigances de sa famille, pour Annette (même si cette dernière ne sort guère du personnage de la domestique naïve et un peu simplette, j’ai trouvé sa propension à voir les bons côtés de la vie assez agréable et intelligente finalement). J’ai été à maintes reprises outrée face à l’insensibilité, la mauvaise foi, la cupidité, la mesquinerie de sa tante

Je ne vais pas nier que je me suis parfois amusée sans que ce soit volontaire de la part de l’autrice. Les litres de larmes et de pleurs versés par certaines et certains (mais surtout « la triste Émilie ») au fil des pages, conséquence inévitable d’une tristesse, d’une fatigue, d’une joie, d’un beau paysage, bref, d’une émotion quelconque. La disposition de l’époque à tomber en pâmoison laissant douter de leur réactivité face au danger, mais qui est néanmoins contredite par leur appétence pour les promenades nocturne dans des lieux inquiétants (le principe étant de ne pas sortir de sa chambre avant minuit). Enfin, la préface (lue après le roman puisqu’elle divulgâche allègrement comme toute préface qui se respecte…) m’a amusée en m’apprenant que, si Udolphe a stimulé de nombreux auteurs anglais et français, il a également inspiré des parodies comme ce roman de 1799 simplement intitulé La nuit anglaise, ou les Aventures jadis un peu extraordinaires, mais aujourd’hui toutes simples et très-communes, de M. Darnaud, marchand de la rue Saint-Denis, à Paris ; roman comme il y en a trop, traduit de l’arabe en iroquois, de l’iroquois en samoïède, du samoïède en hottentot, du hottentot en lapon, et du lapon en français, par le R. P. Spectroruini, moine indien, 2 vol. in-12 ; se trouve aussi dans les ruines de Palluzi, dans les caveaux de Sainte-Claire, à l’abbaye de Grasville, aux châteaux d’Udolphe, de Lindenberg, etc., en un mot dans tous les endroits où il y a des revenants, des moines, des bandits, des souterrains, et une tour de l’Ouest.



Roman mélancolique rempli d’événements étranges, Les mystères d’Udolphe souffre certes de longueurs, mais c’est sa fin, extrêmement décevante, qui lui cause le plus de mal. Ça reste néanmoins un classique que je ne regrette pas d’avoir lu pour ces descriptions montagneuses et champêtres et son atmosphère sombre.
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Les Mystères d'Udolphe

Pour mon deuxième contact avec l’œuvre d'Ann Radcliffe, j’ai choisi Les Mystères d'Udolphe, dont Catherine Morland parle tant dans L’Abbaye de Northanger de Jane Austen.

Sur Babélio, dans le résumé éditeur, je lis « Emilie explore le château mystérieux, chandelle à la main, à minuit. ».

Je commence l’ouvrage (sur une bibliothèque numérique), pas de château mystérieux, je continue, continue, je fini par douter d’être en train de lire le bon ouvrage, car mis à part le nom de l’héroïne qui était semblable, rien de commun entre ce que je lisais et ce que l’on m’annonçait.

Il s’avère que l’intrigue de cet ouvrage commence une fois que l’on a lu un tiers environ, juste avant le début du troisième volume !

Arriver à l’intrigue du château d’Udolphe, ça se mérite !

Quand on est au cœur de l’action, c’est plutôt bien, mais il reste beaucoup de longueurs, de descriptions, pas toujours utiles à mon sens.

J’ai globalement été déçue par cet ouvrage. J’ai tellement aimé L'italien ou le confessionnal des pénitents noirs avec de vraies surprises que j’ai sans doute dû en attendre trop des Mystères d'Udolphe. Tout au long de l’ouvrage des petites graines sont semées, des petites infos sont distillées au compte-goutte, on attend un dénouement incroyable, mais quand tout se décante, pas de réelles surprises, dommage !

Je conseille donc à Catherine Morland de choisir plutôt L'italien ou le confessionnal des pénitents noirs.

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L'italien ou le confessionnal des pénitents n..

J'ai décidé de lire cet ouvrage, car il était cité dans La duchesse de Palliano dans Les Chroniques italiennes de Stendhal. J'avoue avoir été un peu effrayée par les étiquettes : "littérature gothique", "fantastique", "épouvante" mais j'ai commencé quelques pages.

J'ai beaucoup aimé, le style, l'ambiance. Il y a des passages tristes, violents même, mais que de rebondissements dans le dernier quart du livre !

Une lecture que je conseille.

Premier contact avec l’œuvre d'Ann Radcliffe réussi !

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Les Mystères de la forêt

Bien que c’est avec Les Mystères de la Forêt qu’Ann Radcliffe s’est dévoilée une auteure à succès, ce dernier ne semble pourtant pas le plus populaire à posteriori si nous le comparons à l’une de ses autres œuvres, Les Mystères d’Udolpho que j’avais adoré dévorer grâce à sa funeste et sombre ambiance. J’étais donc impatient de retrouver cette plume dans un tout autre univers et avec une nouvelle intrigue mais force est de constaté que malgré une première partie prodigieuse et remarquable, j’admets que le reste ne m’a pas autant convaincu.



Cela m’est fort regrettable car, véritablement, la première partie de ce roman détient tous les éléments clefs et les ingrédients majeurs du roman gothique et que j’affectionne particulièrement. Ainsi, j’ai adoré découvrir de nouveaux hostiles et sombres paysages, plantant une nouvelle fois un univers à l’atmosphère plus que mystérieuse et envoûtante, accompagnés d’une héroïne fragile typique du genre, innocent et naïve, le tout porté par une riche et palpitante histoire des plus romanesque. C’est pourquoi, j’ai littéralement dévoré ce premier chapitre que j’ai plus qu’adoré. Comme à l’accoutumée, Ann Radcliffe démontre toute l’étendue de son talent ainsi que toute la maîtrise de son art. Découvrir cette abbaye en ruine ainsi que ses sombres secrets m’a plus qu’envouté et totalement diverti. A nouveau, j’ai aimé parcourir sa plume méticuleuse et cette fois-ci hautement lyrique grâce à de nombreux poèmes et autres manuscrits découverts en cours de route par notre jeune demoiselle en détresse et secourue par la famille La Motte fuyant Paris et leurs tenaces créanciers. C’est à partir de cette fortuite rencontre que l’auteure nous dévoile une riche et complexe intrigue. En effet et comme par le passé, celle-ci dévoile plusieurs histoires dans son histoire et il m’aura fallu faire force de concentration pour détenir et comprendre aux mieux tous les tenants et les aboutissants de ces dernières. Je reste toujours admiratif de cet admirable complexité qui permet à l’auteure de propose un minutieux puzzle dont chaque pièce à son importance. D’autant plus que chaque élément et bien souvent dévoilé de manières subtiles et ingénieuses; faisant de cette enquête un véritable rouage réalisé avec minutie. Malheureusement et une fois une large partie de l’intrigue dévoilée, il m’a manqué un je ne sais quoi pour maintenir mon intérêt à son paroxysme tant le soufflé retombe allègrement par la suite. Malgré cette baisse de régime, il serait mentir de ne pas admettre que l’auteure dévoile deux autres parties rythmées grâce à une importe suite de nombreuses péripéties maintenant malgré tout le lecteur en haleine. D’autant plus que j’ai été plus que satisfait de retrouver les minutieuses et pointilleuses descriptions dont seule Ann Radcliffe détient le secret. Etant plus que sensible à ce genre de détails lorsque je m’attaque à une lecture, ma soif de descriptions et de dépaysement a été plus qu’assouvie. Néanmoins, je ne peux nier qu’il m’a fortement manqué le cadre purement gothique pour être parfaitement et totalement immergé et happé par la finalité de son œuvre.



Pourtant, cette dernière dévoile d’incroyables secrets quant à ses personnages qui m’ont dans l’ensemble grandement satisfait. A commencer par Adeline. Cette héroïne est l’image et le symbole même de la représentation des femmes dans ce courant littéraire. En effet, celle-ci est présentée comme une petite chose fragile sur laquelle repose tous les romanesques malheurs et autres péripéties de cette aventure. D’autant plus que cette dernière brille par son innocence et sa naïveté et il faudra atteindre une bonne moitié de ce roman pour découvrir toute l’évolution et l’ascension de ce personnage que j’ai aimé découvrir et voir évoluer. Mieux encore, cette héroïne se dévoile le lien central entre chaque des nombreux autres protagonistes dévoilés et qui croiseront sa route. De plus, certaines révélations la concernant m’ont eu par surprise, élément que j’ai adoré. Cependant et bien qu’étant le personnage principal de ce volume, Ann Radcliffe dépeint une véritable fresque sociale dont j’ai pris plaisir à faire la rencontre de chaque personnage dépeint. Ainsi et qu’il soit bon ou mauvais chacun de ces êtres s’est démontré d’une profondeur extrême et d’une bien riche construction. A tel point que je ne suis par certain qu’une seule lecture me suffise pour totalement les comprendre et les appréhender tant leur psychologie se dessine d’une incroyable finesse. Finalement, l’on pourrait très bien qualifier Les Mystères de la Forêt d’une études des mœurs manichéennes de l’époque tant de nombreux sujets sont évoqués à travers cette rocambolesque peinture dont les sentiments de son héroïne sont mis à l’honneur. J’ai été réceptif à cette importante dimension et malgré toute l’extrapolation de romantisme et d’idéalisme, j’ai adoré cette exaltation des sentiments débordante de sensibilité et d’affectivité.



Ainsi et malgré un léger manque quant à l’aspect gothique des dernières parties de cette œuvre, celle-ci se dessine quand bien même intrigante et captivante. J’ai pris un certain plaisir à découvrir ce complexe et riche roman dressé par une plume toujours aussi subtile et délicate et planté dans de magnifiques décors à l’ambiance sombre et à l’atmosphère envoûtante. C’est pourquoi, je relirai à coup sûr ce chef d’œuvre afin d’en découvrir davantage quant à la richesse de cette dernière qu’une seule lecture ne semble suffire.
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Les Mystères d'Udolphe

"Les mystères du château d'Udolphe" est un roman gothique écrit en 1794 par Ann Radcliffe et traduit en français en 1797 par Victorine de Chastenay.



Pour avoir perdu son père, la jeune héroïne Emilie est brutalement arrachée au paradis terrestre, constitué par la demeure familiale près de Toulouse où s'est épanouie son enfance, et séparée en même temps de l'homme qu'elle aime. Elle est confiée aux "bons soins" de sa tante, femme sèche et frivole qui contracte par orgueil un désastreux mariage qui les met toutes deux à la merci d'un être malfaisant et cruel. Les deux femmes sont isolées dans un château hanté des Appenins accolé à une montagne cernée par le brouillard.



Le style de la traduction est délicieux, dans la pure tradition du 18 ème siècle. Mais les trop nombreux rebondissements ont fini par me lasser. Tant d'aventures et de frénétiques agitations pour évoquer le huis-clos, le chantage et les secrets de famille m'ont paru superflues. J'aurais préféré plus de simplicité et moins de longueurs exprimant le désarroi de la jeune fille, dont on a compris dès le début l'atroce état de dépendance dans laquelle son sexe la plongeait ; Ann Radcliffe l'illustre de toutes les façons possible : naître femme n'était pas un sort enviable.



Ce roman envoûtant par le charme du style est un peu long : il aurait pu être élagué d'un bon tiers sans dommage. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un genre littéraire qui a ses amateurs et que je ne prétends pas remettre en cause.

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Les Mystères d'Udolphe

La première fois que j’entendis le nom d’Ann Radcliffe fut de la plume de Jane Austen et son roman L’Abbaye de Northanger, que je meurs d’envie de relire après coup. En effet celle-ci semblait avoir fortement marqué et influencer notre auteure à tel point que cette dernière a parodié ouvertement son œuvre à travers la sienne. Je n’avais qu’une envie depuis, me plonger à nouveau au cœur de Les Mystères d’Udolpho et bien que cette lecture ne s’est pas dévoilée frissonnante, je ne peux nier être épaté par la noirceur de son univers.



Véritablement, ce sont les ténèbres que nous ouvre Ann Radcliffe. Étrangement et paradoxalement, cette dernière prend le temps de construire son récit avant de plonger son lectorat dans les abysses de son œuvre. Ainsi, les premiers chapitres m’ont fortement étonné par leur dimension chaleureuse et enthousiasme, à la limite du bucolique. J’ai vraiment été fasciné par cette construction détaillée et méticuleusement travaillée, offrant un contraste totalement détonnant et épatant. Il faudra atteindre un bon tiers du récit pour atteindre la brume et ses ténèbres. Fort heureusement et une fois dans la tourmente, l’auteure est parvenue à maintenir mon intérêt grâce à sa plume habile et ingénieuse. Cependant et autant vous prévenir directement, si vous pensez lire quelque chose de frissonnant et de frémissant vous serez quelque peu déçu. En effet, Ann Radcliffe manie avec dextérité et efficacité l’art de la subtilité et des non-dits. Rien n’est totalement dévoilé et démontré. Ainsi, les nombreux mystères et autres superstitions présentées se dévoilent avec une finesse et une pudeur maitrisées. C’est pourquoi, c’est avant tout notre imagination qui est sollicitée et cela permet à cette dernière la mise en place d’une atmosphère dérangeante et oppressante. J’ai vraiment adoré cette ambiance pesante qui pèse sur ce récit et même si je n’ai pas eu peur à proprement parler, je ne me suis pas totalement senti en sécurité au sein des lieux présentés par cette dernière et je me suis totalement imprégné de celle-ci. Il faut dire que l’obscurité prime et se dévoile l’élément central de chaque lieux et autres paysages décrits. Chaque décor est enseveli sous l’opacité et qu’il s’agisse d’un simple chemin de campagne ou d’une pièce du château, aucun endroit n’est parfaitement éclairé. Cette mise en scène permet à l’auteure d’installer un sentiment de confusion important à son lecteur, rendant encore plus mystérieuse son intrigue. Pour autant et malgré ce manque de clarté volontaire, je peux vous assurer qu’Ann Radcliff détient une plume magnifique et pleine de lumière à lire. Friand de descriptions, j’ai été plus que servi grâce à cette dernière qui m’a offert de lire et d’imaginer d’incroyables et somptueux paysages, me faisant voyager de la France à l’Italie. J’ai vraiment été conquis par chacun des moindres détails qu’elle apporte au cadre de son récit. Bien entendu, j’ai aussi fortement apprécié l’histoire de ce roman aussi romantique, qu’angoissante. Là aussi, j’ai été agréablement surpris par cette dimension sentimentale fortement présente tout du long qui apporte de nouveau un contraste saisissant avec la noirceur de ce roman. Cependant, ne dit-on pas que de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas ? Cette phrase pourrait en quelque sorte résumer cette aventure palpitante que je vous laisse découvrir par vous-même.



Quant aux personnages dévoilés, il s’agit d’un sans faute et malgré certains clichés, j’ai adoré les découvrir. A commencer par notre héroïne, Émilie. Cette jeune femme, élevée dans l’amour et la bienfaisance de ses parents se voit devenir orpheline et livrée à sa tante comme le souhaitait son défunt père. Alors que cette dernière brillait par son épanouissement et par sa splendeur, périra au gré des chapitres et face à l’incapacité du lecteur. J’ai fortement apprécié cette déchéance et ce sentiment d’impuissance qui ne m’a pas quitté un seul instant au cours de cette lecture. Cette vulnérabilité ainsi que la fragilité d’Emilie m’ont permis de fortement m’attacher à celle-ci et de se dévoiler totalement emphatique. De plus, notre protagoniste ne cessera de s’enfoncer dans les ténèbres et seul l’amour qu’elle porte à Valancourt lui offrira quelque instant de lumière et de réconfort. Par ailleurs et bien que peu présent, j’ai apprécié ce voyageur, amoureux de la nature et plein de bons sentiments. Néanmoins, le second personnage qui m’a fait fort bonne impression n’est autre qu’Annette, la femme de chambre et l’amie de notre héroïne. C’est à travers ce protagoniste qu’Ann Radcliffe apporte une dimension ésotérique et mystérieuse à son œuvre. En effet, cette dernière ne cessera d’alimenter ce roman d’étranges rumeurs et autres secrets et superstitions. J’ai pris plaisir à lire chacune de ses interventions et je dois avouer qu’Annette permet aussi quelques moments d’accalmie salvateurs grâce à la gaité et la clarté qui émanent de celle-ci. Beaucoup d’autres protagonistes peuplent Les Mystères d’Udolpho mais je ne les ai pas tant apprécié à cause de quelques stéréotypes les concernant. Ainsi Montoni, le geôlier et nouveau tuteur d’Emilie n’est autre que le méchant de l’histoire et j’aurais apprécié qu’il se démontre un peu plus nuancé et moins schématique.



Néanmoins, ce premier roman gothique est une véritable surprise. J’ai adoré ce voyage au cœur des ténèbres où subtilité et non-dits riment avec mystères et superstitions, dans lequel le style d’Ann Radcliff se dévoilent habile et travaillé. Ainsi, cette dernière est parvenue avec aisance à créer une ambiance pesante et angoissante dont j’ai fortement apprécié m’imprégner, contrastant fortement avec le charme de sa plume.
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Les Mystères d'Udolphe

Roman gothique mythique, ce livre m'a un peu déçue par la longueur de ses descriptions et une certaine lenteur dans l'action. L'héroïne n'inspire pas toujours une grande empathie et l'intrigue sentimentale est un peu fade. Néanmoins ce livre présente quand même un grand intérêt puisqu'il est quasiment le premier du genre.
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Les Mystères de la forêt

Les prémices du roman gothique. Une écriture belle et ancienne et une intrigue qui nous transporte au fil des lignes. Un régal à lire au coin du feu dans les confins de l’hiver. Une forêt pleine de mystères décrite à merveille par Ann Radcliff. Un très grand plaisir de lecture.
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