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Critiques de Anne Cuneo (48)
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Conversations chez les Blanc

Peu de francophones se rappellent d'Anne-Marie Blanc, comédienne Romande, mais ayant fait sa carrière en Suisse alémanique et principalement au Schauspielhaus de Zürich. Ce fut pourtant une vedette qui n'a cessé de jouer, au théâtre comme au cinéma, jusqu'à plus de quatre-vingts ans.



Parce qu'elle ne voulait pas qu'on écrive sa biographie, Anne Cuneo nous raconte une histoire, celle de leur rencontre, de leur amitié indéfectible et de leur complicité.



Mais c'est un récit à plusieurs facettes, car au cours d'une de leurs conversations sur le manque de rôle pour les comédiennes entre deux âges, Anne Cuneo promis à Anne-Marie Blanc, de lui en trouver un, et à défaut de le lui écrire.

Que n'avait-elle promis-là ? "Les mots de François Simon me hantaient toujours : assurer à un comédien qu'on écrira un rôle pour lui et ne pas le faire c'est comme promettre le mariage, fixer la date et prendre rendez-vous, puis faire faux bond à la mairie".





La quête d'un sujet, d'un personnage qui puisse convenir entraîne l'auteur à chercher à toujours mieux connaître la comédienne et ce qui a forgé sa personnalité. C'est ainsi que mine de rien, nous découvrons par petites touches ce qui fut la vie d'une femme qui a su mener sa carrière de front avec sa vie familiale sans perdre pied, ou se laisser leurrer par les feux de la rampe.



"Si vous deviez nommer quelques rôles qui ont marqué votre carrière, lesquels choisiriez-vous ?"

"Je commencerais par Rosalinde. C'est ce personnage qui m'a en quelque sorte poussée à faire du théâtre. J'ai toujours été très bonne dans ces rôles ambigus, un peu homme, un peu femme. Ca fait réfléchir sur ses propres limites, vous voyez. Je dois me comporter en jeune homme - mais je suis une jeune fille. Jusqu'où je vais ? Mes gestes ? Ma tenue ? Ma voix ? Le costume suffit-il ? Peggy Ashcroft disait qu'on ne peut jouer ces rôles juvéniles là que lorsqu'on est mûr. Moi, j'ai joué Rosalinde à trente ans, et puis je l'ai jouée une seconde fois à trente-cinq ans. J'avais la chance d'être restée svelte, j'avais la silhouette de l'emploi."



Ses débuts au Schauspielhaus permet à Anne Cuneo de revenir sur le rôle de refuge pour les comédiens Allemands et Autrichiens et de résistance à la propagande nazie que ce théâtre a joué pendant les années de guerre. Elle en avait déjà fait le sujet d'un de ses précédents romans : "La Tempête des heures".





De recherches en conversations, de moments de dépression en moments de soutien, Anne Cuneo parviendra finalement à écrire cette fameuse pièce, dont elle nous livre le texte et Anne-Marie Blanc la jouera, pour la première fois sur une scène romande, en 1989 à l'âge de quatre-vingts ans.



Un livre profond, intelligent et intéressant, bien au-delà de la biographie d'une comédienne, largement illustré par des photos de l'artiste.
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Gatti's variétés



Roman de fraternité, très agréable et bon pour le moral à cette époque où règne le chacun pour soi.
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Gravé au diamant

C'est un roman qui date ! il a été écrit en 1966.

C'est le premier roman de cet auteur.

L'époque est importante car la jeune femme du roman qui est l'auteur en fait, doit se battre pour obtenir le droit de faire des études et de ne pas "rentrer" dans le moule en devenant mère au foyer.

Elle en souffre et se bat contre elle-même et ses démons intérieurs qui sont apparu dans la petite enfance.

Un très beau témoignage.



lu en 2016.
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Hôtel des coeurs brisés

Le monde du sport et qui plus est celui du cyclisme n'a rien pour m'intéresser et pourtant, j'ai dévoré ce livre à la vitesse d'un vélo en roue libre dans une grande descente.



Après cinq ans de recherches, de collection de "petites phrases", de suivi de courses à la renommée internationale, Anne Cuneo renoue avec son personnage, l'enquêteuse Maria Machiavelli, pour nous offrir un roman passionnant, presqu'un documentaire, sur le dopage, son engrenage, ses responsables et surtout sur ces conséquences.



"J'avais essayé dix intrigues différentes. Le tilt s'est produit lorsqu'un médecin sportif m'a dit, entre deux portes, que la mortalité par arrêt cardiaque chez les sportifs était cinq fois supérieure à celle de la population, et même dix fois supérieure à celle de leur catégorie d'âge !"





Suite à la mort de leur enfant, trop vite classée comme naturelle, un couple de Lausannois s'adresse à Maria Machiavelli pour découvrir si oui ou non leur fils se dopait, si oui ou non son décès pouvait être imputé à la prise de ces substances.



Non seulement on apprend beaucoup de choses sur ce monde fermé et secret, mais Anne Cuneo réussit un vrai roman, avec des personnages qui sonnent vrai, des rebondissements, des intrigues, des fausses pistes et bien sûr des sentiments.



Ces enquêtes de Maria Machiavelli m'étaient jusqu'ici inconnues, mais elles sont de la même veine que les grands romans historiques que cette auteure nous a offerts, elle qui va toujours au fond des choses sans jamais oublier qu'elle est d'abord une littéraire.


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La tempête des heures

Anne Cuneo nous offre une nouvelle fois, ce qu'elle fait le mieux, à savoir un roman basé sur un fait historique, qu'elle documente à la perfection sans en faire pour autant un "documentaire".



Elle nous rappelle ces heures sombres de mai 1940, où la Suisse craignait d'être envahie par l'armée nazie. Si la "tempête des heures" fait référence aux jours qui précèdent la première dans un théâtre, ceux où chaque heure compte, où chacun s'affaire dans son domaine pour que la représentation soit parfaite, comment ne pas faire le rapprochement avec ces heures d'angoisses, non seulement pour la population suisse, mais surtout pour tous les artistes allemands et autrichiens qui avaient trouvé refuge au Schauspielhaus de Zürich.





C'est au travers du récit d'Ella Berg, jeune comédienne polonaise dont la famille a été décimée, et qui s'est elle aussi réfugiée au Schauspielhaus que l'auteure témoigne de ces heures de résistance. En effet, la troupe décide que quoi qu'il arrive, elle jouera le Faust de Goethe, première et deuxième partie, quitte à ce qu'en cas d'assaut, les comédiens avalent la capsule de cyanure qu'ils gardent sur eux.





"Quand le conseil d'administration se réunit-il pour décider si oui ou non on arrête tout? La séance se passe à huis clos, pourtant tout l monde sait ce qui s'y est dit. Deux camps s'affrontent : ceux qui pensent que, pour des raisons tant politiques que financières, il vaut mieux renvoyer la première de Faust II à l'automne, et ceux, menés par Wälterlin et Oprecht, qui n'en démordent pas : la première doit avoir lieu maintenant.

Ce doit être au même moment que sont discutés les contrats : ici aussi la partie dite "défaitiste" du conseil d'administration voudrait considérer que tous les contrats pour la saison à venir, déjà négociés, sont nuls et non avenus. Langhoff, le délégué syndical, réunit les comédiens; tous sont d'avis qu'un contrat est un contrat et que si on arrive à jouer Faust II dans les conditions présentes, on jouera le programme à venir sans peine. Quoi qu'il en soit, les comédiens ont besoin de leurs contrats pour ne pas être expulsés Et ils sont déterminés à jouer Faust II MAINTENANT."



Un livre qui m'a intéressée et m'a fait découvrir un aspect de l'histoire de mon pays que je ne connaissais pas. Décidément, Anne Cuneo nous manque.


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Le Maître de Garamond

Roman historique, ce livre retrace l'époque où l'imprimerie commence à se répandre avec dans son sillage l'humanisme, avec Erasme puis le mouvement évangélique qui deviendra la "Réforme" et le protestantisme avec en particulier Luther. Le personnage central est l'imprimeur parisien d'origine poitevine Antoine Augereau, qui est favorable aux idées nouvelles et cherche à faire accéder le plus possible de gens à la lecture, notamment en favorisant les caractères romains par rapport aux caractères gothiques plus difficiles à lire et en éditant des traductions des textes anciens en langue "vulgaire", c'est-à-dire en français. Il s'attirera les foudres des réactionnaires de la Sorbonne et sera finalement brûlé avec ses livres.

Si l'aspect historique est interessant et particulièrement fouillé, j'ai trouve que le livre manque un peu de fantaisie et de légèreté. A lire néanmoins comme le récit d'une époque où écrire et publier était parfois puni de mort. Mais ce temps obscur serait-il de retour ?
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Le Maître de Garamond

Une magnifique fresque contée avec talent par Anne Cunéo. Elle nous fait vivre les débuts de l'imprimerie, où imprimer un livre est réservé à des érudits maîtrisant une grand savoir et plusieurs langues, et où imprimer un livre est également dangereux pour l'imprimeur surtout si le contenu n'est pas approuvé par l'Eglise...

On suit les différents protagonistes à travers les yeux de l'un d'eux, apprenti, compagnon puis maître...

Un récit vivant qui nous fait revivre des heures peu glorieuses de notre passé et de l'arrivée de l'écrit, passionnant, prenant...
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Le Maître de Garamond

Issu d’une famille de drapiers, Claude Garamond découvre, émerveillé, l’imprimerie. Aux côtés de Maître Antoine Augereau, il débute alors son apprentissage. Mais plus que les techniques d’impression, la composition et la réflexion sur les textes, ce sont le dessin et la fonte de caractères qui l’attirent. Contrairement à son maître, clerc reconnu dans le milieu intellectuel, Claude se considère comme un simple artisan – un artisan au service de l’intellect tout de même. Seulement, face à une Église qui entretient le monopole des connaissances et chasse l’hérésie à tort et à travers, chercher à créer des caractères qui puissent être lus facilement par le plus grand nombre est une démarche engagée… et risquée. De Paris à Bâle, en passant par Venise et Poitier, aux côtés des plus grands du début de la Renaissance – Rabelais, Marot, Villon… –, il découvre un monde plein de richesses mais peu à peu en proie aux dérives les plus dangereuses.



Le Maître de Garamond, c’est une fresque humaniste, une aventure intellectuelle, une histoire de passions et de réflexion. En bref, un roman historique réussi. Anne Cuneo parvient avec brio à accrocher l’attention de son lecteur. D’ailleurs, tout est mis en place pour le plonger dans l’ambiance de l’ouvrage : le texte composé en Garamond, le style fluide qui s’accorde au propos, l’équilibre entre Histoire et histoire personnelle. Possédant quelques légères lacunes en termes de culture religieuse, il est agréable d’avancer de concert avec nos héros sur les cheminements de la pensée et de la théologie – pas de conversion en vue, rassurez-vous !



Un ouvrage d’où transparaît un amour des phrases, des mots, des lettres et de leurs graphies, tendant vers la construction d’une pensée cohérente, d’une médiation la plus large possible… Depuis cinq siècles, un bel idéal !
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Le Maître de Garamond

Le Maître de Garamond est l’histoire, inspirée de la réalité, d’Antoine Augereau, qui fut à la fois imprimeur, éditeur et graveur de caractères typographiques. Si la police Garamond (que l’on trouve dans nos traitements de texte) porte le nom de son apprenti, le narrateur de cette histoire, elle fut probablement conçue par Antoine Augereau lui-même.



Roman historique d’une très belle écriture, les personnages sont vivants et attachants et l'intrigue bien menée! Roman passionnant et instructif.
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Le Maître de Garamond

Un beau roman historique qui nous situe à la Renaissance en France sous François 1er, le monde de l'impression, en France, à Venise, à Bâle, la période des réformateurs en religion, les livres brulés, les imprimeurs, libre-penseurs persécutés, et malgré tout la diffusion de la réforme de la religion en Europe

Bien documenté, lecture agréable, je découvre Anne Cuneo avec beaucoup de plaisir.

A consommer sans modération
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Le Maître de Garamond

Ce roman est un petit bijou. Tout au long de ses quelques 600 pages, nous voyageons avec le Maitre de Garamond dans l'histoire de l'imprimerie, 'évolution des fontes. Très bien écrit, on ne s'ennuie pas un instant. Déjà au 15e siècle on se demandait s le livre aurait un avenir à cause e la persécution, il faut empêcher les gens de lire... Aujourd'hui on entend souvent que l'objet livre va disparaître au profit des tablettes et liseuses. Dans 6 siècles, on se posera encore la question mais le lire sera toujours là...
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Le Maître de Garamond

Une très lecture à la fois divertissante et enrichissante.

Un saut en arrière dans le passé et nous voilà en 1534 à Paris. Antoine Augereau, imprimeur, est soupçonné d’hérésie et il est condamné au bucher.

Pour faire simple, il a des idées opposées à celle de l’Eglise, dont le bras armé est composé des théologiens de la Sorbonne. Il leur reproche (et il est loin d’être le seul à cette époque) les ordonnances que les prêtres vendent sans retenue pour absoudre ses péchés. Il soutient également que les textes sacrés (ancien et nouveau testament) doivent être traduits en français, imprimés et accessibles à tous, ce qui permettrait une compréhension fine de la religion, non pervertie comme lorsque les prêtres s’autorisent à détourner les textes et leur sens initial en leur faveur. Cela vous rappelle quelque chose, non ? Luther et Calvin ne sont pas loin en effet.

Le parcours d’Antoine, la vie au XVIème siècle et le monde de l’imprimerie/des éditeurs/de la typographie nous sont narrés par son apprenti Claude Garamond. C’est l’occasion de rencontrer des personnages illustres de l’époque : François Villon, Clément Marot, Erasme ou encore Rabelais, mais aussi de découvrir l’histoire de cette police, Garamond, et de comprendre le fameux « serif » que l’on voit sur nos ordinateurs !

Un très bon roman que je ne peux que vous conseiller.

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Le Maître de Garamond

Anne Cueno s'est énormément documentée avant d'écrire ce roman sur la vie présumée de cet artisan qui a dessiné et sculpté les caractères de son nom Garamond. Ce personnage a , semble t'il, rencontré tous les grands imprimeurs, libraires et écrivains du temps de François I er et Sa soeur Marguerite de Navarre sur fond d'obscurantisme religieux qui n'accepte pas l'émergence de la religion réformée suite aux exactions des religieux. Il va croiser Erasme, Lefèvre d'Estaples, Rabelais, Clément Marot, François Villon... Un travail de fourmi sur les métiers émergents autour du livre et l'imprimerie. Mêlez de contes et d.incursions à Nerac, ville royale du Lot et Garonne où je vis actuellement.
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Le Maître de Garamond

Le maître de Garamond, de Anne CUNEO (lu en Ed.: Le livre de poche, n°30190) est pour moi un vrai coup de coeur! Merci à l'amie qui me l'a fait découvrir...



En 1534, à la veille de Noël, Maître Antoine Augureau, imprimeur et fondeur de caractères est, hors de tout procès conforme au droit, déclaré hérétique, pendu puis brûlé avec ses livres sur le bûcher de la honte, celui que la faculté de théologie de la Sorbonne dresse depuis des années déjà pour asseoir son pouvoir. L'enjeu est d'importance, il faut maintenir le peuple dans l'ignorance, l'empêcher de se référer à des textes traduits dans la langue vulgaire qui est la leur, le français! La facilitation de l'accès aux écritures d'origines ne peut être admissible pour ces théologiens qui exploitent le peuple par leurs sermons dont le sens est parfois à l'opposé du message originel. La papauté a consacré le commerce des messes et des indulgences, puits de revenus prélevés auprès du peuple à qui il suffit de faire peur face aux affres du jugement dernier. "Dieu ne pourra les pardonner de tous leurs méfaits s'ils n'ont pas contribué à la puissance de l'Eglise romaine en se délestant de leurs maigres revenus pour racheter leur salut!" Si facile à dire lorsqu'on se pose en hommes de Foi, détenteurs de la Connaissance et qu'on cache, derrière le charabia interprétatif des textes, l'essence même du message de pardon d'amour prôné par le Christ!



Luther, Calvin, les évangélistes, Marot, Rabelais, les intellectuels les plus brillants des débuts de la Renaissance et, avec eux, tous les imprimeurs qui osent deviner l'avenir qui s'ouvre au monde, tous ces éveilleurs de conscience sont tracassés, pourchassés, déclarés hérétiques. Pour la Sorbonne, toute personne les soutenant, osant rapporter leurs propos ou simplement ne pas s'en offusquer, doit être soumise à cette inquisition et promise au bûcher. Que d'obscurantisme, au nom de Dieu! Que d'énergie malfaisante dépensée dans le seul but de s'octroyer un pouvoir intellectuel sans fondement!



La mort d'Antoine Augureau, Maître Claude Garamond, son plus célèbre disciple, ne peut l'accepter. Sous la plume habile de Anne CUNEO, il va entreprendre le récit de sa vie, du gamin apprenti jusqu'au Maître graveur qu'il est devenu dans la ligne humaniste de son Maître Antoine. Il nous conte ainsi la fidélité, l'engagement réciproques entre Maîtres et apprentis. Il fait la part belle à la noblesse de coeur, à la droiture et au dévouement sans limite des petits gens envers les justes. Il étaye son récit par l'apport de contes anciens, de farces jouées sur la place publique, d'extraits de grands textes qui, deviendront plus tard, des monuments de la littérature française! Le récit est vivant. On chemine avec Claude Garomond., on a faim et froid avec lui, on apprend, on lutte, on gagne et on perd avec lui. On fait nôtre ses émotions, sa participation aux échanges d'idées, sa soif de justice, son obsession de la réalisation parfaite. Une histoire d'apprentissage. Un parcours de vie d'une violence, d'une âpreté et d'une exigence qu'on oublie trop souvent de réaliser lorsque, distraitement parfois, on ouvre et feuillette un bouquin sans trop penser aux combats qui ont été menés pour que nous ayons accès à la lecture!



De manière romanesque, certes, mais solidement ancrée dans les recherches historiques menées, Anne CUNEO nous offre le récit de l'épopée de quelques sages en quête de vérité, de sens et d'ouverture au monde nouveau qui s'offre à eux. Ils ont pour noms: Luther, François Rabelais, Marguerite de Navarre, Mâitre Antoine Angureau et son disciple Garamond à qui on doit l'invention des accents, de la cédille, puis la gravure des caractères typographiques qui sont à la base de ceux qui servent notre lecture aujourd'hui.



Et c'est là une autre raison d'appréciation sans limite de ce livre. On y découvre le récit du combat des imprimeurs pour nous permettre de lire en langue vulgaire, la nôtre, celle qu'on comprend le plus aisément. Combat, on le verra, porté au péril de leurs vies. Combat pour que puisse naître un caractère qui facilite pour l'oeil le plaisir de la lecture et de la découverte du sens. Que serions-nous devenus, nous, amoureux des livres, si de tels géants n'avaient pas combattus pour un savoir partagé, accessible, fécond pour une pensée libre, ouverte et confiante en ces temps nouveaux qu'il nous faut toujours tâcher de comprendre au plus près de nos réalités? Que serions-nous devenus?



Enfin, ce livre est criant d'actualité lorsqu'il met au jour les méfaits de serviteurs faussaires des idées fondatrices des religions. La faculté de théologie de la Sorbonne au 16e siècle, les fondamentalistes de l'Islam aujourd'hui. Les raisons sont les mêmes, non? Asseoir un pouvoir sur le dénis du droit à la connaissance, à la compréhension, à la mise en débat et perspectives d'idées qui auraient tout à gagner d'être discutées, proposées, jamais imposées!



Le Maître de Garamond, un livre d'histoire qui invite au respect des anciens et qui nous ouvre à la compréhension de l'avenir. Un livre à partager!
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Le Maître de Garamond

Quelle jolie lecture!!

Ce livre m'a vraiment transporté dans un autre temps. Lire est devenu une chose tellement naturelle que l'on a du mal à imaginer que des hommes se sont battus pour permettre l'accès aux livres imprimés à tous. Et c'est là que nous transporte ce livre, aux débuts de l'impression, au passage du latin au français et des lettres gothiques à des lettres plus faciles à déchiffrer.



On assiste à la naissance d'idées nouvelles et à l'humanisme, cette volonté de mettre la connaissance à portée de tous.



Certaines notions me paraissaient un peu obscures, comme le luthéranisme ou le calvinisme, mais ce livre m'a permis de comprendre les enjeux de la crise des religions frappant cette époque. La naissance d'un schisme entre catholicisme et protestantisme s'est accompagnée de nombreuses persécutions de la faculté de théologie de la Sorbonne.



J'adore apprendre tout en lisant et ce livre remplit pleinement cet office. C'est historiquement fouillé et très agréable à lire. Il y a quelquefois quelques longueurs mais cela ne m'a pas gêné outre mesure.



En bref, un bon moment de lecture et de culture.
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Le Maître de Garamond

Une formidable aventure que j'ai lu en quelques heures seulement tellement l'histoire est prenante. Ce livre nous permet de comprendre l'impact qu'à eut l'arrivée de l’imprimerie en Europe au XVème siècle.
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Le Maître de Garamond

La vie et l'oeuvre d'Antoine Augereau, racontée par celui qui fut son élève et dont le nom est passé à la postérité : Claude Garamond. Dans ce récit, vérité historique et fiction se mélangent : nous sommes à la naissance de la Réforme, aux débuts des troubles qui conduiront aux guerres de religion; l'activité des libraires, imprimeurs et graveurs bat son plein.

C'est toute une période historique et ses principaux acteurs que l'on côtoie : Augereau donc, mais aussi Robert Estienne, Rabelais, Luther... L'auteur prend d'ailleurs soin d'ajouter une partie documentaire à la fin du roman, ou elle précise ce qu'il advint des personnages réels et fictifs. Elle mentionne également quel a été son travail de recherche et son processus d'écriture.

Au final, on plonge très vite dans cette histoire, et on repousse même le moment d'achever cette lecture tant on redoute la fin que connaîtra Antoine Augereau. (Mon seul bémol concerne d'ailleurs le fait que cette fin est un peu trop annoncée tout au long du roman).



A conseiller donc, ne serait-ce que pour retrouver cette fièvre humaniste, cette ambiance si particulière de la Renaissance (qui pour m'a part m'a donné envie de relire Rabelais et Erasme !)
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Le Maître de Garamond

Sur le papier, ce livre a tout pour me plaire: l'intrigue se déroule sous François I et s'attache aux premiers imprimeurs confrontés à la montée du protestantisme et à la contre-attaque du clergé catholique.

Détaillons: Garamond a appris son métier auprès d'un maître qui est devenu son beau-père, il s'est marié, n'a pas eu d'enfant mais s'est installé à son compte. Son beau-père à été jugé et condamné à mort pour avoir imprimé un texte écrit par la sœur du roi, proche des réformés.

Et bien voilà, vous savez tout ce qu'il y a à savoir et je viens de vous éviter de looooongues et fastidieuses heures de lecture.

Quand je pense que dans certains romans il ne se passe rigoureusement rien et qu'on les dévore, l'oeil humide et le ventre noué. Mais là, bon sang, je comprends bien que tous les auteurs de roman historique ne soient pas aussi doués que Dumas, mais avec un sujet pareil, il y avait tout de même de quoi nous embarquer au cœur palpitant de la naissance des temps modernes. Et bien non, nada, rien de rien, aucune chair, aucune émotion, aucun souffle.

À la place, on a un robinet d'eau tiède, genre copie de bonne élève, à qui son prof de khâgne aurait demandé de rédiger un roman à la manière de Yourcenar. Alors, c'est sûr, elle s'est appliquée, elle a fait des recherches, et c'est name dropping à toutes les pages (et que je te rencontre Rabelais, et que je te taille une bavette avec Marot). Moi, je suis d'accord pour qu'elle ait une bonne note. Mais par pitié, qu'on refile son manuscrit à quelqu'un qui sait écrire et raconter une histoire! Ou alors qu'elle se fasse éditer dans une collection historique, "La vie privée des imprimeurs sous François I", et là au moins on saura ce qu'on achète.
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Le sourire de Lisa

Une histoire se déroulant entre Bâle et les bords du Léman. Une enquêtrice privée chargée de dénouer une histoire vielle de 20 ans. C'est facile à lire, l'intrigue se tiens. Un peu de suspens, un peu de romantisme, des surprises, rien a redire sinon que demain j'aurais probablement tout oublié.
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Le sourire de Lisa

A mon avis, l'enquête policière passe un peu au second plan. Elle est un peu lente à démarrer. Qui plus est. Les habitués des ficelles policières trouveront qui est l'assassin bien avant Marie Machiavelli. Quant à l'autre coupable, (le vrai coupable), ils s'en douteront également bien avant la détective.

[...]

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