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Citations de Annick de Souzenelle (83)


Pour rendre compte de cet en-dedans, le mythe utilise les matériaux narratifs qui nous sont connus dans notre monde extérieur; mais alors que ce dernier reste plat et linéaire quand on ne sait pas lier les événements le constituant à leur véritable cause, le monde intérieur que décrivent les mythes se déploie quant à lui en une sorte de spirale dont chaque anneau fait résonner le récit au niveau de conscience auquel le lecteur est susceptible d’accéder.
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« La première plaie : les eaux changées en sang »

Les lois ontologiques, le Logos, qui structurent le créé sont absolue. Que nous les connaissions ou non, elles jouent ; nous les appelons, dans ce dernier cas, « hasard », « chance » ou « pas de chance »… faute de les discerner. Celle qui préside au langage de cette première plaie peut s’énoncer ainsi :
Lorsque l’Homme ne saisit pas l’Épée (YHWH) qu’il est pour se construire en tant que « Verbe » (que sous une autre image on pourra appeler « Fils » ), inconsciemment il retourne l’Epée contre l’ « autre », celui qu’il est à l’intérieur de lui en premier chef ( mais son inconscience consiste en ce qu’il ne le sait pas) et tous les autres à l’extérieur de lui. L‘Épée est alors une arme qui tue et fait couler le sang ; elle peut être un verbe meurtrier – c’est alors un sang subtil qui se répand -, un sexe qui épuise, ou le poignard, le couteau, l’épée, le fusil, etc., qui tue.

L‘Homme inconscient, même s’il est « bon » dans les catégories morales de bien et de mal, tue ; par la parole ou le sexe, bavards incontrôlés, voire passionnalisés, cela nous est bien connu ; mais il est plus difficile de réaliser que, si nous ne tenons pas en main l’arme formelle, nous n’en sommes pas moins complices de ceux qui la saisissent : car l’Homme, en profondeur, est Un. La « bonne conscience» n’est pas de la « conscience ». La première reste prisonnière d‘une éthiqpe morale, la deuxième est le fruit d’un travail de transmutation intérieure dans l’acquisition d’un surcroît de vie.
Le titre d’un film .. « Nous sommes tous des assassins. »
Et si l’ eau de nos rivières est apparemment claire, en réalité elle charrie tout ce sang répandu. Notre chant nationaI exalte cette abomination :

« qu’un sang impur abreuve nos sillons ».
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L'amour se renouvelle, s'ouvre de lui même et ne fait pas dépenser de force, tandis que le courage fait dépenser une force énorme jusqu'à en mourir.
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Je n'ai aucun courage! Le courage est une vertu tensionnelle qui craque un beau jour. Etre courageux, ce n'est pas la vie. La vie c'est l'amour, l'Amour seul.
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P 111 – à la vérité, si notre relation à la terre, aux plantes aux animaux, à tous les éléments du cosmos n’est pas consciente de cette dimension, si nous n’écoutons chanter en chacun d’eux l’ange qui le porte et qui résonne dans un cœur à cœur avec notre cosmos intime, nous créons la peste.
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Si je prends la plume pour parler de ces choses, c’est dans l’espoir de révéler davantage le pouvoir osmotique de nos textes sacrés dont le premier et le second Testament, unis sans confusion, sont détenteurs.
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Le Verbe de Dieu est là qui, par la folie de la Croix, nous conduit à l’expérience tangible de la Résurrection.
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Aujourd’hui, l’idolâtrie collective la plus aliénante me semble être celle que l’on porte aux sciences.
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L’ordre de croissance est alors bien exposé à l’Homme, l’Adam de la Bible, dans un clair langage divin :
De tous les arbres du jardin, dit le Seigneur, parce que tu es un mangeant, tu dois manger. Mais de l’Arbre de la Connaissance de l’Accompli et du non-encore-accompli tu ne dois pas manger, car dans le jour où tu en mangeras, parce que tu es un mutant, tu muteras.
Cela veut dire que si l’Homme prend ce fruit avant de l’être devenu, il mutera, mais en régressant en situation de « case départ », comme le rappelle le très initiatique jeu de l’oie, soit en situation d’Homme animal créé au sixième jour de la Genèse ; cet Homme du sixième jour est inconscient de son pôle « femelle » avec lequel il est encore confondu, inconscient de son autre « côté ». Il est coupé en deux, en exil de lui-même. Or, c’est en épousant cet autre « côté » intérieur à lui, le féminin de son être, qu’il pourra s’accomplir, ce qu’expose le récit du septième jour de la Genèse, celui de la voie juste. Si l’Homme devient ce fruit par la voie juste, il mute jusqu’à atteindre à une glorieuse déification. Mais comme il est regrettable d’avoir traduit par « mourir » le verbe hébreu mout qui signifie « muter ».

[De Souzenelle]
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L’Homme , nous dit le livre de la Genèse , « est , au sixième jour , créé dans l’image de Dieu pour être fait , à partir du septième jour , capable de ressemblance » . Ces deux verbes hébreux confondus dans la traduction grecque sont à distinguer radicalement l’un de l’autre . « Créer » est œuvre divine . « Faire » est œuvre divino - humaine.
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EXCELLENTE
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L'hébreu conduit au Verbe.

Les lettres de son alphabet sont des énergies créées, elles- mêmes icônes des Energies divines incréées.
Le jeu des figures qu'elles forment pour constituer un mot, une phrase, un discours est un jeu divin, jeu mobile et rigoureux comme celui d'un ballet dont le maïtre est caché dans le secret.
Trois lettres nous saluent d'un mot qu'immédiatement nous figeons dans un concept du Peshat.
Alors miséricordieuses, nos trois amies se présentent à nous d'une autre manière.
Et la forme qu'elles se donnent, différente de la précédente, joue avec elles un langage si subtil que tout à coup un relief apparaît qui arrache la phrase du Peshat devenu Remez et la fait danser dans le Darash, sur un niveau de l'échelle où nous nous sentons nous-mêmes arrachés.
Le poète, par une voie intuitive, tend vers cette même expérience dans le livre de la nature, autre Bible à laquelle le Christ fait si souvent référence, comme venant jouer en stéréophonie avec les Ecritures.
La nature est une autre icône du Verbe à laquelle toutes les Traditions viennent puiser, son langage est universel.
Le prophète vit cette expérience par connaissance.

Participant de l'un et de l'autre, chacun de nous attentif au langage de l'inconscient peut entrer dans l'écoute du Verbe...
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Il est interdit de l'interdire¨, s'écriait la jeune génération de Mai 68. Derrière cet oxymore écrit sur les murs de la Sorbonne pendant le séisme, cette génération exprimait son refus de se référer aux valeurs conventionnelles - bien et mal, permis et défendu - que lui imposaient ses aînés. Consciemment ou inconsciemment, elle manifestait une exigence de sens et de liberté, dont elle ne sentait encore que confusément, chez les plus éveillés, que la vraie liberté est obéissance à d'autres valeurs, ontologiques celles-là, libérantes et donnant sens. Mais personne à cette époque ne sut leur apporter ce trésor.
p 26 -AdS
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P 110 – J’ai déjà parlé de cette respiration frémissante de la Présence de « JE SUIS » qui embrasse toute chose créée, visible ou invisible pour nous, audible ou inaudible, selon les différentes longueurs d’onde de leur être, mais qui nous rend attentifs à sentir, entendre et voir le rire du moindre brin d’herbe derrière sa silencieuse façade. Tout vibre et tout chante, en ce cosmos, une hymne étrange qui tisse l'harmonie de l'univers. La disharmonie vient de ce que l'Homme n'entre plus dans ce chant, il déchire l'univers et "chosifie" tout dans un réductionnisme meurtrier. Lorsque chaque élément du monde est relié au Verbe qui le crée, il est vécu en tant que "symbole", étymologiquement "ce qui est lancé ensemble" et donc relié. Le "diable" sépare, squelettise chaque chose d'où la sève se retire ; il conduit à la mort. Il est cette peste.
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P 98 – on peut facilement comprendre que les eaux jouent sur deux plans : ou bien l’Homme, avec Noé, assume ses eaux intérieures, son inconscient, et, dans un travail de retournement, elles deviennent du sec, de la conscience. Ou bien, avec les hommes de violence, il n’assume pas son inconscient qui bientôt le submerge (la violence), et les eaux du déluge en sont l’objectivation extérieure. Car s’il ne voit pas l’horreur de sa violence, il est obligé de voir l’eau dans laquelle il se noie ! Cette objectivation a force de loi :
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P 72 - Le vrai mariage de l'Homme avec son cosmos intérieur (car il peut y avoir là aussi tant d'illusions) l'ouvre à la connaissance naturelle du cosmos extérieur puisqu'ils sont les deux pôles d'une même réalité dont le secret est au plus profond de l'intériorité, mais dont on peut très vite faire l'expérience. L'inverse : la connaissance du monde extérieur, si elle conduit parfois à celle du cosmos intérieur lorsque le cœur reste ouvert, est beaucoup plus souvent un chemin labyrinthique, sans issue, épuisant, voire mortel ! (…) il est cependant, je crois, une authentique troisième voie, celle de l’art et de tout travail manuel en tant qu’il se vit en rapport direct avec la matière qui travaillée, aimée, peut jouer comme la grenouille…
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P 45 – Toute force opposante, dans nos vies, tout adversaire, voire toute adversité joue ce rôle (nous libérer de notre potentiel inaccompli).
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Le monde n’a-t-il donc pas toujours été perçu comme on le perçoit aujourd’hui ? La réponse est négative et l’on pourrait ajouter que, dans la longue histoire de l’humanité et quasiment sur toute la surface de la planète, la « situation » de la modernité est une anomalie, voire une aberration, par rapport à sa manière d’appréhender le Réel.

[Albrecht]
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Mai 68, comme conséquence d’un long pèlerinage aux idoles du matérialisme, est l’apogée de la désymbolisation de tous les univers du sens et de l’âme, qui sont rejetés dès lors dans un no man’s land appelé « invisible » et qui n’ont plus droit de cité dans le nouveau règne de la quantité.

[Albrecht]
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Toute mutation est mort et résurrection afin d’atteindre à un surcroît d’être et de tendre vers la vérité. Cette « mort » conduit l’Homme à accepter l’épreuve, parfois l’inacceptable, à tenir pour relatif ce qu’il croyait absolu, ses idoles inconscientes, à renoncer à ce qui lui est le plus cher… Dans ce contexte, l’ « Homme » n’est pas nommé ‘Adam, mais ‘Enosh, mot construit de la lettre noun, le « poisson », prise au cœur de ‘esh le « feu ! » « Poisson de feu » est cet Homme !
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