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Citations de Antonio Skármeta (139)


Les enfants ne sont contre rien. Les enfants sont simplement des enfants. Les enfants de ton âge doivent aller à l'école, beaucoup travailler, jouer, et être gentils avec leurs parents, dit sa maman.
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La mère se mit debout et croisa ses mains sur sa poitrine, les paumes disposées comme le tranchant d’une guillotine.
— Ma petite fille, ça suffit comme ça ! Nous sommes devant un cas très dangereux. Ces hommes qui attaquent d’abord avec la parole, ce sont ceux qui vont ensuite le plus loin avec les mains.
— Mais les mots ne peuvent pas faire de mal ! dit Beatriz en étreignant sa couverture.
— Il n’y a pas de pire drogue que le boniment. Il peut faire croire à une serveuse de village qu’elle est une princesse vénitienne. Et ensuite, quand vient l’heure de vérité, le retour à la réalité, tu te rends compte que les mots sont un chèque sans provision. Je préfère mille fois qu’un ivrogne te mette la main au cul dans le bar plutôt qu’on vienne te raconter que ton sourire vole plus haut qu’un papillon !
— Se déploie comme un papillon, protesta Beatriz.
— Vole ou se déploie, c’est du pareil au même. Et tu sais pourquoi ? Parce que derrière les mots, il n’y a rien. Ce sont des feux de Bengale qui s’évanouissent dans l’air.
— Les mots que Mario m’a dits ne se sont pas évanouis dans l’air. Je les sais par cœur et cela me fera plaisir d’y penser en travaillant.
— J’ai compris. Demain tu fais ta valise et tu vas passer quelques jours chez ta tante à Santiago
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- [...] Pendant que vous disiez ce poème, les mots bougeaient, ils passaient d’un bord à l’autre.
- Comme la mer, bien sur !
- Oui, c’est vrai, ils allaient et venaient comme la mer.
- Ça, c’est le rythme.
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La poésie n’appartient pas à celui qui l’écrit, mais à celui qui s’en sert.
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Ce que, malgré toute son infinie patience, l’océan Pacifique n’avait jamais pu obtenir, l’humble petite poste de San Antonio y parvint : non seulement Mario Jimenez était debout dès l’aurore, les narines fluides et dégagées, mais il attaquait son travail avec une telle ponctualité que Cosme, le vieux fonctionnaire, lui confia la clef du local pour le cas où lui-même se déciderait à réaliser enfin l’exploit dont il rêvait depuis longtemps : dormir si tard dans la matinée qu’il serait déjà l’heure de la sieste et prolonger si avant la sieste qu’il serait déjà l’heure de se coucher et se coucher pour un sommeil si profond et si parfait qu’il ressentirait le jour suivant pour la première fois cette joie de travailler dont Mario rayonnait et dont lui, Cosme, méticuleusement, ignorait tout.
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- Merde alors, comme j'aimerais être poète !
- Eh là ! Au Chili, tout le monde est poète. Tu seras plus original en restant facteur. Au moins tu marches beaucoup et tu n'engraisses pas. Au Chili, tous les poètes ont du ventre, moi comme les autres.
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le jour de anniversaire,Pedro reçut un ballon.Il protesta,parce qu'il en voulait un en cuire blanc et noircomme ceux dans lesquels tapaient les footballeurs profesionnels.

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Le jour de son anniversaire, Pedro reçut un ballon. Il protesta,parce qu'il en voul
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- Je veux le poste.
- Très bien. Je m'appelle Cosme.
- Cosme.
- Tu dois m'appeler don Cosme.
- Oui, don Cosme.
- Je suis ton chef.
- Oui, chef.
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Ici les types de ma classe ne savent pas ce que c'est un pays pauvre, ce qui s'appelle pauvre.
Ils n'ont jamais vu de maisons faites avec du carton et des boîtes de conserve.
Ils ne veulent pas me croire quand je leur dis qu'elles s'écroulaient quand il y avait trop de vent ou de pluie.
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"(...) Je suis une fraction de l'essentielle majorité, je suis une feuille de plus du grand arbre humain."
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Dans quelques minutes, les cartes seront distribuées. Le sort en est jeté ; Adrián Bettini. Ce dont a accouché ton esprit créatif sera accessible à tout le Chili. Ne sois pas négatif. Pense que les gens qui voteront pour le non sont nombreux. Presque la moitié du pays. Ceux-là sont convaincus. Ils ne bougeront pas de leur position. Que tu aies fait la campagne du oui ou la campagne du non, ils s'en fichent. Ce qui te concerne, ce sont les gens qui ont peur qu'on les filme à l'intérieur des urnes, ceux qui ont peur qu'on les poignarde en train de remplir leurs bulletins de vote, les indécis qui craignent le chaos et le désordre si les militaires se retiraient. C'est pourquoi, Adrián Bettini, tu dois primo les encourager à aller voter, secundo à voter non. Ne les renvoie pas au passé. Le passé est lourd pour tout le monde. Fais-leur envisager un avenir, donne-leur un air pur. Fais-leur voir quel sera le visage du Chili sans le dictateur à sa tête. Sans la terreur de mourir. Un pays sans égorgements.
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La mère s’était juré, après la mort de son mari légitime, père de Béatriz, de ne plus jamais pleurer de sa vie – ou du moins d’attendre qu’il y ait dans la famille un autre défunt aussi cher. À cet instant, pourtant une larme livra bataille pour se sourdre de sa paupière.
– C’est ça, ma petite fille : l’anneau. Fais bien gentiment ta petite valise. C’est tout ce que je te demande.
La jeune fille mordit la couverture pour montrer que ses dents n’étaient pas seulement capables de séduire mais aussi de déchirer l’étoffe et la chair, puis elle vociféra :
– C’est ridicule ! Parce qu’un homme m’a dit que mon sourire voltige sur mon visage comme un papillon, il faut que je parte à Santiago !
– Ne fait pas la dinde ! éclata à son tour la mère. Aujourd’hui, ton sourire est un papillon, mais demain tes tétons seront deux colombes qui veulent qu’on les fasse roucouler, tes mamelons deux framboises fondantes, ton cul le gréement d’un vaisseau et la chose qui fume en ce moment entre tes jambes le sombre brasier de jais où se forge le métal en érection de la race ! Bonsoir.
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Le cocorico du soleil crève les tympans du coq.
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Soy una hoja más del grand árbol humano.
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(...) -"je voulais t'envoyer autre chose que des mots. Aussi ai-je mis ma voix dans cette cage qui chante. Une cage qui est un oiseau. (...)
Je veux que tu te promènes dans l'Ile noire avec ce magnétophone et que tu enregistres tous les bruits et tous les sons que tu rencontreras.
"ma maison me manque désespérément, il me la faut, même si ce n'est que son fantôme. (...) Je ne peux vivre sans les oiseaux. Envoie-moi les sons de ma maison.
(...)
Si tu entends des étoiles sidérales, enregistre-le. Paris est beau, mais c'est un vêtement trop grand pour moi.
(Edit. du Seuil, 1987, p. 104)









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Il fit revenir la cassette en arrière, poussa la touche indiquée, et de nouveau le poète fut dans la petite boite. Un Neruda sonore et portatif. le jeune homme porta son regard sur la mer et il eut l'impression que le paysage se recomposait, qu'une absence avait pesé durant des mois, qu'il pouvait enfin respirer à fond, que la dédicace "à mon très cher ami et camarade Mario Jiménez" avait été sincère.
(...) -"je voulais t'envoyer autre chose que des mots. Aussi ai-je mis ma voix dans cette cage qui chante. (Edit. du Seuil, 1987, p. 103)
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- C'est ridicule ! Parce qu'un homme m'a dit que mon sourire voltige sur mon visage comme un papillon, il faut que je parte à Santiago !
- Ne fais pas la dinde ! éclata à son tour la mère. Aujourd'hui, ton sourire est un papillon, mais demain tes tétons seront deux colombes qui veulent qu'on les fasse roucouler, tes mamelons deux framboises fondantes, ton cul le gréement d'un vaisseau et la chose qui fume en ce moment entre tes jambes le sombre brasier de jais où se forge le métal en érection de la race ! Bonsoir !
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- Mais les mots ne peuvent pas faire de mal ! dit Beatriz en étreignant sa couverture.
- Il n'y a pas de pire drogue que le boniment. Il peut faire croire à une serveuse de village qu'elle est une princesse vénitienne. Et ensuite, quand vient l'heure de vérité, le retour à la réalité, tu te rends compte que les mots sont un chèque sans provision. Je préfère mille fois qu'un ivrogne te mette la main au cul dans le bar plutôt qu'on vienne te raconter que ton sourire vole plus haut qu'un papillon !
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On a beau vouloir arrêter le temps, les heures vous filent entre les doigts.
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