Citations de Armistead Maupin (271)
Le monde était en train de changer. Même avec son regard de péquenaude du Midwest, elle pouvait s'en rendre compte (...)
Et après? se demanda-t-elle?
Par quoi allaient être remplacées les cliniques gratuites et les centres d'appel pour personnes en détresse et les journaux alternatifs et tous ces commerces macrobiotiques?
- Tu veux dire que... on parle d'insémination, là?
Elle a opiné du bonnet.
- Merci de ne pas avoir dit "artificielle". Je déteste.
- Oui... Parce que c'est aussi réel que l'autre genre de procréation, j'imagine... En plus intentionnel, uniquement.
C'est la théorie de Michael (...) Il prétend que chaque génération produit un artiste masculin qu'on permet aux mecs hétéros d'adorer. C'a été Mick Jagger pendant longtemps, maintenant c'est Bruce Springsteen.
Est-ce que rien du tout vaut toujours mieux que n'importe quoi ?
Les bookmakers londoniens avaient ouvert les paris : la capitale allait-elle enfin connaître quarante-huit heures d'affilée sans averses ?
"I'm not coming home, Mom"
Silence. Then, dimly in the distance, a television voice began to tell Mary Ann's father about the temporary relief of hemorroids. Finally, her mother spoke: "Don't be silly, darling."
"Mom, .. I'm not being silly. I like it here. It feels like home already."
" Mary Ann, if there's a boy.."
"There's no boy. ... I've thought about this for a long time.."
"Don"t be ridiculous. You've been there five days!"
"Mom, I know how you feel, but.. well, it's got nothing to do with you and Daddy. I just want to start making my own life.. have my own apartment and all.."
Accablé à l'idée qu'il était passé à côté de certaines expériences, mon ami George décida, pour ses quarante ans, de brouter un carré de cresson à la première occasion. A l'en croire, ça n'a pas été une réussite. La dame qui s'était proposée pour cette noble initiative ayant eu l'idée de prendre une douche à la cannelle pour se rafraîchir, George éprouve désormais une aversion irréversible pour les petits pains de la même saveur. Vu qu'il bosse pour Southwest, il lui arrive d'être complètement anéanti quand lui parviennent en plein aéroport, les effluves de cannelle des Cinnabons chauds. Il y a des trucs qu'il vaut mieux éviter, il me l'a garanti
- Et le pire, dans tout ça, c'est que je connais la réponse. La réponse, c'est qu'on ne doit jamais faire confiance à quelqu'un si on veut avoir l'esprit tranquille. Quand on le fait, on se bousille, mais alors quelque chose de bien ! Pas immédiatement, peut-être, mais à plus ou moins long terme. Il faut... Je ne sais pas... Il faut apprendre à vivre avec soi-même. (p158)
Il a tendu le bras au-dessus de la table pour prendre sa petite main manucurée. La sienne était constellée de plaques sombres, comme la robe d'un cheval pie, aux formes trop variées et inégales pour être considérées comme des tâches de rousseur. "tâches de vieillesse ", avait-il entendu son père les appeler au temps où il était encore étudiant et où son vieux accusait déjà les coups de l'âge. Mais l'expression lui paraissait maintenant réductrice. "Tâches de vie bien remplie " lui semblait plus adéquat.
Elle s’attaqua à la carte avec un feutre et remplit les quatre premières lignes.
- Tiens, s’exclama-t-elle, regarde ça, déjà !
1. Je rencontrerais l’Homme de ma Vie cette année.
2. Il ne sera pas marié.
3. Il ne sera pas homo.
4. Il ne tournera pas de films pornos avec des mineurs.
- Je vois, énonça Michael malicieusement. On repart à Cleveland, c’est ça ?
Les résolutions du Nouvel An, c'est de la roupie de sansonnet : ne plus fumer-boire-manger, etc. Celles-là ce sont les... tu sais... les résolutions ce-soir-ou-jamais, aujourd'hui-je-change-de-vie, les vraies de vraies.
Tu es plus enragé qu'un intégriste chiite
Chaque matin, elle s'asseyait à son bureau, parfaitement immobile, fermait les yeux, et récitait courageusement la nouvelle litanie des années soixante-dix: « Aujourd'hui est le premier jour du reste de ma vie. »
Toute femme qui n'est qu'une femme, ou tout homme qui n'est qu'un homme est un monstre inapte à la vie en société.
Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi, Mary Ann ? Tu peux me le dire ? J'ai deux nichons, un beau cul. Je fais la lessive. J'écoute les gens...
Mary Ann passa chez Mona avant de se rendre au dîner de Mme Madrigal.
-Tu veux te détendre un peu ? demanda Mona.
- Ça dépend.
- Coke.
- Je fais un régime. Tu n'as rien de moins sucré ?
- Mary Ann, tu me sidères.
- Merci...et joyeux Noël !
- Joyeux Noël, chérie.
- Pourquoi est ce que vous ne rentrez pas? Il fait froid, dehors.
- J'arrive. Dans une minute. Vas-y la première.
- Est ce que votre ami ne pourrait pas venir vous rencontrer à l'intérieur?
- Il ne viendra pas. Il nous a quittés.
C'est le regard qui me frappa surtout. Il avait des yeux d'un vert pâle, luminescent, dont l'aspect irréel avait de quoi laisser bouche bée. Un peu comme ces cailloux d'une merveilleuse beauté que l'on ramasse sur une plage et dont on s'aperçoit, en y regardant d'un peu plus près, qu'ils ne sont que des tessons de bouteille longtemps roulés par les flots.
- Les veuves et les divorcées sont moins... comment dit Mona, encore ? .... importunées. On nous importune moins que les célibataires. Je crois que tu as dû le découvrir par toi-même.
- Importuné, moi ? Je n'ai même pas reçu le moindre petit coup de téléphone obscène depuis que je suis à San Francisco, cela me plairait d'être importunée un peu plus souvent.
- La ville regorge de jeunes hommes charmants.
- Charmants les uns envers les autres.
[...]
- C'est vrai qu'il y a beaucoup de ça.
[...] un droit inaliénable pour une femme d'utiliser un spray d'hygiène féminine si elle veut, couche d'ozone ou pas couche d'ozone !