Citations de Armistead Maupin (271)
Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi, Mary Ann ? Tu peux me le dire ? J'ai deux nichons, un beau cul. Je fais la lessive. J'écoute les gens...
Elle l'aimait, Mama, il en était sûr, mais non d'un amour utile. Parce qu'on ne peut pas être aimé par quelqu'un qui ne veut pas vous connaître vraiment.
En fait, elle aimait bien Beauchamp Day, malgré son irresponsabilité. Peut-être même l'aimait-elle justement pour son irresponsabilité.
- Allez, quoi. La plupart des nanas dans cette ville sont vachement branchées par la cuisine chinoise.
- Je ne suis pas la plupart des nanas.
- OK, j'ai pigé. Chacun son truc, hein ? D'ailleurs, c'est quoi vot' truc ?
- La solitude.
- OK. Ça va, laissez tomber.
Il hésita un moment, puis lança sa tirade finale :
- Fallait pas jouer les allumeuses, salope !
N'est-ce pas la situation dont rêve tous les mecs : disposer à la fois d'une totale liberté et d'une sécurité absolue ?
L'invitation compte infiniment plus que la danse elle-même.
Si la monogamie prime sur la fidélité, on est sûr de souffrir. Ce sont les mensonges qui te démolissent, pas le sexe.
Quand elle jetait des ponts par-dessus les eaux troubles, D'or resplendissait.
J'étais une mauviette quand j'étais un homme, mais je suis devenue une sacrée bonne femme.
Plus tard, j’appris ce qu’était l’autohypnose et pris l’habitude de m’endormir en me racontant des histoires. C’étaient en fait des espèces de feuilletons, chaque épisode reprenant là où je m’étais arrêté la veille. Il y en avait un que j’appelais « Le Carrefour secret », un roman à énigmes qui se passait dans les bois, inspiré par les frères Hardy, et un autre qui se déroulait sous la mer, comme les films que j’adorais à l’époque, où de robustes pêcheurs d’éponges grecs plongeaient avec des casques de scaphandrier et attrapaient la maladie des caissons s’ils remontaient trop vite. Je continue à me raconter des histoires pour m’endormir, convaincu, je suppose, que l’inconscient saura me secourir en cas de besoin.
Quand j’essayais de me représenter des esclaves domestiques s’acquittant de leurs tâches, l’image ne parvenait pas à se matérialiser parce que je n’étais jamais entré dans cette maison. C’était désormais un funérarium, et en bien piteux état, de surcroît. Il accueillait des familles baptistes et autres évangélistes charismatiques, précisait Papa, si bien qu’aucun d’entre nous ne risquait de s’y retrouver un jour, ni mort ni vif.
C’était Papa qui pensait que trop de compassion pouvait amollir les garçons sensibles. À quoi bon tenter de faire de moi un homme si ma mère minait l’entreprise par son amour envahissant ?
« Le passé n’est qu’un prologue. »
Nous grandissons tels les individus d’une espèce entièrement différente, antilopes solitaires parmi le troupeau de bisons de nos proches. Tôt ou tard cependant, où que nous vivions, il nous faut nous exiler, nous aventurer loin de nos parents biologiques afin de découvrir notre famille logique, celle qui pour nous fera véritablement sens. Il le faut, si nous ne voulons pas gâcher notre vie.
Elle était là bas, comme l'Everest. C'était une réalité nocturne aussi immuable et inévitable que le cliquetis des tramways ou la plainte des cornes de brume de la baie.
Ici, dans notre cher gaytto, tu ne peux pas faire trois pas sans tomber sur la silhouette étonnamment familière de quelqu’un que tu pensais mort et enterré depuis belle lurette.
C’est étrange, mais on raconte que toute personne qui disparait est aperçu à San Francisco .
- Tu ne vas pas me dire que c'est pas logique !
- Cette femme est psychologue de profession, Anna.
- Et alors ? Ça n'a jamais empêché personne d'être barjo.
Quand j'étais ... petite, ma mère m'a dit un jour que si un couple marié mettait un centime dans un pot chaque fois qu'ils faisaient l'amour la première année, et puis retirait un centime pour chaque fois après ça, ils ne parviendraient jamais à épuiser tous les centimes amasés...
Noël est une conspiration pour bien faire sentir aux célibataires qu'ils sont seuls