Faisons donc face à nos vices, sans pour autant les juger ou les combattre. Faisons le pari avec Spinoza, que c'est la connaissance de nos passions, de nos faiblesses et de nos vices qui est capable de les transformer. Faisons le pari que la connaissance adéquate transforme une passion en action, un vice en vertu, et une faiblesse en force.
Il faut du chaos dans l'homme pour faire naître une étoile dansante.
Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, Sois le maître et le sculpteur de toi-même.
Devenir ce que l'on est, c'est sculpter la matière brute de nos pulsions, organiser le chaos de nos affect, donner forme au bouillonnement de nos désirs. Il s'agit d'imposer une volonté plus forte au faisceau de volontés divergentes qui nous constitue.
Nous ne pouvons qu'agir comme nous agissons, nous n'avons pas d'autre choix, car notre action n'est que l'expression de ce que nous sommes. Agir autrement signifierait être quelqu'un d'autre.
Nous avons l'habitude de comparer les choses et de juger que certaines sont plus parfaites que d'autres. Mais qu'est-ce qui nous permet de dire qu'un chat est plus parfait d'une fleur, une fleur plus qu'une pierre, ou un lion plus qu'un chat ? Ne comparons-nous pas ainsi des choses incomparables ? Chaque chose n'est-elle pas parfaite par le simple fait d'être ce qu'elle est ? [...] Chaque chose a ainsi sa perfection propre, dans la mesure où elle a sa réalité propre.
Éthique IV, Proposition XXXV : "C'est quand chaque homme recherche au plus haut point ce qui lui est utile que les hommes sont le plus utiles les uns aux autres." En effet, plus chacun s'aidera d'abord soi-même, plus il aidera les autres. Plus il se rendra joyeux lui-même, plus il donnera de la joie aux autres. C'est en étant égoïste, mais d'une manière éclairée et raisonnable, et non passionnelle, qu'on rend le plus grand service aux autres.
« Comment affirmer sa singularité en sortant du formatage du « troupeau » ? Comment retrouver ses forces et donner un sens à ses faiblesses ? Comment faire face à la souffrance sans se réfugier dans le rêve stérile d'un bonheur lisse ? ». Nietzsche ne maquillait pas le tragique d'un optimisme béat, il reconnaissait dans le tragique de l'existence un douloureux stimulant pour vivre d'une manière plus créative.
En réalité, le but de chaque chose n'est que d'être ce qu'elle est, le plus pleinement possible. Rien n'a de finalité en dehors de soi, le but de toute chose est en elle-même- chaque chose est à soi-même son but. Être pleinement soi-même signifie réaliser son potentiel, déployer sa puissance, agir en fonction de sa nature-ce qui se découvre par l'expérience de la joie.
Nous désirons parce que certaines choses nous apportent de la joie et ainsi augmentent notre puissance ou notre capacité à nous réaliser nous-mêmes. En nous interrogeant sur notre désir, ne nous demandons pas ce que nous voulons avoir mais plutôt ce que nous voulons être à travers ce que nous désirons.