Citations de Benjamin Whitmer (446)
Patterson a déjà entendu des tronçonneuses s’exprimer avec plus d’humanité qu’il n’y en a dans la voix de cet homme.
ça fait des semaines qu'il n'a rien lu. Il n'arrive pas à voir les mots à cause des trous qu'il y a entre eux.
Il y a des trucs que vous vous dites que vous referez jamais. Des trous dans lesquels vous ne tomberez pas. Mais parfois, c’est moins dangereux de simplement se laisser glisser au fond d’un de ces trous, de s’y cacher. D’attendre.
En fait, il est possible de vivre sans personne, si vous croyez le faire pour quelqu'un.
Son analyse à lui, c'est que les bikers sont à peu près autant des bandits que les champions de rodéo sont des cow-boys.
Le soleil gris lâche un unique soupir puis meurt derrière le Green Frog Café.
Suffit d’enlever tous les nuages, et tu verras que tout est toujours là. La lune, avec Persée juste au-dessus, Orion juste en-dessous. Tout est en place là-haut, tout brûle et brille comme ça le fait toujours. C’est bon de ne pas l’oublier.
Sauf si c’est faux.
Sauf si toute les étoiles avaient fini de brûler il y a mille ans et que c’était seulement ce soir que leurs lumières s‘éteignaient.
Toutes ces choses que vous vous dites que vous ne revivrez jamais. Ces trous dans lesquels vous vous jurez de ne plus jamais tomber. Mais il y a plus de trous dans lesquels tomber qu'on ne peut en compter, et seuls ceux qui passent leur vie entière en terrain sûr peuvent les éviter tous. Pour le reste d'entre nous la vie consiste à y tomber et à en ressortir.
Nous sommes la somme de nos pertes.
C'est une sensation qui ne m'a jamais quitté, que je continue à éprouver, et c'est toujours la nuit que je me sens le plus petit. Quand c'est une mauvaise nuit, je suis prêt à tout pour réussir à la passer. Je suis prêt à boire n'importe quoi, à prendre n'importe quoi. Tout ce qui est susceptible de m'anéantir. Je me suis brisé la tête à force de la frapper contre tout ce qui existe pour survivre à une mauvaise nuit.
Il y a des moments où l'on peut voir exactement ce que l'on a fait à la vie de quelqu'un. Ils sont rares, mais ils existent.
Putains de villes. Il en a déjà marre d’être parqué. Marre des lampadaires et des enseignes. Des boutons sur lesquels il faut appuyer avant de traverser. Des bus qui vous frôlent en trombe puis freinent en grinçant pour le prochain arrêt, feulement des portes pneumatiques, descente du troupeau en marche saccadée, piétinement, chocs et collisions. C’est électrique, ça vous ronge l’âme, ça vous donne envie de planter vos ongles dans le trottoir et de gratter, gratter, gratter.
Un rêve est un hachoir à saucisse qu’on alimente en y pressant sa vie.
Par la fenêtre, les montagnes scintillent, hirsutes et grises derrière la neige qui tombe, sous un soleil comme une lanterne qu'on abaisserait entre les pics.
- On va se prendre un burger, dit Pike. Mais je jure devant Dieu que si tu pètes encore ne serait-ce qu'une seule fois, je te tabasse a mort de mes propres mains.
Il avale sa respiration por s'empêcher de vomir à nouveau. Il a toute la panoplie de la virilité, sauf les parties importantes. Mais Pike pense à sa femme à moitié étranglée, en bas, et peine à éprouver la moindre sympathie pour lui.
« Il y a des débuts et il y a des fins.
Mais si vous vivez assez longtemps , vous savez qu’il n’y a pas du tout de vrai début , que tout est seulement le début d’une fin » …
Où sont les étoiles ? Les étoiles sont parties. Si elles furent jamais là. S’il ne les a pas juste rêvées.
Vivre dans cette ville, c’est comme se faire étrangler, mais très lentement.
- Bon Dieu, je déteste quand il s’exprime par citations, dit Cole. Je peux pas faire confiance à un homme qui parle avec les mots d’un autre.