AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Benoîte Groult (306)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour

Le dernier projet littéraire de Benoîte Groult, romancière et féministe française, achevé par sa fille Blandine de Caunes. A travers les Carnets de pêche et du journal intime qu'elle tenait en Irlande, on la suit durant 26 étés, de son installation avec son mari Paul Guimard, jusqu'à son dernier séjour. Elle décrit le temps changeant, la nature froide et gorgée d'eau, les sorties en mer et la pêche et on se croirait à ses côtés sur la côte irlandaise. On y croise également toute une galerie de personnages, habitant-es et invité-es, qu'elle décrit avec une affection parfois teintée d'agacement voire de mépris - même lorsqu'il s'agit de son grand amour Kurt.



Journal d'Irlande, c'est aussi la touchante chronique du vieillissement, celui de Benoîte Groult mais aussi des deux hommes de sa vie, des limites que le temps impose au corps, de notre attitude face à celles-ci. C'est également une histoire d'amours : un amour-habitude, fait de passions partagées et d'engagements réciproques, avec Paul ; et un amour-passion, profondément sensuel, avec Kurt.



Une très belle lecture, que j'ai eu envie de partager avec ma mère.
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi soit-elle

C'est un livre curieux. Ni récit de vie proprement chronologique, ni essai bien organisé, il permet à Benoîte Groult de faire passer ce qu'elle pense de l'oppression des femmes par les hommes et des luttes à mener pour la faire cesser. La société dans laquelle elle a grandi est loin derrière nous (c'était avant la guerre, c'est dire !), mais tout n'a pas changé, loin de là. Les magazines féminins classiques restent décérébrants et les espaces de convivialité féminins ne sont pas aussi nombreux qu'ils pourraient l'être, on continue à dévaloriser et méconnaître les organes sexuels féminins... Bref, il y a encore du boulot, et les livres féministes comme celui-ci restent d'actualité.
Commenter  J’apprécie          80
Mon évasion

Grand livre pour une grande dame.

Livre de la condition féminine à travers les âges.

Les passages sur les IVG qu'elle a subit sont saisissants.

Madame Groult avec votre témoignage, nous sommes fières d'être des femmes!
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi soit Olympe de Gouges

une biographie très rapide : 77 pages

Heureusement agrémentée des textes et de la déclaration des Droits de la Femme d'Olympe de Gouges.
Commenter  J’apprécie          80
Les Vaisseaux du coeur

Un roman qui se lit bien et qui a plutôt bien vieilli. L'histoire est prenante, les personnages sont touchants et attachants, même s'ils peuvent paraître un peu caricaturaux par moments.

Mais globalement on passe un bon moment, c'est poétique, cru mais jamais vulgaire. Une belle histoire d'amour a priori improbable entre deux personnes qui viennent de milieux sociaux très différents.
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi soit Olympe de Gouges

Un court roman qui permet à Benoite Groult, ardente féministe s'il en est, de rendre hommage à Olympe de Gouges et de lui redonner une place dans l'Histoire, autre que celle que les hommes ont bien voulu lui réserver jusque-là.

Ses combats : des droits pour les femmes, égaux à ceux des hommes, la suppression de la peine de mort, l'abolition de l'esclavage, autant de grandes causes pour lesquelles son nom n'est jamais cité.

Après la biographie, on trouve un recueil de ses textes politiques, très intéressants.

Une belle découverte !
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi soit Olympe de Gouges

Après la BD de Catel et Boquet, voici une biographie de la première femme osant réclamer en public l'égalité homme-femme, l'abolition de la traite négrière et celle de la peine de mort : Olympe de Gouge. La première à l'avoir formulé clairement dans un texte : La Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Et qui en plus d'être décapitée fut moquée, ridiculisée, insultée, puis oubliée, comme bon nombre de femmes ayant participé aux changements de l'histoire. Benoîte Groult la replace dans son époque, avec toutes des réprobations et "scandales" que suscitaient ses positions et comportements (le pire étant qu'elle ne se soit jamais remariée). Elle n'a jamais su ni voulu rester à la place qui lui a été attribuée par la société et les lois, n'a jamais tu ce que lui inspirait les évènements, ni les personnes. Faisant preuve là d'un courage... mortel.

Suivi des textes politiques, dont la fameuse mais oubliée Déclaration et le texte contre Robespierre. Celui lui valu la guillotine.
Commenter  J’apprécie          80
Les Vaisseaux du coeur

Dans Les Vaisseaux du coeur, nous faisons la connaissance de George et Gauvain, deux êtres que tout oppose. George et sa famille, qui vivent à Paris, vont chaque année en vacances à Raguenès, en Bretagne. Elle grandit tout près de Gauvain, fils de paysans pauvres. Mais leurs différences les font se côtoyer dans un perpétuel affrontement. Jusqu'à un fameux bal, en 1948, où George et Gauvain vont succomber l'un à l'autre, et à partir de ce jour, vivre une passion charnelle qui durera toujours....



Je n'ai pas vraiment adhéré à ce roman.. En cause, l'histoire elle-même (car Benoite Groult sait écrire, il ne s'agit donc pas du style). Cette sorte de rencontre à la Roméo et Juliette, ces différences exaltées au rang de l'impossible qui n'empêchent finalement pas l'amour, j'ai trouvé ça assez tarte... L'historienne parisienne et le marin breton, elle qui côtoie des gens cultivés, élégants, quand lui est un pur produit de la "France profonde", c'est assez manichéen. De plus, entre eux deux il s'agit et il s'agira toujours d'un amour contrarié puisque nos héros vont faire leur vie séparément. Gauvain se mariera, aura quatre enfants; et George connaîtra trois longues relations, dont deux qui aboutiront à un mariage, et aura aussi un fils.



Malgré les années qui passent, leurs retrouvailles seront perpétuelles, de 18 à 50 ans, aux quatre coins du monde. Assez peu probable, et surtout assez alambiqué. Toute la narration de leurs rapports sexuels aussi, ça ne m'a en aucun cas choquée (elle appelle un chat un chat, et alors?!) mais je n'ai pas été exaltée plus que cela par ses descriptions. Ne s'agit-il pas plus ou moins toujours de la même chose? Je me suis donc un peu ennuyée, ayant l'impression de relire sans cesse la même scène, la seule différence étant l'âge des protagonistes et le lieu. Par contre, j'ai reconnu des émotions que j'ai pu ressentir, que tout être humain ayant connu le désir charnel a déjà ressenti. Et j'ai été émue, en tant que femme, et en tant qu'amoureuse, parce que bien sûr, c'est merveilleux de faire l'amour avec un homme, avec son homme. De le regarder avec les yeux du désir au début, puis de l'amour ensuite, et de connaitre parfaitement son corps. Mais fallait-il une histoire aussi bancale pour transmettre ces émotions au lecteur?



Donc oui, si certains passages ne m'ont pas laissée indifférente, j'ai trouvé globalement que la façon de raconter cette histoire était datée, avait mal vieillie (le roman a été publié en 1988). Peut-être sommes-nous trop exposés aux images pornographiques, à la vulgarité, pour apprécier un livre comme celui-ci, en 2012? Ou est-ce simplement moi qui ai du mal avec les histoires d'amour compliquées? Je n'exclue aucune de ces deux idées...



http://manouselivre.com/les-vaisseaux-du-coeur/
Lien : http://manouselivre.com
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi soit-elle

Je n'avais jamais lu de livre de Benoîte Groult,

c'est chose faîte.

Et je dois dire que l'ensemble du livre est agréable et instructif sur l'histoire des femmes.

"A toutes celles qui vivent dans l'illusion que l'égalité est acquise et que l'histoire ne revient pas en arrière,

je voudrais dire que rien n'est plus précaire que les droits des femmes"

Elle parlent de toutes ces femmes de par le monde dont la vie est loin d'être un long fleuve tranquille.

Je dois dire que c'est la partie qui m'a le plus intéressé. J'aime la découverte de la condition des femmes, dans les autres cultures.

Elles parlent de toutes ces conquérantes, comme Virginia Woolf

qui de part le monde se sont battue afin que l'on considère la femme comme un être à part entière et non comme un ennemi de l'homme.

Même si je ne suis pas toujours en accord avec cet écrit , je le recommande

Claudia
Lien : http://liberta-revolutiona.o..
Commenter  J’apprécie          80
La Touche étoile

Je trouvais le titre si joli. J'ai été déçue de comprendre sa signification à la fin du livre. Un peu à l'image de ce récit finalement, prometteur d'une belle poésie et finalement terriblement terre-à-terre et pessimiste.



Cela avait pourtant très bien commencé. J'ai adoré la plume de l'auteur, vraiment. Fluide, agréable et facile à lire, pleine d'humour et de belles trouvailles, j'étais séduite. Les premiers chapitres m'ont beaucoup plu, l'originalité du point de vue de Moïra, la destinée incarnée, et la description très drôle et très juste des difficultés auxquelles se heurte la vieillesse (en la personne d'Alice) face à notre monde moderne. Je me réjouissais d'avoir entamé cette lecture.



Et puis on quitte Moïra et le thème de la vieillesse, pour aller explorer le thème de l'adultère, avec Marion, la fille d'Alice, et son bel Irlandais. J'ai d'abord trouvé originale et intéressante cette proposition d'aborder l'amour adultère débarrassé de ses considérations morales, et considéré plutôt sous l'angle des opportunités que nous offre la vie de connaître le bonheur et de notre capacité à les saisir ou non, un droit à l'égoïsme décomplexé. C'était nouveau pour moi, déstabilisant et donc intéressant. Un passage qui m'a un petit peu moins parlé que la première partie, mais plaisant quand même, surtout pour l'intérêt qu'il a éveillé en moi pour l'histoire de l'Irlande, que je ne connais pas du tout. On nous en dit assez peu, mais suffisamment pour donner envie d'aller plus loin.



Mais après ça m'a gavée (on peut dire ça dans une critique Babelio ? :P). Trop de mépris pour les hommes, le monde moderne, les nouvelles générations, les femmes trop soumises, les vieux trop vieux, les enfants-rois, ce qu'ils sont tous aujourd'hui apparemment. Trop de "c'était mieux avant". Trop de revendications, d'indignation, de lutte, de révolte stérile, de "mauvais sentiments" (par opposition aux livres dégoulinants de "bons sentiments" - il faut un juste milieu...). Trop de visions déprimantes de la vie, du couple (cette scène de discussion entre Marion et son mari au restaurant pour l'anniversaire de ce dernier m'a fait grincer des dents !), de la vieillesse. Trop de généralisations d'un seul point de vue, d'un seul type d'expérience présentés comme la vérité universelle, ce qui a une très nette tendance à m'agacer. Peut-être ne suis-je qu'une jeune post-soixante-huitarde totalement inconsciente des combats qu'ont du mener les femmes pour que je puisse vivre comme je le vis aujourd'hui, comme a l'air d'aimer les critiquer l'auteur, ou en tous cas Alice, mais je suis je l'admets assez insensibles à ces postures d'éternelles révoltes stériles, de sempiternelles critiques de tout, insatisfaites par principe et combattantes par fierté, qui ne savent que proposer une vision du monde et de la vie déprimantes et désabusées.



Le quatrième de couverture nous annonce un livre "de l'art de traiter de la vieillesse avec humour", ou encore "cette lutteuse infatigable s'attaque à la vieillesse ennemie. Avec son ton, son mordant et son humour. Un élixir". Je les avais mal compris. Finalement, oui, ils disent vrai : ce livre nous parle bien de la vieillesse avec humour, mais un humour noir, grinçant, amer, et qui ne nous apporte pas grand chose pour porter un regard moins angoissé vers cette période de la vie qui nous attend tous, si nous sommes chanceux...

Peut-être le lirais-je autrement si j'avais moi-même soixante et des ans, je ne sais pas, je n'en ai que trente... (Je précise toutefois que pour "une jeune", la vieillesse et la mort sont des sujets auxquels je suis sensible et à propos desquels j'aime déjà lire et réfléchir, mais le regard que je porte pour l'instant sur cette tranche de la vie, aidé par les formidables inspirations que sont mes grands-parents, tous pourtant bien différents, a trouvé assez peu d'échos dans celui proposé dans ce roman, et c'est pourquoi cette attitude de "généralisations à portée universelle de son point de vue" m'a autant agacée...).







(Petite mention positive néanmoins pour le plaidoyer en faveur du droit à mourir dignement et à l'euthanasie (en fin de livre), dont il est pour moi inconcevable, vivant en Belgique et ayant vécu cette situation avec un proche, qu'il ne soit toujours pas reconnu en France... Sans vouloir lancer le débat ici, bien sûr...)
Commenter  J’apprécie          70
Ainsi soit-elle

Si le féminisme avait un visage ce serait celui de Benoîte. Des siècles de patriarcat sont ainsi résumés, d’une justesse et d’une plume qui définit à merveille ainsi soit elle. Il est malheureux de voir que si qui était écrit en 1975 est en majorité toujours vrai en 2021. Un livre qui devrait se retrouver dans toutes les salles de classes.
Commenter  J’apprécie          71
La Touche étoile

Dans ce roman qui n'en est pas vraiment un, on suit une famille, ou plutôt les femmes d'une famille: Alice, vieillissante, est journaliste et féministe engagée. Sa fille Marion, qui vit d'un côté un amour-passion de toute une vie avec Brian, un Irlandais, et d'un autre, un amour quotidien, mais néanmoins fort et sincère avec son mari. Sa soeur Hélène, qui est un peu comme le prolongement d'elle-même.

D'un chapitre à l'autre, on change de narrateur et on passe du récit à la lettre écrite à Hélène. Et puis, en fil d'Ariane, en toile de fond, le personnage principal, c'est Moïra. Moire qui, dans la mythologie grecque, représente la Destinée. C'est elle qui alimente toutes ces vies, les mène doucement vers la vieillesse et la fin. Elle éclaire le lecteur avec son oeil avisé, ses excuses, sa vision de la vie, elle qui est immortelle.



Ce livre est très particulier, avec pas mal d'humour, beaucoup de tendresse aussi. Il n'y est pas question que de femmes non plus, pas non plus que de vieillesse et de temps qui passe. Il y est beaucoup question d'amour.

La plume est belle, intense, forte. C'est aussi déstabilisant, car on ne sait pas où l'autrice nous mène, et pourtant on ne se perd mais. Et quelle fin... Comme je les aime, tout en douceur et en points de suspension.

Je pense que je me souviendrai longtemps de ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
Ainsi soit-elle

Encore un livre avec une histoire à part, j’en ai lu beaucoup sur le féministe, je n’ai jamais été un homme dans le clivage entre les deux sexes, je n’aurai pas eu la présence d’esprit première de le choisir, je ne connais pas du tout Benoîte Groult, et le titre Ainsi soit-elle, me semble être un lien avec la forme religieuse Ainsi soit-il, rien d’aller dans le sens commun d’aller vers lui, mais les rencontres vous amène toujours des situations nouvelles comme vers lui, je me retrouve avec lui en main avec un plaisir de curiosité et de découverte, je vais comme souvent me renseigner sur cette auteure, afin d’avoir une idée globale sur ce livre et sa destinée, mettre aussi celui-ci dans le contexte de son écriture et de surcroit de savoir sa pertinence actuelle, Benoîte Groult dans une préambule place Ainsi soit-elle au XXIe siècle de ce titre. Ce livre était une nécessité pour Benoîte Groult dans cette décennie des années 70, comme elle le dit avec ironie, n’ayant pas d’eczéma, elle devait écrire Benoîte Groult se promenait sur l’autoroute de l’avenir, avec ces panneaux si asservissant…. Même si le livre traite de la femme au fil des époques, ou plutôt de son esclavage, j’ai trouvé fortement à propos sa pensée sur la métamorphose sociétale, qui était judicieuse, mais allons découvrir l’histoire de la femme au fil des siècles.

Je digère cette lecture, depuis deux jours, en gestation dans mon corps, puis en délibération dans mon esprit, je me demande comment je vais pouvoir exprimer un avis sur Ainsi soit-elle, sur le listing affligent des tortures morales et physiques de la femme au cours des siècles, structuré dans différents chapitres, Benoîte Groult dépoussière la condition féminine à la faveur de sa propre condition, cette femme avoue ses faiblesses, et son regard sur son mari reste lucide et amusant. « Quant à l'homme qui occupe depuis vingt-cinq ans auprès de moi le poste délicat de mari féministe, race extrêmement peu répandue et dont les contrefaçons sont innombrables. »

Ce noble passage sur la personne qui accompagnera sa vie, est cette vérité, celle brulant son livre, quelque fois abrupte par cette férocité des hommes à rendre la femme esclave de leur orgueil de domination, tout le long du livre, la femme devient en quelque sorte comme la population noire, mise en esclavage. « Les femmes ont fini par se croire faites pour leurs chaînes et sont devenues antiféministes comme tant d'esclaves du Sud furent esclavagistes et combattirent aux côtés de leurs maîtres contre leur propre libération lors de la guerre de Sécession. » Cette comparaison est forte, elle est même encore plus puissante et violente lorsqu’elle met en balance, les femmes, les noirs et les pauvres, cette trinité de tout temps persécutée, et que seules les femmes n’ont pas réussi leurs combats à l’époque du livre, 1975, mais l’ont-elles accomplies de nos jours, en cette année 2021 qui débute ! « Les Noirs ont obtenu l'indépendance. Les prolétaires se sont unis. Les femmes seulement demeurent soumises et désunies, handicapées par le lien très spécial et souvent délicieux qui les unit à leurs oppresseurs.» Dans le tumulte chaotique de la vie des femmes que nous propose Benoîte Groult, dans ce milieu austère masculin qui peuple notre terre avec toutes ces cultures, ces religions, la psychanalyse Freudienne, la littérature, la politique, l’éducation, la culture et toutes les choses que j’oublie, la femme devrait être une espèce en voie d’extinction, j’ai ,au cours de ma lecture, eu presque un écœurement de cet étalage inhumain de la condition féminine, j’ai même cette honte qui m’habite de cet avilissement masculin face à la gent féminine, cette domination animale de pouvoir, comme dans ce roman Le règne animal, mais c’est une autre histoire. Benoîte Groult est une femme admirable dans cette démarche, avec une recherche approfondie sur les femmes au fil de l’histoire, j’ai beaucoup apprécié cette culture, mais je me suis perdu dans cette lecture, non pas par le sujet mais par les références multiples, un puits sans fond, comme si j’avais fait un déni, ne voulant pas accepter toutes ces immondices subies par ces femmes, mais je suis un homme comme on peut dire, pour aller plus loin, je suis un être humain, comme ces femmes et ces hommes qui ont fait l’histoire de notre planète sont aussi des êtres humains, je ne suis pas coupable de ce Freud, misogyne, de Napoléon avec son code civil exclusivement masculin, de Saint Augustin rabaissant les femmes, des Nietzsche, Proudhon, Lamennais, sur leurs propos dégradant sur les femmes et je ne peux pas faire comme Benoîte Groult tous les citer, nous croulerons sur ces hommes de mauvaises augures face à leurs réflexions rabaissantes….

Lorsque Simone Weil se bat pour l’avortement, ce droit légitime de la femme de pouvoir disposer de son corps, dans l’hémicycle la sauvagerie masculine parade sa grossièreté abjecte face à la liberté de cet avortement par des interventions que Benoîte Groult nous faut part, certains députés le comparé à la propagande nazi et au four crématoires, puis par des liens nationaux, comme ce conseil atroce : « Faites-nous des enfants pour la défense nationale. », la peur que la femme soit seul décideuse de la procréation, mettant l’homme de côté, cette fuite de pouvoir de l’homme , comme le souligne un Médecin réformateur, mais certains hommes ont cette bienveillance de dire cette vérité que peu d’hommes ne peuvent entendre : « En ce qui concerne le respect de la vie, les femmes n'ont certainement pas de leçon à recevoir de nous », Benoîte ironise sur la fonction de ces hommes en disant « nous ne devrions plus élire si nous avions le sens de notre honneur », les nommant aussi et se moque l’un d’eux pour son âge d’un autre sur sa réflexion stupide, d’avorter après quatre enfants, pourquoi pas en fonction des varices, s’insurge notre auteure, et ce sujet de la sexualité féminine et de son organe du plaisir , le clitoris tant de fois ignoré par l’homme….

Cette partie sur l’excision des filles fut très rude à lire, la barbarie masculine est souvent si imaginative dans l’horreur, sachant qu’elle s’exprime sur des êtres humains, ayant eu le malheur de naitre filles, je ne vais pas approfondir le sujet que Benoîte Groult sait si bien décrire sans édulcorant, comme ce dure passage relaté par Alain de Benoist sur les filles de Djibouti, et les autres comme le Dr Zwang avec cette affirmation « La clitoridectomie, c'est la santé. » et tant d’autres aussi répugnant, je finirais par la prose de Benoîte Groult. «Mais toutes les complications, ratages opératoires, fistules lors des accouchements faisant communiquer le vagin avec le rectum ou l'urètre, sans parler bien sûr de la frigidité totale pour 95 % des mutilées, ne pèsent rien en face du but recherché : extirper à la base le désir féminin et interdire à la femme de disposer de son corps. On a mal au c..., n'est-ce pas, quand on lit ça? On a mal à ses caractéristiques féminines, on a mal au cœur de soi-même, on a mal à sa dignité humaine, on a mal pour toutes ces femmes qui nous ressemblent et qui sont niées, esquintées, détruites dans leur vérité. Et on a mal aussi pour tous ces imbéciles d'hommes qui croient indispensable d'être supérieurs en tout et qui ont choisi pour cela la solution la plus facile et la plus dégradante pour tous les deux : rabaisser l'autre . » Le passage est long, il est à lui seul ce cri de cette auteure face à la barbarie de l’homme contre le plaisir de la femme et cette torture de cette clitoridectomie (castration féminine). La différence c’est que cette femme restera la créatrice de vie, le berceau de l’humanité par l’enfantement que l’homme ne pourra jamais faire, Freud trouva une parade à ce miracle de la vie, engendrée par les femmes.

Pour finir avec la richesse de ce livre, je citerai cette citation de l’auteure et de Isabelle Alonso dans Tous les hommes sont égaux, même les femmes, aux éditions R. Laffont : « Les hommes sont « des analphabètes du féminisme », on le sait. Mais les femmes le sont à peine moins, ce qui est beaucoup plus inquiétant. » Comme Albert Camus disait de l’homme qu’il se révolte, Benoîte Groult demande aux femmes de crier, ce cri du nouveau-né, celui de l’espoir.

Commenter  J’apprécie          70
Ainsi soit-elle

J'ai beaucoup aimé la verve de cette autrice, même si le propos a quelque peu vieilli sur certains points... et qu'il reste tout de même hétéro-centré. Ce livre fait parti des classiques du féminisme français, où l'autrice nous livre sa réflexion sur la question. Je trouve que les derniers écrits de Mona Chollet relèvent de la même lignée ! J'ai aussi remarqué qu'elle évoque plusieurs fois la "fraternité féminine", faute de trouver un mot plus juste. Je suis bien contente qu'il en existe un maintenant : la sororité !
Commenter  J’apprécie          70
Les Vaisseaux du coeur



Quel livre que "Les vaisseaux du coeur" ! J'ai été cueilli dès les premières lignes et ce jusqu'au dénouement.



Plus qu'une histoire d'amour, une vie de passion entre deux êtres que rien ne semblait rapprocher de prime abord et qui ont lutté contre ce destin social et amoureux.



Plus qu'une histoire de passion et de désir, Benoite Groult nous évoque le temps qui passe et les conséquences sur le corps et l'esprit, sur les autres et sur soi.

Elle aborde aussi une vision de nos sociétés occidentales où le conformisme a pris le dessus sur la pensée critique. Alors que son écrit date des années 60, il semble étonnement ancré dans ce XXIe siècle où les dérives capitalistes sont à leur paroxysme. En cela il n'a pas vieilli.



Dans la veine de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen - aucune comparaison n'étant faite, l'histoire de George et Gauvain nous rappelle que l'amour peut détrôner la raison et être majestueusement mis en mot, décrit et analysé.



Il semble si difficile d'évoquer et mettre en mot ce que nous apporte l'autre, que ce soit ces signes d'amour ou ce côté sensuel et sexuel de la relation à deux, sans être dans une sorte de "déjà-vu".



C'est ce qu'a si bien réussi l'auteure.
Commenter  J’apprécie          76
Mon évasion

Une autobiographie drôle et passionnante que Benoîte Groult a achevée à 88 ans. Elle y raconte toutes les anecdotes qui ont forgé la féministe qu'elle est : à commencer par son non-féminisme jusqu'à ses 50 ans, où elle avortait encore clandestinement (ou encore d'autres fois, chez elle avec un cintre) parce que son mari ne voulait pas porter de préservatifs car elle était "sa femme" et non "une prostituée". De même, elle y raconte comment elle s'est mise à l'écart pour que son mari ait la vie qu'il voulait et puisse y briller.



Il est également question du désir ou non d'avoir un enfant, de ses amours et de ses divorces, et également de sa lutte pour la féminisation de la langue ("écriture inclusive" comme on dirait aujourd'hui).



C'est un témoignage d'utilité publique pour ne pas oublier que les droits essentiels des femmes ont été acquis très récemment et pourront à tout moment être remis en question.
Commenter  J’apprécie          70
Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour

L'ouvrage est sous-titré "Carnets de pêche et d'amour 1977-2003". Il est en effet écrit chaque année, de fin juillet à fin août, lorsque Benoîte et son mari Paul Guimard, se rendaient dans la maison qu'ils avaient fait construire à Bunavalla, dans le Kerry au sud ouest de l'Irlande, leur quatrième maison après celles de Paris, Hyères et Doëlan au sud de la Bretagne. Était-ce bien raisonnable ? Sans doute pas, mais la passion de la pêche et les rares éclaircies laissant apercevoir furtivement de saisissants et fabuleux paysages, semblent suffisants pour compenser un temps absolument exécrable, des températures hivernales et une humidité record dans ce pays de "la brumisation permanente".

« L’Irlande bascule vite dans la déréliction dès que la beauté du paysage ne fait pas tout oublier »



Ajoutez à cela les difficultés récurrentes liées à une maison abandonnée onze mois sur douze, alimentation en eau défectueuse, chasse d'eau en panne etc. Heureusement, si les Irlandais ont "des gueules insensées", ils sont très serviables.



Une raison supplémentaire à ces déplacements est l'amour passionné de Kurt, son amant américain qu'elle retrouve dès que Paul a laissé le champs (et le lit) libre. "Elle vit et fait le plein de vit" mais là aussi, les compromissions de l'amour sont nombreuses. Les rencontres sont torrides et font oublier le climat détestable mais pas que son amant n'a "aucun sens de la poésie, de la magie des mots, aucune fantaisie, aucun humour", et aucune culture. Lorsque la vieillesse amoindrit les performances physiques, le charme de Kurt ne réside plus que dans cet amour inconditionnel et total qu'il voue à Benoîte. « cela me ravage de le savoir si vieux, en tout cas si menacé à brève échéance par l’âge. Moi aussi, me direz-vous : mais d’abord, j’ai 10 ans de moins et bander c’est sans doute plus dur que de se la faire mettre en douceur ! »

« Pour moi les caresses, le cunnilingus, doivent culminer par la pénétration, et la suite. Comme un dîner se termine par le dessert ou l’alcool. Le plat de résistance, c’est tout de même la mise en commun de ses organes. »



Ce journal est également une intéressante étude sur les insidieux effets de la vieillesse, ce puits sans fond, cette "désespérante glissade vers le néant".

« La vieillesse n’est jamais belle car un naufrage n’est jamais beau ». (François Mauriac) " Il faut vraiment être deux fois plus gaie, deux fois plus drôle, deux fois plus riche et deux fois plus généreuse pour ne pas basculer dans le camp des vieillards".

Commenter  J’apprécie          70
Journal d'Irlande : Carnets de pêche et d'amour

Pendant vingt-trois ans, l’écrivaine Benoîte Groult a tenu un journal : L’Irlande, ses amis, sa famille, ses amours…Elle fait découvrir son monde et se dévoile. Sa fille Blandine a fait en sorte que le dernier vœu de sa mère se réalise : que ce journal soit publié.



Je n’ai pas aimé ce journal, le trouvant plutôt ennuyeux : énumération d’activités quotidiennes, précision inutile des heures, du poids des poissons...Elle n’est pas tendre avec ses amis et ses proches, crue parfois dans les détails de sa vie intime et j’avoue que ses formules à l’emporte- pièce m’ont parfois gênée (« Pourquoi le roi des cons est-il le roi de mon con ? » ). Bref, j’ai été déçue !

Commenter  J’apprécie          70
Ainsi soit Olympe de Gouges

Personnage d'un temps où le droit et la liberté d'être et de penser se révoltaient.



A ses convictions s'opposèrent le gibet et la guillotine.



Aux tribunes réclamées, l'échafaud se présenta à cette femme ne demandant que reconnaissance d'être et d'exister comme tout un chacun.



La révolution en marche se fait aussi sourde et obscure que ses cibles pour se refuser à entendre celle par qui la reconnaissance de toutes et tous se voulait être.



Femme d'exception à connaître et reconnaître plus que cet oubli dont les "lumières" l'ont marqué.
Commenter  J’apprécie          70
Ainsi soit-elle

Magnifique!!!

Merci Mme Groult.
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Benoîte Groult Voir plus

Quiz Voir plus

Le Magasin des Suicides

Que ne vend pas le magasin?

Des bonbons
Des jouets pour enfant
Des kimonos
Des cordes

15 questions
435 lecteurs ont répondu
Thème : Le Magasin des suicides de Jean TeuléCréer un quiz sur cet auteur

{* *}