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Citations de Boris Cyrulnik (2335)


Il suffit d’organiser autour des enfants un milieu sécurisant qui leur donne le plaisir d’explorer. Nous leur proposerons plusieurs figures d’attachement pour leur apprendre à aimer de diverses manières. Nous ouvrirons leur esprit en leur apprenant plusieurs langues, plusieurs manières de penser et d’explorer diverses cultures.
(page 258)
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Boris Cyrulnik
Car à vouloir a toute force se rassurer, on court le risque de se faire piéger par un escroc, qu'on appelle un dictateur, un sauveur ou un gourou. Quelqu'un qui nous dit " J'ai la solution! " avec, souvent, la désignation d'un bouc émissaire. C'est ainsi, que, sur la planète, de nombreux régimes autoritaires sont arrivés démocratiquement au pouvoir.

Dans le journal "Le Soir" du 03 janvier 2022.
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Dans le réel, chaque rencontre est une bifurcation possible
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Un objet de croyance, non seulement n'est pas réfutable, mais il n'est que confirmable. Si vous n'êtes pas d'accord, ou si simplement vous doutez, il vous faudra entamer un processus de désaffiliation. Vos proches vont éprouver votre divergence comme une trahison. Vous allez sentir sur vous les regards suspicieux de vos anciens amis et entendre leurs reproches. Quand partager une croyance, c'est faire une déclaration d'amour, mettre en doute cette croyance, c'est agresser, trahir, briser le rêve de vivre dans le même monde que ceux qui vous aimaient. Ils ne le peuvent plus, maintenant que vous doutez. Partez ! Vous êtes un dissident !
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Hommes et femmes ne réagissent pas de la même façon aux interactions avec autrui. Au repos, les neurones des femmes ont tendance à systématiquement passer en revue, ruminer, ressasser leurs derniers échanges relationnels (amoureux ou pas). Ceux des hommes le font aussi, mais avec beaucoup moins d'énergie et de détails. Autrement dit, en moyenne, le cerveau de la femme est plus "social" que celui de l'homme. Et donc plus dépendant de la qualité relationnelle de l'existence.
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Nos neurones ont absolument besoin de la présence physique des autres et d'une mise en résonance empathique avec eux. Les relations cybernétiques, SMS, Internet, et autres contacts virtuels ne leur suffisent en aucun cas. Or, comme ces télé-contacts occupent une place croissante dans la communication humaine, nous allons au devant de sérieux problèmes, qu'il faut absolument corriger.
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La contrainte du silence n'empêche pas de penser, mais elle rend impossible le partage des expériences. Quand un discours social est tellement méprisant et que la personne brutalisée ne peut pas se révolter, elle ne pense qu'à ça dans son for intérieur. Souvent elle finit par découvrir un mode d'expression culturellement acceptable: poésie, chanson, théâtre, roman, essai ou ironie. La contrainte au silence de devient une contrainte à l'oeuvre d'art.
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Quand on pense comme tout le monde, on évite les conflits, quand on partage une même croyance on se sent apparenté, quand on récite ce que les autres récitent on éprouve un sentiment de force et de vérité. Il n’est pas nécessaire que ces narrations soient alimentées par le réel. Un récit sans racines, un conte, une légende peuvent faire l’affaire. Une utopie merveilleuse s’imprègne dans la mémoire qui nous gouverne à notre insu.
(page 257)
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Il est impossible de ne pas parler de la Shoah. Se taire, c’est se faire complice, mais, quand on en parle sans cesse, on simplifie le récit, on en fait un schéma, un stéréotype qui n’évoque plus rien, quelques mots qu’on récite en pensant à autre chose. Pour éveiller la conscience, il faut faire un problème, poser une question étrange qui surprend et désorganise la narration.
(page 195)
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Sa mère voyait John Bowlby, rituellement, une heure par jour, après le thé de l'après-midi. Elle considérait que l'affection était dangereuse, car elle rendait les enfants capricieux.
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La militante socialiste et théoricienne marxiste Rosa Luxemburg (1871-1919), enfin, qui , de sa prison, écrivait des lettres bouleversantes d'amour et de pitié envers les animaux. Un jour, elle voit de la fenêtre de sa prison arriver une voiture traînée par des buffles. "Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n'arrivaient pas à franchir le seuil du porche. Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper violemment du manche de son fouet. Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l'obstacle, mais l'une d'elles saignait (...). Chez le buffle l'épaisseur du cuir est devenu proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu'on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l'un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d'enfant en pleurs. C'était exactement l'expression d'un enfant qu'on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale... J'étais devant lui, l'animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c'étaient ses larmes. Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l'un que l'autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être."
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"Alors, aux abords de l'humour, je l'ai éprouvé, il y a de la mort, du mensonge, de l'humilité, de la solitude, une tendresse insupportable et tendue, un refus des apparences, la préservation d'un secret, le fait d'une distance infinie, un cri en contrecoup de l'injustice."
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Quelques années plus tard, il a fallu quitter les hôpitaux psychiatriques. C'est fou ce que les psychiatres y était bien soignés. Tout y était poésie, amitié, étrangeté, la vie normale paraissait fade quand on vivait dans un asile. La folie posait en termes insolites toutes les questions de la condition humaine.
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"Nous sommes les pantins de nos récits. Le sentiment de honte ou de fierté qui accable nos corps ou allège nos âmes provirnt de la représentation que nous nous faisons de nous-mêmes."
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La puberté donne un élan joyeux vers le corps de l’autre, mais quand la fougue sexuelle n’est pas ritualisée par l’éducation et par les règles culturelles, elle se transforme en passage à l’acte pénalisable ou en inhibition angoissante. Quand la culture ne propose ni rêve ni lieu pour acquérir l’autonomie, le jeune devient errant, non orienté vers un projet. Il risque de devenir la proie d’un sauveur qui dit ce qu’il faut croire et dont le discours clair donne un espoir utopique.
(page 139)
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Ces grands innovateurs, Konrad Lorentz, Henri Laborit, Edgar Morin, ont modifié la culture scientifique en agissant sur l'imaginaire social grâce à des films et des livres partagés avec le public.

NDL : j'ai lu les deux derniers, j'ai adoré, ... d'ailleurs j'ai fait une critique d "Éloge de la fuite" sur Babelio.
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C'est trop facile de penser que seuls les monstres peuvent commettre des actes monstrueux. Je me disais qu'après tout le Diable avait été un ange et que Dieu avait permis Auschwitz.
[...]
J'ai pensé que le Diable était un ange devenu fou, et qu'il fallait le soigner pour ramener la paix. Cette idée enfantine m'a engagé dans un voyage de cinquante ans, passionnant, logique et insensé à la fois. Ce livre en est le journal de bord.
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On est mal à l'aise quand on doit choisir entre le bonheur dans la servitude qui nous sécurise et le plaisir du cheminement personnel qui nous isole
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L'argent qui donne accès à la consommation transforme aujourd'hui les spectacles en marchandise : foot, danse, théâtre et cinéma. Alors, pour démocratiser l'accès à cette culture, on donne de l'argent public afin que les pauvres puissent également aller au spectacle. Cette démarche constitue un généreux contresens puisque la créativité n'est pas un loisir. Elle doit inventer un nouveau monde pour changer celui qui fait souffrir. La culture créative est un liant social qui donne espoir aux épreuves de l'existence, alors que la culture passive est une distraction qui fait passer le temps, mais ne résout rien. Pour que la culture offre des tuteurs de résilience, il faut engendrer des acteurs bien plus que des spectateurs. Il faut donner aux pauvres l'occasion de donner, en leur permettant de créer un spectacle, une soirée, un débat, une journée de fête.
...
Tandis que la culture créative nous fait évoluer, la culture passive nous aide à digérer.
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Un malheur n'est jamais merveilleux. C'est une fange glacée, une boue noire, une escarre de douleur qui nous oblige à faire un choix : nous y soumettre ou le surmonter.
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