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Citations de Bret Easton Ellis (355)


Je mets la radio à fond. Les rues sont complètement vides, je conduis vite. Quand j'arrive à un feu rouge, j'ai bien evie de le griller, mais m'arrête dès que j'aperçois un panneau publicitaire que je ne me rappelle pas avoir vu. Il dit seulement: "Disparaître Ici" et, bien que ce soit probablement une pub pour une station balnéaire quelconque, ça me flanque la trouille, j'enfonce la pédale de l'accélateur et la voiture bondit en avant. Je mets mes lunettes noires quoiqu'il fasse encore nuir, car j'ai l'étrange impression qu'on me suit.
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C'est le matin de Noël et je suis défoncé à la coke. L'une de mes sœurs m'a offert un luxueux carnet relié cuir, avec de grandes pages blanches en haut desquelles les dates sont soigneusement imprimées en lettres d'or et d'argent. Je la remercie, l'embrasse ; elle sourit en se servant un autre verre de champagne. Un été, j'ai essayé de tenir une sorte de journal, mais ça n'a rien donné. J'ai perdu les pédales. J'écrivais des trucs simplement pour me dire que je tenais un journal, et puis un jour je me suis aperçu que je ne faisais pas assez de choses pour tenir un journal. Je sais que je ne me servirai pas davantage de celui-ci [..]
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... où était la nature et la terre, l'eau et la vie, je vis un désert sans fin, semblable à quelque cratère, si dépourvu de raison, d'âme et de lumière que l'esprit ne pouvait le concevoir, à quelque niveau de conscience que ce fût et que, si l'on s'en approchait, l'esprit reculait, pris de vertige. C'était là une vision si claire, si réelle, si essentielle, qu'elle en était presque abstraite dans sa pureté. C'était là une chose que je comprenais, c'était ainsi que je menais ma vie, ce que je bâtissais avec mes moindres gestes, c'était ma façon d'aborder le tangible. C'était la géographie autour de laquelle gravitait ma réalité : il ne m'était jamais, jamais venu à l'esprit que les gens pussent être bons, ou qu'un homme pût changer, ou que le monde pût être meilleur au travers de ce plaisir que l'on prend à tel sentiment, telle apparence ou tel geste, à recevoir l'amour ou l'amitié de son prochain. Rien n'était affirmatif, le terme de «bonté d'âme» ne correspondait à rien, c'était un cliché vide de sens, une sorte de mauvaise plaisanterie.
Le sexe, c'est la mathématique. L'individualité n'a plus lieu d'être. Que signifie l'intelligence ? Définissez ce qu'est la raison. Le désir... un non-sens. L'intellect n'est pas un remède. La justice, morte. La peur, le reproche, l'innocence, la compassion, le remords, le gaspillage, l'échec, le deuil, toutes choses, toutes émotions que plus personne ne ressent vraiment. La pensée est vaine, le monde dépourvu de sens. Dieu ne vit pas. On ne peut croire en l'amour. La surface, la surface, la surface, voilà ce dans quoi on trouve une signification... C'est ainsi que je vis la civilisation, un colosse déchiqueté...
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- Le passé n'existe pas. Ça n'est qu'un rêve. Il ne faut pas parler du passé.
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Tout est moins douloureux quand on aime pas.
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C’était Debbie qui avait invité Robert Mallory et je me suis dit : Merde, il fait vraiment partie de la bande maintenant. En le regardant depuis mon poste d’observation caché, je me suis dit aussi qu’il m’inspirait parfois de l’angoisse et, à d’autres moments, sous forme d’éclairs, j’avais envie de l’embrasser et de me faire baiser par lui, et la peur et le sexe étaient rarement loin l’un de l’autre. Et puis il y avait les moments plus sombres où j’imaginais à quel point il était dingue, même si aucun de nous n’en savait encore rien ; c’était simplement l’intuition de l’écrivain, le pressentiment de l’écrivain, qui s’appuyait sur un mensonge qu’il avait dit – nous ne connaissions pas encore les autres mensonges.
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Le mal, est-ce une chose que l'on est ? Ou bien est-ce une chose que l'on fait ?
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Il n'y a rien de plus vide que l'ennui éternel.
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Certains élèves étaient plus beaux, quelques-uns plus charismatiques et athlétiques, d’autres avaient plus d’argent et d’autres encore, des parents célèbres, ce qui procurait un cachet unique, en revanche l’uniforme que nous portions ruinait l’idée qu’un tel aurait été « meilleur «  ou « différent «  de tel autre - vous pourriez faire face à cette injustice après le lycée, à l’université, dans le monde réel - et la quiétude du campus contribuait à soutenir cette notion qui était censé nous protéger tous. Le nombre d’élèves par niveau était relativement réduit - soixante, et pas plus de quatorze par salle de classe-, ce qu’il encourageait autre chose que les concours de popularité : la possibilité de frimer ou d’être obsédé par quelqu’un était réduite à rien ou presque par le règlement et la structure de l’école.
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Je ne conduisais plus la 450SEL verte a quatre portes, j’avais rabattu la capote de la SL, un cabriolet à deux portes à l’intérieur noisette, et je roulais avec depuis que mes parents étaient partis en Europe, une semaine auparavant. Un garçon de dix-sept ans (j’aurais dix-huit en mars) fonçant dans Mulholland au volant d’un cabriolet Mercedes, dans un uniforme d’école privé, portant des Wayfarer, est une image emblématique d’un certain moment de l’empire, dont j’étais parfois assez conscient - est-ce qu’elle j’avais l’air d’un trou du cul? Je me le demandais brièvement, avant de penser: J’ai l’air tellement cool que je m’en fous.
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Je me suis rendu compte, il y a bien des années, qu’un livre, un roman, est un rêve qui exige d’etre écrit exactement comme vous tomberiez amoureux: il devient impossible à lui résister, vous ne pouvez rien y faire, vous finissez par céder et succomber, même si votre instinct vous somme de lui tourner le dos et de filer car ce pourrait être au bout du compte, un jeu dangereux - quelqu’un pourrait être blessé.
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(…) je n’arrive pas à croire que j’ai été livré à moi-même pendant vingt minutes, assis là sans rien d’autre à faire que penser à des tas de choses, à Thom, à Susan, à attendre sans un portable à regarder, à attendre sans rien pour me distraire. J’ai alors examiné en détail le cinema - mon préféré dans Westwood et le plus grand, avec plus de 14 000 sièges ; c’était dans son vaste monde que j’avais trouvé refuge et c’était un des rares endroits où, j’en étais conscient, j’allais pouvoir être sauvé - parce que les films étaient une religion à cette époque-là, ils pouvaient vous transformer, altérer votre perception, vous pouviez vous élever vers l’écran et partager un instant de transcendance, toutes les déceptions et les peurs effacées pendant quelques heures dans cette église : les films agissaient comme une drogue pour moi. Mais ils avaient aussi à voir avec le contrôle : vous étiez un voyeur assis dans l’obscurité scrutant des choses secrètes - c’etait bien ce que représentaient les films: des scènes que vous n’auriez pas dû voir et que vous étiez en train de regarder sans que personne sur l’écran le sache.

P40,41
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. . . a flood of reality. I get an odd feeling that this is a crucial moment in my life and I'm startled by the suddenness of what I guess passes for an epiphany. There is nothing of value I can offer her. For the first time I see Jean as uninhibited; she seems stronger, less controllable, wanting to take me into a new and unfamiliar land- -the dreaded uncertainty of a totally different world. I sense she wants to rearrange my life in a significant way her eyes tell me this -and though I see truth in them, I also know that one day, sometime very soon, she too will be locked in the rhythm of my insanity. All I have to do is keep silent about this and not bring it up -yet she weakens me, it's almost as if she's making the decision about who I am, and in my own stubborn, willful way I can admit to feeling a pang, something tightening inside, and before I can stop it I find myself almost dazzled and moved that I might have the capacity to accept, though not return, her love. I wonder if even now, right here in Nowheres, she can see the darkening clouds behind my eyes lifting. And though the coldness I have always felt leaves me, the numbness doesn't and probably never will. This relationship will probably lead to nothing . . . this didn't change anything. I imaging her smelling clean, like tea . . .
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Matt était plus autonome que n’importe qui dans l’école, le seul qui vivait de façon indépendante, dans un pool house avec son propre garage, au fond de l’immense propriété sur Haskell Avenue. À ce moment de son adolescence, Matt n’était plus très souvent contrôlé par ses parents – en fait, je n’avais jamais entendu Matt mentionner l’un d’eux et je n’avais aucune idée de ce que faisait son père. Ron et Sheila Kellner ne savaient pas que Matt n’allait plus à l’école depuis deux jours parce qu’il avait été, précisément, invisible très souvent, une semaine entière s’écoulant parfois sans qu’ils puissent même l’apercevoir. Ce qu’évoque cette dynamique est un autre exemple extrême de ce que nombre d’adolescents expérimentaient à la fin des années 1970 et dans la décennie suivante, le fait de ne pas avoir le moindre rapport avec leurs parents pendant des jours ne semblait pas particulièrement bizarre ou anormal – mes parents, par exemple, étaient absents depuis deux mois, en croisière en Europe, à l’automne 1981, quand j’avais dix-sept ans, et ni eux ni moi n’avions le moindre problème ou la moindre inquiétude à ce sujet.
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"SEAN – La soirée est sur le déclin et je l’ai entièrement consacrée à mater Candice. Mais le moment arrive où elle s’en va avec Mitch, et je suis moins surpris ou bouleversé que je ne m’y attendais. Ce qui s’explique aussi par tout l’alcool que j’ai bu. Quelques étudiants traînent encore ; ces gens qui en fin de soirée attendent de trouver quelqu’un à ramener dans leur turne me dépriment régulièrement. Ça me rappelle les gamins qu’on choisit en dernier au lycée pour constituer les équipes. C’est nul. Ça renforce le sentiment qu’on a de sa propre valeur."
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En me réveillant le lendemain matin à six heures et demie, j'ai constaté que j'avais dormi toute la nuit - j'avais traversé le traumatisme de l'après-midi précédent et réussi en quelque sorte à survivre.
[…]J’allais prétendre que tout était normal et qu’hier n’avait pas existé.
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— Hé, vous pensez peut-être que je suis un de ces ignobles yuppies, mais en fait, pas du tout, fais-je en grinçant des dents, avalant ma salive, défoncé à mort.
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Les filles déprimées pensent tout le temps à donner des fêtes.
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je ne pense pas avoir jamais suivi la fabrication d'un film avec plus d'intérêt - même ceux qui ont été tirés de mes romans par la suite ne m'ont pas passionné autant que ce que Kubrick allait tirer de Shining.
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Un problème grandissant dans notre culture tient à l'incapacité des gens de se fixer sur deux pensées contradictoires en même temps, de telle sorte que tout "critique" du travail de quelqu'un est invariablement blâmée comme provenant d'un sentiment d'élitisme, d'un sentiment de jalousie ou de supériorité.
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