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Citations de Bruno Bettelheim (90)


Les contes de fées, à la différence de toute autre forme de littérature, dirigent l’enfant vers la découverte de son identité de sa vocation et lui montrent aussi par quelles expériences il doit passer pour développer plus avant son caractère. Les contes de fées nous disent que, malgré l’adversité, une bonne vie, pleine de consolations, est à notre portée, à conditions que nous n’esquivions pas les combats pleins de risques sans lesquels nous ne trouverions jamais notre véritable identité. Ces histoires promettent à l’enfant que s’il ose s’engager dans cette quête redoutable et éprouvante, des puissances bienveillantes viendront l’aider à réussir.
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Mais d’où vient cette croyance très rependue qu’il existe des « enfants sauvages » en général et des « enfants loups » en particulier ? Tout d’abord, ces enfants ne sont pas muets, mais ils ne parlent pas ; et c’est la parole, plus que tout autre chose, qui distingue l’être humain de l’animal. Ensuite, tous les « enfants normaux », même s’ils sont faibles d’esprit, cherchent le contact avec d’autres êtres humains qui s’occuperont d’eux ; mais ces « enfants sauvages » évitent la compagnie humaine. Enfin, certains d’entre eux s’attaquent férocement à autrui ; ils griffent et mordent, comme des animaux.
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Imputer la responsabilité au groupe plutôt qu'à l'individu est l'une des tactiques les plus efficaces des régimes autoritaires pour contraindre l'individu à la soumission et finalement le détruire en tant qu'individu. Ceux qui ne veulent pas de la démocratie évitent délibérément de penser en terme d'individus et leur substituent les groupes. Ils mettent en cause les juifs, les catholiques, les capitalistes. S'en prendre à l'individu et non pas au groupe les mettrait en contradiction avec leur thèse fondamentale et impliquerait l'acceptation du concept d'autonomie individuelle.
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La survie de l’Empire dépendait de l’héritier, de l’empereur, son seul fils, l’archiduc Rodolphe. Sa mère ne lui cachait pas son indifférence ― il ne la voyait presque jamais. Il n’existait que peu de sympathie entre son père et lui, aucun amour entre lui et sa femme, une princesse belge, et il accumulait les liaisons qui n’avaient pour lui aucune importance. Déprimé, solitaire dans son pavillon de chasse de Mayerling, il tua, en 1889, la compagne de sa dernière nuit, la baronne Vetsera, avant de se donner la mort. Pour lui la baronne ne représentait rien ; il avait simplement eu besoin d’une partenaire sexuelle pour se suicider, et elle avait accepté et l’acte sexuel et la mort, éblouie que le prince héritier avait jeté sur elle son dévolu.
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...C’est très difficile quand une part trop importante de ce que nous faisons dépend de la coopération des autres ou est réglée par eux.
Quelqu’un qui travaille sans s’intéresser au but de son travail ou à son produit final est en un sens une personne dépendante...
Dans notre société, beaucoup de salariés choisissent leur métier pour des raisons névrotiques plutôt que par inclination; qui pis est, cette dernière n’est souvent pas prise en considération, car ce qu’ils ont envie de faire est dissocié de la nécessité de gagner leur vie. Cela entraîne une contradiction psychologiquement dangereuse. Elle mine le respect de soi, elle empêche l’homme de prendre plaisir au travail auquel il consacre la majeure partie de son temps le prive du sentiment qu’il fait quelque chose d'important, quelque chose qui a un sens..Si l’on exprime la contradiction sous sa forme la plus simple : ils sont convaincus, et ils ont raison de l’être, que leur travail en tant que gagne-pain, est important; il leur permet de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, et de faire ce dont ils ont envie le reste du temps. .
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Les premières œuvres littéraires à m’avoir fortement influencé furent les contes de fées que ma mère d’abord, me raconta, puis que je lus tout seul. […]. Comment ces contes de fées sont-ils devenus si important pour moi ? Le fait qu’ils m’ont été raconté par ma mère y est certainement pour beaucoup. On voit ici la façon dont nous sont transmises les œuvres littéraires ajoute à la signification qu’elles peuvent avoir pour nous. Les parents qui veulent approfondir leurs relations avec leur enfant peuvent y parvenir en lui faisant la lecture.
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Si on accordait moins d'importance à la propriété privée, il y aurait moins de raisons de la protéger.

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Les contes de fées ont pour caractéristique de poser des problèmes existentiels en termes brefs et précis. L’enfant peut ainsi affronter ces problèmes dans leur forme essentielle, alors qu’une intrigue plus élaborée lui compliquerait les choses. Le conte de fées simplifie toutes les situations. Ses personnages sont nettement dessinés ; et les détails, à moins qu’ils ne soient très importants sont laissés de côté. Tous les personnages correspondent à un type ; ils n’ont rien d’unique.

Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des histoires modernes pour enfants, le mal, dans les contes de fées, est aussi répandu que la vertu. Dans pratiquement tous les contes de fées, le bien et le mal sont matérialisés par des personnages et par leurs actions, de même que le bien et le mal sont omniprésents dans la vie et que chaque homme a des penchants pour les deux. C’est ce dualisme qui pose le problème moral ; l’homme doit lutter pour le résoudre.
Le mal est présenté avec tous ses attraits – symbolisés dans les contes par le géant tout-puissant ou par le dragon, par les pouvoirs de la sorcière, la reine rusée de Blanche-Neige – et, souvent, il triomphe momentanément. De nombreux contes nous disent que l’usurpateur réussit pendant quelque temps à se tenir à la place qui appartient de droit au héros ( comme les méchantes sœurs de Cendrillon ). Ce n’est pas seulement parce que le méchant est puni à la fin de l’histoire que les contes ont une portée morale ; dans les contes de fées, comme dans la vie, le châtiment, ou la peur qu’il inspire, n’a qu’un faible effet préventif contre le crime ; la conviction que le crime ne paie pas est beaucoup plus efficace, et c’est pourquoi les méchants des contes finissent toujours par perdre. Ce n’est pas le triomphe final de la vertu qui assure la moralité du conte mais le fait que l’enfant, séduit par le héros s’identifie avec lui à travers toutes ses épreuves. A cause de cette identification, l’enfant imagine qu’il partage toutes les souffrances du héros au cours de ses tribulations et qu’il triomphe avec lui au moment où la vertu l’emporte sur le mal. L’enfant accomplit tout seul cette identification, et les luttes intérieures et extérieures du héros impriment en lui le sens moral.
Les personnages des contes de fées ne sont pas ambivalents ; ils ne sont pas à la fois bons et méchants, comme nous le sommes tous dans la réalité. De même qu’une polarisation domine l’esprit de l’enfant, elle domine le conte de fées. Chaque personnage est tout bon ou tout méchant. Un frère est idiot, l’autre intelligent. Une sœur est vertueuse et active, les autres infâmes et indolentes. L’une est belle, les autres sont laides. L’un des parents est tout bon, l’autre tout méchant. La juxtaposition de ces personnages opposés n’a pas pour but de souligner le comportement le plus louable, comme ce serait vrai pour les contes de mise en garde […]. Ce contraste des personnages permet à l’enfant de comprendre facilement leurs différences, ce qu’il serait incapable de faire aussi facilement si les protagonistes, comme dans la vie réelle, se présentaient avec toute leur complexité. Pour comprendre les ambiguïtés, l’enfant doit attendre d’avoir solidement établi sa propre personnalité sur la base d’identifications positives.
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Je suis convaincu que si nous voulons résister à la pression mortelle de la société de masse et lui faire contrepoids, notre oeuvre doit être imprégnée de notre personnalité. D'une façon générale, le choix d'un travail ne devrait pas être dû à la commodité, au hasard, à l'opportunisme, mais résulter de la conception que nous avons de notre épanouissement individuel dans le monde actuel, afin que le produit de notre activité, tout en étant objectivement utile, exprime également notre idéal personnel.
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Platon, qui a sans doute compris en quoi consiste l'esprit beaucoup mieux que ceux de nos contemporains qui ne veulent exposer leurs enfants qu'aux gens "réels" et aux faits quotidiens, Platon, donc, savait ce que les expériences psychologiques peuvent apporter à une véritable humanité. Il proposait que les futurs citoyens de sa République idéale fussent initiés à l'éducation littéraire par le récit de mythe s, plutôt que par les faits bruts et les enseignements prétendument rationnels. Aristote lui-même, le maître de la raison pure, disait : "L'ami de la sagesse est également l'ami des mythes."
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Le Petit Chaperon rouge a été mon premier amour. Je sens que, si j’avais pu l’épouser, j’aurais connu le parfait bonheur.
(Charles Dickens, cité p. 39)
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Pourquoi tant de parents intelligents, bien intentionnés, modernes et appartenant aux classes aisées, soucieux du bon développement de leurs enfants, dévaluent-ils les contes de fées et privent-ils leurs enfants de ce que ces histoires pourraient leur apporter ? Nos aïeux de l’époque victorienne eux-mêmes, malgré l’importance qu’ils accordaient à la discipline morale, malgré leur pesant mode de vie, non seulement autorisaient, mais encourageaient leurs enfants à faire travailler leur imagination sur les contes de fées et à en tirer du plaisir. Le plus simple serait de mettre cet interdit sur le compte de l’étroitesse d’esprit, mais ce n’est pas le cas.
Certains disent que les contes de fées sont malsains parce qu’ils ne présentent pas le tableau « vrai » de la vie réelle. Il ne vient pas à l’esprit de ces personnes que le « vrai », dans la vie d’un enfant, peut-être tout différent de ce qu’il est pour l’adulte. Ils ne comprennent pas que les contes de fées n’essaient pas de décrire le monde extérieur et la « réalité ». Ils ne se rendent pas compte que l’enfant sain d’esprit ne croit jamais que ces histoires décrivent le monde d’une façon réaliste.
Certains parents ont peur de « mentir » à leurs enfants en leur racontant les évènements fantastiques contenus dans les contes de fées. Ils sont renforcés dans cette idée par cette question que leur pose l’enfant : « Est-ce que c’est vrai ? » De nombreux contes de fées, dès leurs premiers mots, répondent à cette question avant même qu’elle puisse être formulée. Par exemple, « Ali Baba et les Quarante Voleurs » commence ainsi : « À une époque qui remonte très très loin dans la nuit des temps… » L’histoire des frères Grimm, « Le Roi Grenouille ou Henri le Ferré » s’ouvre par ces mots : « Dans l’ancien temps, quand les désirs s’exauçaient encore… » Des débuts de ce genre marquent clairement que l’histoire se situe à un niveau très différent de la « réalité » d’aujourd’hui. Certains contes de fées commencent d’une façon très réaliste : « Il était une fois un homme et une femme qui désiraient en vain, depuis très longtemps, avoir un enfant. » Mais pour l’enfant qui est familiarisé avec les contes de fées, « il était une fois » a le même sens que « dans la nuit des temps ». Cela montre qu’en racontant toujours la même histoire au détriment des autres, on affaiblit la valeur que les contes de fées ont pour l’enfant tout en soulevant des problèmes qui sont tout naturellement résolus si l’enfant en connaît un grand nombre.
La « vérité » des contes de fées est celle de notre imagination et non pas d’une causalité normale. Tolkien, à propos de la question « Est-ce que c’est vrai ? », remarque : « Il ne faut pas répondre à la légère de façon inconsidérée. » Il ajoute que la question suivante a beaucoup plus d’importance pour l’enfant : « Est-ce qu’il est gentil ? Est-ce qu’il est méchant ? » C'est-à-dire que l’enfant veut avant tout distinguer ce qui est mal de ce qui est bien.
Avant d’être à même d’appréhender la réalité, l’enfant, pour l’apprécier, doit disposer d’un cadre de référence. En demandant si telle ou telle histoire est vraie, il veut savoir si cette histoire fournit quelque chose d’important à son entendement, et si elle a quelque chose de significatif à lui dire en ce qui concerne SES préoccupations les plus importantes.
Citons Tolkien une fois de plus : « Le plus souvent, ce que veut dire l’enfant quand il demande « Est-ce que c’est vrai ? » c’est « J’aime bien cette histoire, mais est-ce qu’elle se passe aujourd’hui ? Est-ce que je suis en sécurité dans mon lit ? » La seule réponse qu’il souhaite entendre est la suivante : « Il n’y a certainement plus de dragons en Angleterre aujourd’hui ! » Et Tolkien continue : « Les contes de fées se rapportent essentiellement non pas à une « possibilité », mais à la « désirabilité. » Voilà quelque chose que l’enfant comprend très bien : pour lui rien n’est plus vrai que ce qu’il désire.
Parlant de son enfance, Tolkien raconte : « Je ne désirais pas du tout avoir les mêmes rêves et les mêmes aventures qu’Alice, et quand on me les racontait, j’étais amusé, c’est tout. Je n’avais guère envie de chercher des trésors enfouis et de me battre avec des pirates, et l’Île au trésor me laissait froid. Mais le pays de Merlin et du roi Arthur valait beaucoup mieux que cela, et, par-dessus tout, le Nord indéterminé de Sigurd et du prince de tous les dragons. Ces contrées étaient éminemment désirables. Je n’ai jamais imaginé que le dragon pût appartenir à la même espèce que le cheval. Le dragon portait visiblement le label « Contes de fées ». Le pays où il vivait appartenait à « l’autre monde »… J’avais un désir très profond de dragons. Evidemment, dans ma peau d’enfant timide, je n’avais pas la moindre envie d’en avoir dans le voisinage, ni de les voir envahir mon petit monde où je me sentais plus ou moins en sécurité. »
Lorsque l’enfant demande si le conte dit la vérité, la réponse devrait tenir compte non pas des faits réels, pris à la lettre, mais du souci momentané de l’enfant, que ce soit sa peur d’être ensorcelé ou ses sentiments de jalousie œdipienne. Pour le reste, il suffit en général de lui expliquer que ces histoires ne se passent pas de nos jours, dans le monde où nous vivons, mais dans un pays inaccessible. Les parents qui, d’après les expériences de leur propre enfance, sont convaincus de l’importance des contes de fées, n’auront aucune peine à répondre aux questions de leurs enfants. Mais l’adulte qui pense que ces histoires ne sont que des tissus de mensonges ferait mieux de s’abstenir de les raconter. Ils seraient incapables de les dire d’une façon qui pourrait enrichir la vie de leurs enfants.
Certains parents redoutent que leurs enfants se laissent emporter par leur fantasmes ; que mis en contact avec les contes de fées, ils puissent croire au magique. Mais tous les enfants croient au magique, et ils ne cessent de le faire qu’en grandissant (à l’exception de ceux qui ont été trop déçus par la réalité pour en attendre des récompenses). J’ai connu des enfants perturbés qui n’avaient jamais entendu de contes de fées mais qui investissaient un moteur électrique ou un moteur quelconque d’un pouvoir magique ou destructeur qu’aucun conte de fées n’a jamais prêté au plus puissant et au plus néfaste des personnages.
D’autres parents craignent que l’esprit de l’enfant puisse être saturé de fantasmes féeriques au point de ne plus pouvoir apprendre à faire face à la réalité. C’est le contraire qui est vrai. Si complexe qu’elle soit (bourrée de conflits, ambivalente, pleine de contradictions), la personnalité humaine est indivisible. Toute expérience, quelle qu’elle soit, affecte toujours les divers aspects de la personnalité d’une façon globale. Et l’ensemble de la personnalité, pour pouvoir affronter les tâches de la vie, a besoin d’être soutenue par une riche imagination mêlée à un conscient solide et à une compréhension claire de la réalité.
La personnalité commence à se développer de façon défectueuse dès que l’un de ses composants (le ça, le moi ou le surmoi, le conscient ou l’inconscient) domine l’un des autres et prive l’ensemble de la personnalité de ses ressources particulières. Parce que certains individus se retirent du monde et passent la plus grande partie de leur temps dans le royaume imaginaire, on a supposé à tort qu’une vie trop riche en imagination nous empêche de venir à bout de la réalité. Mais c’est le contraire qui est vrai : ceux qui vivent totalement dans leurs fantasmes sont en proie aux ruminations compulsives qui tournent éternellement autour de quelques thèmes étroits et stéréotypés. Loin d’avoir une vie imaginative riche, ces personnes sont emprisonnées et sont incapable de s’échapper de leurs rêves éveillés qui sont lourds d’angoisses et de désirs inassouvis. Mais le fantasme qui flotte librement, qui contient sous une forme imaginaire une large variété d’éléments qui existent dans la réalité, fournit au moi un abondant matériel sur lequel il peut travailler. Cette vie imaginative, riche et variée, est fournie à l’enfant par les contes de fées qui peuvent éviter à son imagination de se laisser emprisonner dans les limites étroites de quelques rêves éveillés axés sur des préoccupations sans envergure.
Freud disait que la pensée est une exploration des possibilités qui nous évite les dangers attachés à une véritable expérimentation. La pensée ne demande qu’une faible dépense d’énergie, si bien qu’il nous en reste pour agir dès que nos décisions sont prises, lorsque nous avons soupesé nos chances de succès et la meilleure façon de l’atteindre. Cela est vrai pour les adultes : le savant, par exemple, « joue avec les idées » avant de commencer à les explorer plus systématiquement. Mais les pensées du jeune enfant ne procède pas de façon ordonnée, comme le font celle de l’adulte : les fantasmes de l’enfant sont ses pensées. Quand il essaie de comprendre les autres et lui-même ou de se faire une idée des conséquences particulières d’une action, l’enfant brode des fantasmes autour de ces notions. C’est sa façon de « jouer avec les idées ». Si on offre à l’enfant la pensée rationnelle comme moyen principale de mettre de l’ordre dans ses sentiments, et de comprendre le monde, on ne peut que le dérouter et le limiter.
Cela reste vrai même quand l’enfant semble demander des informations factuelles. Piaget raconte qu’un jour une petite fille qui n’avait pas encore quatre ans lui posa des questions sur les ailes des éléphants. Il lui répondit que les éléphants ne volaient pas. Sur quoi, la petite fille insista : « Mais si ! Ils volent. Je les ai vus ! » Il se contenta de répondre qu’elle disait ça pour rire. Cet exemple montre les limites du fantasme enfantin. Il est évident que cette petite fille se débattait avec un problème quelconque et on ne l’aidait certainement pas en lui fournissant des explications factuelles qui n’avaient rien à voir avec ce problème.
Si Piaget avait poursuivi la
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La "vérité" des contes de fées est celle de notre imagination et non pas d'une causalité normale.
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« Les mythes mettent en scène des personnalités idéales qui agissent selon les exigences du surmoi, tandis que les contes de fées dépeignent une intégration du moi qui permet une satisfaction convenable des désirs du ça. »
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L’identification de Freud à Moïse, devint de plus en plus évidente au cours des dernières années. Freud réinterprétait le Moïse de Michel-Ange pour montrer qu’au lieu de briser les tables de la Loi, Moïse avait apaisé sa colère pour le plus grand bien de son peuple. Freud considérait donc Moïse comme un homme luttant victorieusement contre ses passions au nom de la raison et de la cause à laquelle il s’était consacré. Freud s’identifiait étroitement à ce Moïse, le prophète incompris de son peuple, capable de métrise sa colère et décidé de continuer de mener son peuple vers la terre promise.
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Quelle est la cause de cette paralysie ? Pourquoi les interlocuteurs de Claudine Vegh ont-ils, comme elle-même, dressé un mur de silence dès qu’ils ont vécu la perte de leurs parents ? Claudine Vegh nous parle du choc qui fut sans doute à l’origine de son silence. Comme ses parents, pressés par la femme qui allait l’adopter de se séparer de leur seule enfant, hésitant à partir, la petite claudine insista : « Partez vite, partez vite, moi je reste ; »
Je pense que la fillette n’aurait pas accepté de rester avec sa bienfaitrice si elle avait été certaine de ne jamais revoir ses parents. Si elle avait cru qu’elle risquait de les perdre à jamais, elle aurait voulu à tout prix rester avec deux. Elle a donc hâté son départ pour abréger une séparation qui, autrement, l’aurait anéantie. Si elle avait pris le temps de leur dire « au revoir », elle n’aurait pu se décider à se séparer d’eux. Pour qu’elle put l’accepter, la séparation, dans son esprit, ne devait être que temporaire.
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Janusz Korczak, de son vrai nom Henryk Goldzmit, était un descendant de deux générations de Juifs cultivés qui avaient rompu avec la tradition judaïque pour s’assimiler à la culture polonaise. Son grand-père était médecin jouissant d’une haute réputation et son père un avocat connu qui avait fait une brillante carrière. Selon toutes les apparences, le petit Henryk commença sa vie dans des conditions très confortables dans le milieu de la haute bourgeoisie aisées à laquelle appartenaient ses parents. Pourtant il connut très tôt des difficultés émotionnelles. […]. Il n’avait que onze ans quand son père commença à souffrir de sérieux troubles mentaux qui, finalement, nécessitèrent son internement dans un hôpital psychiatrique. Henryk venait d’avoir dix-huit ans quand son père mourut. Le déclin du père avait entraîner pour la famille de grandes difficultés économiques.
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Lorsque l'enfant demande si le conte dit la vérité, la réponse devrait tenir compte non pas des faits réels, pris à la lettre, mais du souci momentané de l'enfant, que ce soit sa peur d'être ensorcelé ou ses sentiments de jalousie œdipienne. [...] l'adulte qui pense que toutes ces histoires ne sont que des tissus de mensonges feraient mieux de s'abstenir de les raconter. Ils seraient incapables de les dire d'une façon qui pourrait enrichir la vie de leurs enfants.

p. 184
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Le fait de recourir à des termes rares, ou inventés à dessein, au lieu de mots du vocabulaire courant, est l'un des artifices les mieux connus et les plus utilisés pour prendre de la distance et pour séparés les aspects intellectuels et affectifs d'une même expérience. Par exemple dire Holocauste (mot donné par les américains) pour le plus cruel des meurtres massifs, c'est se tromper sur le sens, car holocauste veut dire: "sacrifice par le feu", il appartient au langage Psalmiste et a un sens très riche de connotations affectives pour tous ceux qui ont une certaine connaissance de la Bible. Donc en utilisant le mot "Holocauste", on établit, par le biais de connotations conscientes ou inconscientes, des associations d'idées totalement fausses entre le plus cruel des meurtres massifs et d'anciens rites d'une nature profondément religieuse. Idem pour le mot Génocide créer de toutes pièces lors du procès de Nuremberg, les juges ont fait pareil que les nazis en donnant ces termes quand ces derniers on appelés: "la solution finale" pour ne pas osé dire: "massacres de personnes indésirables", c'est termes techniques artificiels nous empêchent de nous mettre en contacts avec nos sentiments les plus forts. Pour terminer, dire que la tuerie la plus impitoyable , la plus bestiale, la plus horrible, la plus haineuse qu'elle est un sacrifice par le feu (Holocauste), c'est profaner Dieu et l'homme.
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(...) le plus grand mérite des contes de fées est de fournir des réponses, si fantastiques qu'elles puissent paraître, même aux questions dont nous ne sommes pas conscients parce qu'elles ne perturbent que notre inconscient.
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