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Citations de Charles Melman (37)


Ce n'est plus l'économiste, ni le stratège, ni le sage, ni le prêtre qui tient la première place, c'est l'homme de communication. Est-ce qu'on n'est pas là en plein dans un système psychotique ? C'est ce qui garantit l'efficace de cette manipulation mentale : le sujet n'a plus de recul possible face au discours qui lui est tenu, il est happé, pris dans les filets, enveloppé.
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La nouvelle philosophie morale prône que chaque être humain
doit trouver dans son environnement
de quoi le satisfaire pleinement !
Si ce n’est pas le cas c’est un scandale!
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La fonction du père est de priver l'enfant de sa mère, et ainsi de l'introduire aux lois de l'échange ; au lieu de l'objet chéri, il devra composer plus tard avec un semblant. C'est cette opération qui prépare l'enfant à la vie sociale et à l'échange généralisé qui la constitue : qu'il s'agisse d'amour, donc, ou de travail.
Mais le problème du père, aujourd'hui, c'est qu'il n'a plus d'autorité, de fonction de référence. Il est seul et tout l'invite en quelque sorte à renoncer à sa fonction pour simplement participer à la fête.
La figure paternelle est devenue anachronique.
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Nous passons d’une culture fondée sur le refoulement des désirs, et donc la névrose, à une autre qui recommande leur libre expression et promeut la perversion. La « santé mentale » relève ainsi aujourd’hui d’une harmonie non plus avec l’Idéal mais avec un objet de satisfaction. La tâche psychique s’en trouve grandement soulagée, et la responsabilité du sujet effacée par une régulation purement organique.
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Ce que le psychanalyste entend actuellement
dans son cabinet, exprimé par les patients
ne peut que l’amener à vouloir partager ses impressions
avec des observateurs dans tous les domaines du social
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Si la mise en place d’un impossible est le passage obligé, nécessaire, de l’accès au désir sexuel, cette mise en place d’un « qui ne se peut pas » est vécue et du même coup interprétée comme un interdit. Or le père, en fait, n’est pas du tout celui qui interdit le désir, bien au contraire, comme on l’a déjà dit : il est celui qui rend possible l’accès au désir. Il y a donc tout lieu de penser que cette vindicte qui s’est dégagée de fait contre le père, et qu’a entretenue la psychanalyse, à travers les conclusions qu’on tirait d’œuvres comme Moïse et le monothéisme, a surtout permis que se développe une vindicte contre le désir sexuel. C’est là-dessus qu’il y a erreur et malentendu.
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Nous avons, grâce à ce régime [le matriarcat], le bonheur de participer à un monde qu’il faut bien dire positif, un monde simple où le mot, le signifiant, renvoie directement à la chose, n’a pas d’autre signifié que la chose elle-même. Et où la fonction de l’antécédent résume ce qu’il en est de la causalité : ce qui est avant est la cause de ce qui vient après. Nous sommes là dans le registre de la métonymie, c’est la contiguïté qui organise l’ensemble de notre monde. L’invocation du père comme métaphore, caractéristique du patriarcat, vient effectivement introduire une rupture dans cette simplicité apparemment heureuse, où tout est « naturel ».
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La barbarie consiste en une relation sociale organisée par un pouvoir non plus symbolique mais réel.
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Le signe, on l’a dit, renvoie à la chose, alors que le signifiant renvoie à un autre signifiant. Le mot qui fait signe renvoie directement à ce qui est désigné alors que le mot comme signifiant renvoie sans cesse à un autre mot.
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En se déplaçant dans n’importe quelle région, on voit très bien comment les existences ont cherché à s’organiser dans une sorte de clôture confortable, avec la petite maison bien protégée, bien chauffée, à l’abri, à l’écart, avec un rapport à l’autre, je ne dirais pas qui est établi une fois pour toutes, mais où finalement la relation sexuelle devient parfaitement secondaire. En revanche, le désir c’est l’inconfort maximum. S’il n’y a pas d’inconfort, il n’y a pas de désir.
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[…] pour les névrosés, tous les objets se détachent sur fond d’absence. Mais les pervers, quant à eux, se trouvent pris dans un mécanisme où ce qui organise la jouissance est la saisie de ce qui normalement échappe. Ils s’engagent de ce fait dans une économie singulière, ils entrent dans une dialectique, très monotone, de présence de l’objet en tant que total – l’objet absolu, l’objet vrai, véritable – et puis de son manque, de son absence. C’est : ou bien la présence totale de l’objet ou bien son absence. Et c’est cette économie de son organisation libidinale qui règle la vie du pervers, quelle que soit sa perversion.
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La névrose obsessionnelle est organisée autour du souci d’annuler le sexuel. La nouvelle économie psychique, au contraire, en fait une marchandise parmi les autres.
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Lacan aimait écrire ek-sistence – au lieu d’existence – pour insister sur le « ex » et ainsi faire entendre comment c’est dans un lieu Autre que le sujet se constitue.
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Parler des lois du langage, c’est donc, évidemment, se référer d’abord à la loi du Symbolique, en tant que chaque élément du langage est le symbole de cette pure perte. Mais à cette dimension du Symbolique, il faut ajouter, comme nous y invite Lacan, les dimensions du Réel et de l’Imaginaire : celle du Réel vient conceptualiser ce fait qu’il existe un espace résistant à la formalisation, un impossible à dire ; l’autre, celle de l’Imaginaire, renvoie à cette capacité que nous avons de donner une forme à ce qui vient répondre à la perte, à ce pur manque.
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La psychanalyse est née d’un malaise dans la culture bien repéré par Freud. On est quand même frappé, lorsqu’on lit les romanciers du XIXe siècle, ceux d’avant Freud, par cette impression qu’ils s’adressent quasiment à un interlocuteur qui n’existe pas, ou plutôt pas encore. On a souvent cherché la psychanalyse dans les romans ; il serait plus amusant de noter que l’écriture romanesque aussi bien que la pathologie semblent dessiner en creux une place, celle de l’analyste à venir, celle que Freud a occupée. Du coup, cela n’a rien d’étrange de penser que la psychanalyse, une fois articulée, et renvoyée dans le milieu social où elle agit comme agent qui interprète ce qui se passe, aurait cet effet dont je parlais il y a un instant. C’est-à-dire de provoquer un passage à l’acte qui la vise pour se débarrasser des questions qu’elle pose.
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Le sujet n’est pas responsable, dans la mesure où sa détermination subjective ne relève plus de ce qui serait une aventure singulière, d’un choix singulier, mais d’une participation à l’hystérie collective. Du même coup, il lui apparaît tout à fait légitime de penser qu’il doit son parcours, son destin à des circonstances collectives et extérieures. La même collectivité lui doit donc réparation de tout ce qui lui manque, puisque c’est ainsi, par elle, qu’il a été conçu.
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Le tonus s’entretient normalement grâce à la relation à une instance dont la bienveillance peut paraître garantie, assurée. S’il n’y a plus d’instance idéale, votre tonus dépendra de l’aléatoire, des circonstances. Autrement dit, selon que votre travail, vos relations, les situations, les bénéfices, tout ce que vous voudrez, sont satisfaisants, vous pouvez vous penser favorisé par une instance qui pourtant n’existe plus. Mais il suffit que les résultats soient plus complexes pour qu’aussitôt vous vous viviez comme désavoué et venant à manquer de tout. Ce qui devient le support du moi n’est plus la référence idéale, c’est la référence objectale. Et l’objet, lui, contrairement à l’idéal, pour être convaincu, demande qu’on ne cesse de le satisfaire.
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La jouissance sexuelle – et c’est l’un des effets, à mon sens, de cette mutation -, qui jusqu’ici se présentait comme l’étalon de toutes les autres jouissances, c’est-à-dire ce qui en donnait la mesure et permettait la relativisation des diverses jouissances officielles, occupe maintenant une place commune, ordinaire parmi les autres. Elle a perdu ce privilège qui avait surpris Freud et les premiers freudiens d’être l’organisatrice de toutes les jouissances dites partielles, de se trouver en quelque sorte au sommet de l’édifice. Aujourd’hui, le sexe peut être traité comme une jouissance orificielle ou instrumentale comme les autres.
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Le père, contrairement à un abord simpliste de la situation œdipienne, n’est pas tant celui qui interdit que celui qui donne l’exemple du franchissement autorisé de la limite pour accomplir son désir, son désir sexuel.
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Le bébé autiste a souffert d'une chose très simple. Sa maman, qui peut être fort aimante au demeurant, n'a pas pu transmettre le sentiment du cadeau qu'il était pour elle et qui dès lors lui donnait sa place dans le discours qu'elle lui adressait, voire qu'elle lui chantait. Car la prosodie du discours maternel joue un rôle dans le développement de l'autisme. Si cette naissance se fait par exemple sous le signe d'un deuil (du père par exemple), elle ne pourra pas transmettre le bonheur de l'événement. (...). Ces enfants autistes sont vides comme un golem au sens où leur capacité combinatoire n'a pas de maître ni de limites. Ils ont des capacités de calcul souvent stériles, comme un ordinateur laissé à lui-même. Il n'y a pas d'instance morale ni réflexive venant leur donner une identité. [interview donné au Télégramme 21 février 2014]
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