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Critiques de Charlotte Brontë (983)
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Jane Eyre

Il a fallu des années avant que je me décide à lire Jane Eyre alors qu'un exemplaire du livre était enfoui dans la malle magique de mes parents (mes parents n'ont pas de bibliothèque mais une grande malle dans laquelle ils entassent leurs livres, je suis sûre que ce détail vous passionne).

Pourquoi me direz-vous ? Parce que j'avais de très mauvais a priori sur ce livre. Je pensais qu'il s'agissait de la version 19ème siècle des romans de la collection Harlequin, autrement dit un livre cucul à souhait.



Mais un soir d'été, totalement esseulée et déprimée (en langage clair, j'étais une ado), j'ai décidé de lire Jane Eyre dans le seul but de la railler. C'est idiot mais j'ai fait pas mal de trucs idiots à cet âge-là.



De mémoire, ce livre a été la plus grande claque que je me suis prise. Non pas que d'autres livres ne m'aient pas autant voire plus émue ou enthousiasmée mais je m'attendais tellement à détester que j'ai été sonnée d'avoir tant aimé.

Non seulement j'ai aimé ma lecture mais en plus j'ai dévoré le livre d'une traite en une nuit. J'étais incapable de le lâcher, je voulais absolument savoir si Jane allait s'en sortir à l'internat, quelle tournure allait prendre sa relation avec Rochester et quel secret tragique celui-ci pouvait bien cacher.



A présent, dès que j'ai des mauvais a priori sur un livre ou un auteur, je pense à Jane Eyre et je les balaie du revers de la main : après tout, il ne faut jurer de rien !
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Jane Eyre

Si on m'avait demandé, il y a quelques années, de lire un Classique, j'aurais ri et me serais écriée "Un Classique, moi ? Jamais !".



Il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis... et puisque, tels les grands vins, je bonifie avec l'âge, j'ai pris la décision de m'atteler à la découverte des Romans Classiques.



Je n'en suis pas déçue, des mes découvertes, et bien souvent, c'est le coup de foudre avec le roman.



D'ailleurs, je participe aussi au challenge "Romans cultes" organisé par Métaphore (voir sur mon site), c'est vous dire si je vais en bouffer, du classique (mais j'avais entamé Jane Eyre trois jours avant de découvrir le challenge de Métaphore).



Mais revenons à notre critique...



"Orgueil et préjugés" m'avait conquis, "Jane Eyre" encore plus !



Pourtant, j'avais une appréhension à l'entame du roman, non pas en raison de ses quelques sept cent pages, mais en raison de l'histoire, qui me faisait craindre une longue suite de brimades envers Jane.



Déjà, dès les premières pages, mon instinct "serial killer" se réveilla, me donnant envie de passer à la moulinette la tante Reed, de pendre ses deux filles et d'écarteler le fils.



Pourquoi tant de haine et de violence envers trois enfants et leur mère ?



Si vous avez lu le roman, vous le comprendrez. Sinon, tout simplement parce qu'ils sont d'une cruauté gratuite et n'assument même pas leurs agressivité. Brutalisant Jane, le fiston est le premier à pleurnicher quand sa cousine se retourne sur lui.



Il a beau la martyriser sous les yeux de sa mère, elle s'en moque, comme si rien n'était trop beau pour lui faire plaisir, à ce gamin de merde. Mais faut surtout pas se défendre ou rendre les coups !



Vous avez sans aucun doute devinez que leur môman, c'est le genre de bonne femme qui ne supporte pas que l'on dérange son petit chou de fils, ne voyant même pas qu'il a tout, et même plus, pour finir pire qu'un voyou. C'est une sorte de petit tyran en culottes courtes...



J'ai eu peur à ce moment là que les sévices ne durent un trop long moment et que cela devienne répétitif, les rendant de ce fait dérangeants dans la lecture.



Mais non, pas d'étalement de douleur inutile car notre petite Jane partira au pensionnat de Lowood, et ma foi, cela se déroule plutôt bien, sauf que là aussi, j'eus des envies de meurtre sur le pasteur. Le crucifier au mur aurait été un must. Pourquoi tant de violence envers en homme de Dieu ?



Un homme de Dieu ? Mon œil, oui ! Vous trouvez que c'est un homme de Dieu celui qui affame des enfants, qui veut que l'on coupe les longs cheveux des filles, car il veut mortifier chez elles les désirs de la chair, parce qu'il veut leur enseigner à se vêtir de manière modeste et sobre,...et patati et patata.



Elle est forte, celle là ! Alors que, à ces côtés, il a ses deux filles, deux espèces de poupées Barbie version grand luxe, avec tous les accessoires de la pétasse fortunée fournis avec : les fourrures, les belles coiffures, les vêtements coûteux et en soie, les beaux chapeaux ou les toques en castor (et tout le monde sait que le castor ne travaille ni avec les mains, ni avec les pieds...).



C'est joli de prêcher pour la chapelle des autres, mais il aurait mieux fait de voir la poutre dans son œil et pas la paille dans celui des autres. Un bûcher pour cet homme, rien de moins !



Malgré tout, Jane, bien qu'il l'ait descendu en flamme (humour de bûcher), se plaira bien à l'internat, apprendra correctement, ne subira aucune brimades de la part de ses condisciples et se fera une amie véritable en la personne de Helen Burns, qui décèdera malheureusement de la tuberculose, qu’elle doit aux très mauvaises conditions de l’internat. Homme de Dieu, hein ??



Malgré ce moment plus triste, son passage à cette pension sera une vraie bouffée d'air frais ! Je n'aurais pas apprécié qu'elle se fasse vilipender non stop. Elle non plus.



C'est lorsqu'elle quittera Lowood après huit ans (6 ans élève, 2 ans enseignante) pour un poste de gouvernante à Thornfield-Hall que tout changera pour elle.



Si six croix peuvent vous changer la vie, comme le dit la pub pour le Lotto (deux "t", c'est le Lotto Belge), une petite annonce va changer toute la destinée de Jane.



A ce moment là, Guy Marchand entame sa célèbre chanson "Destinée, On était tous les deux destinés, À voir nos chemins se rencontrer, À s'aimer sans demander pourquoi, Toi et moi". Guy, fou moi la paix !



Autant j'ai apprécié le personnage de Jane Eyre, autant j'ai aimé celui de Rochester, sa manière d'être, de tourner autour de Jane sans qu'elle le remarque, sa façon de lui parler, de la traîter, correctement, apprécié aussi les quelques fois où il s'arrête de parler, juste avant de dire un mot tel que "ma chère" ou plus, car affinités.



C'est très agréable à suivre, leur histoire, j'étais dedans, à Thornfield-Hall, et plus sur terre.



Leurs rapports sont assez épiques, les dialogues étonnants, amusants, prenants. C'est un livre que l'on peut nommer : "Tu-Rateras-Ta-Station-De-Métro-Et-Oublieras-De- Descendre".



Je peux comprendre que certains n'aimeront pas la manière de s'exprimer des personnages, fort lyrique, parfois (souvent même), mais moi, je suis entrée dans le roman directement et je l'ai liquidé en très peu de temps (trois jours et quelques heures), dévorant les pages au fur et à mesure, avec l'envie de crier "Mais dis-lui que tu l'aimes, nom de dieu !".



L'histoire ne serait pas aussi bonne sans sa touche "mystère" et le secret de Rochester, caché au troisième étage, en est un grand.



Après m'avoir fait vibrer dans le verger, Rochester lui faisant une déclaration que l'on aimerait entendre dans la bouche de nos hommes (mais je pense que je vérifierais si le mien n'a pas de fièvre, s'il m'en faisait une de la sorte), Jane accepta d'attendre avant que le secret lui soit révélé. Elle aime les risques ? Sans doute...



Leur mariage avorté à cause de la révélation du grand secret m'a fait hurler de dépit, mais ce qui me surpris le plus, ce fut leur conversation ensuite.



Là où une femme sensée aurait hurlé, tempêté, vitupéré, fait une grosse crise, gueulé, envoyé le contenu des armoires à la figure de son futur-ex époux, notre Jane, elle, reste d'un calme olympien.



Là, j'ai craint pour eux deux... Après l'envolée, c'est la chute. Moi, avec un tel discours, je pense que je lui aurait pardonné, à Rochester, mais, autre époque, autres mœurs.



Et lorsque Jane partit, mon cœur avait mal pour elle. J'ai tremblé, espérant qu'elle vienne le retrouver, son aimé.



J'ai eu peur qu'elle ne se laisse prendre dans les filets du pasteur (pas celui du bûcher) un peu zinzin (trop "je suis un serviteur de Dieu") et j'ai souffert lorsqu'elle a retrouvé Rochester, blessé physiquement dans sa chair et dans son cœur.



Diable, que d'émotions en 730 pages !



Les mauvaises langues pourraient dire "En fait, c'est un roman Harlequin de l'époque victorienne ".



Que nenni ! Ce serait insulter le roman et le talent de Charlotte Brontë.



De plus, si les Harlequin étaient de ce niveau, ma foi, j'en aurais des étagères entières.



Jane n'est pas une de ces héroïnes romantique qui chante tous les matins "Un jour mon prince viendra", elle n'est pas jolie et ne se fait pas d'illusion sur sa vie.



Aimant Rochester, elle ne se fait aucune illusion non plus. De plus, contrairement aux Harlequin, les deux protagonistes ne se disputent pas, ne s'engueulent pas, bref, ils ont des rapports normaux.



Là où Harlequin s'enfonce dans le grand n'importe nawak, Jane Eyre s'envole dans les cieux et est aussi loin d'Harlequin qu'on peut l'être.



Jane Eyre, c'est le soleil; Harlequin, c'est Pluton : rayé du système solaire.



Les défauts du livre ? Minimes. J'aurais aimé que sa petite racaille de cousin, John Reed, meure dans de plus horribles conditions, encore. Que Mrs Sarah Reed se repente aussi des tous les torts causés à Jane, lorsqu'elle était enfant. Mais, obnubilé à force de mettre tous les torts sur le dos de Jane, elle ne changera pas son fusil d'épaule. Jane a bien plus de classe qu'elle et que ses enfants !



Non, rien d'autre à reprocher au livre. Trop court ? Oui, j'aurais aimé en lire plus et connaître les prénoms des enfants de Jane.



C'est bien simple, j'ai tellement aimé que lorsque j'eus terminé le roman, accélérant pour découvrir le final, mais râlant qu'il soit déjà terminé, je suis retombée sur terre avec une horrible question : que lire après un roman pareil ?? Dur !



Si vous avez des propositions dans le même genre, je suis ouverte à toutes propositions (propositions littéraires, of course, et rien d'autre !).



Mais pourquoi n'ai-je pas lu ce livre plus tôt, moi ?? Merci Babelio et merci aux critiques avant qui m'ont donné envie de le découvrir.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Jane Eyre

Jane Eyre est une jeune orpheline recueillie par sa tante, qui la méprise, et par ses cousins, qui la martyrisent. Acquérant rapidement l'étiquette d'enfant rebelle, elle est envoyée, à son plus grand soulagement, en pensionnat. Si sa nouvelle vie n'est pas vraiment facile à Lowood, elle s'y fait rapidement une amie, Helen Burns, enfant douce et tuberculeuse résignée à son triste sort.

Huit ans plus tard, Jane Eyre, devenue enseignante de Lowood, décide de changer de vie et de quitter le pensionnat. C'est ainsi qu'elle devient la préceptrice d'Adèle Varens, dans le manoir de Thornfield, qui semble cacher de bien étranges choses. Jane ne tarde pas à tomber sous le charme du charismatique maitre du manoir, Edouard Rochester, homme tout aussi mystérieux qu'attirant, à la réputation sulfureuse, et qui alterne avec la gouvernante de sa pupille confidences amicales, déclarations à double sens et brusqueries hautaines.



Qu'est-ce qu'il est bien, ce livre de Charlotte Brontë !! Il fait partie de mes romans d'enfance (j'avais tout juste une dizaine d'années la première fois que je l'ai lu), et c'est mon premier livre "adulte" (ou, en tout cas, pas estampillé "jeunesse"). J'aime le caractère droit et entier de Jane Eyre, sa retenue comme sa passion, sa générosité et son intelligence. Elle ne se compromet jamais, ni enfant, ni adulte, ni par amour, ni par haine. De même, l'évocation de Rochester est extrêmement réussie, à la fois viril et sensible, fort et aimant, bien loin de ces pâles princes charmants qui ne savent que chanter "Un chant, je n'ai qu'un seul chant" et embrasser leur belle, et qui pourtant remplissent les écrans de télévision de nos chères têtes blondes.

L'écriture de Charlotte Brontë est fine et élégante, précise, avec quelques envolées poétiques. Les dialogues en particulier sont de petits bijoux, ciselés, intelligents, non exempts d'humour ni de passion, notamment ceux de Jane et d'Edouard.

Au-delà des relations Jane-Edouard, Jane Eyre est aussi le récit d'une époque, d'une société, dans lesquelles les femmes n'avaient finalement que peu le droit de choisir leur vie, peu de métiers qui s'offraient à elle, peu le droit aussi à s'affirmer. C'est aussi une apologie de la valeur de la morale et de l'éducation, du travail et de l'honnêteté, et de l’affirmation du droit des femmes à suivre leurs aspirations.

Vivement ma prochaine relecture !

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Jane Eyre

JANE EYRE : c'est (tout simplement) époustouflant, merveilleux. La vie d'une jeune femme d'aujourd'hui en réalité et pourtant la condition humaine à l'époque se préoccupait guère de l'avis et des envies des femmes.

J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'emporterais sans hésiter sur une île déserte.
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Jane Eyre

Il y a des livres, comme ça, qui vous touchent en plein cœur. Par la justesse des mots, par la justesse des émotions. Pour moi, Jane Eyre est l’un d’eux (ainsi que Les Hauts de Hurle-Vent, dans la famille Brontë également).

Difficile de dire ce qui m’a le plus subjugué dans ce roman. C’est un tout, une sorte de perfection qui se détache à chaque mot, chaque chapitre… Ce roman m’a transporté, j’ai été bouleversée par cette histoire d’amour apparemment impossible. J’ai été happée par les tourments de Jane, par son parcours et son enfance chaotiques… Ce qui fait la force de ce roman, c’est qu’il n’est pas écrit comme une plate histoire d’amour. Les sentiments prennent peu à peu leur place, sans brusquerie… Le puzzle s’emboîte au fur et à mesure. Les personnages ont tous quelque chose d’envoutant, on devine les chaos de la route passée pour chacun d’eux. Le mystère, un côté noir et inquiétant est également jeté sur l’intrigue comme un voile noir de mauvais augure.

Charlotte Brontë mène son lecteur avec juste ce qu’il faut de suspense et d’intrigue. Chaque fin de chapitre appelle l’envie de continuer sa lecture, d’en savoir plus… Et toujours cette justesse d’écriture qui vous touche au cœur. Même lorsque l’histoire se termine, on aimerait que cela continue. On referme ce roman avec l’impression d’avoir été soufflée, touchée en plein cœur. Un roman qui donne envie de tomber amoureux !
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Jane Eyre

Juste deux mots de ma part concernant ce roman que j’ai beaucoup aimé et qui a fait couler beaucoup d’encre : la religion y est omniprésente, elle guide la vie de tous les personnages et le féminisme est à noter, celui de Jane Eyre et de Charlotte Brontë, car Jane affirme, à mon avis, la possibilité, pour la femme, d’un choix.
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Jane Eyre

Je viens de lire "Jane Eyre" en version intégrale de Charlotte Bronte et je dois dire que j'ai été conquise par cette œuvre littéraire. Tout d'abord, j'ai été séduite par le personnage principal, Jane Eyre, qui est une femme forte et indépendante, en avance sur son temps. J'ai aimé sa détermination à s'affirmer et à suivre ses convictions, même si cela signifiait aller à l'encontre des conventions sociales de l'époque.



De plus, l'écriture de Charlotte Bronte est magnifique et très descriptive, ce qui permet au lecteur de s'immerger complètement dans l'univers du roman. Les descriptions des paysages et des personnages sont particulièrement réussies, ce qui contribue à rendre l'histoire encore plus captivante.



Enfin, j'ai été touchée par la romance entre Jane et Mr Rochester, qui est à la fois passionnée et complexe. J'ai apprécié le fait que leur histoire ne soit pas simplement une romance clichée, mais qu'elle aborde également des thèmes plus profonds, tels que la condition des femmes et la place de la religion dans la société.



En conclusion, je recommande vivement cette intégrale de "Jane Eyre" à tous ceux qui cherchent une histoire captivante, avec des personnages forts et une écriture sublime. C'est un chef-d'œuvre de la littérature anglaise qui mérite d'être découvert et apprécié.

Mon avis détaillé :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Villette

Solitude, désespoir mais aussi rêves et espoir sont au cœur de Villette.

Ce roman sombre peut sembler contenir quelques longueurs mais il est aussi d’une grande richesse. Certains choix narratifs, certaines zones d’ombre dans l’histoire de Lucy Snowe sont déconcertants.



Lucy Snowe, lumière en latin et neige en anglais, habite au début de Villette chez sa marraine à Bretton. Elle n’a que quatorze ans et on ne sait pas pourquoi elle est là ni qui sont ses parents. Elle rencontre Graham Bretton, le fils de sa marraine, charmant garçon, qui n’a pas vraiment remarqué son existence, pas plus que celle de Paulina, une petite fille qui pourtant n’a d’yeux que pour lui.

Paulina est venue elle aussi passer quelque temps à Bretton en attendant que son cher père se remette du cruel deuil qui le frappe, la perte de son épouse adorée.



Puis le lecteur retrouve Lucy quelques années plus tard alors qu’elle a désormais vingt-trois ans. Elle est seule au monde et semble avoir tout perdu, si ce n’est quelques économies qui vont lui permettre d’entreprendre un long voyage jusqu’à Villette, où elle espère que le destin lui offrira la possibilité d’un nouveau départ. Le lecteur devine qu’elle a traversé de rudes épreuves, probablement la mort et la ruine de ses parents, mais ce n’est pas dit, l’imagination et les sous-entendus, les métaphores, permettent de combler ce vide, ces non-dits, de supposer ce qui a bien pu se passer.



Ce qui m’a semblé déconcertant est aussi ce qui fait la richesse du roman, lui donne son caractère énigmatique. Lucy est le symbole de la cruauté du destin et de l’existence qui n’épargne pas certaines personnes alors que d’autres ont la chance de connaître joie et bonheur ou d’être indifférentes au malheur qui ne les atteint jamais dans leur joie de vivre et bonne humeur.



Lucy ne se plaint jamais, à qui pourrait-elle se plaindre ? Ses anciens amis, comme sa marraine de Bretton, ne se souviennent plus d’elle. Digne, réservée, courageuse, hautaine car elle veut être respectée et non méprisée, elle veut être indépendante, gagner sa vie, d’où ce long voyage qui va lui permettre de devenir institutrice d’anglais dans une école tenue par Mme Beck, une catholique jésuite alors que Lucy est protestante.



Ce roman n’est pas que l’histoire classique d’une jeune fille à marier, que ce soit avec le beau John Graham Bretton ou avec le rugueux Paul Emmanuel, le professeur de littérature, qui dissimule un cœur d’or. Lucy Snowe représente toutes les personnes qui sont seules et aimeraient connaître la joie d’être aimées, d’avoir un peu de compagnie voire une famille mais n’osent pas le dire car elles veulent paraître fortes et indépendantes, rester dignes dans l’épreuve et garder pour elles les secrets de leur cœur.



La finesse de l’analyse psychologique est remarquable, le ton souvent mordant, caustique, en particulier lorsque Lucy s’attaque aux différences entre catholiques et protestants. Pour Mme Beck, la directrice jésuite, ne pas aller à la messe tous les dimanches est un crime passible de la condamnation à l’enfer pour l’éternité, alors que fouiller dans les affaires des élèves et mentir n’est pas du tout mal. Lucy reconnaît l’habileté et la ruse de la directrice mais désapprouve son hypocrisie, la tendance à la superstition.



Lucy est un esprit rationnel, elle veut être libre, lire et réfléchir par elle-même. En son âme et conscience, elle sait où se situe le bien et le mal et sa relation avec Dieu, elle n’a pas besoin d’un directeur de conscience et des mensonges des « papistes », comme elle appelle les catholiques, pour maintenir le peuple dans une foi qui ne fait appel qu’à la superstition et jamais à la réflexion et au libre-arbitre. Même si elle refuse de se convertir au catholicisme, elle reconnaît que certains catholiques, comme M. Paul Emmanuel, sont des gens bien.



Derrière Lucy Snowe qui raconte à la première personne se profile Charlotte Brontë, romancière talentueuse mais aussi brillante intellectuelle protestante que la vie n’a pas épargnée. Villette est son dernier roman et elle avait déjà perdu ses sœurs et son frère. Le drame qu’a connu Lucy n’est pas évoqué mais il m’a semblé évident que la question centrale après une horrible épreuve est plutôt : comment faire face à l’avenir plutôt que ressasser le passé? C’est ce que s’efforce de faire Lucy. Mais la vie se termine-t-elle aussi bien que les romans ?



C’est la question qui paraît tarauder Charlotte Brontë dans le dernier chapitre : Finis.

« Arrêtons-nous immédiatement ! Nous en avons dit assez. Pourquoi troubler un cœur confiant et tendre ? Pourquoi abandonner des rêves pleins d’espoir ? »

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Jane Eyre

Jane Eyre un merveilleux livre !

C'est l'histoire d'une orpheline, Jane Eyre, recueillie (par promesse avant la mort de son mari) par sa tante Mrs. Reed. Jane est sans cesse maltraitée par sa tante et ses cousins.

Puis un jour, elle est placée dans le pensionnat de Lowood de l'âge de huit ans à dix-huit ans.

Elle décide finalement de poster une annonce dans un journal pour devenir institutrice.

Mrs. Fairfax, la gouvernante de Thornfield Hall, répond finalement à son annonce favorablement. Jane arrive donc à Thornfield où l'amour va naître entre elle et le propriétaire de la demeure, Mr. Rochester.

Malheureusement, plusieurs problèmes vont se poser... Jane Eyre et Edward Rochester réussiront-ils à être heureux ?

Jane Eyre est tout simplement le meilleur livre que j'aie jamais lu !

Un magnifique livre pour une merveilleuse histoire d'amour... (j'adore les scènes de l'incendie et de la réception !)

Tout simplement parfait et inoubliable !
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Jane Eyre

Poussée par le désir de redécouvrir des oeuvres lues à l'adolescence, après les très beaux, Tess d'Urberville de Thomas Hardy et Les Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë, je me suis plongée dans Jane Eyre dont j'avais, je dois l'avouer, peu de souvenirs.



Et j'ai été véritablement transportée par l'histoire de Jane, une orpheline pas très jolie, souffre-douleur de cousins qui finit par être mise en pension par sa mère — où les conditions insalubres causent la mort de sa meilleure amie. Par la suite, il semble que sa vie s’éclaire quand elle devient professeur puis gouvernante chez un châtelain. Mais l’homme dont elle tombe amoureuse est prisonnier d'un terrible secret.



Toute la force de ce roman ne vient pas de l'histoire — qui racontée comme cela fait penser à un récit à l'eau de rose —mais à la qualité de l'écriture de Charlotte Brontë, au réalisme d'une époque et de la personnalité des personnages : la droiture et l'intelligence de Jane, l'ambiguïté de celui qui ne peut l'aimer librement, la bonté de sa meilleure amie, la perversion de sa famille adoptive. Des qualités qui font de Jane Eyre un très grand roman d'amour.
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Jane Eyre

« Portrait d'une gouvernante, pauvre, laide et sans famille. »

Ainsi se décrivait Jane au coeur ardent dans un de ses grands moments de désespérance.

Jane ! La petite orpheline sans fortune ni soutien. Celle que l'on met de côté. La mauvaise bête. le souffre-douleur de sa famille d'adoption, les Reeds, un tas d'hypocrites, de petits tyranneaux, de coeurs durs. Ils sont riches et elle ne l'est pas. Ou plutôt, elle ne l'est plus. Elle devra donc se faire humble et s'efforcer de leur être agréable. Mais Jane, bien plus forte et intelligente que ses tourmenteurs, ne se laisse pas faire. Elle refuse tout net la place de petite subalterne qu'on veut lui assigner. Virée comme une malpropre et envoyée dans un orphelinat sous la coupe du pernicieux et cafard Brockelhurst, elle devra se montrer héroïque pour survivre aux privations, aux humiliations et à l'accablement.

S'il y a en a une qui mérite un peu de bonheur et de considération, c'est bien Jane. Elle finira par les trouver en devenant la préceptrice d'Adèle, une petite française (forcément frivole) protégée par Edward Rochester, riche propriétaire du manoir gothique de Thornfield. Edward n'a rien d'un bellâtre ou d'un élégant. C'est une âme tourmentée, un lion rugissant au passé tumultueux et funeste. Ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Jane est prête à lui donner sa vie. Edward, de peur de la perdre, lui ment abominablement.

Jane, trop honnête, trop fière pour accepter les accommodements et les bassesses quitte Thornfield. Esseulée, anéantie, elle erre dans cette lande recouverte de brume où les fantômes s'amusent à frôler les vivants. A bout de force, elle est accueillie dans la modeste demeure de la famille Rivers. Grâce au hasard ou aux facéties du destin, la petite orpheline y retrouvera sa famille.

Mais Edward est toujours là, planté dans son coeur.

Que de courage, de force de caractère et d'abnégation, il fallut à Jane pour conquérir sa place et vaincre les hypocrites et les bigots.

Et même si à plusieurs reprises on a envie de lui souffler au creux de l'oreille de faire un peu de concessions, de mettre de l'eau dans son vin, c'est Jane au coeur ardent qui gagne au bout du compte.



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Jane Eyre

Pourquoi donc ai-je aimé Jane Eyre ? Je me le demande encore. Et pourquoi l'ai-je aimé autant ?

Je me suis laissé aller à le relire, longtemps après la première fois. Il me semble que cette première fois devait remonter à l'adolescence ou peut-être un peu après, je crois.

J'aime la littérature anglaise classique, je m'aperçois qu'il s'agit souvent de plumes féminines : George Eliot, Jane Austen, les soeurs Brontë, plus tard Virginia Woolf. Et lorsqu'il s'agit d'une plume masculine comme celle de Thomas Hardy, pour autant l'oeuvre offre de très beaux personnages féminins.

L'histoire pourrait paraître, non pas banale, mais digne d'un roman à l'eau de rose. Or il n'en est rien.

J'ai été emporté par le récit que nous raconte la narratrice, Jane Eyre, orpheline qui dès les premières pages se définit comme une fille non jolie. À force de l'entendre le dire, j'ai traversé le miroir des pages pour m'assurer moi-même que c'était bien, non pas un mensonge, mais la trace d'un sentiment humble, une manière de détachement, une sensibilité aussi.

Car Jane Eyre est une personne à la fois sensible mais déterminée dans ses engagements. Elle est la souffre-douleur de sa famille d'adoption. Elle s'enfuira. J'ai aimé sa beauté.

Jetée parmi les vents, sur les sentiers de la vie emplis de ronces, pauvre elle l'est aussi, son coeur ardent semble cependant triompher de tout, de chaque obstacle qui jalonne son chemin. Humble, emplie de compassion, résiliente, elle n'en demeure pas moins fière et respectueuse de sa condition de femme, le faisant savoir à chaque étape qui marque le récit. Posant des actes.

Oui Jane Eyre est une femme. C'est un personnage qui affirme sa condition de femme en exigeant des personnages masculins qu'elle côtoie et qui cherchent parfois à lui dicter le cours des choses, le respect due à sa personne. Edward Fairfax Rochester, St. John Eyre Rivers le découvrent à leur dépend et en seront parfois pour leur frais. Pourtant, le coeur de Jane Eyre est aimant, capable d'émotions, capable de trembler, de chavirer, de souffrir, de se perdre aussi, mais c'est elle qui décide. Décider, c'est bien la possibilité d'un choix, le choix d'une femme, posé dans un récit publié par une femme écrivaine en 1847. Respect.

Pourquoi ai-je aimé Jane Eyre ? Sans doute déjà pour cela...

Elle aime parfois ramener les événements de sa vie à la religion, son destin lui semble lié à des choses qui parfois invitent l'invisible, à ce qui ne peut être ni expliqué ni compris.

Pourquoi ai-je aimé Jane Eyre ? Sans doute pas pour cela.

Le personnage de Jane Eyre évolue dans une abnégation totale de sa personne.

Pourquoi ai-je aimé Jane Eyre ? Sans doute pour cela aussi.

Et puis vient l'écriture, une écriture très belle et très juste qui vient s'enrouler dans le récit, prendre la main des personnages, les déployer, entrer dans leurs failles, les bousculer jusqu'aux confins de la passion, jusqu'au bord de la folie. J'ai trouvé magnifique la manière dont l'autrice, au travers de la narratrice, évoque les méandres des sentiments amoureux.

La force de l'histoire est sans doute là et puis ailleurs aussi, dans une forme de magie qui crée une brèche dans ce réel sombre, gothique, à quelques encablures d'un ciel chargé de nuages qu'on sent si proche du paysage qu'on pourrait presque le toucher. Cette manière de l'autrice de savoir bousculer notre monde désenchanté a éveillé en moi des volées d'oiseaux.

Jane Eyre, est-ce Charlotte Brontë ? Je voudrais le croire. J'ai senti la parole, la voix de l'autrice venir à moi, traversant les landes, les mers, le ciel, les ronces, les mots tout simplement.

Pourquoi ai-je tant aimé Jane Eyre ? Sans doute enfin pour cela, pour cette rencontre intime avec l'autrice. En tournant les pages du livre, je sentais à certains instants, une présence qui effleurait mes doigts et je ne saurais vraiment dire à quoi cette sensation parfois cérébrale, mais parfois aussi un peu sensuelle, était due.

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Jane Eyre

Pas vraiment une critique (y a t'il encore besoin ?), plutôt une petite histoire personnelle que j'ai envie de partager, qui pourrait s'intituler "Jane Eyre ou le dilemme artistique".

Une expo qui approche. J'ai envie de faire quelques retirages de mes vieilles linogravures, cette fois sur des pages d'un vieux livre. Tout est prêt et je sais exactement où, dans mon bazar organisé de l'atelier, se trouve un vieil almanach jauni, récupéré il y a quelques années dans le grenier de ma grand-mère tchèque. C'est exactement ce qu'il me faut, pages en double colonne, jolie couleur ivoire, un peu abîmé sur les bords. Je me demande s'il faut arracher les pages ou plutôt couper la reliure, quand je me rends compte que ceci n'est pas un almanach.

J'ai devant moi une édition 1907 de "Orpheline de Lowood ou Johanna (sic!) Eyre", par (tenez-vous bien) Currer Bell !

Combien de fois je l'ai déjà lu ! Combien d'adaptations de cinéma j'ai vu ! Malgré tout, les coudes dans le plateau à encrer, je jette un oeil sur le début. Et je me fais encore prendre par cette histoire mi-romantique, mi-gothique. Les pages ont une couleur et l'odeur des murs de Lowood, le style est désuet au possible. Je vais jusqu'au bout.

Et les gravures ? Faut-il détruire ce beau livre centenaire ? Pourtant, l'effet pourrait être super ! Vous auriez fait quoi, à ma place ?



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Jane Eyre

Sans doute que je ne suis pas capable d'être vraiment objective sur le roman de Charlotte Brontë. A chaque relecture, je m'indigne, je me pâme, je m'émeus aux mêmes endroits. Tout est là. Les paysages sublimes, la passion et le désir, la dénonciation sociale. Toute la partie sur la pension de Lowood fait forcément penser à Dickens -Oliver Twist- et le calvaire de la petite Helen s'inspire du destin de la propre sœur de Charlotte, Maria. On voit comment le tempérament de notre héroïne est brimé, bâillonné par l’institution. Certains, à tort, ont tendance à ne voir en Jane Eyre qu'une romance passionnée dans la lande mais c'est ignorer toute ce qui a pu faire scandale à l'époque. Madame Brontë ne se contente pas de dénonciation sociale, elle met en scène une héroïne passionnée, sujette au désir à une époque où une gouvernante ne devait montrer aucune humanité. Tous les personnages sont en marge de ce que les mœurs de l'époque exigent : Jane et ses désirs, Rochester, Adèle l'enfant illégitime. Tous ont une nature en opposition à leurs devoirs.



Non seulement le roman nous offre des pistes nombreuses de réflexion mais il transcende les genres de son époque. Nous pouvons retrouver le Romantisme avec les merveilles de la lande et les affres émotionnels de Jane et les passages sur Thornfield -avec le mystère, et l'ambiance de la vieille demeure- nous font immanquablement penser aux romans gothiques de Radcliffe.



Malgré cet ancrage dans une époque, Jane Eyre est avant tout un roman qui transcende le temps. Jane est universelle. Son bouillonnement intérieur « Je ne connais pas de milieu ; à aucun moment de ma vie, dans mes façons d'agir envers des caractères durs et sûrs, opposés au mien, je n'ai connu de milieu entre la soumission absolue et la révolte résolue. » Jane a soif de liberté et les humiliations ne la brime qu'extérieurement. Son apparence physique, sans beauté, donne aussi au personnage quelque chose d'unique. C'est d'ailleurs un défi que Charlotte avait décidé de relever. Les sœurs de l'auteur pensaient qu'une héroïne ne pouvait être que belle pour être intéressante. Charlotte leur aurait alors dit qu'elles se trompaient et qu'elle allait le leur prouver. Et quelle preuve !



Que pourrai-je encore te dire ami lecteur pour te persuader de lire Jane Eyre ? Peut-être qu'à chacune de mes lectures, je découvre quelque chose, que je comprends une nouvelle dimension. Ce roman semble comme grandir avec nous, changer en même temps que notre propre regard. Et n'est-ce pas le propre des grands livres ?
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Jane Eyre

Jane Eyre , c'est le roman d'apprentissage où l'on suit la petite Jane, que sa tante place à 10 ans dans une institution pour jeunes orphelines, pour s'en débarrasser, la jugeant sournoise et insolente. On la retrouve à la sortie de l'institution où elle a vécu huit ans, acquérant une formation de gouvernante et choisissant délibérément de la quitter. Jane Eyre fait montre d'une envie de découverte qu'elle sent vitale et nécessaire pour avancer et se connaître.

Arrivée à Thornfield, elle y restera comme gouvernante de la petite Adèle pupille d'Edward Rochester, taciturne en privé, brillant en société, convoité par la belle Blanche Ingram, intelligente et superficielle. Suite à la relation amoureuse avec Rochester impossible, Jane choisit de partir, renouant par hasard avec des membres de sa famille, avant de revenir à Thornfield et y retrouver Rochester affaibli et blessé dans sa chair.



Jane Eyre n'est pas qu'un roman d'apprentissage c'est aussi un roman féministe, le roman d'une affirmation individuelle, où les épreuves sont analysées et prétexte à forger le caractère, où la solitude même douloureuse peut devenir une force.

D'apparence fragile mais forte, raisonnée et passionnée, Jane Eyre parvient à transformer chaque épreuve, surtout les plus douloureuses en réflexions introspectives sur lesquelles elle s'appuie pour mieux rebondir, faisant ainsi preuve d'une résilience naturelle - elle se remet toujours en cause, elle se déstabilise pour avancer, refusant les choix par défaut, toujours droite. Elle a un intelligence et une acuité d'analyse des sentiments et des comportements humains d'une grande finesse.

Et c'est tout l'art de Charlotte Brontë qui, avec fluidité dans la narration, et un style simple nous offre avec Jane Eyre, une analyse psychologique fine et nous offre un des plus beaux portraits de femme, une femme qui s'est libérée des obstacles et se réalise pleinement.
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Jane Eyre

COUP DE COEUR,!!!!

Qu'il m' a été difficile de tourner la dernière page de ce roman! qu'il m'est difficile d'aligner deux mots pour vous parler de lui!

Publié en octobre 1847,le roman de Currer Bell fit grand bruit. Quand on apprit que l'auteur en était une jeune fille de 31 ans ce fut l'incrédulité! car bien sûr à cette époque pour envisager d'être publié il ne fallait pas porter jupons ...

Je vous épargnerai le résumé de ce roman foisonnant, sachez seulement qu'arrivée à l'âge adulte Jane Eyre devient l'institutrice de la petite Adèle Varens pupille de Mr Rochester. Après de longues années passées à Lowood ,l' institution caritative où l'avait placée sa tante Mrs Reed,la voilà donc installée à Thornfield. Thornfield sans son maître le redoutable Mr Edward Rochester ne serait pas Thornfield.... comment pourra t'elle résister au charme de ce séducteur,?certes il est loin d'être beau, elle n'est pas bien jolie , mais qu'importe .

Charlotte Bronte nous peint une jeune femme tout à la fois passionnée , aimante, capable de tout pour ceux qu'elle aime qui garde cependant la tête sur les épaules.

La richesse de ce roman ne s'arrête pas à l'histoire de Jane , c'est aussi le regard d'une femme du 19ème sur le monde dans lequel elle vit, sur la pauvreté et sur les conditions de vie des plus modestes, sur la position de la femme dans cette société machiste. Charlotte Bronte se fait porte parole d'une femme indépendante, capable d'agir de réfléchir par elle`même. Bien sûr elle se fait aussi l'écho de cet insularisme typiquement britannique qui exècre le petit français et se réjouit de sa défaite à Waterloo, il ne fait vraiment pas bon être français sous la plume de Charlotte Bronté ....la petite Adèle Varens en sait quelque chose...

Jane Eyre ce sont aussi les personnages du roman surtout Edward Rochester bien sûr St John Rivers ce pasteur presque l'anti-thèse de Rochester et Jane ! Trois figures , trois façons de voir la vie, le monde , une femme deux hommes .

Je savais qu'écrire un commentaire sur ce magnifique roman serait difficile je ne me trompais pas! je n'aurai qu'un mot si vous ne l'avez pas encore lu laissez tomber les préjugés les étiquettes classique de la littérature, 19ème, foncez vous ne serez pas déçus!





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Jane Eyre

Jane Eyre est l’amoureuse passionnée et raisonnée à la fois, sacrifiant aux diktats de l’époque où l’honneur doit rester sauf, où les règles imposées par l’Eglise et la morale sont toutes-puissantes.

Jane Eyre est la femme qui se veut libre, après avoir été une enfant brimée.

Jane Eyre est la femme intelligente mais modeste, peu encline à se faire remarquer.

Jane Eyre est courtoise mais n’a pas sa langue en poche.

Jane Eyre est pétrie de contradictions, et j’aime ça.



J’aime l’Angleterre, ses saisons affirmées, sa campagne colorée par la bruyère, ses manoirs austères, ses cottages charmants.

J’aime le 19e siècle et les classiques. J’aime le romantisme.



Vous l’aurez compris, j’adhère en tout point à cette histoire écrite par la célèbre Charlotte Brontë, où l’amour, la morale, la religion, la folie et le féminisme se font la part belle, avec en toile de fond les conditions de vie du 19e siècle, particulièrement pour les enfants orphelins.



Un roman gothique, plein de noirceur mais d’espoir, où se creuse, au fil des conversations, la relation entre l’homme et la femme.

Un roman d’amour.

Un roman moderne, envers et contre tout.

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Jane Eyre

Petite orpheline sans fortune, sans ami et sans grande joliesse et pourtant si totalement enchanteresse. Ainsi se dresse Jane Eyre, figure incontournable de la littérature anglaise de ces deux derniers siècles.



Avec cette biographie romanesque à fortes connotations autobiographiques, Charlotte Brontë signe une oeuvre novatrice et qui s'offrir même le luxe d'un léger parfum de scandale. Son héroïne détonne dans le panel habituel. Sa douceur et son humilité n'en cachent pas moins une âme solidement trempée, consciente d'elle-même et de sa dignité. A l'image de sa créatrice, la créature se fait le chantre d'un féminisme, certes à ses prémices, mais qui se refuse à accepter sans mot dire la domination masculine. Petit être si menu, enfant fée presque surnaturelle aux yeux d'Edward Rochester, mais si grand par la force qu'elle oppose aux épreuves diverses qui bouleversent sa vie dès ses plus tendres années (à bien y réfléchir, "tendres" n'est décidément pas l'adjectif adéquat pour qualifier son enfance).



Il est bien sûr beaucoup question d'amour dans ce récit. Une grande soif d'affection parcourt les lignes du texte et nombreuses seront les embûches pour parvenir à la désaltération. Edward Fairfax Rochester représente un personnage ténébreux - sans les excès du Heathcliff d'Emily cependant. Ténébreux, dépeint d'entrée comme laid de visage, autoritaire, se montrant aisément sec et cassant, peu tolérant envers la petitesse ou les enfants, ... la liste pourrait se décliner à l'infini ou presque. Mais quel homme! Tellement plus attirant que les lisses gravures de mode masculine présentes au château en même temps que la merveilleuse et sculpturale Blanche Ingram. Celle-ci non plus n'est pas ratée dans son portrait! Charlotte Brontë se venge de la trop grande beauté extérieure en faisant de ses personnages au physique si attrayant des êtres vains ou pleins de morgue,  ou encore froids comme le marbre à l'image de St-John Rivers.



Miss Brontë, c'est avec un plaisir toujours renouvelé qu'on lit et relit le récit de votre héroïne. Continuez à nous enchanter comme elle le fit avec le fier Edward! Je crois que votre roman est l'un de ceux dont on peut multiplier les lectures sans jamais se lasser. Je vous dis donc à bientôt. Mon bonjour affectueux à vos soeurs que je visiterai à nouveau sous peu.
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Jane Eyre

Jane Eyre.



Deux mots qui mettent mon âme en ébullition.

Deux mots qui font palpiter mon cœur.

Deux mots qui m'emportent dans une histoire captivante, passionnante.



Une héroïne inoubliable.

Elle se dit elle-même pas jolie. Mais tellement touchante par sa force de caractère, sa droiture, sa passion et son courage. Héroïne moderne, volontaire et insoumise.

Orpheline, elle est dans ses tendres années recueillie par un oncle qui décède malheureusement peu de temps après la laissant à la cruauté de sa veuve et de ses enfants.

Du haut de ses 10 ans, Jane se rebelle. Combien ai je trépigné devant tant de méchanceté et d'injustice et de mauvaise foi? Mais Jane est décidée à ne plus se laisser faire. Ce qui lui vaut d'être placée dans un orphelinat où les conditions de vie sont rudes. Mon cœur a saigné devant tant de maltraitance (le terrible épisode du typhus en particulier est d'une tristesse infinie) . Mais elle y découvre l'amitié. Elle prouve aussi qu'elle n'est pas une mauvaise personne. Devenue maîtresse dans ce même orphelinat, elle place une annonce pour devenir préceptrice. Elle est engagée pour éduquer Adèle Varens une petite française dans le manoir de Thornfield dont le maître Edward Rochester fera bientôt chavirer le coeur de Jane Eyre et le mien.

Du suspense, des rebondissements incroyables, du romantisme à l'état pur. J'étais sur un petit nuage puis sur les montagnes russes. jan Eyre. Un concentré d'émotions.

Quant à la plume de l'auteur? Je me suis coulée avec délices dans chacune de ses phrases.

Alors oui, vous l'avez compris, Jane est le roman que je compte bien relire une vingtaine de fois. Un énorme coup de cœur.



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Jane Eyre

Classique de la littérature anglaise, Jane Eyre m'a emporté.

La lecture de ce classique est facile et on ne peut lâcher cette histoire avant de savoir ce qu'il va se passer.

J'avoue cependant avoir parfois ressenti un sentiment étrange, un certain malaise face à Jane. Difficile à expliquer par ailleurs.

Jane est jeune, instruite, croyante, pas spécialement jolie mais bonne et gentille, humaine.

Pourtant, par moment, elle m'a exaspérée. J'avais l'impression qu'elle se laissait manipuler sciemment, presque avec joie. Cela m'a dérangé.

J'ai cependant pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, et la fin m'a plu !! (et oui, j'aime les histoires qui finissent bien !!)
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