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3.94/5 (sur 34 notes)

Nationalité : Thaïlande
Né(e) à : Samut Sakhon (Thaïlande) , le 25/06/1954
Biographie :

Cet écrivain thaïlandais se fit remarquer en 1981 avec la publication du roman Kampipâkskâ (en français; La Chute de Fak, en anglais: The Judgment). Nominé Livre de l'année par le Conseil Thaïlandais à la Littérature, cet ouvrage emporta le South East Asia Write Award. En 1994, il reçoit à nouveau cette distinction pour un autre roman, Wela (Sonne l'heure en français, Time en anglais).

Source : en.wikipedia.org
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Invitation au voyage, Arte, réalisé par Julie Tissot


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Les gémissements de ma voisine devenaient de plus en plus forts, mais ma (fausse) bonne conscience dormait en paix. Elle s’éveillait parfois en pleine nuit mais je l’endormais par des considérations sur mes revenus, je la trompais en pensant au jour où j’aurais une augmentation ou une promotion, et elle me croyait, elle se rendormait.
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pp. 77-79
Elle se souvient toujours très bien de ce jour-là, quand elle était encore dans la grand salle de l'hospice ordinaire. Ce jour-là, le repas de midi avait été une grande fête. Outre les plats et les desserts divers et les sommes d'argent distribuées, elle était apparue à la télévision. Comment oublier après cela?
Quand ils l'ont filmée, ils l'ont interrogée sur sa famille. Sous le feu du projecteur, avec cette caméra qui tournait et ce microphone tendu jusqu'à sa bouche, elle était terriblement intimidée, mais elle a répondu la vérité sur ce qu'ils lui demandaient. Elle a dit son prénom, son nom de famille, le nom de son mari décédé, a les noms de ses enfants toujours vivants. Elle a parlé de son dernier fils qui n'avait pas toute sa raison. Elle a raconté ce qui avait fait qu'elle avait décidé de mourir ici. Elle racontait ce qu'elle croyait vraiment, racontait la vérité vraie. Quand ils sont partis, ils lui ont dit de regarder la télévision, quelle chaîne, quel jour, à quelle heure. Elle s'est répété cela chaque jour, a attendu que ce jour-là vienne. Et pas seulement elle, mais bien d'autres qui avaient été interrogés de la même façon qu'elle, d'autres étaient assis devant le poste de télé ce jour-là tout comme elle, et même l'infirmière en chef qui dirigeait le bâtiment.
Elle était assie dans la rangée de devant, tête relevée, attendant de se voir sur l'écran. Elle était heureuse et fière de voir son visage sur l'écran de télé. Elle n'avait jamais songé avoir une telle chance dans sa vie. Elle était radieuse. Elle oubliait la tristesse, oubliait la douleur d'avoir dû venir vivre dans un endroit pareil. Ce jour-là, toute la journée elle a été heureuse et n'en a eu que pour son apparition à la télé.
Mais elle ne savait pas que ces images sur l'écran de télé allaient rendre ses enfants furieux, furieux au point qu'ils ne sont jamais revenus la voir.
Au début, elle ne s'est doutée de rien mais après que pas mal de temps fut passé sans qu'ils viennent, elle s'est dit que d'avoir donné leur prénoms et leur nom de famille faisait qu'ils devaient avoir honte auprès de leurs amis et connaissances, auprès de leurs camarades de travail, et qu'ils devaient être en colère contre elle pour avoir fait du tort à leur réputation. Mais pour sa part, elle n'en a pas voulu à ses enfants, car elle n'a jamais été en colère contre eux, même si eux l'ont été tant de fois, au point qu'elle a dû venir vivre ici. Elle n'a jamais été en colère contre eux, elle ne les a jamais rejetés de son sein de mère, jaimais, ne serait-ce qu'en pensée.
Elle n'en a eu qu'après elle-même pour avoir fait perdre la face à ses enfants, pour leur avoir causé du chagrin. C'est uniquement pour ça qu'elle s'en veut.
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pp. 13-14
Si ceux qui ont monté cette pièce étaient assis parmi nous, les soupirs et l'agitation des spectateurs leur donneraient sans doute la réponse à la question de savoir s'ils ont ou non atteint leur objectif.
Je ne sais pas ce qu'ils veulent. Veullent-ils mettre les spectateurs mal à l'aise ou veulent-ils qu'ils soient excédés par ce qu'ils voient?
Quant à moi, je ne tiens nullement à ce que les spectateurs de mes films soient excédés par ce qu'ils voient.
A vrai dire, le malaisie génère parfois l'ennui, mais bien entendu l'ennui c'est tout autre chose que le malaise.
Comme ma production en témoigne, j'essaie de bourrer mes films de malaise autant que faire se peut.
Et c'est une raison de plus pour laquelle j'ai tenu à venir voir cette pière, car la critique l'a résumée en une formule; "La pièce la plus ennuyeuse de l'année."
Au début, lorsque la troupe de théâtre a annoncé qu'elle allait jouer cette pièce, je n'y ai pas fait vraiment attention car à ce moment-là je tournais un nouveau film,mais j'avais quand même été attiré par le fait qu'ils tous âgés d'à peine plus de vingt ans. Selon leurs biographies, certains poursuivaient encore leurs études à l'université. Mais voilà qu'ils annonçaient sans douter de rien qu'ils allaient jouer une pièce portant sur les sentiments intimes des vieux.
C'est cela qui a attiré mon attention.
Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien savoir des sentiments intimes des vieux? Pourquoi des jeunes comme eux voulaient-ils jouer les vieux? Alors qu'il y a tant d'histoires intéressantes sur les gens de leur âge, voilà qu'ils se mêlaient d'interpréter ce qu'ils ne connaissaient pas et n'avaient aucun moyen de connaître.
Le plus drôle c'est que moi, qui aurai soixante-trois ans révolus cette année, je n'ai jamais pensé faire un film sur les vieux. Au contraire: mes films traitent désormais de l'enfance; je trouve que c'est autrement plus passionnant.
C'est tout ce qui a attiré mon attention.
Après cela, je n'ai pas fait attention aux nouvelles les concernant, car j'étais très pris dans mon travail, jusqu'à ce qu'on annonce que la générale venait d'avoir lieu et que les bénéfices en seraient versés à un hospice de vieillards. C'est alors que je me suis tenu au courant et que j'ai lu la critique avec soin, dans l'intention de voir la pièce dès que mon travail me le permettrait, mais sans pour autant vouloir la voir à toute force.
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Ceci est l'histoire d'un jeune homme qui a pris Pour femme une veuve qui n'avait pas toute sa raison. (L'histoire se serait sans doute terminée là si la veuve n'avait été la femme de son père.) Et par le plus grand des hasards cette histoire est arrivée au sein d'une petite communauté rurale, si bien qu'elle est devenue un scandale énorme qui a ébranlé les convictions morales de presque tut le monde dans le village, chacun y allant de ses commentaires est jugements en fonction de l'opinion qu'il s'était faite des cette relation contre nature.
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p. 22
Je n'aurais jamais pensé que le metteur en scène nous montrerait une scène pareille. Dans la vie quotidienne, rien de plus ordinaire que de vieilles femmes en train de se laver, mais qu'on les montre sur scène et cela n'a plus rien d'ordinaire. Ou est-ce parce qu'on n'a jamais vraiment fait l'effort de regarder? Je ne suis pas sûr. Mais ce genre de scène d'ablutions, j'en ai déjà vu et je m'en suis servi dans mes films à une époque où, chez nous, il n'y avait pas de scènes de baisers sur la bouche dans les films comme de nos jours et où l'on se servait des scènes de baignades pour que les "vamps" mettent en valeur leurs pleins et leurs déliés et, sous couvert de sarongs mouillés et tendus à craquer, suscitent des émois primaires.
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[...] La pagode était au centre de la vie du village. Quand un enfant naissait on le portait à la pagode pour que le révérend père lui trouve un nom propice et conforme à sa date de naissance. Quand un fils ou un petit-fils était en âge de devenir novice, c'est à la pagode qu'on le faisait ordonner et qu'il venait résider. Bien entendu, quand quelqu'un mourait, c'est à la pagode qu'on apportait le corps pour l'incinérer. Pour quiconque voulait faire des rencontres, c'est à la pagode qu'il fallait se rendre. C'est à la pagode que le chef du village réunissait les villageois, que les officiels du district venaient établir les cartes d'identité individuelles et les services sanitaires vacciner contre les épidémies. Les vieux allaient à la pagode faire leurs dévotions et les policiers à la poursuite de malfaiteurs s'arrêtaient à la pagode pour prendre des renseignements. Individuellement et collectivement, tout le monde dépendait de la Le Challenge ABCpagode.
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« C’était chouette quand on était à Pattaya. On faisait rien de la journée, mais on vivait comme des lords, à faire les cons, mais juste entre nous. Le Vieux, c’est une légende vivante… » Otto se prépare un autre verre. « Un jour, on était tous complètement dans les vapes. Notre boutique, c’était le meilleur endroit où se saouler et fumer de l’herbe pour les Thaïs comme pour les farangs. Je veux dire : tout le monde était le bienvenu. Quand il y avait foule, on se transbahutait sur la plage et on continuait. S’il y avait personne, on se réunissait dans la boutique et on se pintait jusqu’à ce qu’on tombe de sommeil. Mais, en général, y’avait du monde tous les jours. On commençait en fin de journée, on formait un cercle et on picolait sur la plage. Quand il faisait nuit, on faisait du feu. À l’époque, Pattaya n’était pas bondé comme aujourd’hui, bien sûr. »
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Mamie sort de ma chambre à l'instant avec son adorable petite chatte blanche. Rien d'extraordinaire, vous savez. Elle est juste venue me servir sa rengaine habituelle. A vrai dire, à l'origine, c'est moi qui la lui ai racontée, cette histoire, en pensant qu'elle lui procurerait un peu de bonheur, un peu d'espoir, et elle s'est mise à la répéter à tout bout de champ, tant et si bien qu'elle a finit par la faire sienne. Tout le monde dans la maison y a eut droit - et chacun, plusieurs fois. C'est bien le même thème, sauf quelle a un peu modifié le décor et les accessoires, au point d'en faire une histoire nouvelle qu'elle répète à satiété.
Pour ma part, je ne lui ai jamais reproché de s'être approprié mon récit. D'abord, vous ferais-je remarquer, elle ne s'en est pas servi pour en faire un livre ou pour le vendre comme scénario de film, pour en tirer parti d'une façon ou d'une autre. Je n'ai donc songé à revendiquer un peu d'argent. Et puis, cette histoire - revue et corrigée - qu'elle colporte n'a plus grand chose à voir avec celle que je lui ai racontée, car elle y a ajouté sa réflexion, sa propre interprétation, un peu comme on épice un plat pour en relever le goût: c'est toujours le même plat mais ce n'est plus le même goût - et il est normal que les goût diffèrent. Vous comprendrez donc que, si elle s'est inspirée de moi, pour le reste, c'est bien sa création. Enfin, je ne l'accuse pas car je vois bien que c'est une vieille femme, un vieille femme esseulée - sympathique d'ailleurs. Dans le mesure où cette histoire lui apporte un peu de réconfort et d'espoir, je la lui laisse volontiers, par compassion, par simple charité humaine (sans pour autant subir de préjudice personnel).
Mais comme vous le voyez, avant de la lui abandonner, cette histoire, j'ai dû énumérer trois raisons, pas moins, et la compassion humaine vient en dernier.
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« Certains riaient, d'autres fulminaient. Quelques-uns, debout, fumaient une clope ou tétaient une bouteille de jus de fruit; d'autres, barquette de riz sur les genoux, mangeaient en attendant leur tour; d'autres encore patientaient assis sur les bancs le long des murs, et certains d'entre eux jetaient des coups d'œil déprimés au tableau des scores. La plupart circulaient entre les tables, insensibles à la fatigue, queue de billard à la main, comme une excroissance corporelle. »
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N'allez pas nous accuser - nous, les locataires - d'avoir le coeur dur, d'être des barbares, des sauvages, des misanthropes... Soyez compréhensif. Chacun de nous est accaparé par son travail, par ses propres responsabilités. Comment trouver le temps de s'occuper de ses voisins? En outre, Mamie n'était pas vraiment une parente, notre vraie grand-mère. D'ailleurs, si vous vous trouviez dans la même situation, je ne suis pas sûr que vous préféreriez être "acteur" plutôt que "spectateur".
Ah! n'allez croire que je vous manque de respect, que je n'ai que dédain pour votre sens de l'humain. Si je parle de la sorte, c'est que, souvent, je vois quelqu'un allongé sur le trottoir ou sur une passerelle. Les gens vont et viennent mais personne ne fait attention à lui, personne ne prend le temps de vérifier si ce corps est vivant (ou s'il lui reste un filet de respiration). Les gens passent comme devant un tas d'ordure - certains ne le voient même pas. C'est là, à mon avis, une histoire ordinaire (dans notre société). Que quelqu'un s'arrête pour vérifier ou porter secours, voilà qui est extraordinaire. je ne suis pas sûr que vous soyez par les passant qui s'arrêtent - je n'en suis pas sûr.
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