Citations de Christian Roux (58)
La nuit ne porte pas conseil. Elle fait mieux : elle repose.
En amour, tout à de l'importance, et si je devais sacrifier une minute de l'avant, une minute de l'après ou une minute du pendant, je serais incapable de choisir, au risque de rester eunuque toute ma vie. L'amour, c'est tout ou rien, on ne le dira jamais assez.
La procréation rend l'homme religieux. Ce n'est pas le moindre de ses défauts.
Je réalisai aussi que, pour la première fois, j'avais pensé à mon père en toute sérénité. C'est alors que me vint l'idée saugrenue de construire une cabane. Plus précisément, j'avais en moi cette image d'un homme assis devant sa cabane, regardant le soleil se coucher durant un temps qu'il savait éphémère, le tout planté au milieu d'une cité au bord de la noyade...
La frustration naît de la médiocrité
La religion, c'est comme la baise, ça se pratique en chambre. Point à la ligne.
"J'ai aussi découvert que les musiques qu'on aime peuvent changer de sens au fil de notre existence."
Il n'aime pas la religion, de même qu'il n'aime pas les fachos, les cocos ou les gros capitalistes. D'une manière générale, il déteste toute forme de pensée ou d'idéologie visant à l’universalisation des comportements des hommes et des femmes, c'est à dire à leur uniformisation.
- Ah, c'est ça ? Parce que j'attends un gosse, je dois renoncer à ma conscience, rester sage et patienter ? Putain, Marc, ça sert à quoi d'avoir un gosse, si c'est pour arrêter de vivre ?
Aujourd'hui, les flics abandonnent des filatures parce qu'il n'y a plus d'essence dans leur réservoir. Ils l'ont bien rempli de temps à autre sur leurs propres deniers mais il y a une limite à tout. Et cette limite est atteinte depuis longtemps.
Ce qui vraiment l'avait fait craquer, il aurait été incapable de le dire.
Simplement, il leur dit qu'il n'en voulait pas, de leur boulot de merde.
Et il sortit la bombe.
La posa sur la table et maintint son doigt enfoncé sur le déclencheur.
Dit :
-Si je le relâche, on explose.
Et il les regarda frémir, trembler, se fissurer.
Larry songea que finalement, les humains ne vivaient que pour se droguer. A l'amour, à la victoire, à la famille, à l'héroïne, à l'alcool, au travail, à la réussite, à l'illusion... Et dès que la drogue à laquelle ils s'adonnaient cessait de produire son effet, ou bien dès qu'on les en sevrait, ils s'en cherchaient une autre, de même nature ou de nature différente: un autre verre, une autre piqûre, un autre amant, un autre môme, un autre logement, un autre travail... Le bonheur n'est pas un état stationnaire, ou il s'appelle l'ennui. (p 75-76)
Bernard Salmon se montrait particulièrement virulent. A l'époque, il répétait en boucle : " Dès lors qu'elles ne vous respectent pas, les institutions sont faites pour être violées."
Mais quand on est dans la merde, quand on malheureux, on ne veut pas de porte ouverte, on veut quelqu'un qui nous prend par les épaules, nous assoit sur une chaise et nous dit "mange maintenant". On ne veut pas entendre "si tu veux,tu peux dormir là", on veut entendre "ton lit est prêt". Quant à l'argent, ce n'est même pas la peine d'en parler. Il suffit d'un chèque signé et plié, surtout pas dans une enveloppe, qu'on puisse le glisser discrètement dans sa poche, et le tour est joué. Mais personne ne fait ça. Et c'est difficile de pousser une porte de soi-même, de s'inviter.
- T'aurais pu me demander mon avis, non ? Merde, si tu te prends pour un gros pro parce que t'as eu un bol de Vénitien pendant trois jours.
- Un bol de Vénitien ?
- Le cul bordé de nouilles, si tu préfères ! Mais toi, c'est l'Italie tout entière qui te sert de froc !
De la passerelle où j'attendais mon tour, chaque membre du personnel étant soigneusement fouillé avant de monter à bord, j'ai pu voir le grand-queue tournoyer dans les airs, jusqu'au moment où il a masqué le filin de la grue et où, comme il se découpait à contre-jour dans le ciel uniformément bleu, on ne distinguait plus les sangles qui l'enserraient. Alors, vraiment, j'ai eu l'impression qu'il volait. Majestueux.
A la fin de l'exposé, Simon peste :
-Est-ce qu'il y a dans cette ville quelqu'un qui n'est pas au courant que dix kilos de poudre pendaient dans le vide au-dessus d'une rivière d'égout ?
Qu'est ce qui pousse les gens à croire que tout est possible, quand l'histoire démontre que tout est impossible?
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ÇA MARCHE ...
La montagne, y a rien à faire, ça grimpe. Alors tu te tapes deux heures à crapahuter dans des forêts interminables, en sinuant comme tu peux entre les rochers, toujours à l’ombre d’arbres tous plus identiques les uns que les autres (mais en fait, tu ne vois rien, tu as les yeux rivés sur tes pieds pour éviter de glisser), et quand tu arrives enfin au sommet…
Tatataaaa ! La magnifique vue ! Attention !… Ben non, t’es dans les nuages. Mais ça c’est pas grave, mon problème, c’est que, y a rien à faire, très vite, JE ME FAIS CHIER d’une force !!! Même s’il y avait eu le plus beau paysage du monde, le temps d’y arriver, et celui d’en redescendre, c’est vraiment trop chiant.
Sans compter qu’après t’être cramé les cuisses et le cœur dans la montée, tu te flingues les orteils dans la descente, tes pieds brûlent, tu te ramasses une ou deux fois la gueule par terre, t’es hyper concentrée (les yeux rivés au sol, bis) pour ne pas arriver dix fois plus vite que prévu, certes, mais en roulé-boulé, les côtes en marmelade et les épaules meurtries… ou pétées, tout pété, un tas d’os…
C’est quoi, l’intérêt ? L’intérêt, c’est que t’es arrivée à quelque chose. T’en as bavé mais tu es récompensée. Récompensée ? Les nuages, je les vois aussi bien d’en bas, tu sais. Oui, bon, d’accord, on a joué de malchance, mais imagine la vue sur les Alpes…
C’est comme la vie, tu vois, tu rames toute l’année au boulot mais à la fin, tu peux te payer des vacances.
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p. 179 : Les yeux rivés sur son plan de Paris, Samia se délecte de tous ces noms de rues, de ponts, de places. Elle ne peut pas s'empêcher de les prononcer à voix basse. Ils fleurent bon la liberté. ça n'a pas de sens, mais c'est ce qu'elle ressent.....Elle va rater un train mais qu'importe, elle prendra le suivant.... Elle se lève du banc où elle était assise et commence à marcher d'un bon pas. Elle se dit "c'est ma marche". "C'est ma marche vers la liberté."