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Citations de D.H. Lawrence (601)


Les secrètes eaux


extrait 1

Ce qui était perdu est retrouvé
ce qui fut blessé est sauvé,
la clé de la vie au corps des hommes
ouvre à nouveau les fontaines de paix.

Les fontaines de paix, les fontaines de paix
montent à doux flot vers un plus haut niveau
bouillonnant cependant sous le mur épais
de cette maison de vie qui nous enclôt.

Elles bouillonnent sous le mur épais
qui fut jadis une maison, mais maintenant est une prison,
et pas un seul d’entre nous ne sait
que les eaux ont monté.
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La lande sauvage


Extrait 5

  Oh merveilleuse chose !
Non plus une ombre ! – et elle me tient
Serré, et elle me roule, m’enveloppe, me touche, inlassablement.

Soleil, mais en substance, jaunes nénuphars !
Ailes, plumes, sur le cri des temps mystérieux, vanneaux qui
  virent !
Tout le bien tout le bon, tout Dieu se fait substance, un lapin
   pataud
Le confirme, j’entends clamer sept alouettes en chœur.


//Traduit de l’anglais par J.J. Mayoux
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La lande sauvage


Extrait 4

Mais quelle splendeur d’être substance ici !
Mon ombre n’est ni ici ni là ; mais moi, je suis royalement ici !
Je suis ici ! Je suis ici ! clame le vanneau ; les soucis d’eau
  éclatent de rire à les entendre !
Ici ! sursautent les lapins. Ici ! halète l’ajonc. Ici ! disent les
  insectes de près et de loin.

Sur ma peau, au soleil, l’air chaud qui colle
Et qu’irradie le chant de sept alouettes chantant ensemble
  m’ébaudit de baisers.
Tu es ici ! Tu es ici ! Nous t’avons trouvé ! Partout
Nous cherchions ta substance, étalon des caresses, garçon nu !
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La lande sauvage


Extrait 3

Et si se flétrissait l’ajonc, et que je sois parti ?
Et si l’eau s’arrêtait, où seraient alors soucis et goujons ?
Qu’est-ce donc sur quoi s’abaisse mon regard ?
Blanche sur l’eau se fronce mon ombre, tirant comme un
  chien sur sa corde, pour filer.

Comme elle se retourne, tel un chien blanc vers son maître !
Moi sur la rive toute substance, mon ombre toute ombre me
  regardant d’en bas, se retournant !
Er l’eau court, court plus vite, plus vite encore,
Et le chien blanc danse et frémit, je tient lâche sa corde.
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La lande sauvage


Extrait 2

La lande crâne bravement ; mais en bas, d’entre les joncs
En masse les soucis d’eau brillants se dressent et défient
  les buisson fleuris ;
Le ruisselet paresseux y pousse
Sa sinueuse flânerie ; et puis se réveille, bondit, rit et
  s’épanche.

En une mare profonde, un vieux bain à moutons
Noir, étouffé de saules, frais, où reflue le cours lent de l’eau ;
Nu sur la lèvre abrupte et tendre
De gazon, je guette debout le va et vient frémissant de mon
  ombre blanche
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La lande sauvage


Extrait 1

Les vives étincelles sautent dans les ajoncs
Petits jets de soleil pareils à des flammes.
Au-dessus, exultants, les vanneaux filent :
Ils ont vaincu le temps une fois encore, leur clameur
  l’annonce.

Les lapins, poignées de terre brune, gisent
En boule sur le morne gazon qu’ils ont brouté à vif.
Dorment-ils ? – vivent-ils ? – Voyez donc, lorsque je
Bouge les bras, la colline exploser, soulevée par la
  détente de leur ruade !
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Il était curieux qu'elle n'eût jamais vu aucun homme blanc montrer cette faculté de gentillesse subtile, ce pouvoir de l'aider silencieusement à distance si elle pêchait sans succès ou si elle était fatiguée de son cheval ou si Tansy prenait peur soudain. On eût dit que Romero était capable de lui envoyer avec son cœur un sombre rayon de secours et de soutien.
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Elle s'accrocha à lui, avec un soupir d'émerveillement qui était presque de l'effroi, comme devant le sacré. Il la tenait serrée contre lui mais il ne disait rien. Il ne disait jamais rien.
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Désir de printemps


Extrait 5

Ah, viens, viens vite printemps,
Viens, élève nos myriades vers leur comble,
nous qui n’avons jamais fleuri, tels de patients cactus.
Viens, élève – nous au terme, à la floraison, porte nous à notre été,
nous lassés de l’hiver dans l’hiver de ce monde.
Viens faire le nid des pinsons creux et doux
Viens attendrir les bourgeons du saule, gonfle – les, fourre – les,
Puis souffle l’or dessus.
Viens enjôler les gauches fleurs du pas d’âne.

Viens, hâte- toi, rachète – nous
d’une excessive mort.
Viens vite, ébranle du dedans le globe pourri du monde,
fais-y éclater la germination, nouveau monde.
Viens maintenant vers nous, tes adeptes qui ne peuvent fleurir
  dans la glace.
Le monde entier luit des lis de la Mort, l’invincible,
mais viens, donne- nous notre tour.
Assez de vierges et de lis, du parfum passionné, suffocant de la
  corruption,
Plus d’odeur de narcisse, de lis prostitués, lames de sensation
perçant la chair en fleurs de mort.
Finissons, finissons de cette affaire, de ces délices frissonnantes,
frémissant désastre de la chair, acre passion, rare extase ourlée de mort.
A notre tour, vienne notre chance, sonne notre heure,
Ah, bientôt, bientôt !
Que la nuit tourne au violet d’une riche aurore
Que la nuit soit plus chaude, toute réchauffée par un rougeoiement
  violet,
l’annonce violette de l’été dans le cœur cosmique de l’homme.
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Pauvres montagnes, pauvres paysages, il fallait les écraser, les presser, les réduire en poussière pour en tirer un petit plaisir, un petit amusement. Qu'est-ce que tous ces gens voulaient dire avec leur ferme résolution de s'amuser ?
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Quels menteurs, les poètes, et tous les autres ! Ils vous font croire qu'on a besoin de sentiment, quand, au contraire, ce dont on a suprêmement besoin, c'est de cette sensualité perçante, consumante, peut-être horrible.
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Et pourtant, c'est une honte ce qu'on a fait aux gens ces cent dernières années : les hommes transformés en insectes de travail, privés de toute virilité, de toute leur vraie vie.
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Ma grande religion est de croire que le sang, la chair, ont plus de sagesse que l’intelligence. Notre esprit peut se tromper, mais ce que notre sang éprouve, croit et dit, est toujours juste. L’intelligence n’est qu’un mors et une bride. Que me fait la science ? Tout ce que je veux est de répondre à mon sang directement, sans frivole intervention de raison, de morale et de je ne sais quoi !

Je conçois le corps d’un homme comme une sorte de flamme, la flamme d’une bougie, toujours droite et cependant souple. L’intelligence n’est que la lumière qui rayonne sur les choses alentour. Et je ne suis pas tant préoccupé des choses d’alentour (ce qui est proprement l’intelligence) que par le mystère de la flamme toujours vivante, sortant Dieu sait comment de nulle part, et étant elle-même, quoi qu’il y ait autour d’elle et que la flamme éclaire. Nous sommes devenus si ridiculement intellectuels que nous ne savons plus que nous sommes nous-mêmes quelque chose. Nous croyons qu’il n’y a que les objets sur lesquels nous rayonnons. Et la pauvre flamme continue de brûler, ignorée, pour produire cette lumière. Et au lieu de poursuivre le mystère dans les choses fugitives, mal éclairées, qui sont en dehors de nous, nous devrions nous contempler nous-même et dire : « Mon Dieu, je suis moi-même ! » Voilà pourquoi j’aime vivre en Italie. Les gens sont si peu conscients. Ils ne font que sentir et désirer, ils ne savent pas. Nous savons trop. Non, nous croyons seulement savoir tant de choses. Une flamme n’est pas une flamme parce qu’elle éclaire deux ou vingt objets sur une table. Elle est une flamme parce qu’elle est elle-même. Et nous nous sommes oubliés. Nous sommes Hamlet sans le prince de Danemark. Nous ne pouvons être. (1913, pp. 92-93)
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Il me plaisait beaucoup, dit Ursule.
- Mais alors, tu as dû être diablement tentée ?
- Théoriquement, oui ; pratiquement, non, dit Ursule. Quand on est réduite au : "oui ou non", on n'a même pas l'ombre d'un désir. Oh ! si je sentais un désir, je me marierais tout de suite. Mais je n'ai que le désir de ne pas me marier.
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