Harms est drôle et cruel – ou plutôt le monde absurde de
Harms est drôle ou cruel, ce monde de vieilles qui tombent les unes après les autres de leurs fenêtre, de braves gens qui se battent ou de cet homme qui n'existe pas. Cruel vraiment ce monde qui l'enverra crever à 36 ans en asile psychiatrie pour n'avoir pas écrit au goût du Petit père des peuples – c'est qu'il avait bien compris, le bougre, la noirceur subversive de ce « désespéré rigolo » (Nivat). La poésie de
Harms, nous est néanmoins parvenue, cachée, sauvée de la destruction par ses proches comme de petites histoires populaires ou, ce qu'il appelle lui-même, des incidents réglés en quelques vers pour ne pas trop troubler le silence.