La narratrice est une jeune femme un peu déboussolée. Agée de 20 ans, elle vit chez une tante après le décès de sa mère. Son père, parti il y a des années travailler à Singapour, l’a abandonnée.
Elle suit des études de littérature à l’université de New Delhi, sa ville de résidence. Elle n’a pas vraiment d’amis, elle se sent plutôt décalée car elle n’a pas les mêmes centres d’intérêts que les jeunes filles de son âge, à savoir se trouver un mari.
D’ailleurs, elle a refusé tous les prétendants proposés par sa tante. Dans la société fermée indienne, pétrie de conventions, elle ne peut exprimer ses véritables opinions.
Un jeune, un peu plus âgé qu’elle, va un jour la dévisager dans un café : « On m’a souvent dévisagée, bien sûr ; c’est comme ça ici, c’est ce que font les hommes. Tous les jours, d’une porte à l’autre, à bord des bus, en marchant sur les gravas qui encombrent les bas-côtés, dans les embouteillages, aux feux rouges. Regards d’incompréhension, de luxure, de fureur, de désir triste, si vides et inexpressifs que c’en est tantôt terrifiant, tantôt pathétique….Mais dans ses yeux à lui, il y a la promesse d’autre chose. »
Il est passablement laid mais quelque chose chez lui l’attire, comme le papillon de nuit attiré par la lumière. Et la jeune fille va se brûler les ailes. Il l’initiera au sexe, à l’alcool, aux drogues. Elle va définitivement se perdre et gâcher sa vie.
Deepti Kapoor a écrit là un excellent premier roman. Sa construction d’une succession de courts paragraphes nous donnerait presque le tournis, reproduisant si bien l’agitation, la foule de New Delhi. Ce n’est pas tellement l’histoire qui importe mais la description de la société actuelle indienne avec toutes ses contradictions et ses contrastes.
Elle nous parle de la réalité de son pays sans concession : « Aujourd’hui, je repense à Holi (la fête des couleurs) dans Delhi. La première année, refus têtu de sortir alors que les hommes boivent du Bhang et s’aspergent furieusement. Les ennuis sont vite arrivés. Sperme teint en une douzaine de nuances. Le tout sous couvert de couleurs. Au marché, la quête d’une proie, l’amoureux éconduit, l’amant rejeté. Le tout sous couvert d’amusement. ».
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J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre. D'abord j'ai trouvé les 100 premières pages très longues, pis il y a eu plus de rythme pour finir par être interminable .
J'ai apprécié les personnages d'Ajay et Neda, mais j ai trouvé de grosses longueurs à ce livre notamment des descriptions de fêtes et de repas sans intérêt. Pour finir la fin qui je trouve part totalement en vrille..... bref je n'ai pas été convaincu par ce roman.
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Derrière l’image folklorique du Bollywood et la quiétude des temples hindouistes, se cache la facette sombre de l’Inde.
Celle d’un pays où la caste fait la loi.
Celle d’un pays où les riches vivent dans l’opulence, sur fond de fêtes, drogues et débauches. Celle d’un pays où les riches usent de leur pouvoir entre manigances, violence et crimes organisés.
Celle d’un pays où les pauvres meurent de faim, sont expulsés. Celle d’un pays où les pauvres et leur vie ne valent rien.
Deepti Kapoor, dans ce livre entre thriller et portrait d’une société à l’atmosphère viciée, nous dépeint l’Inde d’aujourd’hui, où les traditions se confrontent à la modernité, où la corruption fait la loi, où les droits humains sont bafoués, où la morale et l’humanité n’existent pas.
Ce livre est un portrait glaçant et percutant de l’Inde moderne.
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C'est un roman qui commence par un horrible événement. Ajay est désigné coupable d'une tuerie dont il n'est pas l'auteur. Nous repartons donc en arrière pour comprendre comment le passé a pu faire naitre une histoire si sombre. Nous suivons alors Ajay, mal né, vendu à une pseudo famille, qui survit en rendant service. Il est si parfait dans cette tâche, personnalisant chaque action pour les autres, qu'il attire le regard d'un jeune homme riche à souhait, Sunny. Cette rencontre ne laissera personne indemne. Très prenant dès les premières pages, je me suis laissée vite portée par la vie difficile d'Ajay, personnage phare du roman. Il y a une candeur infinie dans ce jeune homme, je m'y suis fortement attachée. Cependant, au milieu du roman, il est possible de perdre pied tant les affaires financières et familiales de Sunny s'embourbent. J'ai eu du mal à y voir clair. Je regrette ces différentes temporalités du récit qui ne m'ont pas permis de suivre sereinement. La fin a cette qualité : elle remet les choses en place pour nous laisser dans l’attente frustrante d'une suite ... prochaine ?
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Tout d’abord, merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont, car ce livre a été reçu dans le cadre d’une masse critique.
Age of Vice est un roman coup de poing, qui nous plonge dès les premières pages dans l’ambiance de la corruption rampante, implacable, de New Delhi et de l’Inde en général.
La plume de l’auteure est vraiment très bonne. Ses descriptions sont percutantes et le ressenti des personnages est plus que crédible.
Le seul bémol serait la structure du livre en elle-même, qui manque parfois de fluidité.
Il n’est pas exempt de petits défauts, un bébé de cette longueur ne l’est que rarement, mais ça reste une très bonne lecture !
PS : âmes sensibles, méfiez-vous 😉
PS 2 : pour ceux qui ont eu un peu du mal avec la fin, ce livre est annoncé comme un premier tome d’une trilogie. Ceci explique peut-être cela 😊
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Delhi, mégalopole partagée entre modernité et traditions. La corruption y est grande tout comme la différence sociale entre les castes. Trois jeunes personnages bien différents y évoluent. Sunny Wadia, fils d'un entrepreneur véreux, Neda journaliste issue d'une vieille famille riche et Ajay originaire d'Uttar Pradesh le boy de Sunny.
Je n'ai pas du tout aimé cette lecture. Je me suis obligée à aller jusqu'au bout de ce pavé ennuyeux car je l'ai lu dans le cadre d'un prix littéraire.
J'aurais abandonné depuis longtemps sinon.
Le roman se divise en 5 parties inégales dans leur longueur et leur intérêt.
J'ai trouvé ce roman long, sans émotion, répétitif et alambiqué.
Pourtant les 50 premières pages étaient prometteuses. Elles se concentrent sur le destin d'Ajay jusqu'à sa rencontre avec Sunny. Et c'est là où pour moi le roman s'enlise dans un cliché du fils de riche qui boit et se drogue toute la journée car il ne recherche que l'amour et la reconnaissance d'un père sans moral. Sunny est soi disant charismatique. Je le trouve pathétique tout comme l'intrigue de ce roman où la fin de ce premier tome est prévisible et stéréotypée. On le voit venir à des kilomètres ce cliffhanger.
Le roman est composé à 80% de dialogue barbant et sans intérêt. Le reste ne parle que de nourriture, de drogue et d'alcool. La pseudo histoire d'amour entre Sunny et Neda est énervante plus que touchante. On dirait des ados de 15 ans. Neda est d'une bêtise sans nom, c'est affligeant.
De plus l'écriture de l'autrice est banale, le vocabulaire est basique et ne fait ressortir aucune émotion.
Je n'y ai finalement pas appris grand chose de l'Inde d'aujourd'hui.
On parle du roman comme d'un livre "dément, énorme, choquant, brutal et tendre". Et c'est là où je me dis que la lecture est vraiment subjective. J'ai lu des livres bien plus choquants et violents aussi bien dans leur propos que dans les situations. Et alors la tendresse je la cherche encore.
Une énorme déception.
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Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont de m’avoir permis de découvrir « Age of vice » de Deepti Kapoor lors d’une masse critique.
Dans cette fresque au cœur de l’Inde, on suit l’histoire de Ajay, un garçon pauvre, de Sunny, un riche héritier et de Neda, une femme journaliste.
A travers ce roman, Deepti Kappor nous plonge au cœur de l’Inde actuel avec ces grands écarts de richesse, le meurtre et la corruption.
Après une première partie totalement maîtrisée, la suite du roman me paraît plus confuse et malheureusement, elle m’a parut longue, trop longue.
Malgré une belle écriture, il vous faudra de la persévérance pour aller au bout de ce roman.
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Kapoor depti, a bad character, Jonathan Cape, London.
A suivre l'itinéraire de cette jeune fille indienne en rupture avec un milieu très conformiste, on comprend le scandale provoqué par cette histoire : une collégienne timide et solitaire parcourt les bas fonds de Delhi, elle découvre des « gens peu recommandables » et des pratiques délétères, voire mortifères.
Via la fréquentation d'un adulte laid, repoussant mais enjôleur, elle qui ne peut trouver un avenir à sa guise, se laisse séduire par l'expérience et le passé « occidental » de son amant. On comprend, plus vite qu'elle, à quel point elle fait une sale expérience, à ses risques et périls.
« Delhi is no place for a woman in the dark unless she has a man and a car or a car and a gun. »
La violence et la mort sont l'avers d'une vie policée imposée à toute sa génération.
Delhi, ville de contrastes et d'ambiguïtés, révèle ses ruelles pestilentielles, ce cadre pue la mort et la déchéance, autant individuelles que collectives. La narratrice parcourt en voiture les mauvais quartiers, de nuit, à grande vitesse, sans respecter les codes ou les interdits, en compagnie de son imprévisible compagnon, sorte de mauvais ange, Shiva destructeur dont elle serait la Parvati.
On vit leur équipée, sous le signe d'un feu violent qui les consume. le vocabulaire se précipite et s'accumule, présence multiforme de la ville. J'aime ces brefs aperçus qui relèvent d'une violente poésie urbaine.
The city is close to me, I think I know it. Millions of lives, hearts, lungs, arms flailings and stabbing, begging beating, pleading, praying, pushing gums against teeth, teeth against flesh, tongues lolling, bodies rubbing in the dark drunk, fraying, frayed hems on clothing, loose, stitches, goats chickens, one great cry the scent of it, the red dust and diesel in my nostrils and my mouth. I think I know it all. Then it ends.
La succession de courts paragraphes s'impose pour des visions fragmentées qui alternent, mêlant les époques et les situations, le moment présent et le souvenir, le temps de l'illusion et celui de l'analyse, le ravissement et désenchantement. le JE et le Elle, la proximité vécue et la distance du souvenir ou de l'écriture. La vie vue à travers les éclats d'un miroir brisé.
Voilà pourquoi lire ce livre en anglais est essentiel, on y vit mieux l'intensité des sensations, des émotions, l'inattendu et les excès des situations.
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assez dur comme livre mais interressant
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Ce livre a été une grosse déception. Le résumé était très alléchant et promettait une histoire originale. Au lieu de cela, j'ai été très vite gênée par l'écriture. En elle-même la qualité n'est pas atroce et est lisible, mais tout ces sauts dans le temps et ces interruptions du récit sont insupportables. Si encore elles étaient justifiées par un besoin de la narration, mais ce n'est pas le cas. Un fil simple aurait largement suffit et aurait sauvé le roman.
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