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Critiques de Dominique Bona (359)
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Gala

Après Les aventuriers de l'Art moderne de Dan Franck ou Bouquet de bohème de Dorgelès, j'ai pris un réel plaisir à retrouver cette folle émulation qui régnait entre les artistes de l'entre deux guerre. Dominique Bona nous en offre ici un véritable panorama et ce avec brio, sous sa plume, les artistes reprennent vie et nous font part des liens qui les unissaient ou non. ... Gala la puissante, la muse, la gardienne, nous fait rencontrer les Dadas, les surréalistes, les poètes, de Paris à New York en passant par Cadaquès ou Arcachon. Outre la notion historique, l'auteure (que je connais déjà pour avoir lu son Berthe Morisot, son Camille et Paul ou encore un roman intitulé Le manuscrit de Port ébène) , sans jugement aucun, nous ouvre les portes psychologiques des personnages, leur univers secret. En bref ce livre m'a beaucoup appris et m'a donné l'envie d'en lire d'autre sur Max Ernst notamment ou encore sur Peggy Guggenheim...
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Stefan Zweig

Son œuvre nous reste, et on y trouve, en dépit de tout, des raisons d'aimer la vie (Franz Masereel)
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Excellente biographie de Berthe Morisot où on découvre son univers, les origines de sa peinture avec sa soeur Edma, son rapport à Édouard Manet, sa vie à Passy.

Une référence pour encore mieux apprécier les oeuvres de la femme en noir tout autant que les portraits troublants qu'en a réalisé Manet.

Dominique Bona excelle dans cet exercice délicat et elle emoprte le lecteur dans les pas de cette artiste exceptionnelle dont on peut admirer une belle collection d’œuvres au musée Marmottan.

Elle repose au cimetière de Passy aux côtés de son mari Eugène Manet, mais aussi d’Édouard Manet qui marqua autant sa vie que son parcours artistique.

Un ouvrage de référence.
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Cette biographie de Berthe Morisot, acquise après visite de l'exposition consacrée à cette si délicate artiste par le musée Marmottan-Monnet, est à la fois passionnante et très bien écrite. On y découvre tout le milieu des grands impressionnistes ou assimilés de la fin du 19ème, leur mode de vie (assez confortable) et leurs relations où l'estime réciproque l'emporte sur la jalousie. Parfaitement documenté, le bouquin nous fait surtout découvrir l'opiniâtreté, l'insatisfaction et la passion pour son art de BM, dans un style élégant qui colle parfaitement au sujet.
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Les partisans : Kessel et Druon, une histoi..

Dominique Bona, connue pour son talent de biographe, a eu l'idée de saisir un instant de l'histoire, à savoir la composition du Chant des Partisans (et peut-être plus encore le départ en Angleterre de Germaine Sablon, Kessel et Druon), pour dénouer les fils des ces trois destins, qui se sont entrecroisés, si proches durant un temps et pourtant si différents.

La rencontre de ces trois là ne doit pas grand chose au hasard, rien en tous cas pour Kessel et Druon, oncle et neveu. Et pourtant leur profond attachement les uns aux autres, celui d'une vie entre les deux écrivains, et des liens plus éphémères en ce qui concerne Germaine Sablon, qui a souffert de cet éloignement, est plus étonnant qu'il n'y parait, tant leur personnalités sont différentes.

Kessel et Druon sont, chacun à leur manière deux monstres de la littérature du vingtième siècle. Je préfère Kessel, plus altruiste et plus entier, dont l'œuvre me parait plus originale. C'est un avis très personnel. La vie de Germaine Sablon est moins intellectuelle. En comparaison avec les deux autres, elle semble presque rangée... Et pourtant, cette chanteuse un peu oubliée fut une femme profondément libre dont la vie vaut le détour.

J'ai beaucoup apprécié la distance prise par Dominique Bona vis à vis de son sujet. Un vrai recul, qui lui donne de la neutralité, tout en conservant tendresse et bienveillance pour des personnes complexes dont elle a bien rendu compte de l'humanité. Il ressort de son livre un grand sentiment d'authenticité, pour des personnages hauts en couleurs. On dirait presque du Kessel, au moins dans la posture.

Seul bémol, je regrette que Dominique Bona n'est pas été plus disserte sur la vie de Kessel entre les deux guerres. En définitive, elle dresse principalement une chronique de la France depuis les années 40 jusqu'à la fin des années 70, à travers ce portrait croisés de trois personnalités que la célébrité et le succès ont imposés à un monde intellectuel dans lequel ils font figure, chacun à leur manière, de marginaux incontournables.

Merci à Babelio et aux Editions Gallimard pour l'envoi de ce remarquable ouvrage.



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Camille et Paul

Un des meilleurs livre sur le sujet.

Très documenté, avec une facilité d'écriture.

Et oui, Camille et Paul étaient très proches jeunes.

C'est pourquoi je n'ai jamais compris comment a fait Paul Claudel pour faire interner cette soeur chérie, si chérie pourtant.

Quelle trahison !

Camille a été sacrifiée sur l'autel du "quand dira t on", et surtout sa mère ne l'a jamais aimé.

Des psychiatres ont clairement établi que l'état de santé psychiatrique de Camille aurait pu être soigné, même à l'époque, et elle n'aurait nullement eu besoin de cet enfermement pendant 40 ans.

Mais c'était sans compter la mère (mais peut on la nommer mère ?) qui déteste sa fille au point de demander à l'asile de ne pas faire parvenir à Camille des lettres et des paquets., et d'insister pour qu'elle ne reçoive pas de visites. Mais quel crime Camille a commis pour être punie de la sorte ?

Peut être la réponse se trouve dans le fait qu'avant Camille, ils ont perdu un nourrisson de sexe masculin. Alors, sans faire de psychanalyse de comptoir, je pense que cette mort à poursuivi Camille toute sa jeunesse, mais je subodore un lourd secret de famille (et oui, la transgénérationalité ça existe...) pour que ce destin ai été si tragique. Un peu comme Charlotte Salomon...

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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Biographie où l'on croise avec délectation Monet, Manet, Renoir, Puvis de Chavanne, Zola, Mallarmé, ou l'on appréhende leurs connections, (géographiques : Batignolles par exemple) mais aussi tout simplement leur vies, leurs originalités...

Mais bien sûr, ce livre est avant tout le portrait de Berthe Morisot.

Portrait impressionniste, par touches:

- sa quête d'un bonheur qui toujours s'échappe,

- sa volonté hors du commun; son caractère ténébreux, colérique, mais aussi son raffinement, sa maîtrise

- ses doutes , son exigence (à la hauteur de ses doutes)

- son mariage tardif et presque contraint, après bien des hésitations, qui ne la rapprochera guère du bonheur,

- et bien sûr sa peinture, ses tons apaisants, peinture de jeunes filles , peinture à la recherche de l'absolu et de la perfection à qui elle dédit tout son temps (à l'exception de celui consacré à sa fille, qui aura vite son propres chevalet!

- des belles histoires d'amitiés durables, teintées selon les cas d'une touche de flirt, et avec souvent/ presque toujours une composante d'admiration.
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Ce livre m'a été recommandée par ma libraire. de plus, j'aime lire Dominique BONA : ses écrits sont toujours passionnants mais là je me suis ennuyée!!!!! D'autant plus que Berthe Morisot n'était pas une inconnue pour moi.
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Les partisans : Kessel et Druon, une histoi..

Druon allumant la clope de Kessel. Dans ce geste, dans cette image, mille mots. Une fraternité, une camaraderie entre l'oncle et le neveu. Une époque aussi, flamboyante, à l'image de ces hommes d'un autre temps. Ils ont fumé, résisté, écrit, aimé, osé. Ils ont vécu pleinement, mille vies à eux deux.



Dominique Bona prend pour postulat leur départ pour Londres et l'aventure auprès de de Gaulle qui s'ensuit. Et l'écriture d'une page de l'histoire française qui se chante : Le chant des partisans. Un texte fort qui se griffonne sur un coin de table.

On oublie souvent que, pour que Le chant des partisans existe, il aura fallut deux femmes. Anna Marly qui leur a apporté cet air russe, la mélancolie, la gravité et l'énergie de vie de cette musique. Et Germaine Sablon. Star de la chanson, elle a créé au sens music-hall du terme ce titre, dans une interprétation vive et rageuse. Qui s'effacera au fil du temps face à celle de Montand, plus lourde, plus lente.



Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est justement la part belle laissée aux femmes. Parce que ces deux hommes vivent entourés de femmes.

Germaine Sablon est emblématique, je la découvre en résistante. L'amante de Kessel sera la première à quitter la troupe londonienne pour aider et servir sa patrie. Ce qu'il ne lui pardonnera jamais vraiment. L'amoureuse a décidé de sa vie et a eu l'audace de faire de l'ombre au duo léonin.



L'amitié entre Kessel et Druon est indéfectible. Liés par le sang, ils le sont aussi et surtout par la littérature. Si leurs œuvres ne se ressemblent pas, elles se repondent malgré tout. Et c'est à l'Académie française qu'ils seront finalement réunis, l'un séchant allègrement les séances du dictionnaire quand l'autre les chérit. Une question de signes astrologiques, la discordance du Verseau et du Taureau, comme il est noté en titre de chapitre.



Tour à tour roman d'amour, biographie littéraire, essai sur la résistance, chronique d'un monde perdu, Dominique Bona réussit une prouesse. Celle de nous plonger dans ce livre que l'on a toutes les peines du monde à quitter. Et l'envie de lire Kessel, Druon... et de laisser une place particulière dans mon répertoire à Germaine Sablon...
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Les partisans : Kessel et Druon, une histoi..

La première moitié (250 pages) est consacrée à la période de la Seconde Guerre mondiale plus spécifiquement, avec les réminiscences du passé idoines permettant de comprendre les personnalités des non pas deux mais trois personnalités que Dominique Bona campe dans cet ouvrage. En plus de Joseph Kessel et de son neveu Maurice Druon, l’autrice fait une large place à Germaine Sablon, célèbre chanteuse de l’époque, compagne officieuse / maitresse officielle (une parmi d’autres) de Kessel, car le destin les lie fortement dans cette épreuve, même si leurs routes se sépareront pendant et à l’issue de la guerre.

La deuxième moitié de l’ouvrage présente la vie de chacun après la guerre.



Malgré la multiplication des présentations de personnalités plus ou moins connues qui émaillent le récit parfois à l’excès, surtout dans la première moitié, la construction globale de l’ouvrage est plutôt harmonieuse et facile à suivre.

Chaque chapitre traite d’une période de la vie de ses personnalités hors-norme, parfois ensemble, parfois successivement, ou les compare sur des thématiques, notamment pour évaluer les goûts et penchants de l’oncle et du neveu.



J’ai trouvé l’écriture très fluide et me suis laissée porter dans ces pérégrinations temporelles et spatiales avec délice.

Dominique Bona présente très clairement et sans fard le caractère, le parcours, l’oeuvre dans ces portraits au long cours : un Joseph Kessel flamboyant intrinsèquement humain et humaniste, un Maurice Druon fier et que j’ai trouvé quelque peu pédant, une Germaine Sablon maitresse de sa destinée quelque peu malmenée.

J’ai trouvé passionnant la description du parcours des trois protagonistes qui les a menés à la Résistance et à l’effort de guerre, leur investissement à leur manière selon leur possibilité, même si ce n’était pas toujours à la hauteur de leurs attentes (notamment pour Druon).

De façon plus générale, j’ai beaucoup aimé la peinture de la vie des résistants français à Londres. J’ai pris conscience à quel point la France d’après guerre a été baignée de l’héritage des actions et positions des uns et des autres dans cette guerre, à tous les niveaux, tant politique que social que personnel.

Il y a bien d’autres choses que j’ai trouvé intéressantes dans ce livre, beaucoup de choses qui m’ont surprise ou rendue curieuse, avec l’envie de découvrir davantage l’écriture de Kessel en particulier, reportages et romans.



Merci à Babelio, aux éditions Gallimard et à Dominique Bona pour cette belle fenêtre sur l’Histoire.
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Ce livre est dédié à la vie de Berthe Morisot mais aussi et surtout à sa passion. Nous sommes témoin de la naissance d’une grande peintre, femme parmi les hommes, qui poursuit avec détermination, travail constant et rigueur son chemin d’artiste. Elle s’exprime par la peinture. Certains la pense froide voir hautaine c’est qu’il n’écoute que sa voix et non ce que dessine ses mains. Elle est intransigeante dans ses recherches et est sa plus grande critique.

Elle a deux passions la peinture et sa fille Julie, se tient légèrement en retrait son époux Eugène Manet. Il est son soutien indéfectible et féroce. Il l’aide à se réaliser en tant qu’artiste à une époque ou d’autres maris n’ont pas fait de même.

Cette biographie est aussi l’occasion de voir naître l’impressionnisme, de rencontrer d’autres artistes de l’époque. Tout d’abord et évidemment Edouard Manet dont nous ne sommes pas certains de la nature des sentiments – qui deviendra son beau-frère, mais aussi Degas, Renoir, Monet ou encore Mallarmé. Ce seront des amis fidèles. Les mousquetaires de ses diners du jeudi. Dominique Bona nous donne l’impression de participer à ces rencontres, de connaître ces grands artistes, leurs caractères et habitudes.

Nous sommes plongés dans ce siècle si passionnant et bouillonnant et apprenons à connaître une femme extraordinaire tout en parlant peinture avec grâce et élégance.

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Deux soeurs: Yvonne et Christine Rouart, le..

Ce livre n'a pas pour moi la qualité d'écriture et de récit de "Berthe Morisot : le Secret de la femme en noir" de la même écrivaine et c'est pourquoi j'ai été déçue.

Autant la vie de Berthe Morisot constituait en effet la pierre angulaire du roman tout en étant parfaitement bien resituée dans son contexte historique et pictural autant la vie des sœurs Rouart ne semble ici qu'un prétexte pour parler de façon un peu trop foisonnante, parfois énumérative et répétitive,de toute une période de l'art qui va des dernières années du 19ème à la 1ère moitié du 20ème siècle.

Déception donc devant ce qui parfois pour moi relevait d'un catalogue, certes bien écrit, des artistes de la période impressionniste et qui aurait eu vraiment besoin pour me séduire d'avantage d'un peu de recentrage, de concision.

Mais je n'ai pas boudé mon plaisir d'en connaître d'avantage encore sur la saga passionnante des impressionnistes.
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La ville d'hiver

Voici une lubie que je n’ai toujours pas réalisé , dormir un soir dans la ville d’hiver à Arcachon, ce lieu ayant toujours été source d’attraction, d’aspiration aux rêveries d’une vie d’antan.

Certains univers sont propices à l’évasion, au retour à ses propres sources, et comme le personnage du roman, je me souviens d’un jour , me baladant, le nez au vent devant tant de beauté, avoir entendu un air de jazz sorti par enchantement de nulle part et qui a fait de moi pour quelques instants une aristocrate en cure à Arcachon.

C’est un peu ce que nous raconte Dominique Bona, Sarah, la quarantaine, journaliste dans un magazine d’Art , voit sa vie basculer. Perte de son emploi et de son dernier petit ami, elle vient pour quelques jours s’installer dans la « Villa Teresa » , au cœur de la ville haute d’Arcachon. Bercé par le silence des lieux, elle explore chaque pièce dans l’idée de découvrir qui fut cette Teresa , suffisamment envoûtante pour qu’on donne son nom à cette maison, et le comte Iffla Horus, propriétaire des lieux. Horus, comte et égyptien, tout cela est bien intriguant et c’est là toute la saveur du roman.

Sarah, au fil de ses rencontres avec le libraire, le pharmacien à la retraite, collectionneur de Curiosa (livres érotiques ), et André ,un russe noyé dans son passé, déroule le fil des existences du passé. Et nous voilà plongé dans les amours romanesques du poète Gabriele d’Annunzio, qui s’installa au Moulleau, pour échapper à la passion dévorante de la sublime Goloubeff. Incandescente amoureuse , dont les seins sublimes furent sculptés par Rodin, et qui escalade les grilles de la villa pour exhorter Gabriel à la rejoindre, jetant la stupeur et la colère dans le quartier chaste de l’époque. Quel plaisir de voguer entre ses personnages, Romaine Brooks, l’amante américaine au corps de garçon, le poète d’Annunzio ,volubile dans l’amour, Natalia la sensuelle comtesse russe qui finit ruinée dans les rues parisiennes, Teresa la sublime tuberculeuse et son amoureux éploré Horus. Faire revivre la Belle époque d’Arcachon, voilà le talent de ce roman, mais la partie contemporaine affadit la lecture. C’est pas grave, le reste vaut vraiment le détour, amis bordelais ou amoureux du bassin d’Arcachon laissez vous tenter par la magie des lieux et moi cette année, c’est juré, je me paie ma nuit dans la mythique ville d’hiver.

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La ville d'hiver

Quelle mystère hante la villa Thérésa à Arcachon où s'est réfugiée Sarah pour échapper au spleen de la quarantaine?

Cette villa du style belle épôque a accueilli jadis des malades atteints de tuberculose . Ce fut un lieu de passions et de perditions. Ce fut surtout le lieu des amours du grand poëte italien D'Annunzio.

Une narration quelque peu allanguie mais captivante où le .passé se mèle avec suspense au présent .
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Romain Gary

Depuis que j'étais allée voir au cinéma "La promesse de l'aube", j'avais eu envie d'en savoir plus sur la relation qu'entretenait Romain Gary avec sa mère. Cette biographie m'a permis de faire la part des choses entre réalité et fiction et de mieux connaitre cet auteur aux multiples facettes qu'est Gary.

Dominique Bona le dépeint sans complaisance mais avec, je trouve, une pointe de tendresse. Son machisme s'effacerait presque derrière sa grande générosité et ses angoisses d'éternel enfant pourrait excuser bien des comportements sujets à polémique.

Ce livre nous montre un Gary attachant, drapé dans son statut de combattant de la France libre et pourtant n'hésitant pas à briser les codes que ce soit dans ses engagements ou dans son culot littéraire.

Je ne pense pas que je lirai tous ses livres mais celui-ci donne en tout cas envie de se pencher sur son œuvre qui semble assez magistrale.
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Divine Jacqueline

Divine...déconvenue !!!

Alléchée à l'idée de me plonger dans cet épais ouvrage suite à sa présentation dans Elle par Olivia de Lamberterie dont je partage les goûts (le plus souvent...) et par l'auteur dont j'ai apprécié certains des précédents ouvrages.

En même temps, une petite voix me soufflait à l'oreille que Jacqueline de Ribes qui n'est pas connue du grand public n'avait rien fait d'extraordinaire. Ceci est d'ailleurs confirmé par la quatrième de couverture. Si son "œuvre" n'est pas remarquable, sa vie, sa personne, elles, le sont.

Le début de l'ouvrage se laisse lire, on découvre la personnalité de l'héroine, ses débuts dans la vie mal entourée par le non amour de ses parents.

Mais ensuite...généalogies et quartiers de noblesses détaillées de Madame née de Beaumont et de son époux, Edouard de Ribes, bals costumés ou non ayant réuni les marquis de B..., le duc de M..., la comtesse de C...ad nauseam...!!!

Insupportable, répétitif, tellement ennuyeux ! Je regrette amérement mon achat d'autant que l'ouvrgage compte plus de 500 pages !
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Berthe Morisot fait partie de ces artistes dont l’œuvre me touche. Ce qui fait que j’ai eu envie d’aller au-delà de la peintre pour découvrir la femme. Dans cette formidable biographie très bien documentée, Dominique Bona revient sur la vie d’une artiste accomplie, contemporaine de Edgar Degas, Édouard Manet, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Henri Fantin-Latour ou encore Claude Monet. Très impliquée dans le mouvement qui deviendra Impressionniste, Berthe Morisot est une peintre prolixe dont l’œuvre met en scène des moments de vie familiale. Elle est la peintre des joies fugitives, des instants fugaces qu’elle immortalise. Elle fixe les moments simples de la vie et peindra de nombreuses fois sa fille à qui elle voue un amour profond et réciproque. Après avoir suivi les cours de grands paysagistes tels que Corot, Daubigny ou Oudinot, dans sa jeunesse elle se forgera son propre style fait de douceur, de luminosité et d’une grande liberté. La peinture sera pour elle une passion qu’elle mènera avec détermination, un espace vital essentiel mais qui ne l’empêchera pas de vivre sa vie de femme et de mère.



Dominique Bona revient aussi sur la vie personnelle de Berthe Morisot. La relation privilégiée qu’elle entretient avec sa mère, son plus fidèle soutien. Sa complicité avec ses sœurs et surtout avec Edma. Sa vie de couple avec Eugène Manet (frère de) et son rapport fusionnel avec sa fille, Julie. Sa tendre amitié avec Édouard Manet.L’auteure en profite pour nous raconter la vie de ce mouvement artistique mais aussi celles de chacun de ces hommes, peintres, poètes, écrivains, qui ont fréquenté Berthe et respectaient à la fois la femme et l’artiste.



Dominique Bona exprime admirablement l’enthousiasme et le dynamisme qui président à la naissance de l’impressionnisme, dont les artistes qui en font partie étaient réprouvés et interdits de Salons officiels à leur époque. Elle décrit l’émulation, les échanges intellectuels, l’aide que s’apportent mutuellement les membres de ce groupe soudé.



Une biographie passionnante, comme sait en conter Dominique Bona, très complète et qui éclaire à la fois sur un personnage et une époque.
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Berthe Morisot : Le Secret de la femme en n..

Les biographies de Dominique Bona sont toujours un très bon moment de lecture et celui-ci ne déroge pas à la règle. Elle se lit comme un roman, la vie très riche de Berthe Morisot, Madame Eugène Manet. Née dans un milieu aisé, elle a la chance d’avoir en particulier une mère qui l’incite à peindre et pour Berthe, cela va devenir une passion et non un passe-temps comme pour son autre sœur Edma. Talentueuse, ne suivant pas les normes de l’époque, elle va faire une peinture intimiste, féministe puisqu’il n’y aura quasiment aucun homme de représenté, avec une touche aérienne. Berthe va être amie des plus grands noms des peintres : Degas, Renoir (un fidèle entre les fidèles), Puvis de Chavanne etc … mais surtout Edouard Manet à qui elle voue un culte total. Elle va d’ailleurs à 38 ans, épouser Edouard, son frère cadet, pour être dans l’ombre de ce peintre qu’elle admire tant et qui va faire de nombreux portraits d’elle. Heureusement, ce mariage va s’adoucir et elle deviendra amoureuse d’Eugène au fil du temps et de la patience de celui-ci qui accepte sa passion dévorante pour la peinture. De cette union, va naitre Julie, l’amour absolu de la vie de Berthe.

Nous voyons donc tout un panorama de l’époque à travers sa vie, des débuts de l’impressionnisme aux années presque 1900. C’est très documenté et passionnant. L’auteure visiblement, pense que Berthe a été plus qu’une admiratrice d’Edouard Manet, mais ça, cela fait partie de l’intimité de Berthe et nous ne saurons sans doute jamais…

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Deux soeurs: Yvonne et Christine Rouart, le..

A partir du merveilleux tableau de Renoir « Yvonne et Christine Lerolle au piano », joyau de la collection Walter-Guillaume, Dominique Bona nous transporte dans les dernières années de la Belle Epoque, au sein une famille très étendue, qui a tout pour être heureuse.

Ces deux jeunes filles alors dans l'éclatante fraîcheur de leur beauté et de leur talent – musiciennes accomplies – représentent la quintessence de ce qui se fait de mieux dans la bourgeoisie « arrivée » de leur époque. Non seulement leur père est un peintre talentueux et un collectionneur d'avant-garde mais il est un héritier de ces entrepreneurs qui ont réussi grâce à la révolution industrielle et à la transformation du Paris d'Haussmann.

C'est une famille d'artistes, qui baigne dans un microcosme réunissant les plus grands noms de la culture française : les Rouart dont le père Henri est à la fois industriel florissant et peintre, les Manet, les Chausson (le patriarche Ernest, célèbre musicien). Paul Valéry, André Gide, Stéphane Mallarmé, Francis Jammes, Maurice Denis, Berthe Morisot, Claude Debussy, Vuillard, Paul Claudel et sa soeur Camille, Arthur Fontaine sont des familiers. Pour la plupart ardents catholiques et majoritairement dreyfusards.

Et puis, il y a un vieux grincheux, Edgar Degas, dont une foule de tableaux a été achetée par son ami Henry Lerolle. Célibataire endurci, il se mue en marieur. Il va faire épouser - entre autres - Yvonne Lerolle à Eugène Rouart et Christine à son frère Louis.

Et, dans les salons feutrés du quartier Saint-François-Xavier, entre l'avenue Duquesne et la rue de Chanaleilles, sous les plafonds décorés par les amis Nabis, va commencer, pour les deux jeunes couples, une descente aux enfers. Eugène, agronome diplômé, entreprend des travaux pharaoniques et isole son épouse dans des exploitations ruineuses, et surtout trimballe un encombrant secret. Louis, fantasque séducteur invétéré, pourrit la vie de sa famille par son caractère agressif et polémique.

Dans un style éblouissant, appuyé sur l'analyse de correspondances inédites, le livre offre un voyage dans l'art incandescent de cette dernière partie du siècle, avant le cataclysme de la Grande Guerre, qui n'épargne pas ces familles si privilégiées. Un complément indispensable après les expositions consacrées aux Nabis et à la rétrospective Degas à l'Opéra actuellement au Musée d'Orsay.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Mes vies secrètes

La Feuille Volante n° 1343 – Avril 2019.



Mes vies secrètes – Dominique Bona – Gallimard.



Qu'est ce qui fait qu'on devient biographe, c'est à dire qu'on s'intéresse à la vie des autres ? Dominique Bona s'attache à expliquer ce qui lui a fait délaisser la fiction pour ce genre littéraire. Pour elle « Les racines du Ciel » de Romain Gary fut un véritable coup de foudre, ce qui l'invita à percer les nombreux mystères de cet écrivain hors norme. Ce sera un peu la même fulgurance devant le portrait de Berthe Morisot par Manet, et cette envie d'en savoir plus. Puis ce furent la tragédie de Camille Claudel, la passion de Paul Valéry. Avec Pierre Louys (prononcer Louy, sans l's) et Henry de Régnier, elle nous révèle des choses inattendues, bien loin des informations scolaires du Lagarde et Michard, ouvrage qui, bien avant wikipédia, a sauvé des générations de potaches désespérés devant les feuilles blanches de leurs dissertations. Puis il y eut Berthe Morisot, Clara Malraux, Colette, Gala, Stefan Zweig…

La biographie est un art difficile puisque le biographe est tenu par les épisodes historiques de la vie de son sujet, ne peut y déroger, ce qui peut être quelque peu frustrant pour l'écrivain de fiction que Dominique Bona est aussi. Dans ce travail, notre auteure entre dans la vie des autres, se l'approprie, la dissèque, cherche à expliquer certains détails tout en s'interdisant la curiosité malsaine, le voyeurisme face aux secrets de famille, l'imagination, l’uchronie, les jugements définitifs. C'est aussi un travail épuisant de documentation, et pas seulement celui d'un rat de bibliothèque et d'éplucheur d'archives. Il faut aussi s’imprégner des lieux où ils ont vécu ceux dont on a choisi de parler, de rencontrer ceux qui ont partagé leur vie, parce que leur œuvre en est évidemment pénétrée. Il faut pour cela beaucoup de constance et la déception est parfois au rendez-vous parce que c'est aussi un art en désuétude. J'observe qu'elle aborde son travail de recherche à travers les désordres amoureux qui ont émaillé la vie de ceux dont elle a choisi de parler. L'amour, et avec lui la sensualité et l'érotisme, ses dérèglements, la passion et la folie qu'il engendre, est, en effet, et plus que tout les autres sans doute, un élément révélateur dans la vie d'un être humain. Tous ces auteurs, bien que consacrés par le monde des Belles-Lettres, ont ainsi perdu leur vernis littéraire et, face à une muse, sont redevenus des êtres humains ordinaires. Ainsi, en parlant des passions amoureuses des autres, en essayant de les expliquer, voire d'en percer le mystère et les paradoxes, il en résulte une sorte d'intimité entre l'auteur et son sujet avec toute l'humilité et le respect qu'on doit à un personnage hors du commun. De plus on s'apaise et peut-être on se comprend mieux soi-même, l'écriture pouvant, au cas particulier avoir un effet miroir, voire être une source de courage face aux vicissitudes de sa propre vie. Ainsi c'est l'occasion pour elle de se livrer, avec malgré tout de la parcimonie, comme du bout de la plume, à des détails sur sa vie à elle, mais elle le fait avec retenue, sur le ton de la confidence, en demi-teinte et c'est très bien ainsi parce qu'un écrivain, biographe de surcroît, reste un être humain, avec ses passions, ses fêlures, ses remords, ses secrets... Ainsi éclaire-t-elle le titre (au pluriel) de cet ouvrage qui m'avait au départ quelque peu intrigué, même si elle parle à la première personne.

On n'est pas non plus écrivain par hasard. Il y a certes la formation, l'envie et la capacité d'écrire mais il y a aussi ce qui sous-tend cette démarche, une sorte de manque, de vide qu'on compense avec les mots et l'imaginaire et qui tient du fantasme autant que de cette volonté d'explorer des contrées inconnues de l'inconscient, de découvrir l'autre, fut-il fictif, et bien souvent soi-même à travers lui, de lutter contre les forces obscures et parfois contradictoires de la création et de s'étonner parfois du résultat. Créer et faire vivre un personnage inventé n'est pas une mince affaire. On peut certes s'inspirer du réel, s'écouter soi-même au point de susciter des ressemblances ou le repeindre aux couleurs de sa volonté mais finalement la liberté du personnage est la plus forte et l'épilogue parfois différent de ce qu'on imaginait au départ. Écrire tient de l'alchimie, c'est un mystère qui se nourrit lui-même et un auteur ne ressort jamais indemne de l'écriture de son livre. C'est, malgré les apparences une activité épuisante mais l'activité de biographe qu'elle semble préférer tant le nombre de ses biographies dépasse celui de ses fictions, reste quelque peu frustrant. Attirée sans doute par le style de ses écrivains préférés, elle a voulu en savoir plus sur eux, les comprendre mieux ainsi que leur œuvre. Elle veut surtout s'attacher à l'écrivain vrai plutôt que de se laisser aller à l’imagination qui est toujours une tentation sans perdre cependant de vue qu'écrire une biographie c'est aussi, un peu, une voie royale pour parler de soi.

J'ai commencé à lire Dominique Bona il y a bien des années et l'ai suivie avec plaisir dans son parcours littéraire, jusqu'à la consécration suprême qui a fait d'elle une « immortelle ». Ses vies qu'elle qualifie de secrètes tiennent de la sienne sur laquelle elle lève un peu le voile, mais, ne seraient-elles pas aussi celles qu'elle a prêtées aux héros de ses propres romans ou celles de ceux dont elle a écrit la biographie ? En tout cas, c'est passionnant.

©Hervé Gautier.

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Pourquoi le jeune garçon se retrouve-t-il piégé au milieu de l'océan?

Il voulait aller pêcher à la crevette
il voulait assister aux grandes marées d'équinoxe de printemps
il voulait accéder au rocher de Great Ganilly pour remporter son pari

20 questions
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