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Critiques de Don Carpenter (115)
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Sale temps pour les braves

Un roman très fort sur les laissés pour compte du nord-ouest des USA de l'après 2ème guerre mondiale.



Roman d'apprentissage d'une petite frappe de Portland, on se prend, contre toute attente, à éprouver de la sympathie pour ce Jack. Roman noir aussi de jeunes épris de liberté qui se retrouveront pour la plupart incarcérés.



Peut-on lutter contre son destin en étant si mal parti au départ? Abandonné dans un orphelinat à sa naissance, Jack donnera raison aux partisans de la théorie de l'attachement:)



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Sale temps pour les braves

On entre dans ce roman avec un prologue qui est un véritable chef d'œuvre de concision. En quelques pages l’auteur retrace 7 ans de la vie des parents de Jack Levitt, personnage principal du livre.

On retrouve ensuite Jack en 1947 à l’âge de 17 ans. Il quitte l’orphelinat et traîne dans Portland avec une bande de gamins qui comme lui sont à la recherche de bon temps, d’argent facile, de filles et d’alcool. Alternant les après-midi au billard et les mauvais coups, il se lie d'amitié avec d’autres jeunes à la recherche de sensations comme lui et croise Billy Lancing. Cette vie va le conduire rapidement à son premier faux pas. Il franchit la ligne tenu entre marginalité et délinquance. Direction la maison de correction... puis la prison....



« Sale temps pour les braves » est un grand roman américain. Un récit d’apprentissage, terriblement mélancolique dans lequel Carpenter livre le portrait tragique d'un homme enragé, blessé qui réfléchit sans cesse à la condition humaine, à la liberté, à la nature de la société, au système de justice corrompu et toute la force du roman réside dans l'introspection du héros.

Jack est un désabusé en qui couve une rage sourde. On suit avidement le combat pour la liberté de cet insoumis au fatalisme résigné, représentant inoubliable des exclus et des perdus à la recherche du rêve américain.



La noirceur lucide, la sobriété, le ton juste et l'écriture limpide de Don Carpenter sont remarquables. Les plus belles pages de ce livre sont sans doute celles qui parlent des relations amoureuses entre prisonniers mais tout est magnifique dans ce roman ample et puissant. On est bien face à un classique.



Traduit par Céline Leroy
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La promo 49

Oregon, 1949. C’est la dernière année de lycée pour la plupart des élèves de la promo 49, le moment où les routes se séparent, où l’avenir se décide. Certains rêvent de l’université, tandis que d’autres se voient déjà avec l’uniforme, engagés dans l’armée. Il y a ceux qui sont déjà prêts à travailler, pressés de gagner leur indépendance. Mais avant ça, avant de devenir adulte pour de bon, l’heure est aux festivités, au flirt, aux soirées arrosées, aux cigarettes fumées en cachette, à l’insouciance et au bal de fin d’année !



Dans ce roman construit à la manière d’un trombinoscope, Don Carpenter dresse le portrait incisif d’une vingtaine d’étudiants d’une même promo, saisis dans leur dernière année de lycée. A travers eux, c’est toute la jeunesse américaine des années 50 qui est dépeinte, une jeunesse engagée, pleine de rêves, d’espoir et de principes. Une jeunesse prête à conquérir le monde et à croquer la vie à pleines dents ! Mais l’avenir réserve bien des déceptions et des désillusions et certains le découvriront plus tôt que d’autres… Le ton, parfois doux-amer, est empreint de mélancolie. Don Carpenter décrit les mœurs de son époque avec une clairvoyance et une justesse surprenantes. Les portraits se recoupent, s’enrichissent et donnent finalement une peinture très réaliste et très fraîche de l’adolescence. Un excellent moment de lecture !
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La promo 49

Nous sommes en Orégon, et l'auteur nous présente un panel de jeunes entre lycée et fac. Certains réaliseront leurs ambitions, d'autres non. C'est parfois le manque d'argent, parfois la maladie. Entre beuveries, drague, blague de potache qui ont parfois des conséquences durables pour celui qui en est victime, ces garçons et ses filles doivent prendre les décisions qui orienteront toute leur vie.



J'ai eu du mal à m'identifier aux personnages, j'ai d'ailleurs eu beaucoup de difficultés à les identifier d'un chapitre à l'autre. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Question de pays, de génération ? Les fêtes qui ont lieu au lycée avec bal et élection de miss m'ont parues assez étranges.



Challenge USA Un livre - Un état

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Un dernier verre au bar sans nom

Roman semi-autobiographique, publié après le suicide de Carpenter, et parachevé par J Lethem.



Dans la période de la beat génération, mais sans lien littéraire évident, une jeune génération s'essaye à l'écriture sur la côte ouest, notamment SF.



Une très belle écriture pour un roman initiatique pour plusieurs écrivains potentiels, l'amour des petits bars enfumés sur fond de jazz en toile de fond. Carpenter avait décidément beaucoup de talent, notamment pour mettre en scène les illusions perdues.



Je découvre cet auteur par ce livre, mais j'ai rudement envie de m'attaquer à 'Sale temps pour les braves'.















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La promo 49

Don Carpenter nous offre un portrait de groupe d'une trentaine de camarades en fin de lycée durant l'année 1949, année cruciale de leur vie. C'est l'année de la perte de l'innocence, des espoirs, des peurs et des frustrations face à la nouvelle vie qu'ils entreprennent. Le mariage, le collège ou l'armée sont à l'horizon pour eux. Un portrait mélancolique d'une génération dans ce moment de jeunesse où tout semble possible, ce moment où l’on bascule vers l'âge adulte.



Ce court roman est structuré en 24 chapitres qui sont autant de tranches de vies, autant d’histoires différentes qui, bien qu'elles aient un fil conducteur, pourraient presque fonctionner comme des nouvelles. Pourtant une fois regroupées, ces histoires permettent une vue d’ensemble et forment un tout remarquable.



Un texte que l’on pourrait qualifier de « simple » s’il n’était pas aussi élégant, aussi précis. Écrit dans le plus pur style des très bons écrivains américains, direct, sans fioritures, avec une remarquable économie de moyens, « La promo 49 » marque ma première rencontre avec Don Carpenter mais sûrement pas la dernière.



Traduit par Céline Leroy
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un dernier verre au bar sans nom

Il y a des livres qui se lisent facilement mais qu'on met du temps à lire parce qu'on savoure chaque phrase ou presque. Un dernier verre au bar sans nom est arrivé dans mes lectures par le biais du challenge Petit bac (il me fallait un objet en V dans le titre...) et j'ai adoré suivre les allées et venues des personnages ballotés par leurs choix et non-choix entre San Francisco, Portland, Hollywood... Les suivre, de bar en bar avec quelques escales dans des appartements et maisons, des chambres d'hôtel et même une prison... Les suivre dans leurs amitiés, leurs amours, leurs apprentissages, leurs difficultés, leurs échecs et leurs réussites (qui créent d'autres difficultés !)... Chaque personnage a son histoire et se débat comme il peut avec ses imperfections, son passé, et dans son quotidien d'américain-e qui désire réussir en tant qu'écrivain-e.

Un dernier verre au bar sans nom (le titre traduit est meilleur que le titre original !) est plein d'amour pour la littérature et plein de réflexions sur l'écriture, l'argent, le couple, le travail et le destin, l'égo, l'alcool et la drogue, la parentalité, le milieu du cinéma, l'enfermement (prison et mode de vie)... tout cela dans un roman à l'efficacité simple, non dénué d'humour, et qui fait voyager dans les États-Unis (années 50-70) !
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La promo 49

Derniers jours de Terminale, la promo 49 se prépare à élire la Princesse du Bal de la Rose, tous se questionnent sur leur avenir : rejoindre la Marine, en craignant une déclaration de guerre, partir à la fac, mais laquelle, et pour étudier quoi, sortir avec le gentil, le sportif, ou le bad boy, travailler tout de suite ou poursuivre des études, quitter le cocon familial - ou rester encore un peu ...  ...



En 24 très courts chapitres, des tranches de vie, Donc Carpenter nous fait partager le quotidien de ces jeunes, nés au début des années 30, qui ont grandi pendant la seconde guerre mondiale et qui sont tout aussi perdus que les jeunes d'aujourd'hui pour visualiser leur avenir ! 



Un petit ouvrage finalement assez intemporel qui nous décrit la vie de ces gamins de Portland, Oregon, entre espoir et désespérance, envies de grands espaces et contingences matérielles, flirts et mariage, ...



Un roman écrit en 1985 et qui trace le reflet d'une époque finalement pas si ancienne !   
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Un dernier verre au bar sans nom

Sale temps pour les braves a été publié en 1966

L'époque où John Fante passa le succès de scénariste des années '50 et vit sa vie familiale se dégrader ; où Buko publia le brillant Journal d'un vieux dégueulasse (1967)… où ce fût la naissance du mouvement hippy, où les révoltes raciales touchèrent « leur apogée » (si bien décrites dans « La cité sauvage » de TJ English d'ailleurs), où le carnage du Vietnam suscita les passions les plus déchainées, etc.….

L'époque où c'est la rencontre entre deux écrivains, Jaime et Charlie. Il a du talent, elle ne sait pas sur quoi écrire alors qu'il ambitionne de raconter la guerre (genre « Né un 4 juillet ») parce qu'il dit l'avoir vécu.

Charlie est fougueux, c'est un personnage charismatique et deux fois plus âgé qu'elle. Jaime connaît son premier amour.

Ce couple est central. Les restes sont des circonvolutions : les autres artistes comme Stan, l'ancien cambrioleur, et sa tentative hollywoodienne sur les traces d'un Neal Cassady ; Kenny Gross, écrivain qui laisse la plume guider l'histoire, sans en connaître la fin ; il y a aussi les familles, la vie des artistes, le cheminement de l'inspiration, la recherche, l'écriture, les corrections, les impressions, les publications. C'est d'un vaste…

Si certains fantasmaient de recréer un groupe genre « beat generation », s'eut été difficile, car ils baignaient encore en plein dedans.



C'est peut-être pourquoi nos auteurs, qu'on appréciera vite, semblent avoir une existence d'errance, presque à l'ombre des initiateurs médiatisés ; sans toutefois être dénués d'imaginations.

Il y a un paradoxe qui ressort, celui qui naît de la relation entre l'échec et la réussite des gens. Ils pataugent dedans. Prenons l'exemple de la réussite littéraire qui suscite la jalousie même de l'être le plus proche. Le coup porté par Jaime « involontaire » en clôturant un roman. Elle est presque gênée d'aboutir (P174), car elle termine son premier livre en un peu plus de 3 mois tandis que Charlie après plusieurs années n'en n'est nulle part. Jaime est l'image de la détresse de Charlie, l'image du spleen de l'écrivain.





La postface résume justement le rapport personnel qu'entretient l'auteur avec toute son oeuvre littéraire puisqu'elle est pour une grosse partie auto biographique.

Imagine-t-on Charlie sur la couverture, pastiche de Don Carpenter lui-même ; pensif à la recherche d'une autre obsession que l'écriture (p252) ?





On peut se demander la relation qu'auraient pu connaître Don avec ses contemporains, les géants de la littérature américaine.

Qu'auraient-ils pu se dire s'ils s'étaient rencontrés autour d'une table ? Cela aurait-il donné naissance à une ou plusieurs nouvelles, ou des romans ?

Fante et Carpenter scénarisaient tous les deux pour les gros studios de Hollywood (pas à la même période, mais quand même, presque !), ils auraient dû se connaître. Peut-être était-ce le cas ?

Quoi qu'il en soit, il y avait une niche évidente de grands talents dans le coin, toujours très influents aujourd'hui.



Ce bouquin est le genre de livre qui résiste au temps ; présent pour vous en apprendre beaucoup sur le métier du livre et sur la vie d'écrivain.



« … j'ai été emporté dès la première page du manuscrit, plus comme un lecteur reconnaissant que comme une infirmière au triage. La voix était là, l'architecture solide, les intentions astucieuses de Carpenter abouties. La fin aussi était belle. Savoir que le livre était bien là, que Carpenter l'avait mené à son terme, qu'il soit publié ou non, rendait le monde plus vaste, pas énormément, mais de manière décisive. » (446)





Assis sur la terrasse blanchie par un soleil d'été, les pieds pendant dans le vide.

Dans la main, un soda sue de fraîcheur.

Une guêpe virevolte autour de mon premier rosier.

Je bois une longue gorgée.

Et je ferme « Un dernier verre au bar sans nom ».







Extrait : Charlie et ses 3 options pour être écrivain P60.



« Longtemps auparavant, quand il avait décidé de devenir écrivain, il avait réfléchi aux diverses façons de procéder. Il pouvait tout bonnement se mettre à écrire. Coucher par écrit ses expériences et ce qu'il en pensait. Voilà comment il en était arrivé là : par les choses qu'il avait vues. Les sentiments qu'elles avaient fait naître en lui. Une autre possibilité était de lire obstinément tous les romans de guerre pour voir ce qui avait déjà été fait. L'inconvénient étant qu'il pourrait finir par imiter les autres écrivains de guerre, ce qu'il préférait éviter. Bon sang, ce qu'il voulait, lui, c'était écrire le Moby Dick de la guerre. Ou du moins essayer. La troisième option consistait à passez un diplôme universitaire, même s'il n'avait pas eu le bas. Apprendre ce qu'ils pouvaient lui enseigner. Il avait une équivalence qui lui avait été délivrée par l'armée à l'époque où ils croyaient faire de lui un officier, pour qu'il puisse entrer dans une fac qui n'aurait pas de critères de sélection trop drastiques. Il avait fini par faire les trois. »
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Sale temps pour les braves

Sale temps pour les braves est un roman écrit au milieu des années 60. Pas de rêves hippies dans cette Amérique âpre où on ne peut compter que sur soi-même. Impossible de faire autrement pour Jack Levitt. Ses parents sont morts depuis belle lurette et l’orphelinat où il a grandi n’avait rien d’une colonie de vacances. A 16 ans, il erre dans les rues de Portland. De mauvaises rencontres en petit délits, il va tâter de la maison de correction, de l’hôpital psychiatrique et enfin de la prison. Un parcours limpide. A sa sortie, difficile de trouver sa place parmi le commun des mortels. Il y aura pourtant un mariage, un enfant, et au final, encore et toujours, le retour à la case départ, au face à face avec soi-même.



Don Carpenter dresse le portrait de l’Amérique des sans grades. Des salles de billard cradingues aux hôtels sordides, il décrit une galerie de personnages ayant tous compris depuis longtemps que « le désir est le seul ennemi de la mort. » Parce que l’on est dans la « dèche », on cherche à se faire « du blé ». Parce que l’on a besoin d’exister, on se lance dans des paris stupides, on pense être le meilleur dans son domaine. Une sorte d’optimisme cynique traverse le roman. Il est également à noter que les pages consacrées à l’univers carcéral sont d’un réalisme éblouissant.



Traduit pour la première fois en France, ce titre méconnu vaut la peine que l’on s’intéresse à son cas. Richard Price et Georges Pelecanos ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pour ce dernier, c’est même « l’un des romans américains les plus importants des années 60 ». Certains voient dans Sale temps pour les braves l’égal de Vol au-dessus d’un nid de coucou de Ken Kesey ou encore d’Un rêve américain de Norman Mailer. Pas de la p’tite bière, quoi.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Clair-obscur

Lorsque Irwin Semple sort de l'asile psychiatrique de Cannon après dix-huit ans d'internement, il a trente-cinq ans, doit refaire - ou plutôt commencer - sa vie, la tête pleine de souvenirs adolescents encore à vif. A force de persévérance, il parvient vaille que vaille à se réinsérer, jusqu'au jour où il croise Harold Hunt, ancien leader d'un clan qu'il rêvait d'intégrer au lycée. Irrémédiablement associée au tragique événement qui a conduit à son internement, la vision de Harold déclenche un nouveau choc chez Semple. Partagé entre son éternel besoin de reconnaissance et un certain désir de vengeance, va-t-il parvenir à passer outre et aller de l'avant ? Dans ce deuxième roman, composé juste après Sale temps pour les braves, Don Carpenter explore avec puissance et empathie les existences de ces âmes perdues, leurs fêlures, leurs doutes et leurs espoirs, profondément humains.

Mon avis :

Clair obscur est un roman extrêmement humain. Don Carpenter sait peindre ses personnages avec bienveillance, suscitant l’empathie chez le lecteur : Irwin Semple est très attachant, et on souffre en imaginant tout ce qu’il a pu endurer tout au long de sa vie, que ce soit dans son enfance sans amour, son adolescence où il était le souffre-douleur de la bande d’Harold Hunt, et pendant son internement en institut psychiatrique. Il est réconfortant de voir que malgré la dureté de la vie, les personnages d’Irwin Semple et Rosemary conservent l’espoir de jours meilleurs, ils ont en eux une certaine image du bonheur.

J’ai beaucoup apprécié la construction du roman, faite d’allers-retours entre présent et passé, qui apporte des éclairages par petites touches progressives.

L’émotion que l’on ressent à cette lecture est due au talent de l’écrivain mais aussi à celui de Céline Leroy, qui sait remarquablement faire passer en français ce qui fait la beauté de ce roman.

Une phrase résume assez bien la ligne de conduite de Semple : « Si quelqu’un lui demandait de faire quelque chose et qu’il pouvait le faire, alors il s’exécutait, qu’il le désire ou non. Cela évitait les ennuis. »

Le personnage de Semple restera longtemps dans ma mémoire.

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Sale temps pour les braves

Je sais vraiment pas quoi penser de ce livre. C'est une saga qui démarre très mal (au niveau de l'histoire, pas de la narration). Ici pas de conte de fée, ni d'imaginaire, un roman froid, trop réaliste pour moi. Mais quelque chose qui relève du voyeurisme nous pousse à savoir ce qui se raconte à propos de ce brave Jack, ce doux tendre prêt à se bourrer la gueule et à se battre pour céder à ses pulsions.



De l'orphelinat à la prison, tout lui tombe sur le coin d'la tronche, on reprend espoir et puis non non, vraiment c'est tout. Jusqu'au point de faire complètement disparaître le personnage principal dans l'épilogue. Whaaaaaat ?



J'vais tenter de clarifier. Jack vient de parents qui sont pas nés sous la bonne étoile, ils crèvent à peine trente pages lues et il est foutu à l'orphelinat. Il y apprend les coups durs de la vie, les viols et la domination des plus forts. Vu qu'il en fait partie (des plus forts) ça le dérange pas plus que ça. Non ce qui le démange c'est sa soif de liberté.



Stop. En fait c'est ça, c'est un super roman sur la Liberté. Celle qu'on désire quand on est enfermé entre quatre murs, celle qui fait qu'on désire ce que veut le voisin ; une belle femme, un bon job, une vie de famille. Et puis Jack se rend compte qu'il est homo, qu'il ne retrouvera jamais l'amour de sa vie (qu'il rencontre d'abord marmot, puis qu'il retrouve en prison).



Voilà hormis ça, j'ai pas vraiment frémis. C'est surtout des longs questionnements d'un gars un peu paumé un peu bourru mais qu'est quand même doué d'une certaine philosophie. L'incarnation même du mec qui fait craquer les gonzesses, sauf qu'il préfère les hommes.



On ne porte pas Jack dans son cœur mais on le déteste pas non plus.



Pas déçu mais pas véritablement conquis, je suis curieux de voir ce que vous pourriez en dire si vous l'avez déjà lu. Et si jamais vous le lisez un jour qu'on en discute un peu, histoire d'étoffer. Parce que merde, la culture et les mots me manquent là.



C'est tout pour moi, j'ai (normalement) du bon en perspective !
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Sale temps pour les braves

Itinéraire d’un enfant cassé dans l’Amérique d’après-guerre.

Lorsque le lecteur rencontre Jack, c’est déjà un gamin à l’abandon, plein de morgue et de colère. Lui et ses acolytes ont des rêves plein la tête. Chacun va faire avec ce que la vie leur a donné : le billard pour Billy ; le bagout pour Denny ; pour Jack ce sera les nerfs à vif et surtout de l’envie.

Dans les années 60, il en fallait bien du discernement pour décrire, sans jugement aucun, l’histoire de ces gamins cabossés par la vie.

Errance, violence, marginalité, ça peut déranger ? L’auteur n’en a clairement rien à faire et décortique les pensées de son personnage malmené, des plus sombres aux plus sensées.

Toujours percutant, j’en apprécie la profondeur et la pertinence - les questionnements sont remarquables, celui sur la liberté en particulier.

Mais si mon esprit est largement comblé, mes sensations restent mitigées. Force est d’admettre que ce roman bavard ne fut pas toujours une lecture plaisante.

Un roman vrai sur la condition humaine, mais qui m’a parfois plombée.
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Sale temps pour les braves

1929, Portland, Jack a 18 ans et désespérément besoin d'argent parce qu'il est à la rue après avoir quitté l’orphelinat, parce qu'il veut aller voir les filles du bordel, parce qu'il veut investir. C'est un besoin pressant. 



Billy a 16 ans, débarque en ville avec des sous, et du talent pour le billard. 



Ces deux là se rencontrent pour une courte durée mais se retrouveront quelques années plus tard dans la même cellule de prison. 



La partie en prison est l'occasion de longues réflexions pour Jack. Là où il est dépouillé de son intimité, de ses besoins, de son humanité. Il réfléchit à sa condition et à ce qui l𠆚 amené là. Pas sur le délit mais sur son passé, ses origines.



Il sera sous liberté conditionnelle à 26 ans et tentera de se réinsérer,  de sortir de sa solitude.



Don Carpenter fixe parfaitement l'ambiance et les décors dans l'esprit de son lecteur que ce soit un bar, un prison ou une ville. 



Ce qui m𠆚 le plus impressionnée c𠆞st la manière dont il fait évoluer son personnage principal, Jack, qui m𠆚 un peu rebutée au début de l’histoire mais que Carpenter a fait mûrir, évoluer. Ce personnage a fini par me bouleverser.







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Sale temps pour les braves

Ma libraire m'avait prévenu que c'était un super bouquin ; son préféré.

Je ne connais finalement pas si bien ma libraire. Mais je la comprends et je la rejoins.

Quel excellent roman !



Rien n'y est gratuit. Tout y fait sens.



Plus qu'un roman, c'est un constat, l'image d'une société où trouver sa place n'est pas inné.

La réalité subit mollement par certains, combattue farouchement par d'autres, que l'on vient à l'existence sans savoir ce qu'on peut faire de toute cette vie qui s'étend devant nous.

Que le mode d'emploi fait défaut.

Que les choses qui nous plaisent ne sont pas forcément les plus glorieuses et que ce qui intéresse les autres ne nous attire pas forcément.

L'homme est-il fait pour le monde ?

Le monde pour l'homme ?

Ou bien quelque chose va-t-il définitivement de travers?



Vous n'aurez pas la réponse à ces douloureuses question en lisant Sale temps pour les braves, mais vous serez très probablement amené à vous les poser.

Don Carpenter nous offre une écriture d'une incroyable densité, d'une humanité criante et d'une générosité sans appel.



Ne passez pas à côté de ce monument.
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Un dernier verre au bar sans nom

Fin des années 50, Charlie et Jaime se rencontrent sur les bancs de l'université et tombent amoureux. Revenu du conflit de Corée durant lequel il a été prisonnier, il rêve d'écrire LE grand roman sur la guerre. Jaime aussi rêve d'écriture. Toute jeune femme issue de la classe moyenne, elle découvre à la mort de son père les infidélités et l'alcoolisme de ce dernier. Après un mariage en petit comité mais bien arrosé, les amoureux s'installent en Oregon où Charlie a trouvé un boulot d'enseignant.



De cafés en discussions, ils se lient d'amitié avec d'autres auteurs. Dick publie des nouvelles dans Playboy tandis que Stan, jeune cambrioleur, écrit des romans noirs. Les personnages évoluent sur une dizaine d'années, et nous observons les liens d'amour et d'amitié qui se font et se défont, les ambitions réalisées et les désillusions.



Ce récit est avant tout une ode à l'écriture et aux écrivains, l'écriture comme rêve et comme talent mais aussi comme dur labeur. Je m'attendais à trouver des personnages un peu caricaturaux, noyés dans la drogue et l'alcool mais non, ils sont pleins d'ambitions, d'espoirs et je me suis attachée à chacun d'entre eux, avec leurs doutes, leurs failles et leurs moments de grâce.



Un excellent roman qui nous laisse un arrière-goût rafraîchissant et amer, comme une bière en été.
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Un dernier verre au bar sans nom

L'auteur de Sale Temps pour les braves ne fait pas de gras ni de manière pour brosser le portrait de ces garçons et filles qui s'échinent à écrire des textes, les publier, les vendre et puis recommencer.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Sale temps pour les braves



Sale temps pour les braves.

Don CARPENTER



Jack Levitt est un produit des États Unis époque de la crise de 1929.

Abandonné à sa naissance, il va expérimenter tout ce que les institutions américaines offrent dans ces cas là.

L’orphelinat, la maison de correction et même la prison fédérale.

Jack traîne dans les bars où il fera la connaissance de Billy, un jeune noir excellent jour de billard.

Jack et Billy deviendront amis, se perdront de vue et se retrouveront en prison où malgré leur tentatives pour résister, ils seront amants.

Et même si Billy disparaît dans cette histoire, Jack sera perturbé par cet amour au point de tenter une vie d’hétérosexualité et de père.

Avec succès ?



Un très grand roman d’apprentissage où apparaissent certains lieux mythiques comme Vegas, Alcatraz, le golden gate bridge ou bien sûr New York.

La vie de Jack (bien qu’assez misérable finalement) lui apporte beaucoup et en fait un personnage attachant dans ses comportements à la fois immatures et impulsifs.

Une ambiance d’alcool et tripots qui plante très bien le décor.

Un grand roman !
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Un dernier verre au bar sans nom

Coup de coeur !



Et si on se parlait littérature ?

Si on se racontait nos manuscrits inachevés, nos poèmes boiteux, nos velléités d'ecriture qui ont foutu le camp. Avec le temps.

Mieux !

Si on prenait un dernier verre au bar sans nom.

On ferait le point sur nos échecs, et puis sur le temps qui nous reste. Pour d'autres échecs, peut-être.



Charlie, il ambitionne LE roman de guerre. Revenu de Corée, avec ce qu'il y a laissé. Revenu de Corée, pas tout à fait, revenu comme on revient de guerre, à moitié.

Il a la trentaine.

On le dit brillant.

On attend sa réussite, qui viendra à coup sûr.



Il rencontre Jaime sur les bancs de la Fac. Jeune fille de classe moyenne. Meilleure auteure que lui. Mais ça, ça ne se dit pas. On l'envisage, à peine. On en esquisse l'idée, on la refoule très vite.



Dans leur sillage, de la Californie à l'Oregon, des apprentis littérateurs, ratés souvent, reconnus par erreur. Stan le cambrioleur, Dick le novelliste à la femme trop belle, et la reconnaissance promise dont on ne voit jamais la couleur...



Contre toute attente, le succès de Jaime. Son premier roman, son "petit" roman disent-ils, fait un carton. Elle delaisse son foyer, sa fille, Charlie..., dévorée par le besoin d'écrire.



Portraits croisés d'une tendresse folle d'un auteur pour ses alters egos restés sur le carreau.

Des chapitres courts, des phrases simples, à vous délivrer de vos complexes.

Vous allez le refermer avec une envie irrépressible d'écrire, vous allez croire à tous les possibles.

Ne vous y fiez pas.

Ce que fait Don Carpenter dans ce roman est millimétré, tout sonne juste, rien n'est laissé au hasard.



De bar en bar de la côte Ouest, le temps d'un dernier verre, je vous invite à déguster ce bijou de littérature.
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Un dernier verre au bar sans nom

Avec "Un dernier verre au bar sans nom", Don Carpenter propose un flamboyant récit en miroir, sur la vocation d'écrivain.



Quelque part entre l'Oregon et la Californie, jamais loin de la nature et de l'océan, l'auteur nous transporte dans les cercles universitaires peuplés d'étudiants qui se rêvent en écrivains à succès. Avec le temps, des cercles d'amis se forment, des amitiés se nouent, des amours se font et se défont.



"Un dernier verre au bar sans nom" est un très beau roman, servi par une écriture simple, fluide et percutante. Don Carpenter y dépeint un monde libre, séduisant, ou chaque instant est une promesse d'opportunités. On y croise une multitude de personnages attachants, et tout au long du livre sont évoqués de grands noms de la littérature contemporaine américaine, les figures de la Beat Generation (Kerouac, Brautigan,...) mais aussi des figures dont on ne sait s'ils sont fictifs ou réels. Tous ces créateurs se croisent, accoudés au bar, échangent, comparent leur destins.



Dans "Un dernier verre au bar sans nom" Il est question d'échec et de succès, et d'amour aussi. Les difficultés du couple, ses défaillances, le phénomène d'usure qui le font ployer, sont disséqués avec une sorte de joie ternie par les excès d'alcool.

Voilà un texte hanté, à la fois récit et fiction, une ode à l'amitié, qui sans cesse hésite entre estime, convoitise et jalousie.



Je dirai pour finir que c'est un grand livre sur la désillusion et les compromis que l'on négocie avec soi-même au cours de son existence.
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