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Critiques de Dorothée Piatek (110)
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L'horizon bleu

"La guerre... Je vois des ruines, de la boue. Des troncs d'arbres déchiquetés et des croix de bois, des croix, des croix! "Roland Dorgelès.

Le 11 novembre, c'est l'armistice.





"Mon pauvre Pierre ne s'était jamais battu et l'idée de prendre les armes le terrorisait."

C'était notre dernière nuit, ensemble, celle du 1er au 2 août 1914.





-"Vive la France!"

Des femmes pleurent, les hommes sont émus. Pierre, l'instituteur, étreint son épouse Elisabeth, la femme de sa vie. Qu'elle est belle cette terre du Nord, en cet été 1914.





Lettre de Pierre, Noël 1914:

"...Nous vivons dans la boue, elle est partout ! Nos vêtements en sont couverts, notre peau imprégnée... Ma chérie, pense bien à moi. Ton mari qui t'aime infiniment."





Lettre d'Elisabeth:

"...Je me languis de toi. Comme une petite fille, je dors dans tes pulls et embrasse notre photo de mariage. Papa a vu sa maison pillée. Mme Baron a dénoncé nos voisins aux Allemands, en disant qu'ils avaient caché des bijoux. La délation, quelle tristesse !

Mon amour, reviens moi vite!"





Lettre de Pierre:

" ...Tant de mes camarades sont déjà tombés... Ce sont tes yeux et ton joli sourire qui m'accompagneront si je viens à mourir..."





Lettre de Georgette:

"...je suis infirmière à la Croix Rouge...Votre mari ouvre les yeux, mais il ne parle pas encore. Nous avons réussi à extraire les éclats d'obus à a poitrine et à la jambe gauche... Surtout, ne perdez pas espoir."





Lettre de Pierre :

"... Je suis meurtri dans ma chair et dans ma tête. J'ai vu tant d'horreurs ici, tant d'hommes mutilés. J'espère t'annoncer bientôt mon retour et enfin te serrer dans mes bras."





"... Donne moi du courage, écris moi Pierre, je t'en supplie."





"Elisabeth, j'aimerais hurler comme un loup. Henry était mon ami, mon frère. J'aurais dû fuir cent fois, je suis un lâche... La guerre m'a sali, je pleure, ma chérie..."





La Trêve de Noël 1916, lettre de Pierre :

"... On a échangé du schnaps contre du vin. Les boches ne sont pas tous mauvais... Mon tendre amour, comme tu me manques!"





Et cet été 1917, Pierre est réquisitionné "pour une mission délicate, à exécuter pendant la nuit"...

L'auteure dépeint la grande guerre avec simplicité et émotion, à travers les lettres de Pierre et d'Elisabeth...
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L'allumeur de rêves

Quel magnifique album ! Une puissance poétique et parabolique rare.

Bravo à ses auteur et illustrateur qui ont combiné leurs talents respectifs afin de faire germer cette très belle histoire digne de soutenir une comparaison avec Le Petit Prince de Saint-Exupéry.

Dans un monde minéral, terne, sans saison et ravagé de sa nature par la main de l'homme, un petit garçon erre à la recherche d'eau pour faire pousser son tournesol, dont tout le monde a oublié jusqu'à l'existence même.

Chemin faisant, il rencontre l'allumeur de rêves qui va tâcher de lui venir en aide en lui ouvrant la porte d'un de ses jardins secrets.

Il le conduit auprès de Monsieur Hoc, l'archétype du capitaliste qui possède tout ce qui est matériel, et qui, au fond d'un coffre-fort, possède une goutte d'eau. Je vous laisse la joie de découvrir la chute de cette très jolie parabole.

Le texte est beau, riche, à plusieurs niveaux de lecture, les illustrations sont poétiques et le trait pourrait éventuellement faire penser à une manière d'Enki Bilal.

Au final, un album que je conseille vivement, qui souffre sans doute d'un titre, à mon avis, assez mal choisi car peu évocateur par rapport à la thématique environnementale et sociétale abordée. Je le destinerais plus volontiers à des enfants entre 7 et 10 ans bien que beaucoup de second degré doit encore leur être inaccessible.

Toutes ces considérations étant, comme d'habitude, à prendre avec beaucoup de prudence car ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Je marchais malgré moi dans les pas du diable

Roman pour adolescents traitant d'une question rarement abordée, le vécu des Alsaciens-Lorrains, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le narrateur, un jeune garçon pré/ado, nous raconte comment la guerre s'est immiscée dans son quotidien, sous la forme d'une crainte d'abord, puis d'un exil forcé, avant de subir l'occupation allemande.

J'ai trouvé la première partie un peu surfaite dans son écriture, pas très naturelle (même si, de façon totalement contradictoire, j'ai apprécié ce ton très littéraire, avec de jolies phrases classiques, qui sont formatrices pour nos jeunes, plus habitués à de la langue simplifiée, parlée, dans les romans actuels), mais la dernière partie m'a happée, l'émotion était là, et je me suis même retenue (je suis une adulte, tout de même !! ;) ) de verser une petite larme.

Mon ado a bien aimé, lui qui est un fervent lecteur de livres sur cette période de l'Histoire.

Au final, bien que mon rythme cardiaque ne se soit pas accéléré en tournant les pages, ce fut une lecture instructive, enrichissante, et adaptée à son public collégien.
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La mémoire envolée

Une très belle histoire d'amour d'une petite fille pour sa grand-mère.

La fillette raconte dans cet album, aux illustrations magnifiques et riches, les déviations et tergiversations du cerveau de sa grand-mère.

C'est l'occasion de faire des jeux de mots car un mot est pris pour un autre.

La fillette raconte aussi les souvenirs heureux de son enfance chez sa grand-mère dans la petite maison de celle-ci.

L'album met des couleurs sublimes et de beaux dessins là où la tristesse devrait prendre toute la place.

La petite fille raconte l'histoire de sa grand-mère avec humour et beaucoup d'amour.

C'est un album enchanteur, racontée avec dynamisme, tendresse et humour.

Les illustrations ravissent et charment l’œil. Elles font oublier la maladie dont il est question et le chagrin de la fillette pour un temps.

L'album peut permettre de prendre du recul, je pense aux enfants qui seraient confrontés à ce genre de problème.

C'est un livre plein de poésie tant par l'écriture que les illustrations.

Je le recommande vivement.
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L'horizon bleu

Pierre et Élisabeth se sont mariés en septembre 1913. Ils ont emménagé dans la maison de fonction attenante à l'école communale d'Haubourdin, dans le Nord de la France, où Pierre vient d'être nommé instituteur. Mais leur bonheur est de courte durée : à l'été 1914, la première guerre mondiale est déclarée et Pierre, parmi tant d'autres, est mobilisé. Le 2 août, il quitte son épouse et ses élèves et part rejoindre son régiment. Ce conflit, dont on disait qu'il ne durerait pas, le plongera dans quatre ans d'enfer, Élisabeth reprenant sa classe dans l'attente de son retour... quatre ans durant lesquels, ils n'auront pour liens que leur correspondance...

Mon avis : Ce livre m'a été confié à analyser dans le cadre du comité lecture jeunesse auquel je participe toutes les six semaines environ. Je dois bien reconnaître que je n’étais pas enchantée de le trouver au sein ma sélection. Trop consciente de l’horreur de la guerre et de toutes ses atrocités, je fuis en général tout média qui lui est consacré… parce que je continue à en sortir bouleversée et profondément révoltée par son inhumanité ! Et pourtant, après l’avoir lu, je sais déjà qu'il ne retournera pas à la librairie, je vais l'acheter immédiatement après l'avoir résumé et critiqué : c’est un véritable coup de cœur. Outre le fait qu’il participe avec talent au devoir de mémoire auprès de mes jeunes lecteurs, il est très bien documenté et nous donne, au fil des pages, l’impression d’être devant une toile et de peindre nous-mêmes une scène quotidienne des tranchées de Verdun, en sachant que pour nos pauvres poilus le jour s’y est levé plus de 1450 fois… Dorothée Piatek a choisi de présenter son histoire en alternant récit et lettres échangées entre Pierre et Élisabeth. Sa façon de nous montrer l’indicible est sans parti pris et sans haine, le ton et juste mais sans voyeurisme ou sensiblerie : elle décrit les tranchées, les combats, mais aussi les ressentis des soldats, ces moments où ils étaient entre la vie et la mort, ces autres où ils ne savaient si ils seraient capables de ne pas basculer dans la folie… Elle aborde aussi l’impact de la guerre sur la condition féminine et ce grand chamboulement précurseur des mouvements à venir pour prôner la liberté et l’égalité des femmes. Ce roman existe également dans une version roman graphique que je ne connais pas mais qui bénéficie d’une excellente critique sur divers sites internet que j’ai consultés, les illustrations de Yann Armonic y étant très souvent plébiscitées comme accompagnant magnifiquement le texte. Un livre court, qui se lit vite et à la fin duquel on ne peut s’empêcher de repenser à une des phrases de « Tanguy » de Michel del Castillo :

" Dans la guerre, il n’y a ni vainqueurs ni vaincus : il n’y a que des victimes. "

Nota bene : la couverture que vous propose babelio est celle du roman graphique. Pour voir celle du roman que je vous présente aujourd'hui, cliquez sur le livre, vous serez redirigés.

Public : à partir de 12 ans, mais sans autre limitation d’âge.

Si vous voulez vous rendre sur le site de l’auteure, Dorothée Piatek, elle-même originaire d’Haubourdin, vous pouvez suivre cette adresse :

http://www.dorotheepiatek.com/

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Le Prince aux Grands Pieds

Si la littérature jeunesse n'est pas ma spécialité - et encore moins dans cet âge où les enfants en sont désormais bien loin et les petits-enfants pas encore arrivés... - je sais que ce genre littéraire particulier ne souffre pas l'amateurisme et qu'il nécessite l'alchimie de trois professionnalismes : l'auteur, l'illustrateur et l'éditeur. Contrairement à ce que d'aucuns pourraient croire, l'enfant est un lecteur exigeant...



C'est ainsi qu'en voyant les noms du trio à l'oeuvre dans le Prince aux Grands Pieds, je n'ai pas hésité une seconde à me plonger dans cette lecture divertissante et rafraîchissante.



La célèbre citation de Clouzot (un bon film, c'est une histoire, une histoire et enfin une histoire) fonctionne parfaitement ici, tant le texte de Dorothée Piatek est riche, rythmé, drôle et jamais bêtifiant. L'inversion librement imaginée et dévoyée du conte de Cendrillon est une belle trouvaille, qui permet au texte de s'évader du carcan convenu tout en s'autorisant de temps à autres quelques jeux de mots, laids bien entendu puisqu'il est ici surtout question de pieds.



De son côté, Elodie Coudray s'en donne à coeur joie dans ses illustrations, les étalant la plupart du temps sur des double-pages (il faut bien y faire entrer les grands pieds du Prince !) et leur donnant des perspectives profondes permettant de laisser son lecteur s'égarer dans les 2e, 3e et autres plans de fonds, regorgeant de détails et d'accroches où le texte vient parfois se poser.



Un dernier bravo enfin à l'éditeur pour ce beau travail de coordination de ces deux talents, comme pour le travail éditorial soigné qui prouve à nouveau tout le savoir-faire de petit à petit, toujours à l'aise dans la grande diversité de ses productions.



Merci à eux et à Babelio pour cette masse critique et pour ce livre qui trouvera bientôt ses jeunes lecteurs chez moi.
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Le jardin de Tonio

Le jardin de Tonio c'est , bien entendu une histoire de jardin, mais c'est aussi une histoire de quartier, et puis d'amour, et aussi de solidarité et encore de racines.Non! pas les racines des légumes du potager,les racines qui rattachent au pays d'où l'on vient.

C'est la couleur, le goût, le parfum de la nature au coeur de la cité.Et comme la nature, Tonio et sa femme Frida sont généreux, car le goût des légumes perd sa saveur s'ils ne sont pas partagés.

Mais ce petit monde est menacé...

Dorothée Piatek et Elodie Coudray nous offrent une belle bouffée d'oxygène qui ouvre le coeur à chaque page plus encore que l'appétit! Les dessins sont très beaux,les couleurs chaudes,les mimiques amusantes et contagieuses.Le texte est à la fois simple,réaliste et symbolique pour qui sait lire entre les lignes.C'est un album jeunesse qu'il faut lire avec l'enfant car la fin est triste ce qui est assez rare dans ce type de litterature.La lecture nécessite, à mon avis, un petit calin pour ne pas pleurer mais surtout la mise en mot des émotions. C'est certainement un très bon support pour discuter avec l'enfant du monde qu'il souhaite, de ce qui est important pour lui et remplacer la note de tristesse par le sentiment qu'il pourra être acteur d'autre chose s'il s'en donne les moyens...Dernière petite note personnelle, en tant qu'adulte, j'ai un peu regretté le côté cliché de l'homme au jardin et la femme à la cuisine et devant ses séries TV.Je remercie vivement Babelio pour cette première selection à Masse critique et évidemment les éditions Petit à Petit pour ce joli cadeau.
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Le silence des oiseaux

Très beau roman parsemé de poèmes où un adolescent Marcel accusé à tort, est jeté en prison. En réponse à son innocence, il se heurte aux monde des adultes: violence et maltraitance sont le lot quotidien de la prison des enfants, incarcéré au bagne de Belle-île, la mer lui permet de "tenir" et de s'évader vers un monde meilleur...ailleurs.



Rêver est l'une des plus belles des évasions.



Un récit émouvant sur un monde carcéral méconnu.

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L'horizon bleu

L'Horizon bleu est une histoire qui rend magnifiquement hommage à tous les soldats qui ont été engagés dans le conflit de la première guerre mondiale. Pierre jeune instituteur va être appellé comme tous les hommes âgés de 18 à 48 ans de la ville d'Haubourdin. En quelques jours, ces hommes vont passer d'une vie civile, remmettre tous leurs projets et devenirs soldats. A travers ce roman, Dorothée Piatek nous montre l'envers du décor des champs de bataille : les peurs, les difficultés, les inquiètudes à travers le personnage de Pierre et de sa femme Elisabeth. Ce roman nous éclaire également sur la vie de l'arrière.

A l'horizon des commémorations de la guerre 14-18, ce livre va premettre aux plus jeunes de comprendre ce qui s'est passé, il y a maintenant 100 ans.

Ce livre replace bien ce qu'était ce conflit pour les soldats et les civils et ce qu'on dût endurer ces hommes, ces femmes et ces enfants durant quatre ans. C'est un petit concentré d'émotions.
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Je marchais malgré moi dans les pas du diable

Les victimes de la seconde guerre mondiale sont d'autant plus nombreuses qu'on y ajoute ces "malgré nous", d'autant plus émouvantes qu'on leur impose le mutisme, d'autant plus révoltantes que L Histoire les refoule. Nous faisons ici l'amer constat que l'Histoire de France et la parenthèse de Vichy n'ont donc pas fini de nous envahir chaque fois d'un peu plus d'immondice.



Un livre jeunesse emprunt de tact et de pudeur, qui peut néanmoins heurter la sensibilité de tout lecteur, tant le voile de l'insoutenable, même légèrement tiré, sait se faire opaque.



Pour encore plus d'échanges, rejoignez-moi sur Instagram :


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L'horizon bleu

L'horizon bleu



De Dorothée Piatek





En 1914, Pierre, instituteur dans l'école de son village, doit quitter sa femme Élisabeth pour aller combattre au front contre les Allemands.

Lors du voyage qui l'emmènera à la guerre, il va rencontrer un vieil ami appelé lui aussi à la guerre. Pour Pierre, ce sera très dur mentalement et physiquement. Il ne pourra pas voir sa femme, mais il pourra lui écrire des lettres. Dans ces lettres, il raconte la vie à la guerre :



« Nous sommes épuisés. Il nous faut chaque jour chercher des forces que nous ne trouvons plus. Hier, on nous a fait chanter des chants patriotiques alors que le ronflement des canons se faisait entendre à moins d'un kilomètre. Au loin, je voyais les maisons qui flambaient comme des torches, quel spectacle ! Élisabeth, j'ai l'impression d'être poursuivi par la mort... » (p.25)





L'Horizon bleu est un livre avec beaucoup d'émotion que ce soit la joie ou la tristesse.

Ce livre explique les conditions de vie pendant la 1er guerre mondiale que ce soit sur le front, dans les villages ou dans les camps de travail .



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Je marchais malgré moi dans les pas du diable

Je débute bien l'année puisque pour ma première lecture de littérature de jeunesse, j'ai droit à un énorme coup de cœur ! Ce livre me touche particulièrement, il est vrai pour des raisons personnelles car c'est l'histoire souvent méconnue de ma région d'origine, mais pas seulement. L'auteur a réussi à transmettre les sentiments qui ont été ceux d'un grand nombre de " Malgré nous" ...



En 1939, à Strasbourg, François vit une vie d'insouciance auprès de ses parents boulangers et de son frère aîné. Il n'a que 15 ans mais déjà des projets et des rêves bien affirmés, il aimerait devenir journaliste ... Lorsque la guerre éclate, le gouvernement organise l'exode des familles vers d'autres régions afin de les protéger. François et sa famille après des conditions de voyage difficiles se retrouvent à côté de Périgueux dans un petit village où ils sont accueillis par des familles rurales. M Cohen, un homme d'un certains âge, ancien client de la boulangerie familiale et juif, se rapproche beaucoup de François et ne lui cache pas son sentiment sur ce qu'il sait de la façon dont son peuple risque d'être traité. De l'autre côté, pour la première fois, le jeune garçon connait les déboires de l'amitié lorsqu'il constate que son ami d'enfance devient germanophile et antisémite.



Heureusement, l'amour est là. Elle s'appelle Anne, n'a que 14 ans lorsqu'il se rencontre mais restera le grand amour qui l'aidera à lutter lorsque viendra le moment de revenir sur Strasbourg. Effectivement, quelques temps après, contraints et forcés, François et sa famille réintègrent la petite boulangerie alsacienne et le cauchemar commence ... Les humiliations deviennent courantes, la tension instaurée par une surveillance constante et des dénonciations ne se relâche pas. Contraints de parler allemand, de germaniser leurs noms et de suivre l'éducation nazie qui n'a éducation que de nom. Ils subissent jusqu'à ce que la nouvelle tombe : Paul, le frère aîné est contraint de partir faire son service dans le RAD (Service Nationale du Travail). Le piège s'est refermé sur eux ...



Si j'ai aimé ce livre c'est peu de le dire ! Rare sont les livres de littératures de jeunesse qui me touchent autant et sont d'une tel justesse. Les "Malgré nous" sont peu connus et pourtant leur sort n'a pas été enviable. Ils ont été contraints de se renier et de combattre pour une cause qu'il n'approuvaient pas. Dressé à obéir, enrôlé parfois de force dans l'armée à l'âge de 15 ans et envoyés sur le front pour combattre leurs frères. Certains ont été détruits physiquement et psychologiquement. Beaucoup de ceux qui avaient été envoyé sur le front Russes en ont profité pour fuir et passer de l'autre côté mais maints d'entre eux se sont faits tués ou ont été emprisonnés dans le camp de Tambow. Certains n'ont été libérés que 10 ans après la fin de la guerre mais loin de trouver la paix ils auront encore à subir la méfiance de leurs proches Alsaciens et Mosellans. Un pan de l'histoire trop souvent méconnu !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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La mémoire envolée

Plus j’en lis, plus je suis persuadée que les albums jeunesse regorgent de pépites qui permettent d’aborder des thématiques difficiles avec douceur, bienveillance, poésie et tendresse. La mémoire envolée se classe indéniablement parmi cette catégorie !



Alors que les mots semblent jouer à saute-mouton dans l’esprit de sa grand-mère, faire de grands écarts, se placer là où ils ne devraient pas être et se vider de leur sens, une petite fille observe avec tendresse sa grand-mère, la cajole et lui dit de belles et réconfortantes paroles, tout en se souvenant avec une nostalgie dénuée de tristesse, tous ces moments de complicité passés ensemble. Les mercredis à jouer à la marchande, les dimanches consacrés à visiter des personnes âgées…



À voir défiler le flot des souvenirs de cette petite fille, on réalise les tendres sentiments qui l’unissaient et l’unissent toujours à une mamie qui semblait joyeuse, gentille, généreuse, pleine d’imagination et d’énergie, avant qu’une méchante maladie ne vienne lui grignoter l’esprit. Alors quoi de plus naturel pour cette petite-fille que de prendre soin, à son tour, de sa mamie adorée qui, plus que jamais, a besoin de sa présence rassurante et réconfortante. Finalement, peu importe que les conversations n’aient plus ni queue ni tête ou qu’elles se tarissent en raison de la fatigue, l’important étant la force du lien qu’une petite-fille s’évertue à maintenir avec sa grand-mère.



Si parler d’Alzheimer n’est jamais aisé en soi, j’ai été touchée par la sensibilité et la poésie avec lesquelles l’autrice et l’illustratrice le font. Cela passe, entre autres, par des illustrations d’une grande douceur flirtant avec l’onirisme, afin de représenter la manière décalée dont les idées peuvent s’agencer dans la tête d’une personne ayant Alzheimer, et des scènes tendres et touchantes à la fois. En tant qu’adulte, la maladie de ma grand-mère, dont j’ai toujours été très proche, a été l’une des plus dures épreuves que j’aie dû affronter, parce qu’il est difficile de lâcher-prise et d’accepter que la personne que vous aimez ne sera plus jamais la même. Que ses souvenirs s’emmêlent, se cognent et se désordonnent, avant de petit à petit, vous effacer ou du moins de vous éloigner très loin dans les limbes de sa mémoire et de vous fondre dans le souvenir d’autres personnes.



Alors si je ne suis pas le public premier visé par cet album, je dois avouer qu’il m’a fait du bien et m’a beaucoup touchée et émue, d’autant que j’ai pu vraiment m’identifier à la narratrice. C’est assez difficile à expliquer mais en tournant la dernière page, j’ai eu le sentiment d’un poids qui s’envolait… J’ai également trouvé la conclusion très belle avec cette idée que si la personne que vous aimez ne peut plus se souvenir, vous pouvez vous faire le gardien ou la gardienne de sa mémoire.



En bref, voici un album tendre, touchant et poétique qui aborde avec beaucoup de sensibilité, et non sans une jolie touche d’humour, le thème délicat de la maladie d’Alzheimer. Que ce soit pour un enfant afin de l’aider à appréhender le changement de comportement d’un proche touché par cette maladie, ou pour un adulte qui a besoin d’une histoire réconfortante lui permettant de se souvenir du plus important, cet album est à lire et à relire. Pour ma part, j’ai été étonnée du réconfort qu’en peu de pages, il a su m’apporter.
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L'horizon bleu

Pierre est instituteur et vit avec Elisabeth ( sa femme), dans le village de Haubourdin en 1914.Lorsque, la guerre éclate Pierre est obligé de partir pour le front. Quelques mois, plus tard Haubourdin est occupé par les allemands. Commence alors, pour nos deux protagonistes, quatre longues années de galères, quatre années de guerre.



Bel album jeunesse, avec de belles illustrations, relatant bien la Première guerre mondiale. Je me suis vite attachée aux personnages,car je ne vis qu'à quelques kilomètres de Haubourdin . Dans cet album, on peut voir que nos personnages ne vivent pas la même guerre, on les voit mûrir, évoluer chacun de leur côté. Cet album, nous montre les horreurs de la guerre (les combats, la réquisition, la délation..) mais il nous montre aussi les bon côtés (la solidarité, l'amour,la compassion....). L'objet livre est aussi très beau, car ce mélange de récits, d'images et de lettres, rend l'histoire encore plus vivante.



Un album à découvrir absolument.
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Le silence des oiseaux

Le silence des oiseaux sur Belle-île-en-mer.

Marcel a bien tenté de survivre ; trimballé de familles d'accueil en familles d'accueils, l'amour il ne connaît pas. Alors quand il se fait condamné à 12 ans pour le bagne de Belle-île-en-mer après avoir seulement volé un morceau de lard, l'enfer commence.

Quelle ironie d'appeler ça des maisons de correction ou de redressement. Pauvres gamins torturés pendant des années par un personnel négligeant, pingre et violent. C'est souvent la douche froide, la maltraitance, ne mangeant que très peu et parfois l'isolement pendant des jours dans un trou à rats.

Au loin la mer, et le vœu qu'à 21 ans, ils puissent enfin se libérer.

Un roman très juste sur cet univers dont on a très peu parlé pour ne pas froisser les consciences. Dur, privatif, carcéral... mais au loin la liberté et l'envie de prendre une revanche sur cette vie ...
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Le silence des oiseaux

Depuis sa naissance, Marcel est passé de famille d’accueil en famille d’accueil, et aucune n’a été tendre pour son enfance : battu, brutalisé, méprisé, humilié, il n’a jamais reçu d’amour ni d’affection. Mais la vie lui réserve pire encore : accusé à tort d’avoir volé un morceau de lard, Marcel est envoyé par un juge à l'institution publique d'éducation surveillée de Belle-Île. Il a alors douze ans, et ce qu’il découvre ressemble à l’enfer : un véritable bagne où les enfants sont “rééduqués” selon des méthodes d’une violence, d’une cruauté et d’une perversité inouïes..



L'avis de Pierre, 11 ans : J'ai bien aimé ce livre assez bien écrit, avec cependant des dialogues en langage familier (qui convient au personnage). Les "entractes" sous forme de poésies donnent une idée de ce que pense le héros, mais ils sont parfois un peu trop longs. Je trouve l'histoire un peu courte à mon goût, mais elle est bien développée, et la fin est intrigante. 



L'avis de la rédaction : Pour écrire ce roman, Dorothée Piatek a longuement enquêté sur l’histoire des “maisons de correction” – c’est ainsi qu’on appelait autrefois les prisons pour mineurs – et particulièrement sur celle de Belle-Île-en-Mer (créée en 1880, et qui a fermé en 1977), où les conditions de vie étaient épouvantables. Marcel, le jeune narrateur du roman, nous livre un récit bouleversant, rythmé par des poèmes que le slameur et rappeur Arm (du groupe Psykick Lyrikah) a mis en musique et interprétés, et qu’on peut télécharger gratuitement en suivant le lien indiqué au dos du livre. 
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L'horizon bleu

Critique littéraire

En 2002, Dorothée Piatek publie L’horizon bleu, un roman inspiré de la Première Guerre Mondiale. En effet, le roman se déroule juste avant la guerre en juin 1914.



Dans le roman, nous suivons Pierre et Elisabeth, et souvent nous lisons leurs dicussions par lettres. Pierre et Elisabeth sont mariée depuis septembre 1913. Pierre est instituteur dans une école communale d’Haubourdin. Pierre a promis à Elisabeth de partir a la mer mais il a appris une nouvelle sur un journal : Une rumeur menace la France « La patrie en danger ». La crainte que Pierre avait en lui vient de se confirmé, la nuit du 27 juillet, la guerre est proche. La rentrée d’école se fera sans Pierre, car dès le 3 août, Pierre part et quitte sa vie pour aller faire la guerre. Mais quand reviendra-t-il ? Reviendra-t-il ?



J’ai apprécié la lecture de ce roman pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, Dorothée Piatek nous transmet les sentiments evoqués de Pierre et Elisabeth leurs penssées, leurs peur, leurs tristesse, et leurs peines. En effet , Dorothée met en valeur les lettres que Pierre et Elisabeth se sont envoyés pour nous mettre à leur place.

Ensuite , les personnages du roman sont très attachants, on se met dans leurs peau grâce aux lettres ce qui rend la lecture passionante. Pierre lutte à la guerre et résiste avec courage malgré ses peines.

Enfin, le roman est une histoire qui raconte comment la vie en 14-18 se passait dans les familles.

Pour conclure, nous pouvons dire que L’horizon bleu de Dorothée Piatek est un bel hommage pour les hommes qui ont péri pendant la guerre et aux femmes qui ont entretenu le pays et les champs pour nourrir la France.

Etienne

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Je marchais malgré moi dans les pas du diable

Nous avons parlé en cours de l’Occupation pendant la Seconde Guerre Mondiale, du régime de Pétain. Mais nous n’avons évoqué que très peu, le sort des Lorrains et Alsaciens, qui, pendant cette période historique, ont du se soumettre aux règles du régime hitlérien. Ce livre revient sur la montée en puissance, en France, d’un régime totalitaire, et François, avec sa famille, a essayé, au mieux, de ne pas être endoctriné par ce régime, alors que le règlement était très dur. J’ai aimé la force de caractère de ce jeune homme, qui n’a pas hésité à s’engager dans le régime SS, en dépit de ses convictions, pour éviter à ces parents d’être envoyés en camp de redressement.
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Le jardin de Tonio

Tonio et Frida vivaient dans un petit deux-pièces dans la banlieue parisienne, loin du soleil de leur beau pays qu'ils avaient dû quitter, le Portugal. Ils s'aimaient tous deux tendrement. Les enfants du quartier qui venaient les voir étaient les enfants qu'ils n'avaient pas eu. Tonio cultivait tout près de l'immeuble un petit jardin à qui il consacrait tout son temps, saison après saison. Frida elle, cuisinait, faisait naître de belles saveurs, décorait tout son petit intérieur et chantait joliment comme Amalia Rodrigues. Et puis un jour...



"Le jardin de Tonio" écrit par Dorothée Piatek est une histoire savoureuse et belle comme un souvenir, comme un temps révolu, celui d'un passé qui ne reviendra plus, une histoire douce-amère comme les paroles d'une chanson de fado, un passage entre le passé et l'avenir.



Les dessins d'Élodie Coudray sont tous saisissants de beauté et de candeur, tous emplis de belles couleurs.

La lecture de cette histoire terminée, je suis revenu à plusieurs reprises regarder chacune des illustrations du livre. Ils forment chacun comme un tableau dans lequel l'attention se concentre davantage (le dessin représentant Tonio et Frida en jeune couple de mariés ou encore celui les réunissant tous deux en train de danser au milieu de coqs de Barcelos géants sont d'une infinie poésie).



"Le jardin de Tonio" est comme un beau conte, un récit qui emprunte pour se construire au réalisme et à une part (nécessaire) de rêve.

Un livre qui conviendra très certainement aux 6-10 ans et aux plus âgés, à ceux qui n'ont pas oublié le plaisir doux de leurs premières lectures.



Lu dans le cadre de Masse critique livres jeunesse. Je tiens à remercier particulièrement les éditions Petit à petit et Babelio de m'avoir fait découvrir ce magnifique album.
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Le vieux qui avait un grain dans la tête

magnifique de 1 à 130 ans !

comment accepter et comprendre ce "vieux" si attachant ? la réponse est partiellement dans ce livre : à nous de trouver les solutions humanistes d'urgence !
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Quiz autour du livre "Je marchais malgré moi dans les pas du diable"

Où la famille de François habite-t-elle au début de la guerre ?

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10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Je marchais malgré moi dans les pas du diable de Dorothée PiatekCréer un quiz sur cet auteur

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