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Critiques de Edward Frederic Benson (38)
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La Chambre dans la tour : Dix contes fantas..

“Il y a le peureux qui regarde sous son lit, et le peureux qui n’ose même pas regarder sous son lit.”

(J. Renard, Journal)



Calendrier oblige... les citrouilles fichent la trouille, la phrase de Renard est à prendre au premier degré, et le moment me semble idéal pour évoquer les esprits des auteurs morts et enterrés depuis longtemps.

Initialement, je voulais écrire un billet sur les histoires fantastiques "vraiment terrifiantes" d'Edward Benson, mais après avoir regardé les infos du soir, tout en pensant au lecteur blasé d'aujourd'hui, qui, certes, sait encore avoir peur, mais il lui faut pour cela un tout autre environnement, je devrais plutôt parler des histoires "relativement terrifiantes" d'Edward Benson.



Si vous tombez par hasard sur la traduction française (dans la collection Le Masque Fantastique) chez un bouquiniste, et si vous êtes amateur du genre, n'hésitez pas à dépenser quelques centimes.

Edward Frederic Benson (1867-1940) n'est pas sans intérêt.

La passionnante préface de l'édition anglaise nous apprend que ses deux frères, Robert et Arthur, étaient des écrivains tout aussi prolifiques qu'Edward, dans la même veine fantastique, terrifiante ou dystopique. On peut se demander ce qu'en pensait leur père, Edward White Benson, l'archevêque de Canterbury et coqueluche de la reine Victoria. Les relations de la fratrie avec leur père n'étaient sans doute pas faciles tous les jours... et vice-versa.

Le prolifique Edward a à son actif plus de cent ouvrages, y compris un traité sur le golf, sur le patinage artistique (qu'il pratiquait-lui même avec un certain succès), sur l'Allemagne... et il est connu avant tout comme "l'auteur d'une biographie de Charlotte Brontë" (vu par les yeux pragmatiques de l'éditeur anglo-saxon). Mais ce serait dommage de faire l'impasse sur ses histoires aux motifs surnaturels.



Comment sont-elles ?

La réponse est évidente : parfois on doit s'armer d'un certain courage, pour affronter un indiscutable kitsch littéraire. Parfois c'est tout le contraire, et c'est là où l'affaire devient intéressante.

Parmi les réussites relatives, on peut compter "The Bus-Conductor", repris dans le mémorable film britannique "Dead of Night". La possibilité d'ouvrir une fenêtre qui permet de regarder d'un monde à l'autre peut parfois sauver une vie. Ni plus, ni moins.

Tout comme "The Man Who Went Too Far", histoire saluée par le grand Lovecraft en personne (probablement à cause de la flûte de Pan qui résonne sur ses pages), mais qui n'est, au fond, qu'une énième variation sur "Le Portrait de Dorian Gray".

Par contre, l'histoire suivante intitulée "Negotium Perambulans", qui parle des forces maléfiques à l'oeuvre dans une maison bâtie avec des pierres d'une ancienne église, est un véritable délice plein de fraîcheur, malgré ses cent ans d'âge. Il ne reste qu'à le lire, mes chers : c'est à cela que doit ressembler la véritable (et en même temps esthétiquement acceptable) horreur.

Les autres textes très solides sont "The Other bed" (une chambre d'auberge à deux lits, dont un est occupé par un hôte spectral, ou par quelque chose de pire encore) et l'éponyme "The Room in the Tower", légèrement naphtaliné, mais décidément impressionnant conte vampirique.

En ce qui concerne "Mrs Amworth", alias "l'une des meilleures histoires de vampires de tous les temps", force est de constater qu'il mérite sa réputation à juste titre. Mme Amworth cache un sombre secret, mais M. Urcombe n'est pas dupe, et il ne laissera pas les choses comme ça !

Si je fais l'impasse sur le véritablement dégoûtant "Caterpillars" (nouvelle espèce de chenille, baptisé Cancer Inglisensis, un terme qui se révélera étonnamment juste), j'arrive à l'histoire menée avec brio dans le style "ghost story" classique, "A Tale of an Empty House". Deux amis randonneurs vont se protéger de la pluie dans une vieille maison abandonnée...

Mais si vous préférez les messes noires, lisez plutôt "The Sanctuary" : avis aux amateurs de Huysmans et de son "Là-bas".



Une chose m'est venue à l'esprit en lisant ce recueil. On voit à quel point la nature joue encore un rôle important dans les histoires de Benson (et de tous les auteurs de fiction fantastique de l'époque : Machen, Blackwood, Dunsany, Lovecraft...). Les descriptions de paysages sont omniprésentes, elles font partie des histoires ; sans elles, les récits ne seraient qu'une carcasse décharnée. Bien sûr, plus de cent ans se sont écoulés, la civilisation s'est déplacée vers le milieu urbain, et la littérature avec elle. Mais à quel moment avons nous perdu cette perception bensonienne du monde ?

That's all, folks... 4/5, et bonne soirée citrouillarde !
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Queen Lucia

Fortune faite à Londres, les Lucas se sont installés dans la campagne anglaise, dans le charmant village de Riseholme. C'est depuis sa maison restaurée dans le plus pur style élisabéthain que Lucia Lucas lance les modes, définit le bon goût et mène son monde par le bout du nez. Férue de musique et d'art, elle aime converser en italien avec son mari Peppino, pratique le piano, organise de somptueux dîners et collecte tous les commérages du village grâce à son bras droit, son chevalier servant, le fidèle Georgie. Bref, Lucia est la reine incontestée de Riseholme.

Aussi est-elle un brin contrariée lorsque, de retour d'un bref séjour à Londres, elle découvre que sa voisine, Daisy Quantock, fait fureur en exhibant un maître yogi, tout droit venu de Bénarès. le gourou semble avoir conquis tous les villageois, au grand dam de Lucia qui n'a plus qu'un seul but : faire sien cet exotique personnage afin de rester celle qui donne le la au village.

Mais si elle réussit assez aisément à attirer le gourou dans ses filets, Lucia n'est pas au bout de ses peines. La célèbre diva, Olga Bracely, tombée en amour avec Riseholme, a décidé de s'y installer. Or, Olga est jeune, merveilleuse, extravagante, douée, généreuse…En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la diva pourrait bien lui voler sa place dans le coeur de ses sujets !!



Entre snobisme et pédantisme, cette Queen Lucia est un personnage qu'on aime détester. A travers cette riche oisive, E.F. Benson se moque gentiment de ces privilégiés occupés seulement à cancaner et à collectionner les lubies. Il met au jour le ridicule de leurs comportements en brocardant leur manque de culture malgré leurs certitudes. Avenante de prime abord, Lucia sait aussi se montrer féroce lorsqu'elle se sent menacée. Dotée d'un sans-gêne hors du commun, elle se sort de toutes les situations sans la moindre honte.

Lucia est entourée d'une galerie de personnages hauts en couleur. A l'exemple de l'inénarrable Georgie, obnubilé par sa calvitie, doté de deux soeurs excentriques, que l'on dit amoureux de Lucia, quand il rêve en secret de la détrôner. Les autres sont à l'avenant. La seule à être loin des mesquineries est la pétillante Olga. Si elle met souvent Lucia dans l'embarras, c'est en toute bonne foi et elle se plaît à rapprocher les âmes solitaires et à faire le bien autour d'elle.

Tout ce beau monde forme une assemblée que l'auteur égratigne avec une réjouissante ironie et un humour très british. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette comédie qui n'épargne pas la bourgeoisie anglaise d'un ridicule achevé et fait la part belle aux dialogues désopilants. A découvrir !

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Queen Lucia

Délicieusement satirique, éminemment distingué, indubitablement britannique et exquisément drôle ce roman est un pur divertissement.



Dans le village de Riseholme, les matinées se déroulent selon un rituel immuable. Sous couvert des emplettes quotidiennes, les yeux et les oreilles quêtent la moindre nouvelle qui viendra émoustiller tout son petit monde. L’on s’espionne mutuellement en trottinant d’une information à l’autre, espérant jalousement avoir la primeur d’une révélation explosive.

Des cottages contigus bordent l’unique rue de ce village et l’arpenter donne l’impression de traverser un petit bourg du royaume de Grande-Bretagne. Mais ce n’est là qu’une illusion car Riseholme semble bien avoir sa souveraine, pour l’instant incontestée, en la personne de Lucia qui exerce son suprême pouvoir sur tous les villageois. Avec son mari Peppino, elle vit dans une maison restaurée dans le plus pur style élisabéthain. Un aperçu de son intérieur, divinement drôle, nous donne déjà toute l’aisance ironique et humoristique de l’auteur. Et lorsqu’il décide que Lucia, fière de ses petites touches décoratives insolites, en a fait un communiqué au Cercle littéraire l’intitulant De l’humour dans l’ameublement, on se doute qu’il ne va pas se priver de tourner en ridicule ses truculents personnages !



Lucia, fraîchement revenue de Londres, estime que ses activités à Riseholme sont bien plus enrichissantes qu’un emploi du temps londonien. Elle s’exerce au piano, rédige son courrier, envoie des cartons d’invitation n’omettant jamais le ton vestimentaire de ses réceptions, tout en veillant au côté élisabéthain, donc guindé, de tous les évènements donnés dans sa commune. Les divertissements, si peu divertissants d’ailleurs, répondent à un strict cahier des charges que Lucia supervise.

Elle fait étalage de quelques mots d’italiens, ajoutant ainsi l’art linguistique à tous ses talents. Les menus potins font étinceler ses yeux noirs et elle a la manie du contrôle poussée à son paroxysme.

Mais voilà que ce matin, son regard est attiré par la rondouillarde Mrs Quantock accompagnée d’un homme « au teint exotiquement tropical et à la barbe noire. » Il faut préciser que cette Mrs Quantock passe d’une croyance à l’autre, de la Science chrétienne au spiritisme, en passant par le yoga, et chacun de ses nouveaux dadas électrise le village. Lucia part immédiatement en croisade pour s’annexer l’inestimable brahmane et ses sujets n’ont qu’à ravaler leur rancune et lui céder la place. Queen Lucia agit détestablement mais ses manœuvres sont tellement désopilantes qu’on lui pardonnerait presque son caractère autocratique. Et puis de cuisantes déconfitures l’attendent, ébranlant son temple de connaissances et maîtrises artistiques.



E.F. Benson se moque de cette petite société oisive, avec un superbe talent littéraire et humoristique. L’ironie qui perce sous tous les petits détails afférents à la vie quotidienne de Riseholme est tellement raffinée que l’on s’amuse énormément de ces personnages un brin caricaturaux. Il y a Georgie qui se préoccupe de sa calvitie, usant de tous les subterfuges pour la cacher et qui époussette amoureusement ses bibelots, ses chers trésors. Une Mrs Weston, conteuse admirablement prolixe, dont les tirades interminables analysent et décortiquent chaque faits et gestes des habitants. Et tant d’autres… Leurs conversations s’amorcent rituellement par un Quoi de neuf ? Et bien sûr, il y a toujours quelque chose de neuf à commenter !



Bien loin des préoccupations actuelles, cette plongée en 1920 dans ce village anglais déride et chasse la morosité. Heureusement pour le moral, l’auteur a eu la bonne idée de continuer cette chronique communautaire et c’est avec impatience que je retrouverai l’exaspérante Lucia et sa cour si bigarrée.

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Miss Mapp

J’ai pouffé plusieurs fois en lisant cette chronique qui se moque, avec une ironie corrosive, du snobisme de ceux qui se proclament de la bonne société anglaise dans les années vingt. Commérages, petits potins, mesquineries et situations pleines de ridicule s’enchaînent et occupent tous les chapitres de ce roman à l’humour décapant.



« Tel un grand oiseau de proie, elle était assise, par cette chaude matinée de juillet, à la fenêtre si pratique de son pavillon dont le vaste oriel constituait un point stratégique de premier ordre. »

S’y dissimulant ou pas derrière le rideau, Miss Mapp épie l’heure d’arrivée de son jardinier, les entrées à l’église, et en règle général « tous les faits et gestes de la société de Tilling».

Ne vous fiez pas au physique plutôt jovial de cette grande dame un peu replète. Cachée derrière un petit sourire et une affabilité trompeuse, elle peut décocher, mine de rien, une remarque cinglante, appuyer sur une faiblesse de son interlocuteur ou interlocutrice. Tantôt suave, tantôt hautaine, enjôleuse ou outrée, son meilleur passe-temps est d’attiser la jalousie de ses amies, s’attirer tous les regards, devancer ses voisines et avoir la primeur de tous les évènements plus ou moins importants susceptibles de traverser ce petit bourg. De petits coups perfides en petites méchancetés, elle ne manque cependant pas de se fourvoyer parfois dans des situations absurdes. Son imagination fertile au service de sa curiosité perverse lui fait émettre des hypothèses plus ou moins saugrenues pour tenter d’expliquer une observation faite de son mirador.

Chaque matin, tout en jetant un coup d’œil au journal avant que la rue ne s’anime, elle scrute les deux maisons d’en face qui abritent deux célibataires dans la force de l’âge, un major et un capitaine, deux fieffés mystificateurs. D’ailleurs, la veille, un filet de lumière à une heure bien tardive a éveillé sa curiosité et en connaître la cause devrait occuper une partie de sa journée. Après ces premières observations de chez elle, il est temps de descendre dans la Grand’Rue et lorgner dans les paniers des femmes faisant leurs emplettes matinales pour savoir ce qu’elles achètent.



Miss Mapp n’est pas la seule à propager les nouvelles mais elle met toute son énergie à couper l’herbe sous le pied d’une de ses voisines qui aime tant les commérages. Toutes deux se bataillent aussi au sujet de la mode et Miss Mapp détient bien souvent l’avantage grâce à de sacrées méthodes d’espionnage comme seule une femme perfide peut les imaginer.

Les mesquineries entraînent parfois des brouilles mais celles-ci ne doivent pas durer trop longtemps, il ne faudrait pas désorganiser les tables de bridge. Parce qu’ici, se présente toute l’hospitalité à l’anglaise dans la bonne société : inviter pour le thé et jouer au bridge. Et gare si l’on fait l’affront à Miss Mapp de l’inviter en dernière !



Sinon, Tilling, est une petite ville d’Angleterre au charme pittoresque que des peintres amateurs viennent saisir sur leurs toiles. Miss Mapp figure sur certaines. Quel savoureux plaisir pour elle de se laisser saisir sur le vif, après s’être bien installée en évidence devant sa fenêtre et avoir adopté un air pensif en faisant semblant d’ignorer qu’elle sera immortalisée sur une toile. Le narcissisme d’époque…



Dans cette petite société des gens de Tilling, l’auteur nous sert une adorable galerie de personnages dont le tandem major et capitaine qui s’emportent à chaque partie de golf, s’envoient avec morgue des remontrances acides et finissent autour d’un whisky. Aucun fair-play anglais pour les défaites.

Les rivalités entre voisins donnent quelques exquises vengeances alors que certains échanges font polémique comme l’heure d’été ou la façon de jouer au bridge.

Toutes ces petites mondanités tournées en ridicule prêtent vraiment à rire ou à sourire et la vie locale de cette bourgade anglaise offre une lecture comique, légère et très plaisante.

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Queen Lucia

Je ne connaissais pas cet auteur, qui m'a beaucoup fait penser à Elizabeth Von Arnim, le style y est raffiné, très riche et empreint d'un humour extrêmement caustique.

Premier tome d'une série mettant en scène la fameuse Lucia, dans ce volume, on découvre un paisible petit village anglais, dans lequel Lucia fait figure de Reine incontestée, tout ce qui a lieu sous son égide est garant d'être culturel et de bon goût.

Cette femme qui peut sembler adorable tant que tout se passe comme elle l'entend, est en réalité un tyran qui gouverne son petit monde d'une main de fer.

Le village est pourtant peuplé de personnages bien comme il faut, de gens honnêtes, éveillés aux arts et à la littérature, aimant savourer de bons repas et assister à un concert de temps en temps.

Ce sont tous d'adorables hommes et femmes désireux que la vie au sein de leur village soit la plus agréable et charmante possible.

Ils s'invitent mutuellement à venir prendre le thé, à s'écouter jouer du piano, et surtout, ils passent un temps infini à s'épier gentiment les uns les autres et à rapporter de menus potins sur ce qu'ils ont vus, entendus ou crus deviner de ce qui se passe dans les maisons voisines.

Mais c'est toujours Lucia qui lance les bonnes idées, qui organise les meilleures fêtes, qui crée des événements légendaires, et quand une nouvelle habitante menace de la détrôner, Lucia devient une véritable vipère, mordante, fourbe, préparant les pires coups bas.

Qu'elles se battent pour organiser des séances de yoga autour d'un gourou mystérieux, qu'elles débusquent une obscure princesse russe portée sur le spiritisme, qu'elles rivalisent d'habilité pour créer des soirées mémorables ou qu'elles se lancent les pires vacheries avec des sourires mielleux, les femmes de ce village veulent finalement toutes être calife à la place du calife.

La futilité de telles entreprises est fantastiquement drôle et j'ai passé un moment formidable avec Lucia et sa cour, ce petit monde semblant bien loin des réalités terrestres de tout un chacun.

Le style d'écriture est somptueux, les dialogues sont à mourir de rire et de nombreuses scènes sont sacrément cocasses, le tout raconté d'une façon très délicate mais où la perfidie n'est jamais loin.

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Les malheurs de Lucia

Dernier tome d’une série qui en compte six, ce roman, écrit dans les années 30 est un bijou d’humour et de finesse.

On y fait la connaissance de deux femmes exceptionnelles, Mapp et Lucia.

En réalité ce sont deux furies qui rivalisent de coups tordus pour savoir laquelle doit être considérée comme la reine incontestée de Tilling, leur petit village anglais.

Qu’elles se lancent des vacheries à la tête, qu’elles organisent des dîners somptueux à tour de bras pour épater la galerie, qu’elles tentent d’acheter leurs amis ou de se ridiculiser mutuellement, ces deux harpies, officiellement amies et voisines, n’arrêtent jamais de se faire la guerre, et tous les coups sont permis.

Nous les suivons dans leur quotidien rempli de parties de bridge, d’expositions de peinture, de conférences soporifiques, de repas grandioses, rien n’ayant jamais lieu sans raison ni arrière pensée.

Elles utilisent les habitants de ce petit village, accessoirement considérés comme des amis, comme des témoins privilégiés de leurs perpétuelles bassesses, de leurs nombreuses manigances, de leurs complots, calomnies et petites ou grandes trahisons en tout genre.

Dans ce volume, Lucia, qui est désormais maire du village, va connaître quelques revers de la part de ses administrés qui commencent à trouver son ingérence un peu lourde.

Nous y côtoierons une Duchesse à la mémoire défaillante et une perruche teinte à la confiture de framboise, nous assisterons à d’étranges leçons de bicyclette, à des thés payants accompagnés de tartelettes à la sardine, à des conseils municipaux éclairs, à des invitations lancées, oubliées ou refusées, et à des échanges incessants de potins et de ragots à chaque heure du jour.

L’auteur manie la plume avec brio, c’est fin, c’est tordu à souhait, c’est souvent mesquin, perfide mais toujours follement drôle, un vrai bonheur de lecture.
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Mapp et Lucia

Ce quatrième volume des aventures de Lucia et de Miss Mapp est le meilleur de la série. Il est merveilleusement bien écrit et les situations y sont truculentes.

Nul besoin d'avoir lu les précédents tomes pour comprendre l'histoire, mais ces deux anglaises aux caractères bien trempés sont tellement drôles et pathétiques que c'est un avantage d'avoir lu leurs aventures antérieures, car on trouve alors un plaisir infini à les retrouver au sommet de leur forme.

Ces deux femmes ont pour point commun d'aimer être le centre de l'attention de leur cercle d'amis respectifs, dans leurs deux pittoresques petits villages anglais.

Lucia que l'on a connu mariée et extravagante, est désormais veuve et a besoin de calme.

Elle loue donc pour l'été la maison d'une certaine Miss Mapp, laquelle ne sera pas loin, puisqu'elle loue à son tour la maison d'une amie dans le même village, gardant ainsi un oeil sur sa demeure et sur sa locataire.

Nos deux héroïnes vont donc se rencontrer, et très rapidement une lutte de pouvoir va éclater entre ses deux furies, à coups de soirées bridge, de repas extraordinaires, d'exposition de peinture, d'après-midi caritatifs, et tous les coups seront permis, les petites mesquineries, les coups dans le dos, les médisances et les bassesses les plus viles et ce, pour être et demeurer la Reine de Tilling.

Ce volume m'a remplie de joie, j'ai adoré retrouver ces deux femmes aussi déterminées l'une que l'autre mais dans des genres différents : Lucia oeuvrant avec intelligence, finesse et perfidie, Miss Mapp utilisant quant à elle des moyens beaucoup plus tordus nécessitant des gros sabots et une belle dose de mauvaise foi.

Cette série est véritablement un enchantement, le style y est magnifique, pour qui aime les belles phrases et les ambiances surannées (les romans datent des années 20 et 30) et l'humour y est omniprésent, dans un style toujours caustique et plein de sous-entendus.
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Queen Lucia

Le ridicule ne tue pas et le personnage de Lucia le prouve bien. Auto proclamée reine du bon goût du petit village de Riseholme, cette mégère tient mordicus à toujours occuper le premier plan, à se considérer au-dessus des autres villageois en tout alors que dans les faits elle n’est qu’apparence, de mauvaise foi et d’un narcissisme abyssal. Son attitude royale suscite à la longue envie, jalousie et rancœur, ce qui animera cancans, complots et autres stratégies revanchardes. J’ai souri à chaque défaite de cette prétentieuse invétérée, été choqué à chaque mesquinerie de sa part et ravi par l’inventivité de l’auteur. Les personnages sont hauts en couleur, le récit bien rythmé, les situations cocasses abondent, les coups bas pleuvent; une bonne comédie à l’anglaise!
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Lucia à Londres

Le mari de Lucia hérite d’une rondelette somme ainsi que d’une maison à Londres; aussitôt notre héroïne se lance à l’assaut de «tout de ce qui compte» dans cette capitale qu’elle a toujours décriée. Le beau monde n’est pas dupe de ses manigances, pourtant couronnées de succès tellement ses tactiques, manœuvres et ruses sont efficaces. Mais, ce faisant, elle s’attire la rancœur des gens de Riseholme, qu’elle snobe allègrement puisqu’ils ne peuvent pas contribuer à son ascension sociale; ils lui en feront bien payer le prix. . .



J’ai bien ri du ridicule profond de cette arriviste mégalomane qui ment non seulement aux autres, mais surtout à elle-même en préférant faire semblant de ne pas être touchée par ses revers, car elle en essuie certains. Sa fourberie est élevée au rang de l’art, son front de bœuf n’a d’égal que son manque de véritable culture, son acharnement touche le pathologique, son narcissisme et son égoïsme atteignent des sommets inimaginables. J’ai été fasciné par la façon dont la bonne société de Londres et les habitants du village composent avec cette furie. Cette série anglaise n’est pas la plus drôle que je connaisse, bien qu’elle le soit, certainement une des plus animées cependant, mais la constante ironie de toutes ces péripéties m’incite à la poursuivre de temps à autre.
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Les avatars de Sherlock Holmes

Vous connaissez mon addiction à Sherlock Holmes, c'est donc tout naturellement et avec la bave aux lèvres que j'ai sauté sur ce pastiche lorsqu'il a croisé ma route dans une grande librairie.



Maintenant c'est l'heure de l'autopsie ! Que valent ces 8 nouvelles, ces 8 pastiches tirés du recueil "The Big Book of Sherlock Holmes Stories" édité par Otto Penser et qui lui en contient 83.



Si les nouvelles ne casseront pas trois pattes à un canard et se lisent en un peu plus d'une heure (pauses café et pipi comprises), elles restent tout de même plaisantes à lire, amusantes, et voir le Grand Détective malmené par ces auteurs célèbres est assez inhabituel.



Détail qui compte, cet ouvrage contient aussi la patient zéro, le premier pastiche sur Sherlock Holmes écrit à peine 4 mois après la première publication de "Une étude en rouge" par Conan Doyle.



Plus un recueil de nouvelles à conseiller aux holmésiens, pour leur collection (et on risque d'avoir quelques tomes, business oblige) ou à ceux qui voudraient sourire devant quelques nouvelles qui ne mettent pas notre Holmes en valeur, le pauvre !

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Mapp & Lucia - Intégrale, tome 1

Ce volume regroupe trois romans et une nouvelle.

Deux romans sont consacrés au personnage de Lucia, une quinquagénaire anglaise qui croit être la reine de son village, pensant être une référence en matière de culture, d'art et de littérature.

Elle traite ses voisins et amis comme des vassaux et fait tout pour que son petit monde lui obéisse au doigt et à l'oeil.

Qu'elle vive dans son petit village paisible ou qu'elle gagne Londres après un héritage, son but est toujours le même, être au centre de l'attention, que ce soit par le pouvoir de son esprit aiguisé, de viles manigances, de petits mensonges, voire de belles fourberies.

Le troisième roman est consacré au personnage de Miss Mapp, une vieille fille d'une quarantaine d'années, commère de son état, qui elle, contrairement à Lucia, n'a pas assez de charme ni d'esprit pour réussir à être au centre de l'attention, à son grand regret.

Contrairement au résumé de la quatrième de couverture, ces deux femmes ne sont pas des ennemies jurées puisqu'au cours de ces trois romans elles ne se rencontrent absolument jamais, elles ne vivent pas dans les mêmes villages et n'ont aucune connaissance en commun.

Le cycle "Mapp et Lucia" comporte six romans, elles sont amenées à se rencontrer dans les volumes suivants mais absolument pas dans ces trois premiers romans, ni même dans la courte nouvelle jointe qui concerne un épisode cocasse de la vie de Miss Mapp.

L'auteur a une verve incroyable et ce recueil est un véritable plaisir tant l'humour y est présent à chaque page.
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Lucia à Londres

Il existe des gens pour qui tout fonctionne toujours à merveille, ils se sortent de toutes les situations, même les plus inextricables, que ce soit par un sourire, un mensonge éhonté, une pirouette ou une fourberie.

C'est le cas pour Lucia, cette arriviste qui a déserté sa maison dans la paisible campagne anglaise, pour venir goûter aux joies de la bonne société londonienne.

Venant d’hériter d’une tante de son époux et se retrouvant donc propriétaire d’une grande maison située dans les beaux quartiers, elle décide d’aller conquérir le monde des riches, des puissants, des célébrités et peut-être même des têtes couronnées.

Elle n'y connaît pourtant personne hormis une vague cousine éloignée, mais en quelques jours, elle va débarquer et se rendre presque indispensable, au point même qu'un petit groupe de fans se constitue, les Luciaphiles !

Il faut dire que Lucia ne manque ni d'ardeur, ni de panache, même si la correction la plus élémentaire et la subtilité lui font parfois défaut.

Ce deuxième volume est aussi drôle que le premier et j’ai particulièrement aimé les revers que va connaître Lucia, qui va enfin apprendre que tout ne peut pas toujours lui tomber tout cru dans le bec !

Le style est fabuleux, tout en finesse et en sarcasmes, l’ironie pointe son nez à chaque page pour notre plus grand plaisir.

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Les avatars de Sherlock Holmes

À part le Moriarty: Le chien des d'Uberville de Kim Newman, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu des aventures autour de Sherlock Holmes.



Les avatars de Sherlock Holmes : Tome 1 proposent 8 pastiches des aventures de Holmes par des écrivains plus ou moins connus par ici ou alors connus pour autres choses que des romans ou nouvelles policiers. Au programme, James M. Barrie, auteur de Peter Pan, ami de Conan Doyle et auteur de la première parodie des aventures de Sherlock Holmes, P. G. Wodehouse, le créateur de Jeeves, E.F. Benson et Eustace H. Mills, A. A. Milne, le créateur de Winnie l'Ourson, John Kendrick Bangs, Sephen Leacok, auteur notamment de Bienvenue à Mariposa, et Robert Barr (pour 2 nouvelles). En plus d'une préface de l'éditeur français sur laquelle je reviendrais plus tard, chaque auteur est introduit par une courte notice bibliographique, ce qui permet selon de se souvenir de certains auteurs, d'en apprendre davantage sur leurs oeuvres ou carrément de les découvrir.



Les différents pastiches proposés respectent globalement le canon holmesien - en plus de Sherlock Holmes - à l'exception d'une nouvelle qui met en scène le détective Charlot Keumz - et de son violon - je n'ai pas trouvé de traces évidentes d'une quelconque solution à 7%*- , le Dr Watson, Moriarty et Conan Doyle sont présents. Comme indiqué en quatrième de couverture, les nouvelles, plus ou moins longues, se caractérise toutes par un « seul mot d'ordre : humour, délire et fantaisiste ». Les capacités de déduction de Holmes, lorsqu'il ne sera pas enfin tué par Conan Doyle - « un homme peut tomber dans l'abîme du haut des chutes du Reichenbach et en sortir indemne pour narrer plus tard son aventure, amis quand un courant de deux mille volts traverse un corps humain, le propriétaire dudit corps n'y survit pas » (Robert Barr) ; ce qu'un courant n'avait pas réussi à faire, un autre le fera au final - , seront tour à tour minimisées, mises en défaut, voire ridiculisées.



Autant j'aime bien la collection Rivages/Noir, autant avec Les avatars de Sherlock Holmes : Tome 1, il y a une certaine forme d'escroquerie qu'un Napoléon du crime comme Moriarty (dont on apprend encore qu'il n'existe pas en fait) n'aura probablement pas eu la bassesse de commettre. Et là j'en reviens à la préface dans laquelle on apprend que ces nouvelles sont issues de The Big Book of Sherlock Holmes Stories édité par Otto Penser, libraire - il est le propriétaire d'une libraire à New York consacrée exclusivement au roman policier - et éditeur (d'anthologies de nouvelles). Sauf que The Big Book Of Sherlock Holmes, c'est près de 83 nouvelles alors que Les avatars de Sherlock Holmes n'en compte que 9 ! Et oui Rivages avec un profond mépris pour les lecteurs va saucissonner The Big Book Of Sherlock Holmes en plusieurs tomes au bénéfice de son compte de résultat.



Mis à part ce procédé mesquin du monde de l'édition, ce premier tome des avatars de Sherlock Holmes reste d'une lecture plus que plaisante - et je n'ai pas boudé mon plaisir, même si je vais me rabattre sur la version d'origine pour la suite.



À Malraux, De Gaulle avait répondu « Tintin ? Mon unique rival ». S'il avait été anglais, il aurait certainement répondu « Sherlock Holmes ? Mon unique rival ».



* Voir La solution à 7% de Nicholas Meyer.
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Les avatars de Sherlock Holmes

Les avatars de Sherlock Holmes est un court recueil (moins de 140 pages) regroupant huit nouvelles se voulant autant de pastiches.



Les choses vont plus loin, le ton est ici délibérément satyrique. La volonté de faire rire, de ridiculiser, de tordre le coup au célèbre détective est évidente. Cela pourra faire grincer quelques dents. Il s’agit ici d’écrits anciens, dont la plupart sont composés par des proches d’Arthur Conan Doyle ou de grands noms de l’époque.



Les nouvelles sont généralement courtes. Si certaines comptent plusieurs dizaines des pages d’autres tiennent en quelques pages, quitte à être de taille comparable à la présentation faite de l’auteur. Car oui, chaque auteur a droit à quelques mots de présentation ce qui est bien vu. Le ton sera ici toujours acide. Touts les écrits réunis ne sont pas forcément des inédits et auront pu être découverts dans d’autres compilations.



Une soirée avec Sherlock Holmes permet à James Barrie de composer le premier pastiche recensé. En l’occurrence, le protagoniste est ridiculisé lors d’un dîner… Extraits du carnet d’un détective pose les jalons pour une relecture burlesque du Canon, la démarche est bien tentée (qui aime bien châtie bien, n’est ce pas ?) mais peu convaincante.



Le retour de Sherlock Holmes offre une relecture du Problème final, dont Watson fait les frais. Le pauvre ! L’enlèvement de Sherlock Holmes est un écrit de jeunesse du créateur de Winnie l’Ourson, également auteur d’un polar considéré comme un classique du genre. Une énigme pragmatique est une sorte de blague… peu vraisemblable, au développement un peu long, mais la chute reste amusante malgré tout. Tiré par les cheveux ne retient guère l’attention.



Deux récits de Robert Barr sont ici retenus. Ceux-ci sauvent l’ouvrage du naufrage. Le mystère de Pegram est sans doute le meilleur récit des deux. Charlot Keumz est une version raté de Sherlock plutôt inspirée. L’affaire du second butin offre également une fin originale et met en scène Arthur Conan Doyle dans un rôle… inédit.



Il faudra donc avoir l’esprit particulièrement réceptif pour apprécier ces nouvelles. D’autant qu’il n’est pas impossible qu’une nouvelle compilation voit le jour…
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La gloire de Lucia

Dans ce cinquième volume des aventures des deux furies que sont Mapp et Lucia, les rebondissements sont nombreux.

Tout commence avec la nouvelle passion de Lucia pour les affaires, elle décide en effet de s'intéresser au marché boursier et dans la foulée, tout le village suit son exemple.

Dans cet opus, nos deux voisines ennemies vont poursuivre leurs manigances diverses et variées, le but étant à chaque fois de faire tout et n'importe quoi pour devenir la personne la plus importante du village.

Qu'elles tentent de devenir la plus riche, la plus cultivée, la plus douée pour le jardinage, la cuisine ou l'archéologie, nos deux héroïnes s'en donnent à coeur joie et mettent en place des pièges à l'encontre l'une de l'autre.

Encore un très bon moment de rire, l'écriture est toujours aussi fine et surannée.

Les deux personnages principaux sont aussi ridicules qu'hilarantes.
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Miss Mapp

Miss Mapp est ce qu'on appelle vulgairement une commère, elle passe ses mâtinées à arpenter la rue pricipale de son village un panier sous le bras dans l'unique but de glaner des potins, et ses après-midi sont consacrées à faire n'importe quoi devant sa fenêtre (arranger le même bouquet de fleur durant des heures ou faire semblant de peindre la vue) juste pour le plaisir d'épier ses voisins.

Cette quadragénaire célibataire n'est ni vraiment belle ni spirituelle, juste extrêmement curieuse, envieuse et portée sur la médisance.

Elle vit dans un paisible petit village anglais dans lequel il est vrai, il ne se passe pas grand-chose, alors dès qu'un nouvelle personne arrive ou qu'un événement, même minime se profile, il faut en profiter et c'est parti pour des séances de papotages, tout le monde se triture le cerveau pour envisager des hypothèses, semer le doute dans l'esprit des autres, ourdir de minis-complots...

Leur quotidien est donc rempli de séances de bridge, de parties de golf pour les hommes et de thé-party pour les femmes et bien sûr le but ultime de tout ça étant la course aux ragots.

Tous les protagonistes ou presque sont célibataires dans ce village, alors les femmes rivalisent de petites combines pour essayer d'attirer l'attention des messieurs, que ce soit par la création d'une nouvelle robe ou la réalisation d'un dessert qui soit meilleur que celui servi la veille par la voisine !

L'auteur a à coeur de nous faire rire et sourire, ses personnages sont truculents et se vautrent souvent dans le ridicule pour notre plus grand plaisir.

Cette Miss Mapp, bien que manquant de cervelle, est une personne que j'ai eu plaisir à côtoyer durant quelques heures, sa bêtise et sa jalousie étant une source de moquerie pour ses voisins, qui eux, ont tous un peu plus de jugeote et de retenue.
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Queen Lucia

So british ! Dans les années 20, Lucia règne en maîtresse de la culture dans un petit village d’Angleterre. Mais quand d'autres lui volent la vedette rien ne va plus.

Une pure comédie anglaise.
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Les avatars de Sherlock Holmes

vraiment plaisant de voir ces variations autour du theme de Sherlock Holmes!

et on y retrouve tellement bien l'humour anglais typique construit sur l'auto dérision. Cela m'a permis de découvrir de nouveaux auteurs dont 1 m'a tapé dans l'œil! déjà commandé "le mystere de la chambre rouge " sur Amazon!
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Queen Lucia

Je découvre E.F. Benson pour la 1ère fois! C'est génialissime!!!

Comment faire une histoire passionnante avec rien! Difficile à résumer car l'auteur nous raconte l'histoire d'un petit village anglais et la vie de ses habitants... Mais quelle histoire!



Commérages, guerre de territoire, de pouvoir, c'est à qui organisera la meilleure tea party, qui achètera le meilleur poisson et qui aura la plus belle robe. Evidemment, Lucia se pose en reine de sa petite ville et chaque habitant rêve de la remplacer. Ils passent leur temps à se faire des coups tordus sans pouvoir vivre séparés les uns des autres.



Vraiment très bon livre, extrêmement bien écrit, très très drôle, on reconnait l'humour anglais typique. J'ai eu de tel fou rire en imaginant les machination de Lucia pour garder sa place de star du village!

Si vous avez des vacances à passer dans un endroit calme et serein je vous conseille d'embarquer les 6 tomes de Mapp et Lucia avec vous! Ca se lit tout seul et c'est comme manger des petits bonbons un par un jusqu'à terminer le paquet sans s'en rendre compte!!
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Queen Lucia

Riseholme est une bourgade paisible, dans le plus pur style élisabéthain, peuplée de paisibles et oisifs bourgeois provinciaux, où, comme de juste, tout le monde, n'ayant guère d'autre chose à faire, s'espionne pour alimenter la chronique locale. Comme les mondanités locales ne sauraient combler la totalité du temps libre dont chacun dispose, on est toujours prompt à enfourcher le premier dada venu, à être pris d'engouement éphémère et saisonnier, pour le jouet à la mode. Et tant pis si le brahmane de madame Quamtock - toujours la première à s'enticher d'une nouveauté intéressante, tant pis disons nous, si le maître ès yoga d'insigne sainteté, et de haute caste, s'avère n'être qu'un modeste préparateur de curry doublé d'un fâcheux monte-en-l'air; tant pis si la princesse russe Popoffski, médium spirite de haute volée, n'est en vérité qu'une Sibylle postiche, c'est l'attrait de la nouveauté qui compte, et on a tôt fait de mettre le hobby au rencard au profit d'un autre. Non, ce qui est vraiment pénible, c'est la propension de madame Emmeline Lucas, alias Lucia, à s'accaparer l'objet du désir du jour et à s'attribuer tout le mérite de la découverte. En fait et sans contredit, Lucia régente le village, tenante de l'Art pour l'Art, prescriptrice du savoir et des convenances, elle est l'astre autour duquel gravite tout Riseholme. Reine dispensant avec indulgence la lumière de son esprit à ses vassaux, elle est secondée en cela par Georgie Pillson, son chevalier servant - en tout bien tout honneur, son Hermès et à l'occasion son ministre plénipotentiaire lorsqu'il s'agit d'aller parlementer, chercher des compromis, toujours à l'avantage de sa monarque, cela va sans dire. Disons-le clairement, Lucia et son mari - poète en prose à ses heures perdues, ne sont que des cuistres franchement agaçants - surtout Lucia, dans leur prétention à la haute culture et au raffinement, notamment lorsqu'ils affectent de parler entre eux un italien qui leur suffirait à peine à commander des cannelloni dans une trattoria. L'arrivée inattendue et ô combien prestigieuse dans le voisinage, de la cantatrice Olga Bracely, va bouleverser le landerneau riseholmitain; s'engage alors un affrontement à fleurets mouchetés entre la diva et la reine, une guerre d'influence, où les pires perfidies sont dites avec un sourire des plus engageants.



Edward Frederic Benson avec une verve satirique et une prose exquise, s'attache à traduire le snobisme et les prétentions ridicules de la bourgeoisie provinciale. Le ton est assurément sarcastique et le roman menace de somber dans la farce avec cette ironie omniprésente et grandiloquente. On lit Queen Lucia comme une douce mécanique, un peu désuète mais bien rodée, un petit cérémonial gourmand, comme on s’adonnerait avec un certain détachement indulgent, aux étapes gentiment dérisoires d'un rituel immuable : thé, scones, club sandwichs au concombre, marmelade à l'orange...
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