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Critiques de Ellen Feldman (55)
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Terrible vertu

Margaret Sanger, célèbre en son temps agitatrice, rebelle, dérangeante dans une société américaine du début du XXème siècle. Son caractère rebelle, sans lequel elle n'aurait pu aller au bout de ses idées et poursuivre son action, elle le doit sans nul doute à son départ dans la vie, ses souffrances, la honte qu’elle éprouva lorsque petite, toute possession pouvait lui être reprochée, on assistera à une scène importante de son enfance dès le début du récit qui montre combien elle ressentit l’humiliation.





Devenue adulte, infirmière de son état, elle constatera la misère des femmes dont le métier, une fois mariée, se limiterait à mettre au monde des enfants, sans pouvoir contester, diminuée, usées par les grossesses répétées, usées par le labeur qu'implique la charge de familles nombreuses, victimes de privations liées à des situations précaires aggravées par la présence de bouche à nourrir. Certaines mourront suite à des avortements clandestins.





D’abord membre d’un groupe socialiste, elle défendra la cause des plus démunis, puis orientera son combat vers le droit à la contraception alors balbutiante. Bien sûr elle laissa de côté ses enfants afin de mener son combat, bien sûr son entourage fut en droit de contester, de critiquer son comportement, contestation très bien exprimée dans ce livre, par des lettres adressées à la mère, à l’épouse, à la sœur, à la maîtresse que fut cette femme.





Pour ma part, je me suis contentée de lire sans juger en me concentrant sur son parcours de militante. Quelques femmes sont connues pour avoir laissé de côté leur famille au nom de leur combat : Dolores Ibarruri envoya ses enfants en Russie pour les protéger et se sépara de son mari afin de défendre la cause féminine et lutter contre le fascisme.





Sa foi l’aidant à soulever des montagnes, Margaret Sanger quant à elle, sauva bien des vies et allégea le destin de bien des femmes. Elle mérite le qualificatif de pasionaria du contrôle des naissances.





Cette biographie est passionnante, son auteure a su faire comprendre au lecteur, les états d’âme de cette grande dame, son acharnement, voire son entêtement, ses relations sans volonté de lendemain avec les hommes, s’autorisant le plaisir sexuel si tabou et alors reproché aux femmes de cette époque qui osaient le montrer. Mais ce récit est encore plus que cela tant il exprime à merveille le ressenti de la grande dame.





Bien sûr, ses idées seront sujettes à controverse, particulièrement après la deuxième guerre mondiale, alors qu'elle sera accusée d'avoir prône l'eugénisme, attaques qu'elle conteste clairement dans ce livre.





La fin est merveilleusement écrite, elle résume l’œuvre d’une vie remplie qui se termine par la sortie triomphale d’une femme qui s’est donnée corps et âme à sa cause, et qui s'en va paisiblement entourée de ses proches, mais également sa solitude face à un remord que je tairais afin de ne rien dévoiler. remord qu'elle emportera dans sa tombe.





J’ai beaucoup appris de cette personne à laquelle nous devons notre confort en tant que femmes aujourd’hui.



Je remercie Babélio et les éditions du cherche midi pour ce partenariat.



Challenge MULTI-DEFIS



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Terrible vertu

Portrait d'une féministe influente et rebelle

*

Une lecture qui a failli ne pas arriver à la fin. Comme quoi, il faut parfois persévérer !

Je n'ai jamais entendu parler de Margaret Sanger qui est pourtant une figure importante du 20e aux US . Saviez-vous qu'elle a créé le planning familial en 1952 ? Cette grande dame a milité pour la cause féminine. Une anarchiste qui a consacré toute sa vie (oui toute! on y reviendra plus tard) à la légalisation de la contraception.

Une femme engagée, passionnée et sexuellement libérée. Elle dira toujours que le corps d'une femme n'appartient qu'à elle seule.

*

Ainsi se déroule cette biographie romancée de cette femme courageuse mais aussi décriée. Car pour mener son combat, chacun sait que les embûches et envieux sont nombreux.

On l'a accusé de promouvoir l'eugénisme, on l'a dénoncé quand elle propageait ses idées progressistes à travers son journal, mis en prison, expatriée . Cela ne l'a pas empêchée de suivre ses idéaux.

Mais qui essuie les "pots cassés"? Justement, Margaret est aussi mère de 3 enfants dont la jeune Peggy qui paiera "cher" la négligence (ou même abandon) de sa mère.

*

Un récit de la vie tumultueuse de cette passionara, écrit sous forme d'autofiction, et tantôt par les personnes de son entourage qui prennent la parole pour montrer aussi les faiblesses et la fragilité de Margaret.

*

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire tellement le sujet m'a pris aux tripes. Après une pause, je l'ai repris pour ne plus le lâcher.

*

Un témoignage puissant et nécessaire pour comprendre l'avancée des droits féminins qui nous semblent aujourd'hui acquis mais encore bien fragiles.

Remercions Margaret Sanger.

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Terrible vertu

Ayant grandi dans une famille pauvre entourée de douze frères et sœurs, Margaret Sanger comprend très rapidement qu’une vie telle que sa mère totalement exténuée de ses nombreuses grossesses a pu vivre est loin d’être faite pour elle. Devenue infirmière, elle décide de consacrer sa vie aux femmes et à leurs droits en commençant par se battre pour la légalisation de la contraception. Margaret est une femme acharnée et combattante. Totalement obnubilée par son combat, elle sera amenée à aller en prison et à fuir plusieurs fois son pays et elle en sacrifiera même sa propre vie familiale.



Ellen Feldman signe avec Terrible vertu un roman fort et percutant qui nous dresse le portrait d’une femme singulière. Tout en découvrant son parcours hors du commun, l’autrice nous propose, de façon succincte de découvrir également le point de vue des personnages ayant gravité autour de Margaret : son mari, ses enfants ou encore ses amants. On ne peut qu’être admiratif devant cette femme au grand caractère qui ne perd à aucun moment de vue son objectif principal d’apporter aux femmes une meilleure vie et un meilleur contrôle sur celle-ci. Totalement à l’aise avec son corps et sa sexualité, Margaret Sanger est clairement en avance avec son temps et possède un charme hypnotique qui fera perdre la tête plus d’un et qui, nous lecteur, nous captive totalement.



Véritable témoignage de la vie de cette femme jusqu’à lors inconnue pour moi, je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Le Cherche midi pour l’envoi de cet ouvrage dans le cadre d’une Masse Critique.
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Terrible vertu

Lorsque Babelio m'a proposé de lire Terrible vertu, la biographie romancée de Margaret Sanders, j'avoue à ma grande honte que je n'avais jamais entendu parler de cette grande dame. Et pourtant, elle a joué un rôle crucial pour la condition féminine. En 2019 on a tendance à oublier qu'il n'y a pas si longtemps que ça, le planning familial, la contraception féminine n'existaient pas.

C'est avec entêtement, passion et révolte que Margaret va engager un véritable combat pour que les femmes soient enfin libres, libres de donner la vie quand elles le souhaitent et non de subir grossesse sur grossesse. C'est en souvenir de sa mère, épuisée par 13 grossesses que Margaret va dédier sa vie à ce combat. Margaret est en avance sur son temps. Elle aime le sexe, est infidèle, libre. Elle essaie de transmettre son savoir aux autres femmes révoltée par ce qu'elle voit dans son métier d'infirmière: des enfants mal nourris, des femmes qui se déchirent le corps à coups d'aiguilles à tricoter...

Cette biographie, bien écrite, s'est révélée passionnante dès les premières pages.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Cherche midi qui m'ont permis une belle découverte.
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Terrible vertu

« Nous étions au XXe siècle. Si des trains pouvaient courir sous la ville en dévorant le temps sur leur passage, si l'homme pouvait s'élever comme un oiseau dans des machines plus lourdes que l'air, si les savants pouvaient dompter l'électricité pour faire fonctionner des fers à repasser, des gramophones et des balais mécaniques, alors sûrement les hommes, ou les femmes, pouvaient trouver un moyen de prévenir les grossesses et rendre l'avortement obsolète. »



Issue d'une famille pauvre, ayant vu sa mère trimer et s'affaiblir au fil d'une quinzaine de grossesses, Margaret Sanger (1879-1966) - alias Peg ou Peggy - a lutté toute sa vie pour le contrôle des naissances aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.



Je me suis sentie « terriblement vertueuse » en lisant cette biographie, et je n'ai pas aimé ça.

Mais la dame a de quoi agacer, qui délaisse sans vergogne ses trois jeunes enfants pour mener son combat et vivre sa vie de femme libre - s'en repent parfois, mais se console artificiellement, aussi (cf. le spiritisme).



J'ignore si l'auteur a pris le parti de nous rendre Margaret Sanger aussi antipathique, étayant cette image de quelques voix 'off' qui ne dédouanent pas la militante, au contraire.

Quoi qu'il en soit, c'est bien l'auteur qui s'étend sur les conquêtes et prouesses sexuelles de cette Peg qui affole les hommes. Et ces longueurs rendent le récit encore plus ennuyeux et agaçant, nous éloignant du sujet central : la légalisation et la démocratisation de la contraception.



Je m'attendais à plus de socio-politique et moins d'intime narcissique.



▪️ Merci au Cherche Midi et à Babelio.
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Terrible vertu

Bien que je ne sois pas une adepte des biographies, même romancées comme c’est le cas ici, j’ai accepté sans hésiter de recevoir cet ouvrage dans le cadre d’une masse critique spécialisée. Les sujets de la contraception ainsi que de l’égalité de la Femme et de ses droits à cette époque m’intéressaient beaucoup. De plus, je ne connaissais absolument pas Margaret Sanger, cette révolutionnaire à la personnalité indomptable qui a tant fait pour faire avancer les mentalités et défendre les Femmes ! Je remercie donc Babelio et les éditions Cherche Midi pour cet envoi.



« Terrible vertu » retrace la vie de Margaret Sanger qui, issue d’une famille nombreuse, refusa dès son adolescence de devenir mère au foyer. Rapidement, la belle américaine fit tout pour étudier et travailler sans dépendre d’un mari… Elle se rendit surtout rapidement compte que les conditions de la Femme étaient différentes de celles de l’Homme, quel que soit le domaine. Aussi, essaya-t-elle de renverser les codes de son époque. Et même si j’avais lu quelques œuvres féministes, j’ignorais que certaines choses se passaient de la sorte… Ainsi, j’ai beaucoup appris, comme le fait aberrant que le plaisir d’une femme était tabou. Il n’était pas convenable de faire du bruit ou de bouger pendant l’acte sexuel. On ne pouvait que contenter son mari en silence et en faisant son devoir conjugal pour enfanter. Il n’y avait aucune égalité sexuelle, certes, mais je n’imaginais pas que ce fut à ce point ! En ce qui concerne les premiers moyens de contraception, j’ai réalisé que je n’y connaissais rien : j’ignorais, par exemple, que seuls les hommes pouvaient acheter des préservatifs (qui étaient d’ailleurs très chers) et j’ai découvert ce qu’était un pessaire… Quelle époque ! En lisant cet ouvrage, on réalise que l’on revient vraiment de loin grâce à des personnes comme Margaret !



Margaret Sanger va énormément se battre pour la justice sociale, aborder le droit de vote, l’égalité salariale, la santé des femmes ainsi que l’avortement. Des sujets faisant polémique et étant interdits ! D’ailleurs, la révolutionnaire va avoir énormément de problèmes avec la police et la justice… Heureusement, elle ne baissera jamais les bras, canalisant alors son énergie sur la légalisation de la contraception grâce à sa clinique illégale où elle va conseiller celles et ceux qui oseront braver l’interdit et les bonnes mœurs pour se préserver d’une vie difficile avec une dizaine d’enfants à charge… Ce combat est aussi intéressant qu’important ! Néanmoins, j’avoue ne pas avoir spécialement accroché au tempérament de la militante. Certes, elle est impressionnante, déterminée, charismatique et intelligente, toutefois elle a complètement négligé les siens, ce qui n’est pas dans ma nature… Je n’aurais pas pu faire de tels sacrifices, surtout vis-à-vis de mes enfants. L’américaine préférait avoir une vie sexuelle hyper active en couchant avec plusieurs hommes, bien qu’étant mariée, et a surtout délaissé ses trois bambins qu’elle ne voyait à peine… Même en les sachant dans une pension où les repas sont mauvais, où il n’y a pas d’eau chaude ou de chauffage et très peu d’école, elle n’a rien fait pour eux. Les pauvres ont grandi sans parents pour prendre soin d’eux. C’est à peine si elle les voit quand elle a le temps, entre deux réunions, ou lorsqu’elle n’est pas dans un autre pays… Sa dévotion et ses engagements féministes passent avant tout le reste ! Or, même si j’admire ce à quoi elle a dédié sa vie, je ne peux m’empêcher de songer que ce n’est pas ma vision des choses.



L’ouvrage fut intéressant. J’ai particulièrement aimé lorsque l’auteure a donné la parole à l’entourage de Margaret, comme son mari Bill, ses fils, son avocat ou d’autres personnes l’ayant côtoyée. On sent qu’Ellen Feldman a fait beaucoup de recherches et a longuement échangé avec les descendants de cette femme incroyable. Voilà une biographie romancée à découvrir si vous cherchez une lecture féministe, désirez en apprendre plus sur les début du planning familial ou souhaitez découvrir une personnalité ayant révolutionné son époque.
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Terrible vertu

Margaret Sanger est l’une des plus grandes militantes et figures du féminisme du vingtième siècle. Venant d’une famille pauvre, où elle a vu sa mère épuisée grossesse après grossesse, elle n’aura de cesse de se battre pour la cause féminine. Elle sera à l’origine de la création du planning familial et militera pour la légalisation de la pilule. C’est cet incroyable destin qu’Ellen Feldman a décidé de retracer pour ses lecteurs. Il s’agit ici d’une biographie romancée de l’une des figures les plus emblématiques de son temps.



Je dois avouer qu’avant de débuter ce roman, je ne connaissais pas du tout Margaret et j’ignorais tout de ses accomplissements. La quatrième de couverture m’a d’emblée attirée, et ayant eu envie d’en apprendre plus sur le parcours de cette femme, je me suis lancée dans cette lecture. Et je ressors finalement conquise.



J’ai été totalement subjuguée par Margaret, que j’ai trouvée forte de ses idées. Elle n’arrêtera pas de se battre pour ses idéaux même si cela a pu lui valoir une multitude d’ennuis. Ellen Feldman a réussi à romancer son récit de telle manière que la lecture devient très difficile à arrêter. Je n’ai pu m’empêcher d’avoir peur pour Margaret, mais également de ressentir beaucoup d’admiration.



Il est vrai que parfois, j’aurais apprécié que l’auteure aille plus en avant dans les actes de Margaret. Le tout reste très en surface, et ce récit se concentre souvent davantage à la vie personnelle de Margaret. Il sera ainsi fait mention de ses amours, de ses enfants. Pour ma part, ce n’est pas vraiment un bémol, ce récit n’ayant pas pour vocation d’être une biographie complète ni même un essai.



La plume est très fluide. L’utilisation de la première personne dans la narration peut perturber au début, lorsque l’on sait que l’on lit une biographie romancée, mais semble finalement assez judicieux, puisqu’il permet une immersion totale au lecteur.



Un portrait d’une femme qui à révolutionné son époque, militante et féministe qui s’est battue envers et contre tous pour accorder aux femmes des droits nécessaires. Je ressors totalement conquise de ce récit. À lire.
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Terrible vertu

Terrible vertu est la biographie romancée de Margaret Sanger, une femme pionnière dans le planning des naissances. Après avoir vu sa mère mourir précocement à la suite de nombreuses grossesses, et avoir suivi une formation d’infirmière, Margaret va rassembler les morceaux de connaissance éparse sur le sujet de la contraception pour aider les femmes à éviter les grossesses non désirées.



Le livre rend terriblement bien la chape de plomb morale qui pèse sur le sujet à l’époque : la sexualité est un domaine réservé aux discussions entre (hommes) médecins. Qu’une femme veuille l’étudier est déjà louche, qu’elle souhaite partager ses découvertes, présenter des planches anatomiques ou des méthodes de contraception aux autres femmes (parfois même non-mariées) est une aberration. Indécence, attentat à la pudeur, corruption de la jeunesse, les chefs d’accusation pleuvent à la moindre initiative, et ont de sérieuses conséquences juridiques. Margaret estime également que la contraception permettra de rendre aux femmes le plaisir sexuel, qui est toujours gâché par la crainte d’une nouvelle grossesse ; et même si ce n’est pas professé publiquement, ça doit se sentir en filigrane et ça ne doit pas spécialement plaire à la bonne société non plus.



Un point intéressant du livre est de ne pas présenter Margaret Sanger comme une héroïne parfaite. Quelques voix de ses enfants, de ses amants, viennent parfois interrompre le récit pour formuler l’un ou l’autre plainte. Mais si la plupart des hommes qui l’ont connue l’ont aimée pour sa liberté, leur premier élan était souvent de vouloir l’installer dans leur maison pour qu’elle s’occupe des enfants, ce qui devait forcément mal se terminer…

Je trouve dommage d’avoir malgré tout lissé son image, car certaines de ses opinions moins populaires aujourd’hui (condamnation de la masturbation et de l’avortement, affinité avec des opinions eugénistes, …) ont été passées sous silence.



Le témoignage de ce livre est en tout cas important, car beaucoup d’avancées qui semblent évidentes aujourd’hui n’ont pas encore fêté leur siècle d’existence. On mesure mieux d’où l’on vient, et la fragilité de ces acquis, encore à l’heure actuelle.
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Terrible vertu

Ellen FELDMAN. Terrible vertu.



Ellen FELDMAN consacre ce roman à Margaret SANGER, une américaine, pionnière de la contraception dans ce pays puritain à l'extrême. Margaret est née dans un milieu pauvre, seul le père travaille quand il veut. Pour la mère, il lui est impossible d’exercer une profession : elle à 12 enfants à charge ! Elle ne connaît pas de repos, ni le jour, ni la nuit. Elle enchaîne les grossesses, les fausses-couches, les enfants morts-nés. Enfant, Margaret a vu sa mère vieillir prématurément, et mourir d’épuisement : cette vie ne sera pas pour elle. Elle adhère au socialisme, entreprend des études d’infirmière et va combattre sur tous les fronts pour faire avancer ses idées du contrôle des naissances. Elle évolue, en priorité dans les quartiers déshérités. C’est la femme qui doit être en mesure de choisir, de mettre un enfant au monde. Son corps lui appartient, et elle doit donc être en mesure de décider de ses grossesses. Il faut donc éduquer les femmes, les jeunes filles dès l’adolescence. Ainsi, les avortements clandestins, souvent mal faits régresseront, et la mortalité des femmes en état de procréer reculera de façon notable. De plus les gens vivront mieux. On doit donc réguler le nombre d’enfants, proportionnellement afin que chacun puisse vivre correctement, ne pas souffrir de la misère, ne pas devoir tirer le diable par la queue pour subvenir aux besoins de la famille



Margaret va organiser des réunions, écrire des articles de vulgarisation, éditer des plaquettes contenant son enseignement et les diffuser à travers tout le pays. Toute dévouée à son entreprise gigantesque, elle quittera son mari, ses enfants, se rendra dans divers pays afin de recueillir des informations sur les diverses techniques contraceptives. Elle lèvera des fonds et sera même à l’origine de la naissance de la première pilule contraceptive, en finançant le projet du Pr Gregory PINCUS. Son souhait le plus cher : que la contraception préserve le maximum de femmes et soit à la portée de toutes, non limitées aux riches, aux nanties.



Sa vie familiale sera soumise à de nombreux aléas : poursuivie par les services postaux, la police, elle ignore les règlements, les détourne afin d’envoyer aux adhérents les prospectus qu’elle édite. . A deux reprises, elle sera détenue dans une prison. Mais elle n’a jamais baissé les bras. Lorsque sa petite fille décède, elle poursuit ses efforts. Quel destin que celui de cette femme, issue des basses classes. Elle aura l’occasion de fréquenter « du beau monde, issu des classes fortunées ». Ellen dresse un beau portrait d’une femme rebelle, à l’avant-garde du féminisme, aux idées progressistes, dotée d’un caractère trempé, volontaire, engagée, passionnée, libérée sexuellement, anarchiste. Un témoignage puissant, révélant une femme dans toute sa splendeur et dans son action pour ses sœurs de cœur. Une vraie femme, une femme vraie, qui a permis, grâce à ses actions de libérer les femmes du carcan imposé par les hommes.

( 09/02/2023).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Terrible vertu

Si c'était à refaire, le referais-tu ?

Cette interrogation introduit et ferme le livre.



Le combat d'une femme, Margaret Sander, pour la contraception des femmes dans un pays puritain et à une époque, pas si lointaine, où la gent féminine n'a que peu de place pour s'affirmer.

Une lutte qui lui a valu de nombreux sacrifices, personnels et professionnels.

Son entourage n'approuvait pas toujours sa lutte, au détriment de leurs relations. Ces désaccords sont exprimés dans le livre par le biais de lettres, brèves mais percutantes, adressées à Margaret par ses proches. Des incursions épistolaires qui incitent à la réflexion et nous apportent les éléments de réponse à la question qui ouvre le roman.



Margaret Sander était sans aucun une personne dérangeante, affranchie, engagée, militante et tenace. Autant de qualités qui lui ont permis de mener son combat, coûte que coûte.

Mais sous son apparence de roc, se cachent aussi des fragilités et des faiblesses.



Le roman retrace son parcours semé d'embûches mais avec la volonté de mener son combat afin de parvenir à ses fins. L'histoire d'une femme plus que déterminée, persévérante et militante.

En ouvrant son centre de soin, elle ouvre la porte aux futurs plannings familiaux pour aider des femmes en détresse.

Son objectif, que les enfants naissent parce qu'ils sont le fruit d'un désir, tout simplement.
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Terrible vertu

« Je délirait l’amour de ses conséquences. Et je veillerai à ce que tout enfant arrivant dans ce monde fut désiré et choyé. »



Dans cette biographie romancée, Ellen Feldman nous conte la vie au combien tumulteuse de Margaret Sanger, rebelle et indépendante infirmière qui créa en 1952 le planning familial.

D’une enfance de pauvreté elle retiendra l’épuisement de sa mère et le peu d’attention accordée par celle-ci à chacun de ses 13 enfants. Une fois adulte, elle n'aura qu’une lutte en tête : la liberté de choix des femmes, celui d’enfanter ou non, de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent.

Une vie de combats qui mènera cette idéaliste à délaisser sa propre famille pour se sacrifier à la cause...



Si l’histoire de la très controversée Margaret m’a vraiment intéressé, j’ai eu plus de mal avec la construction du livre : le récit à la première personne est entrecoupé de courts témoignages d’autres personnes (le fils, la soeur, l’avocat...) au ton souvent accusateur, qui m’ont parut assez incongrus.

L’usage du « Je » est lui même un peu gênant, je trouve, dans une biographie, même romancée. (mais on comprend à certains moments que l’autrice s’appuie sur un journal intime écrit par mme Sanger)

Des petits défauts qui ne font qu’accentuer l’antipathie du lecteur pour cette femme en ne montrant d’elle que le côté le plus sombre : celui d’une mère démissionnaire (par idéalisme), amante volage, égoïste et cruelle (plutôt qu’indépendante et libre), provocante, agaçante, trop extrême. (et pourtant intelligente, tenace, féministe). Une personnalité forte, aux multiples facettes, bonnes comme mauvaises, qui n’est pas tellement mis à l’honneur finalement... mais c’était peut-être le but d’Ellen Feldman ?

Ajoutez à cela les soupçons d’eugénisme négatifs qui planent aujourd’hui au-dessus du mythe Sanger : Contrôle des naissances préconisé pour améliorer les conditions de vie d’une population noire américaine jugée trop fertile, sympathie pour les thèses allemandes en vogue à cette époque, etc.

Là d’un coup, l’ambiance se refroidit de quelques degrés... malgré une timide tentative de justification en fin d’ouvrage.



Dommage car les controverses sur son compte, les details horribles de son histoire familiale, et l’étalage de sa sexualité débridée occultent finalement ses combats pour l’indépendance des femmes et la légalisation des contraceptifs, et font oublier que nous lui devont le planning familial. Je ne dit pas qu’il faille amoindrir le côté sombre ni excuser ou même glorifier, mais ce portrait à charge me laisse au final un peu désappointé.

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Terrible vertu

Terrible vertu est une biographie romancée de Margaret Sanger, une militante qui lutta pour la liberté d’expression de la femme et le libre accès à la contraception. Malheureusement, son nom n’est que très peu connu dans la sphère publique, puisque pour ma part, je n’avais jamais entendu parler de cette illustre femme. Chose faite maintenant, et je vais tâcher de vous la présenter au mieux, afin que vous vous rendiez compte de l’immensité de ses actions.



Élevée dans un milieu pauvre, entouré de 12 frères et soeurs, Margaret Sanger voit dépérir sa mère, femme au foyer usée par les grossesses. Ne voulant point devenir comme elle, Margaret va devenir infirmière et se concentrer uniquement aux femmes. Elle va ouvrir la première clinique clandestine de contrôle des naissances, va informer et sensibiliser les femmes sur la contraception et les risques encourues des grossesses successives, publier des magazines clandestins, le tout au détriment de sa vie et de sa liberté.



Car les actions qu’elle menait étaient illégales et pénalement répréhensibles. Margaret, tout comme l’une de ses soeurs, qui a rejoint son combat, ont d’ailleurs passer plusieurs longs mois derrière les barreaux. Margaret Sanger a également dû faire nombre de sacrifices dans sa vie : elle a notamment délaissé ses enfants durant de longs mois (si ce n’est pendant des années), pour se consacrer à la cause qu’elle défendait. Je pense que c’est l’une des seules choses pour laquelle je ne suis pas en accord avec elle : laisser ses trois enfants en bas âge seul, pour militer pour les femmes. Je suis convaincue qu’elle pouvait trouver un arrangement pour pouvoir allier les deux.



Margaret Sanger couvre sa bouche en signe de protestation après avoir été privée du droit de parler de contrôle des naissances, le 17 avril 1929.



J’ai trouvé ce livre particulièrement intéressant. Sensible à la cause féminine, je suis de très près toutes les évolutions qui se déroulent au XXIème siècle en faveur des femmes – égalité des sexes et des salaires, sensibilisation au cancer du sein, etc. Mais je ne m’étais jamais vraiment penché sur les figures féminines qui avaient oeuvrés pour que nous puissions, nous, femmes du XXIème siècle, bénéficier de tout ce dont nous bénéficions aujourd’hui. Et je peux dire aisément que cette Margaret Sanger est une héroïne du XXème siècle. Très peu de femmes auraient osé s’exposer ainsi publiquement et réaliser de telles actions, souvent vaines, peu écoutées, ou immédiatement arrêtées par les hommes.



Loin d’être soporifique, Terrible vertu est écrit d’une manière simple, accessible à un large public, pour que chaque lecteur puisse découvrir avec facilité le portrait de cette femme et les actions qu’elle a mené.



Un grand merci aux éditions Le Cherche Midi et à Babelio pour cet envoi. Je ne regrette pas un seul instant d’avoir découvert ce livre, qui m’apporta beaucoup pour ma culture personnelle et ma vision de la vie. C’est sûr, maintenant, je ne verrais plus les contraceptifs de la même manière !



Une biographie romancée sur une figure féminine qui a milité activement poru les droits de la femme et son libre accès à la contraception. Je vous recommande ce livre, ne serait-ce que pour votre culture personnelle.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Terrible vertu

Ellen Feldman trace ici le portrait et le chemin de vie de Margaret Sanger, issue d'une famille pauvre, avec pour exemples une mère éreintée par treize grossesses.

Très jeune, suivant ses deux soeurs, elle fait le serment de ne jamais subir la même existence que sa mère.

Devenue infirmière, elle consacre son combat aux femmes, et surtout à l''éducation à la contraception. Et ceci au début du XXème siècle, dans une Amérique puritaine.

C'est une rebelle, une battante, qui, en dépit des nombreux obstacles, fondera une clinique, puis sera la créatrice, en 1952, du planning familial.

Pour cette femme hors du commun, la sexualité est primordiale, et elle restera libre de la vivre malgré son amour pour le père de ses enfants.

Trois enfants naitront de cette union dont elle sera souvent séparée, en le regrettant, en se sentant souvent coupable.

Une histoire de liberté, de désir, d'absolu, mais l'héritage laissé par cette femme est un véritable trésor.





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Terrible vertu

Ce livre est une biographie romancée de Margaret Sanger, la créatrice du planning familial aux Etats-Unis.



Je n’avais jamais entendu parler de Margaret Sanger avant de tomber sur ce roman et pourtant elle a fait beaucoup pour la cause des femmes et pour leur droit à disposer de leur corps. C’est ce combat incessant pour le droit à la contraception que nous découvrons dans ces pages, mais pas seulement.



En parallèle, nous suivons la vie personnelle de Margaret, avec ses joies et ses déboires, ce qui permet à l’autrice de tracer un portrait nuancé et dénué de concession. Car si le personnage public est inspirant et force l’admiration, la personne privée n’est pas toujours très sympathique ou attachante, malgré sa liberté de comportement et d’expression.



L’autrice a fait le choix de donner régulièrement la parole à l’entourage de son héroïne, ce qui nous permet de la voir sous des aspects différents suivant qui s’exprime: sa soeur, son mari, ses enfants ou ses amants.



A travers ce portrait de femme, c’est aussi celui d’une grosse portion du 20e siècle et de sa société qui nous est proposé, sous le prisme de la condition des femmes et de l’histoire de la contraception. J’ai trouvé que c’était passionnant.



Une lecture très intéressante, qui m’a appris énormément de choses et m’a donné envie d’en apprendre encore davantage.
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Terrible vertu

J'ai adoré ce livre qui m'a parfois décontenancée. Je n'ai pas l'habitude de lire des biographies romancées mais l'exercice a été instructif, intéressant et profitable.

J'ai trouvé orignal que dans le texte, écrit à la première personne, viennent parfois s'intercaler des messages des proches, leur point de vue. Cela a permis d'avoir accès à d'autres subjectivités et de faire apparaître des faces d'ombre.

En parlant d'ombres, les critiques sur le livre sont intéressantes à lire : on ne pardonne pas à la militante de s'être moins occupée de ses enfants, d'avoir quitté le pays pendant un an, etc. Mais je n'ai jamais lu ce genre de critiques pour un homme qui part au front pour un an de guerre, qui travaille dur et ne peut pas être présent à la maison… ces critiques sont belles et bien réservées aux femmes : « mauvaise mère ». Cette femme n'a pas été une mère présente, oui, elle a fait le choix de se battre pour permettre à d'autres femmes de vivre, de se libérer des grossesses à répétition, des maternités forcées, des morts précoces, elle a été en prison pour ces femmes, mais on lui reproche d'avoir couché avec plusieurs hommes (et pendant qu'elle était mariée) et d'avoir été une « mauvaise mère ». Comme quoi, il y a encore beaucoup de travail à faire puisque le dévouement à une cause semble encore ne devoir être réservé qu'aux hommes (ou aux femmes sans enfants?), que l'amour libre n'ait pas lieu d'être pour une femme. J'aimerai aussi rappeler que si elle a eu des enfants c'est parce que son mari l'a harcelée à ce sujet, il l'a manipulée et lui a fait du chantage, elle n'en voulait pas, elle voulait être libre. Avec sa tuberculose, les grossesses ont failli la tuer (et le savait que c'était risqué pour elle). Et pourtant elle a aimé ses enfants, mais pourquoi aurait-elle dû tout gérer ensuite ?

Oui, Margaret Sanger n'était pas parfaite, et c'est normal, il s'agit d'un être humain, personne n'est parfait. J'ai aimé que l'autrice nous montre aussi ses failles, douleurs, fuites. Peut être parce que c'est une réflexion que j'ai déjà depuis quelques années : qu'il n'est pas bon de penser à certaines personnes comme des modèles parfaits qui sont ensuite démontés par des scandales, mais plutôt de s'inspirer des choses positives qu'elles ont mis en place et de se servir de leurs idées pour nourrir nos réflexions.



Ce livre permet de s'immerger dans les conditions terribles de l'époque au niveau social, sanitaire, économique, des violences, etc. et donc de comprendre la gravité de la situation, l'importance du combat mené par Margaret Sanger.

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Terrible vertu

Margareth Sanger est celle qui s'est battue pour l'accès à la contraception pour toutes les femmes. Pas seule, évidemment. Pas sans sacrifice, naturellement.

Cette biographie romancée met en scène Margareth, évidemment, mais aussi ses proches, pour avoir un point de vue extérieur. Parce que si pour elle, tout semblait naturel, les autres avaient un avis différent et souvent souffrait qui de l'absence d'une mère, qui de l'infidélité d'une épouse.

Elle était libre, et c'est bien ce portrait que dresse le roman. Libre, toujours sur les routes, proche et loin des siens. Elle a vécu selon ses idées, avec les conséquences que cela entraine.

Le portrait manque parfois de nuances, et ne met pas toujours l'accent sur les réussites de son mouvement, ce qui semblait être le thème du roman.

Néanmoins, c'est le portrait d'une femme qui va au bout de ses convictions, en essayant de tout concilier, avec plus ou moins de bonheur.

Merci à Babelio et aux éditions du Cherche-Midi pour cet envoi !
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Terrible vertu

Les femmes qui se battent pour une cause juste sont toujours admirables. Margaret Sanger, sa cause, c’était la contraception : début XXème siècle, les femmes n’avaient aucun moyen à leur disposition pour éviter de tomber enceinte, même quand elle n’avaient ni la santé pour enfanter, ni les ressources pour nourrir et vêtir un enfant de plus. Pour Margaret Sanger, élevée dans une famille de treize enfants par une mère à bout de forces, les femmes doivent avoir le droit de disposer de leur corps et les enfants doivent naître dans un environnement propice à leur épanouissement. Elle dédia sa vie à ce combat, révolutionnaire pour son époque, révoltant pour la société traditionnelle, inenvisageable pour la société masculine. Son combat a libéré des millions de femmes, tout en massacrant l’existence de ses quelques proches.



En effet, Ellen Feldman réussit ici un sacré challenge : elle démystifie cette femme admirable, en apportant une vision contrastée de cette héroïne des temps modernes. A travers de courts témoignages des proches de Margaret Sanger, elle met en valeur le coût de la lutte, l’impact de sa dévotion à la cause, les conséquences de son ambition nécessaire. On oublie souvent que l’Histoire se fait souvent au détriment de quelques uns, notamment de ceux qui restent dans l’ombre de ces héros, mais qui n’en sont pas moins admirables. Ici, ils ont une place prépondérante dans le récit, permettant au lecteur d’avoir un regard moins tranché sur Margaret Sanger, de voir ses failles et ses forces, ses erreurs et ses réussites.



L’auteure nous interpelle finalement sur le caractère de cette femme égoïste et déterminée, sur sa vie sexuelle dissolue et extravagante, sur ses choix parfois contradictoires mais toujours en faveur de la cause. Faut-il être auto-centré et ambitieux pour réussir à retourner l’opinion publique et à faire évoluer les lois ? Ou au contraire, l’engagement politique en faveur du bien commun ne peut-il pas être considéré comme une excuse ? Arrivés au bout du récit, on ne sait plus si on admire ou si on hait Margaret Sanger, cette femme atypique qui a fait tant de bien et tant de mal dans sa vie. Notre seule certitude, c’est qu’on n’a pas perdu notre temps avec cette lecture passionnante.
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Terrible vertu

Pour ne rien vous cacher, j'avoue qu'au début j'ai eu du mal avec cette biographie romancée...Je me suis dit que cela être compliquée, ce n'est pas mon genre de lecture privilégié MAIS :

- j'ai découvert une femme avec des convictions, du caractère. Une femme pour qui, en tant que femme, je suis reconnaissante. Margaret Sander s'est battue pour le contrôle des naissances, pour la liberté des femmes à avoir des enfants.

- j'ai découvert l'impact d'une telle personnalité sur son entourage. L'auteur ponctue parfois le récit à la première personne d'interventions de proche de Margaret. Cette femme qui n'a qu'un but oublie parfois les autres (maris, amants, enfants). Un drame vient d'ailleurs boulversé sa vie mais son combat ne s'arrête pas pour autant.

- j'ai découvert un contexte historique et politique autour du contrôle des naissances.

Bref, une lecture que je n'ai pas vu passer ! Je recommande à tout ceux qui ont envie de passer un bon moment et de se documenter sur cette phase importante de l'histoire de la liberté de la femme !

Merci à Netgalley et Cherche Midi pour cette lecture.
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Terrible vertu

Terrible vertu est un roman féministe, militant et donc, combatif pour la cause des femmes. Mais surtout une biographie romancée qui met à l’honneur une héroïne d’une autre époque, Margaret Sanger. C’est elle, qui suite aux nombreuses grossesses de sa mère (et fausses couches) qu’elle décide de mettre en place au XXe siècle la première clinique clandestine de contrôle des naissances, mais aussi le planning familial et la pilule. Rien que pour ça, ce fut un réel plaisir pour moi de découvrir son dévouement, son courage et son acharnement à vouloir changer les choses. Certes sa vie n’a pas été simple, parfois très compliquée, au point d’oublier sa famille, mari et enfants, malgré tout l’amour qui bouillonne en elle et qui se déversera jusqu’aux amants qu’elle rencontrera en cours de route. Avoir plusieurs casquettes, en plus d’être infirmière, ne sera pas de tout repos. Il est clair que c’est une femme libre, en avance sur son époque. Elle aime bousculer les codes, parfois dans la provocation, jusqu’en prison. Son tempérament est de feu, véritablement indomptable, qui la poussera à fuir les États-Unis, pour finir en France.



Très bon roman avec une plume remarquable que je vous recommande !

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Terrible vertu

Qui était donc Margaret Sanger, pasionaria du contrôle des naissances et femme fatale? Elle est une femme rebelle, tétue, agitatrice, provocante qui est arrivée à ses fins en payant de sa personne pour faire évoluer les mentalités des hommes. Les lois qui ont régi la contraception ont été votées par des hommes bien entendu. Son credo résidait ailleurs que dans l' obtention du droit de vote très en vogue auprès des suffragettes au début du 20è siècle.

Elle voulait se battre contre le nombre de naissances non désirées par un contrôle des naissances possible grâce à la contraception. Si les femmes avaient moins d'enfants, elles seraient en meilleure santé, elles s'occuperaient mieux d'eux. Elles pourraient mieux les nourrir. Elle fit de cet argument le combat de toute sa vie. Ce discours était scandaleux à l'époque. En dehors de ce combat, elle avait une vie privée débridée de nymphomane. Certes, elle prônait l'amour libre. Elle aimaient les hommes et surtout l'amour. Finalement qui sommes nous pour juger sa vie privée. Retenons que Margaret Sanger est un nom peu connu de grand public mais elle fait évoluer les mentalités en matière de légalisation de la contraception et l'ouverture de centres de planning familial. Nous sommes toutes les héritières de son combat. J'ai préféré disserter sur la cause plutôt que sur l'auteure que je remercie d'avoir fait sortir Margaret Sanger de l'ombre.

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