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Critiques de Elsa Triolet (109)
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Le cheval blanc

Un roman d'atmosphère qui a obtenu des voix pour le prix Goncourt lors de sa sortie en 1943. Héroïsme et bohême dans le Paris des années 20 à 40.
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Le cheval blanc

Mes lignes préférées sur la « pelote » du vieux Nice sont sans doute celles d’Elsa Triolet. Écrites durant la guerre, sur cette Côte d’Azur où elle s’est réfugiée avec Aragon en décembre 1940.



Ces années-là, écrit-elle en prologue à son « Cheval blanc », leur spleen a la couleur des « bleus d’imprimerie », celui de leurs murs niçois couverts de photographies de Paris tirées en bleu. À la Libération, elle obtient le Goncourt et lui publie Aurélien.
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Les Amants d'Avignon

Une mise en lumière du combat des résistants en milieu urbain magnifiquement écrite au cœur de la Seconde Guerre Mondiale (les dernières lignes, hors récit, sont édifiantes).

Un court récit qui réussit à être haletant et très cinématographique.

Une ode à la liberté, à l'Art et à l'Amour. Tout simplement.

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Mille regrets

Quatre nouvelles, quatre moments de vie en debut de guerre 1939-1940. Le bonheur perdu,encore espéré, decu parfois, mais jamais retrouvé a l'identique.

_ Réfugiée en zone libre, elle espère le retour de son Amour, en constatant la fuite du temps et de sa jeunesse, ainsi que la survenue de la misere prochaine.

_ Ecrivain prometteur et séducteur, il fuit la guerre ainsi que toute responsabilité - dont une paternité . Qu'en pense t il ? Et les autres -?

_ Soumise, victime, son bonheur est dans la solitude, son entourage la méprisant.

_ Belle commercante de quartier, opulente, elle se berce de l'illusion de son charme....

Superbes descriptions de personnages, de vie de quartier, "condition humaine parisienne"
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L'âge de nylon, tome 1 : Roses à crédit

Beau roman qui livre une critique cruelle et implacable de la société de consommation d'après-guerre et des facilités de paiement. Martine, née dans la pauvreté et la saleté la plus extrême, a toujours rêvé de vivre dans un monde propre et ordonné. Éprise depuis l'enfance de Daniel, rosiériste de père en fils, elle lui voue une fidélité morale et physique sans faille. Têtue et déterminée, elle concrétise ses rêves d'électroménager, de salon-cosy… à crédit, jusqu'à ne plus pouvoir payer. Ne partageant pas la passion de Daniel pour ses recherches en génétique sur les roses, épuisée par les heures supplémentaires qui lui permettent de payer ses remboursements, ne se comprenant plus, ils s'éloignent l'un de l'autre, jusqu'à ce que Martine se retrouve seule.



L'achat à crédit est d'abord pour elle un moyen de réaliser ses rêves de confort et de paraître, de s'élever dans la société… jusqu'à devenir une obsession, une boulimie insatiable. Endettée, elle se trouve obligée d'emprunter de l'argent à sa famille, puis aux clientes du salon de manucure où elle travaille. Ses achats compulsifs deviennent une façon de combler l'amour qui lui manque…. et qui ne s'achète pas à crédit.



Le rythme du récit suit le rythme de vie de Martine. Au départ, assez lent, les relations se nouent, les routines s'installent, puis de plus en plus rapide, jusqu'à voir Martine dégringoler de son piedestale et retourner chez ceux qu'elle a toujours voulu fuir.
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Les Amants d'Avignon

Avec cette courte nouvelle, Elsa Triolet dévoile une histoire d’amour en plein coeur de la Seconde Guerre mondiale.



Elle nous raconte surtout la destinée d’une femme de l’ombre sous l’occupation. Juliette Noël, modeste dactylo, voyage sans arrêt dans des trains bondés avec sa petite valise. Très vite, ses voyages multiples révèlent sa double vie. Cette modeste employée de bureau s’est engagée au coeur de la résistance où elle mène un combat implacable.



Durant l’une de ses missions, elle fera la connaissance d’un autre résistant. Si la force de leur rencontre est indéniable, pour autant l’heure n’est pas aux amours sur le pont d’Avignon…



L’allure banale de Juliette Noël et sa personnalité semblent à l’opposé de l’image d’une résistante acharnée. Et pourtant, la force secrète et le courage qui émanent de cette femme est admirable. Avec cette courte nouvelle contenu dans le recueil « Le premier accroc coûte deux cent francs », Elsa Triolet a obtenu le prix Goncourt en 1945.



Le parcours d’Elsa Triolet, elle-même résistante, n’est pas s’en rappeler la destinée de Juliette Noël. Ainsi, elle nous dévoile une image terriblement réaliste de la résistance française durant la Seconde Guerre mondiale.



Cette lecture m’a fait écho avec l’ouvrage « Le collaborateur et autres nouvelles sur la guerre » de Louis Aragon, qu’Elsa Triolet a profondément inspiré. Je ne peux que saluer la puissance de ce témoignage.




Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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La mise en mots

La Mise en mots est l’avant-dernier ouvrage d’Elsa Triolet.

Ce mince et raffiné volume de cent quarante pages environ, a été édité en novembre 1969, à Genève, dans la collection nouveau-née des Sentiers de la création. Cette dernière a été fondée par l’éditeur genevois Albert Skira, ami des plus grandes personnalités littéraires du XXème siècle, et elle a été codirigée par Gaëtan Picon, essayiste et critique d’art.

Elle présente ― comme d’ailleurs chacun des vingt-neuf volumes qui composent cette collection nouvelle, rare et luxueuse, ― la particularité d’associer, encore dans une sorte de pari pour les bibliophiles de cette époque-là, écriture et peinture.

Ce captivant projet éditorial de Skira étant lancé en 1969, La Mise en Mots constitue l’un des tout premiers volumes de cette collection remarquable, à savoir le second après celui de Louis Aragon ― Je n’ai jamais appris à écrire ou les incipit ― paru la même année. L’un des mérites essentiels de ce projet entamé par le tirage Skira a été celui de faire émerger de ces textes, l’art, de manière à modifier le rapport à la peinture et à faire découvrir au public des œuvres importantes sous une perspective différente.

Au fil des années, de nombreux écrivains, essayistes, dramaturges, artistes et poètes illustres y ont pris part : notamment, on y retrouve des ouvrages d’Eugène Ionesco, de Roland Barthes, de Michel Butor, de Claude Simon, de Jacques Prévert, de Francis Ponge, de J. M. Gustave Le Clézio, de Gaëtan Picon, d’Yves Bonnefoy, de René Char, d’Henri Michaux, de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et de Joan Mirò, entre autres.
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L'âge de nylon, tome 3 : L'âme

Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. Il y a là Nathalie et son mari Luigi, l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques qui, dans sa cave pleine d'automates, essaie d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, d'amitié, refuge des solitaires, des traqués, des inquiets. Ceux qui pénètrent jusqu'à elle, jeunes et vieux, lui apportent un peu de la réalité de nos jours.

Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable. Christo, dix, douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence sa quête de l'âme.

Ambiance d'après-guerre. Dans la cave, les automates de Luigi et en particulier l'automate Turc. Des références multiples sur le joueur d'échecs, l'histoire du polonais Wronsky qui eut les deux cuisses fracassées à Riga en 1776, réfugié dans la maison d'un médecin russe Orloff devant l'amputer. Un ami, le baron Wolfgang de Kempelen, mécanicien hongrois, imagina ce faux automate pour sortir Wronsky de Riga... Références à l'impératrice d'Autriche, Robert Houdin, Maelzel, Edgar Poe, Baudelaire...
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Qui est cet étranger qui n'est pas d'ici? : o..

"La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? Autrement dit : faut-il se suicider." (p. 11)



La vie de la baronne Mélanie fut peu satisfaisante. Guerres et déceptions jalonnèrent une existence à laquelle elle pensa mettre fin avant de mourir de vieillesse (Ce qui arrangea bien son entourage, attendu la fortune qu'elle laissa derrière elle !). La vie insipide d'une femme au début du XXe siècle ? Peut-être pas...



Elsa Triolet, illustrant le mythe de Sisyphe réinventé par l'alors récent Étranger de Camus, offre à Mélanie une seconde vie. "Condamnée" à la revivre à rebours, de la mise au tombeau à l'état de désir parental, Mélanie oublie instantanément sa vieillesse passée mais ne connaît pas pour autant son passé à (re)venir. Ainsi "La perspective de la vieillesse qui peut empoisonner toutes nos joies, quand elle est transformée en perspective de la jeunesse, nous ferait voir les événements sous un autre jour... En voyant dans la glace un cheveu blanc, Mélanie chantera et dansera à l'idée que c'est le dernier." (p. 52-53)



Avec un ton décalé, libre, licencieux, résolument féministe, Elsa Triolet a donné à la littérature, en quelques dizaines pages, un essai désopilant et volontairement cynique sur l'idée que l'on se fait de la mort et des femmes.



A lire impérativement. C'est un classique et ça se dévore en trente minutes.
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L'âge de nylon, tome 1 : Roses à crédit



A la façon d’un conte moderne, Elsa Triolet narre l’histoire de Martine, petite fille qui vit dans un milieu misérable, sœur de nombreux autres enfants et fille d’une mère semi prostituée. La crasse, les rats, l'alcool, la faim sont au rendez-vous au début du roman. Martine va rencontrer sa « bonne fée » grâce à l'école et à ses bons résultats ; elle va découvrir une meilleure amie, la fille de la coiffeuse du village. Dans l’univers de « M’man Donsert », tout est propre et sent bon, tout est beau. Martine découvre le confort moderne, allant du gaz à l’eau chaude, en passant par les produits de beauté, des meubles neufs ou encore, l’électro-ménager. L’héroïne, aidée par la coiffeuse et son amie, échappe à son milieu. Partie à Paris avec sa famille d’adoption, elle va devenir manucure dans un salon parisien. Son obsession de la propreté et du travail bien fait lui permettront de se construire une vie totalement inverse de celle de son enfance et de sa famille dont elle n’entendra plus jamais parler, jusqu’à la mort de sa mère. Ainsi, Martine se crée un monde à elle qui doit être immaculé, au prix d'achats inconsidérés et à crédit.

A travers ce roman, Elsa Triolet nous raconte l’histoire d’une jeune femme belle mais peu cultivée, sympathique mais incapable de supporter le monde réel et c'est pour celui qu'elle finira par rompre avec le seul homme qu’elle ait jamais aimé depuis son enfance, Daniel, jeune horticulteur qu’elle a fini par épouser mais tout en vivant séparée de lui (celui-ci courant après la gloire de la création d'une nouvelle rose). La jeune femme, en fuite de sa propre histoire, sera mise en garde à plusieurs reprises par un des personnages du récit, souvent à l’aide d’exemples tirés des contes merveilleux. Le roman se termine par la ruine absolue de Martine et par la perte de son emploi, son retour dans la maison de sa mère qui vient de mourir. La fin effroyable est à la fois réelle et métaphorique : les rats, à l’instar des créanciers, attaquent et dévorent Martine.

Ce roman qui pourrait, au premier abord, sembler simpliste, évoque la période de fin de guerre, la grande misère d’une majorité de la population qui n’a pas les moyens de se nourrir ou de se loger, vivant parfois dans des cabanes, en lisière des villes ou villages. Certaines femmes ayant perdu leur époux à la guerre, sont contrainte de vendre ce qui leur reste de charmes ou de dignité pour faire bouillir la marmite ou payer des vêtements à leurs enfants. Il s’agit aussi du début de la société de consommation qui ne peut qu’attirer davantage ceux et celles qui ont manqué de tout, les piégeant grâce aux multiples crédits et intérêts à rembourser, dans une sorte de tonneau des Danaïdes.
Lien : http://yzabel-resumes-et-poi..
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Le Rossignol se tait à l'aube

Curieux et troublant roman où la règle des trois unités est respectée: tout se passe du soir au matin, juste une nuit.Une dizaine d'hommes et une seule femme , des amis de jeunesse,artistes ou célébrités d'un autre temps ,que la vie a plus ou moins séparés .Réunis dans une grande maison ouvrant sur un parc il n'y a aucune lumière pendant cette réception , juste quelques bougies au buffet , et dans le noir, ces personnages se devinent plus qu'ils ne se voient,tous sont proches de la mort "chacun porteur de sa biographie, film terminé et mis en boîte". La maîtresse de maison-narratrice est une comédienne séparé de son mari, présent cette nuit noire ,dont la carrière n'a pas été des plus brillantes ,qui a des songes éveillés qui sont tous des rêves "de nuit" dont le plus beau est sans doute le

dernier(typographiquement les rêves sont en caractère rouge dans le texte) elle est manifestement malade du coeur avec des crises de plus en plus fréquentes et s'éteindra à la fin de la nuit "quand le rossignol ne chantera plus" .Très différent des autres romans d' Elsa Triolet , celui-ci le roman de la vieillesse et du bilan de la vie telle qu'on l'a vécue ou imaginée.
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Le premier accroc coûte deux cent francs

Il semble que ce soient des nouvelles qui ont été écrites pendant la seconde guerre mais qui ont paru après la fin de cette guerre. On y parle principalement de résistance. Mais ceux qui n.ont pas connu cette période vont s'ennuyer. Cette oeuvre a mal vieilli. Si on ne connait pas cette auteure on ne devrait pas commencé à lire son oeuvre par ce livre.
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Mille regrets

Cette lecture fut pour moi la découverte des oeuvres d'Elsa Triolet.

Ces 4 nouvelles nous transportent dans le quotidien de l'entre deux-guerres, faisant ressentir les difficultés de vivre au quotidien, les états d'âmes, les astuces et d'attitudes pour s'en sortir, éviter la guerre et la faim.



L'écriture est vivante, au plus près du quotidien de chacun des portraits.

Chaque portrait est différent selon le mileu et le contexte :

- Comment s’en sortir quand on est seule, sans ressources, sans connaissances, dans un contexte de privations pour chacun, est le thème de la 1e nouvelle

-Echapper aux obligations familiales et se protéger de la future guerre, compose la 2e nouvelle.

-La 3e nouvelle se compose des retrouvailles de deux amies d’enfance dans la résidence campagnarde de l’une, permettant à l’autre d’échapper à son quotidien difficile (elle doit partager son petit appartement avec sa belle-famille, un mari pas facile) avec une chute innatendue.

La dernière nouvelle nous parle de Louise, femme déçue de son ménage et de sa vie quotidienne d’épicière, et comment elle va œuvrer pour vivre ses rêves. Mais vivra-t-elle réellement ses rêves ?

C’est une belle découverte, sur ce quotidien méconnu et bien retracé.

Cela me donne une autre idée de lecture de cet auteur : Rose de nylon, sur la société de consommation des années 50-60.


Lien : http://carnetslecturesophie7..
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Mille regrets

Un recueil de quatre nouvelles qui sont toutes, globalement, assez sombres.



Je souhaitais découvrir ce livre pour la plume d'Elsa Triolet dont j'avais entendue beaucoup de bien. Il y a effectivement, quelque chose de très fin et soigné dans son écriture.

Toutes ces nouvelles traitent de la vie de femmes et d'hommes, un en particulier, pendant l'Occupation.

J'ai plutôt apprécié découvrir ces nouvelles même si celle d'Henri Castellat est la nouvelle qui m'a le plus déplu. Cela tient au personnage principal qui est un homme très lâche et qui n'est intéressé que par les jeunes filles vierge ou qui en ont l'air. Grâce à ces relations cet écrivain parvient à quitter la France. Un personnage qu'on ne peut apprécier surtout qu'il fait tout pour ne pas reconnaitre l'existence de son fils, né quelques années plus tôt.



Le fil conducteur de ces nouvelles est l'amour et le destin tragique de ces femmes. Un vrai travail d'écriture mais des nouvelles trop sombres et mélancoliques pour moi. Je ne pense pas être parvenue à entrer complètement dans ces histoires. Il faut également parler de période de lecture : étant en partiels et en concours pendant cette lecture je ne pense pas que le moment était très approprié. En effet, j'avais beaucoup plus envie d'un livre léger ou distrayant en sortant d'épreuves. Là, c'est noir et ça fend le cœur...



En bref, un recueil de nouvelles relativement agréable à lire mais une période de lecture mal choisie pour ce livre.
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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Mille regrets

Quatre nouvelles écrites en 1940 et 1941. Quatre histoires de femmes et d'hommes, entre Nice et Paris, à l'époque où la ligne de démarcation existait. Curieusement, le contexte de la guerre qui s'annonce ou qui débute est peu présent, au second plan, latent. Les éditions Denoël rééditent ces histoires d'Elsa Triolet dans la collection Empreinte, une belle idée qui permet de remettre en rayonnages cette écrivaine sans doute un peu oubliée, morte depuis 45 ans et qui dans l'esprit de beaucoup, est avant tout la femme de Louis Aragon.



Trois nouvelles assez égales en nombres de pages : Mille regrets, Le destin personnel et La belle épicière qui parlent de femmes. L'autre nouvelle, la plus longue, presqu'un roman de 120 pages, est consacrée à un homme Henri Castellat ; titre de l'histoire éponyme.



- Mille regrets : Une femme plus toute jeune mais pas encore vieille, veuve, apprend que son amant, Tony est mort. Elle vivote dans un meublé minable de Nice jusqu'au jour où elle rencontre un vieil homme étrangement riche, Oléonard, qui lui propose de l'argent en échange de son manteau de vison.



- Le destin personnel : en 1940/41, Charlotte se voit contrainte d'héberger sa mère, ses beau-frère, belle-sœur et neveu pendant que son mari Georges est prisonnier. La cohabitation est plus que délicate entre les reproches de la mère, les jérémiades de la belle-sœur, les pitreries du neveu. Pour souffler, Charlotte accepte de passer l'été en zone libre chez des amis, Jean-Claude et Margot, en pleine campagne. Margot déprime. Jean-Claude se débrouille pour améliorer l'ordinaire de guerre.



- La belle épicière : Louise est l'épicière d'une petite rue parisienne. Mariée à Simon qui gagne sa vie en faisant l'homme serpent et maman de Michel, un garnement d'une dizaine d'années. Sa vie s'écoule paisible au comptoir de sa petite épicerie, sa gentillesse et son charme faisant la joie des clients et voisins. Louise qui entend dire à longueur de journée qu'elle est bien belle et attirante est sage et fidèle. Oui, mais Simon part pour trois mois, et Raymond, le nouveau serveur du café d'en face fait une cour assidue à la belle épicière.



- Henri Castellat : Henri est écrivain. Deux de ses romans ont eu un accueil très favorable quinze ans auparavant faisant de lui, le romancier du moment. Mais Henri n'écrit plus depuis. C'est un homme égoïste qui ne se soucie que de lui, aime briller dans les salons. Dans l'un d'eux il rencontre Annabelle Soriento, femme d'un peintre. Ils tombent amoureux et vivent des moments délicieux. La mère d'Henri voudrait qu'il épouse Jeanne, une jeune propriétaire terrienne de sa région natale, qu'il a mise enceinte deux ans auparavant. Henri répugne à régulariser la situation, Jeanne n'étant pas aussi séduisante qu'Annabelle ni sa région natale aussi attirante que Paris. C'est alors que les menaces de guerre se font de plus en plus fortes.



Je ne connaissais pas les écrits d'Elsa Triolet, et voici donc une belle découverte que ces portraits de femmes qui pour vouloir frôler la frivolité vont payer cash. Alors que Henri Castellat, homme dont l'intérêt unique est sa petite personne, s'en sortira par relations. Couard, veule, c'est un type assez minable qui se sert d'autrui pour lui et encore lui. Il y a 70 ans, on était encore très loin de l'égalité hommes-femmes (encore aujourd'hui me direz-vous), et Elsa Triolet le montre admirablement. Elle ajoute aussi une question de classe sociale, car H. Castellat est un homme du monde alors que les trois femmes dont elle parle sont d'un milieu populaire.



Étrangement, bien qu'écrites en 1940 et 1941, ces nouvelles ne font pas état de la guerre, elle n'est qu'un contexte lointain, même si elle peut être déclencheur de certains comportements. Mais sans doute est-il plus aisé d'écrire sur la guerre une fois qu'on en est sorti, avec un peu de recul.



La langue d'Elsa Triolet n'est point trop datée, elle se lit très bien. Une écriture simple, directe, de belles descriptions de paysages, de personnages : une écriture très visuelle et même odorante lorsqu'elle décrit certains lieux.



Une belle manière d'aborder l'œuvre de cette écrivaine que ces nouvelles rééditées.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Le premier accroc coûte deux cent francs

Bof, bof...être la femme d'Aragon -même si elle a ...les yeux d'Elsa- ne confère pas à ses nouvelles le charme ou le talent des romans de son grand homme ...
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Anne-Marie, tome 2 : Les fantômes armés

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions "Le temps des cerises" qui m'ont envoyé le livre dans le cadre "Masse critique".

Le livre est de qualité, en papier gros grain et la police est bien choisie. Une belle réédition de ce livre, Merci .



L'auteure de ce livre est Elsa Triolet, née à Moscou le 11 Sept 1896 et morte à St Arnout en Yvelines le 16 Juin 1970.

Issue de la bourgeoisie russe, Elsa Triolet née Ella Kagan apprend le français dès 6 ans.

Elle quitte son pays natal pour la France en 1918, elle épouse l'officier André Triolet qu'elle quittera dès 1921.En 1928, elle rencontre Louis Aragon qui sera son grand amour. Résistante pendant la seconde guerre mondiale, elle militera à sescotés pour le communisme.

"Les fantômes armés" sont la suite de "Anne-Marie, personne ne m'aime" et se situe à la fin de la seconde guerre mondiale.

Anne- Marie est retournée aux îles mais son mari est ses enfants lui sont devenus étrangers. Elle revient alors sur Paris et le redécouvre en pleine ébullition lors de la libération.

Elle prend un amant "pour s'amuser ", le colonel de Chamfort (Célestin ) qui la présente aux yeux des autres comme reporter photographe.

A l'automne, elle apprend sérieusement la photo dans le Paris du froid et des restrictions. Elle essaie de reconstruire sa vie, voit beaucoup de gens de tous les milieux mais ne se se sent d'aucun milieu.

Elle retrouve Avignon invitée par Célestin, elle y est bien mais cela ne dure pas longtemps. Elle prend alors le train pour rentrer sur Paris mais les conversations qui s'y déroulent , les français parlant des allemands avec le même enthousiasme comme auparavant la perturbe beaucoup.

Désespérée, elle va au petit bourg où elle a passé de longs mois pendant l'occupation. Là, des intrigues se sont noués et elle va y participer.



Ecrit avec finesse, ce livre dépeint bien la fin de la guerre et la libération avec toutes ses intrigues dissimulées et la place qu'Anne Marie peine à trouver dans cette France devenue libre mais encore dévastée par tous les petits arrangements avec les collaborateurs.La France qui malgré la libération est encore sous le choc avec toutes les restrictions de toute sortes est bien décrite. Les difficultés qu'a Anne Marie à se trouver une place dans cette France nouvelle sont bien dépeintes.

Le style d'Elsa Triolet est abondant, spontané et familier. Il y a beaucoup de descriptions. Pour l'époque, son style était nouveau et direct.

Juste un bémol en ce qui me concerne, les répétitions voulues par l'auteure m'ont lassée je l'avoue. J e me suis un peu ennuyée mais que cela ne gâche pas votre envie de le lire, il y a l'atmosphère de la fin de la guerre qui est formidablement bien dépeinte.

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Anne-Marie, tome 2 : Les fantômes armés

Elsa Triolet évoque la situation en France et en Allemagne après la Libération à travers un personnage complexe, Anne-Marie. Madame François Bellanger pour les uns, Ammamie pour les autres, elle est aussi appelée la Demoiselle par les membres de la Résistance dont elle a partagé les convictions ( FTP) et l'action à sa sortie de prison.

1945 : De retour à Paris après la guerre et un séjour aux colonies dans sa famille , elle se retrouve seule et désemparée : "que sont mes amis devenus ?" Installée dans l'appartement d'une Américaine, elle fréquente la haute bourgeoisie dont elle est issue et retrouve Jacquot, résistant communiste influent et lucide. A travers les conversations et ses questions naïves, on comprend les dissensions entre gaullistes et communistes, le danger représenté par les membres de la Cagoule, le fascisme latent , les haines sous-jacentes et les complots ourdis dans l'ombre par ces "fantômes armés" tant en France qu'en Allemagne.

Les personnages rencontrés reflètent cette époque : les profiteurs comme le commandant Lebeau, les ouvriers et petites gens victimes de l'anticommunisme comme Joseph, les militaires, comme Célestin qui désoeuvré maintenant peut devenir dangereux. Quelques femmes aussi : la lingère enrichie par le marché noir, l'aristocrate Mme de Fonterolles qui reçoit de nouveau dans son salon le jeudi malgré la pénurie de nourriture et l'absence d'électricité, la plantureuse Mme Doyen qui a perdu beaucoup des siens et son château, la frivole Colette toujours en quête d'amants.

La romancière plante le décor : Paris au quotidien, un village allemand, Avignon, le village natal où Anne-Marie a mené son action de résistante. Elle utilise souvent des métaphores empruntées au théâtre dans ses descriptions. Chacun y a joué son rôle et il n'est sans doute pas facile de faire la part entre réalité et illusion ?

Pourtant elle s'inspire de faits réels, de témoignages et de sa propre expérience : visite dans l'Allemagne vaincue, dans les prisons où des résistants sont arrêtés pour des vols commis au profit du maquis alors que les collaborateurs sont petit à petit relâchés.

Admirable roman pour tous les amateurs de littérature et d'histoire contemporaine. La préface de Marie-Thérèse Eychart en fait une présentation claire et précise qui facilite l'entrée dans la lecture. A lire ou à relire pour comprendre aussi la société actuelle.
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A Tahiti

Langueur et nostalgie pour une Russe amoureuse qui suit son mari dans une île si étrangère à son vécu, à l'opposé de son pays, aux coutumes étranges. Entre ennui et désenchantement, elle conte ses tentatives d'adaptation et ses étonnements renouvelés.
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Le cheval blanc

parle sur la deuxieme guerre mondile
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