Bonjour à toutes et à tous…
J’ai lu “Les Hauts de Hurle-Vent” j’avais une quinzaine d’années. A l’époque l’histoire m’avait parue sombre et compliquée. Je n’avais pas bien compris la teneur du roman que je tenais entre mes mains.
Après avoir lu il y a quelques jours “Les sœurs Brontë” de Laura El Makki, qui est vraiment entrée, avec son livre, dans le cœur de cette famille incroyable, j’ai tout de suite eu envie de me replonger dans l’univers du seul roman édité à ce jour d’Emily Brontë et qui continue toujours à être lu…
Avec le recul de mes cinquante ans passé, je me suis rendu compte Emily Brontë avait écrit un véritable chef-d'œuvre, bouleversant et fascinant.
Le récit aux personnages cruels où la mort est obsédante et omniprésente est à la fois insolite et atroce, parfois même à la limite de la folie. L'auteur restitue vraiment bien cette atmosphère lourde et pesante, violente physiquement et moralement.
Un enfant recueilli par un père de famille, qui se retrouve détesté par son frère d'adoption, adoré par leur sœur. Au décès du père commence une réelle maltraitance qui en fera un être détruit…
Enfant du Yorkshire, Emily Brontë se fait à la fois peintre réaliste, romancière gothique et poète du surnaturel dans cet ouvrage qui retrace, sur deux générations, les conséquences désastreuses d'un amour contrarié, celui d'Heathcliff et de Catherine.
Un roman classique, de la très grande littérature, je ne l’oublierai pas de sitôt.
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Extrait :
“Vers minuit, alors que nous n’étions pas encore couché, l’orage vint s’abattre en pleine furie sur les Hauts. L’ouragan et le tonnerre faisaient rage et, sous l’effet du vent ou de la foudre, un arbre se fendit en deux à l’angle de la maison : une énorme branche fut précipitée en travers du toit et démolit une partie du corps de cheminées de l’est, en envoyant une pluie de pierres et de suie dans le foyer de la cuisine. Nous crûmes que la foudre était tombée au milieu de nous. Joseph s’affaissa sur les genoux, priant le Seigneur de se souvenir des patriarches Noé et Loth et, comme autrefois, d’épargner les bons tout en frappant les impies. J’eus, moi aussi, un peu le sentiment que ce devait être un jugement à notre adresse.”
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Et non, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Elle ressemble plutôt à un torrent versant boue, pierres de toutes tailles et autres alluvions. Les blessures de l'enfance sont tellement fortes qu'elles dénaturent l'enfant devenu adulte et presqu'aveugle. Je me souviens aussi bien des mots que des images du film. Ces landes, cet amour presque bestial mais si profond et ces valeurs à la con qui bousillent une toile de sentiments qu'aucun maître ne pourrait peindre tellement ces deux-là s'aiment. C'est beau, c'est fort et surtout tellement vrai. Je crois que ma colère serait semblable à celle d'heathclift si quelqu'un avait essayait de barrer la route de mon amour. Ils s'aiment et lorsque l'on dit en vers et contre tous, on en prend toute la dimension. La beauté de l'amour est sauvage. La cruauté et la bêtise le sont tout autant mais dans l'absurde. Bontë, c'est comme Séga, c'est plus fort que toi. Je n'ai pas encore pensé à me plonger dans la biographie de l'auteur mais ce sera chose faite avant la fin du mois. Les hauts de Hurle-vent, c'est un livre de mon enfance et un film de mon enfance. C'est comme une certaine madeleine, cela vous laisse un goût au coeur pour la vie.
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J'écris cette critique presque 3 mois après ma lecture. Le livre refermé, j'ai senti que ce livre allait rester en moi. Et c'est le cas !
Je ne m'attendais à rien en commençant ce livre et pourtant dès les premières pages j'ai adoré l'écriture (je l'ai lu en VF). De plus, je trouve qu'on est très vite embarqué dans l'histoire : Heathcliff est assez énigmatique, et cette Cathy, et ce Hareton...! Et commence alors le récit d'Hélène, appelée Nelly. J'ai plus qu'aimé cette histoire racontée d'un œil extérieur et sage (Nelly n'est-elle pas le seul être aux Hauts à être censé?). J'ai vraiment souffert pendant cette lecture, j'étais bouleversée, ébranlée. Pourtant je me sentais aux Hauts comme chez moi et j'ai toujours dans ma tête l'image que je me suis faite de cet endroit.
Par contre, je reste étonnée de voir que certain décrive ce livre comme la plus belle histoire d'amour... Je ne me souhaite pas de rencontrer un Heathcliff !
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Comme je l'ai dit dans mon bilan de demie-lecture, je ne m'attendais pas à une telle intrigue. Enfin, intrigue, peut-on réellement dire qu'il y en a une ? Je parlerais plutôt de continuité aussi surprenante que fatale.
L'histoire s'ouvre sur l'arrivée du narrateur, M.Lickwood (qui ne sera pas le seul), dans le domaine de M. Heathcliff, un homme peu accueillant et particulièrement odieux.
Très rapidement, Nelly, la femme de chambre, prend la parole (à la demande de Lickwood) pour faire le récit de la vie d'Heathcliff et de tous ceux qui l'ont rencontrés de près, ou de loin. Le narrateur change alors de personne pour la première fois.
Nous apprenons qu'enfant, Heathcliff a été recueilli par M. Earnshaw, un homme riche et père de deux enfants, Hindley et Catherine. Non accepté par ces derniers, Heathcliff fut battu et insulté toute son enfance.
Nous comprenons qu'il est pourtant fou amoureux de Catherine et c'est à ce moment là que la chute commence, dans un rythme infernal et ce, pour tous les personnages, sans exception.
Dans ce roman, la mort est omniprésente et plane au dessus des têtes charmantes et gracieuses des membres des deux familles principales : les Earnshaw et les Linton. Mais que fait donc Heathcliff, ce sans-nom, au milieu de tous ? Il incarne justement cette mort là, celle qui obsède, celle qui effraie et qui envoûte. Par son regard noir et fermé, il entraîne la destruction infaillible et inévitable de cet ordre établi par les noms et l'argent. Lui qui n'a rien, il aura tout. Lui qui n'a pas eu, il tuera ceux qui auront.
Le pire, c'est qu'on le devine dès le début du roman. Que peut-on faire, alors ? Rien, il n'y a rien à faire. On observe Catherine, cette charmante diablesse, signer son acte de mort en signant son acte de mariage, l'autre mariage. On observe la mort froide des faibles ennemis d'Heathcliff, un par un, jusqu'au dernier.
Le désespoir ? Non, Heathcliff ne peut tout simplement pas exister sur cette planète. Sa naissance, inconnue et souvent maudite par tous les personnages, s'est passée sous le signe de la Mort, c'est ainsi et tout nous le rappellera. Comment peut vivre un être destiné au chaos dans une société aussi vivante que jeune ? Il le peut pourtant quand un autre démon persiste, Catherine.
L'aimant également, elle ne pourra s'y lier entièrement, personne ne le pourra. Tout ce qu'approche Heathcliff doit absolument disparaître, c'est une vérité établie dès le début du roman. C'est avec une impuissance abjecte et addictive que nous assistons aux meurtres étranges de ce sombre personnage, animé par la vengeance de ne pas avoir eu la seule chose qu'il désirait vraiment.
Pourtant, chaque événement n'étonne pas : Heathcliff ne peut plus que détruire, il est naturel qu'il soit entouré d'agneaux. Ce loup rode autour des bonheurs fragiles et les fait exploser en les touchant du doigt. Il n'a jamais été heureux, mais il sait ressentir la satisfaction, ah ça oui !
A ma grande surprise, je ne me suis attachée qu'aux personnages immondes de ce roman. Les autres, tous aussi médiocres les uns que les autres, ne sont que des vulgaires pions pour la vengeance d'Heathcliff. Insupportables, ils font preuve d'une faiblesse extraordinaire face à l'influence démoniaque d'Heathcliff.
Pourtant, c'est lui le personnage spirituel du roman ! Lui et Catherine Earnshaw. Ce couple, devenu mythique à mes yeux, fait preuve d'une élévation d'esprit sublime. Ils savent qu'ils vont mourir, ils savent qu'ils ne pourront jamais s'appartenir. Que peuvent-ils faire de plus ? Ils ne font qu'attendre.
Elle attend la mort, il attend celle des autres en échange. A chaque fois qu'ils se retrouvent dans la même pièce, quelque chose est détruit. A chaque fois qu'Heathcliff se confronte à quelque chose, c'est au nom de Catherine, qu'il aime autant qu'il déteste. Le mal est fait, Heathcliff a aimé une femme et cette malédiction ne pourra jamais s'arrêter.
Cette tâche sombre et répugnante imprègne les pages du roman d'une telle puissance que nous tremblons à chaque apparition de son origine. Le temps passe, les parents meurent et les enfants grandissent mais l'histoire se répète sans cesse. L'amour n'existe plus, seul le chaos lie les survivants, à jamais.
Non, l'histoire ne finit pas bien car il est vouée à l'éternité, au supplice. Heathcliff ne meurt pas, il est damné de naissance, tout comme Catherine. Et c'est seulement dans la damnation qu'ils pourront enfin être réunis. La Terre, trop ordinaire pour eux, n'aurait jamais pu supporter leur union.
Ce roman est bouleversant, obsédant et pathétique. Il met en scène une troupe de personnages partagés en deux camps : les mortels, et les démons.
Bizarrement, comme je l'ai dit plus haut, nous sommes uniquement amenés à nous attacher à ceux qui ne sont pas capables d'attachements. C'est une compensation morbide, vous ne trouvez pas ?
La seule qui en sécurité, exclue de cette suite d'échecs, c'est Nelly. Elle n'a ni le sang des Earnshaw, ni le sang des Linton. Elle n'est donc promise à personne. Pourtant, c'est elle qui fût la plus proche d'Heathcliff. Elle s'en est occupé, elle l'a vu grandir, impuissante face au mal qui sommeillait déjà en lui. Elle savait qu'il n'y aurait rien à faire de toute façon, alors autant essayer de sauver quelques meubles. Elle est la pièce maîtresse du roman, la messagère de la destiné funeste de tous les personnages.
Je ne dirais pas que j'ai simplement apprécié ce roman, le mot ne serait pas juste. J'ai été happée, charmée et troublée. Ma lecture fut parfois presque insupportable par la dureté psychologique d'Heathcliff qui obsède autant qu'elle ne dérange. Je n'ai pas su m'arrêter, tout comme la chute, grondant du début jusqu'à la fin.
Je conseille vivement ce roman aux lecteurs intéressés par la psychologie des absolus, des romances maudites avant leur naissance et des vengeances intemporelles. Ambiance lourde et glaciale, à lire au chaud et à tête reposée !
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Les Hauts de Hurle-Vent est au début un roman amusant, il commence comme le journal d’un citadin qui a une crise de misanthropie et décide de s’isoler dans une lande perdue du nord de l’Angleterre, le domaine de Heathcliff. Mais lors de sa première visite à celui-ci, il se rend compte qu’il a de gros progrès à faire en matière de misanthropie, lui et son langage châtié, quand il est confronté à la rusticité, au silence et à l’indifférence des habitants de la ferme de Heathcliff. Un peu le bobo à la campagne.
Très vite Emily Brontë multiplie les récits à l’intérieur de ce journal pour raconter l’histoire des Hauts de Hurle-Vent et de son propriétaire. Le roman prend alors une forme aux inspirations théâtrales, surtout dans la première moitié, ou alors celle d’un conte à faire trembler les adultes et à ne pas lire aux enfants. Le décor est minimaliste, tout se passe dans deux fermes éloignées de quelques milles ; il n’y a qu’une douzaine de personnages, maîtres et serviteurs, tous plus misérables les uns que les autres ; les sentiments sont exacerbés comme dans le répertoire classique : de la passion, de la rancune, de la vengeance, de la folie furieuse.
Une incroyable histoire d’amour mais très sombre, aucun bon sentiment n’en ressort. Heathcliff est un personnage mémorable, une bête lâchée au milieu de ce petit coin d’enfer que sont les Hauts de Hurle-Vent, un sauvage, un sadique, Lucifer incarné ! On n’a jamais vu amoureux plus exclusif que lui, ni amour plus absolu que le sien. Hors l’amour qu’il porte à Catherine rien ni personne n’existe pour lui.
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Depuis un long moment, je voulais découvrir les auteures anglaises du début du XIX siècle, avec notamment Emily Bronte et les Hauts de Hurle-vent.
Je voyais souvent ce livre en référence dans les films et je voulais découvrir leur talent pour écrire des histoires passionnées à l’époque victorienne.
Je n’ai donc pas du tout été décue par l’histoire d’amour entre Heathcliff et Catherine Earnshaw.
Le romantisme et la passion sont vraiment au cœur de ce roman ! Ce n’est pourtant pas mon genre littéraire préférée, mais quelle histoire ! Je dévorais le livre dès que je pouvais ! A la maison, pendant mes pauses repas, dès que j’avais un instant libre, je lisais un chapitre, puis un autre et encore un autre !
L’histoire débute avec la visite de Mr Lockwood à son propriétaire, le cruel Heathcliff, en plein hiver. Il rencontre également ses domestiques : Joseph ; Harneton et une jeune femme : Cathy. Il est contraint de rester à Hurle-vent pour la nuit, car une tempête de neige s’abat sur les collines et l’empêche de retrouver son foyer.
C’est ainsi qu’il dort dans la chambre de Catherine Earnshaw, l’ancienne propriétaire des lieux. Dans la chambre, il voit gravé 3 noms : Catherine Earnshaw, Catherine Linton, Catherine Heatcliff. Il dort très mal et croit que la maison est hantée par cette femme. Mais qui est ce ?
Le lendemain, il rentre chez lui et questionne sa domestique, Nelly, qui connaît les propriétaires de Hurle-vent depuis leur plus jeune enfance.
C’est ainsi que l’histoire débute, et nous entraine dans un récit bouleversant d’émotions et de passion, d’un amour naissant et ne s’éteignant à jamais entre Heathcliff et Catherine Earnshaw (qui plus tard se maria par confort et tendresse avec un homme de meilleure composition : Edgar Linton)
Toutes les anecdotes de leur histoire sont très bien racontées par la servante. On imagine très bien les lieux, le caractère et le physique des personnages, malgré l’absence de description de l’auteure. On se livre au récit et à l’ascension destructrice au pouvoir d’Heathcliff, qui etait prêt à tout pour revoir sa douce Catherine.
J’ai été littéralement conquise par leur histoire, et malgré la cruauté que peut montrer Heathcliff, je ne peux m’empêcher d’être touché par l’amour qui le dévorait !
En résumé, je dirai seulement ces mots : La violence des sentiments !
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Faisant partie des romans préférés de la gent féminine, je m'attendais à une histoire sentimentale arrosée à l'eau de rose. Telle ne fut pas ma surprise lorsque j'entrais dans dans ce roman! Je me suis d'ailleurs posé très rapidement la question que tout le monde s'est posée: "Comment un fille de bonne famille, aussi jeune et n'ayant que peu d'expérience de la vie du 19ème siècle, a pu sortir de son imagination un récit aussi noir et puissant?".
Portée par une belle écriture et des dialogues forts, elle nous permet d'observer avec un oeil extérieur, tous les dérapages de la nature humaine et de ses sentiments. L'amour, la vengeance, la jalousie et la bêtise sont les ingrédients utilisés pour nous dépeindre cette fresque familiale. Avec pour détonateur l'incroyablement cruel Heathcliff, les évènements plus mortels les uns que les autres, se succèdent dans le temps, au delà des générations.
Emily Brontë utilise cette histoire pour dénoncer les ravages de l'extrémisme sentimental. Quand l'amour est trop fort, quand la vengeance n'a plus de limites, quand l'isolement est trop intense...on obtient "Les Hauts de Hurlevent": des personnages torturés, des actes foncièrement méchants, de l'acharnement interminable, des décisions stupides et finalement des drames à profusion.
Toute cette atmosphère étouffante et cette noirceur intérieure permettront à cette oeuvre de laisser une trace indélébile dans mon esprit...une boule dans le ventre!
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Qui n'a jamais entendu, en tournant les pages de cette oeuvre incontournable, le vent hurler et souffler dans ses oreilles ? Qui n'a jamais frissonné devant cette passion brûlante et dévorante, dépourvue de tendresse et de raison, et relevant plus de la folie pure que de l'amour ? Qui n'a jamais souffert en voyant ces deux amants maudits se déchirer parce qu'ils ne savent pas s'aimer ?
Il m'a été tout bonnement impossible de ne pas être émue, en colère, bouleversée, folle de rage, triste voire parfois effrayée devant la violence des sentiments qui animent les protagonistes.
C'est une histoire de haine et de vengeance, d'injustice et de folie, mais c'est avant tout une histoire d'amour, une de celles qu'on n'oublie pas, une de celle qui vous fait frissonner longtemps après avoir achevé la dernière page et refermé définitivement_ou pas_ce roman exceptionnel écrit par une femme qui ne connut jamais cette passion dévorante et fatale qu'elle décrit pourtant si bien...
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Oh je sens que je vais me faire des ennemies sur cette critique et peut être même recevoir des insultes en MP car il semblerait que c’est la nouvelle mode (pour l’instant je n’en ai pas été victime).
Désolé pour ceux qui ont adorés ce grand classique mais alors je ne sais pas si c’est la fatigue du moment, je n’ai absolument pas accroché à ce roman, ni à l’histoire, ni aux personnages, ni au style. J’étais dans un brouillard du début à la fin, je n’avançais pas dans la lecture.
Honte à moi …
Bon chose positive, c’est que la couverture de Cranford collection pour ce roman est juste magnifique comme pour les autres livres de cette collection (couverture qui n'est pas celle qui est mis sur le site Babelio)
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Livre emblématique de la culture anglo-saxonne du 19e siècle qui dépeint l'amour impossible d'Heatcliff et Catherine.
De cet amour impossible, Heatcliff en fait une vengeance réelle et terrible, qu'il cultive jusqu'à sa mort.
L'histoire est narrée par la gouvernante de la famille à son nouveau maître, Mr Lockwood et par celui ci sur quelques pages.
Ce roman est d'une beauté complexe, dû en partie aux caractères très poussés des personnages, donnant aux lecteurs des sentiments très contradictoires, tantôt désabusé tantôt colérique et tantôt empreint de sympathie.
Il n'est point d'histoire d'amour sans haine et jalousie.
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Cathy et Heathcliff ont grandi ensemble dans le domaine familial des Hauts de Hurlevent, entourés de landes balayées par les vents. Jeune bohémien trouvé dans la rue, Heathcliff est haï et méprisé par le reste de la famille. Cathy est partagée entre son attrait nostalgique et passionné pour les landes sauvages et son ami d’enfance, et le confort du monde civilisé. Maltraité et rejeté, Heathcliff décidera de se venger en détruisant ceux qui l’ont bafoué, ainsi que leur descendance.
Les Hauts de Hurlevent est un roman cruel, mettant en scène deux familles dévorées par la haine et la folie. Dans ce classique du XIXe siècle, les paysages reflètent la sauvagerie et la passion irrationnelle des personnages. À travers l’amour destructeur de Cathy et Heathcliff, Emily Brontë dépeint le refus de se détacher de l’enfance et le rejet des changements liés au passage du temps. Cette histoire d’amour et de haine, hantée par les fantômes, possède les caractéristiques du romantisme noir et du roman gothique. Vivant dans la maison d’un père pasteur, près d’un cimetière, Emily Brontë a aussi côtoyé la mort, la maladie et les paysages tourmentés décrits dans Les Hauts de Hurlevent.
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Les Hauts de Hurle – Vent / Emily Brontë (1818-1848)
Ce roman profondément métaphysique qui passe pour être le plus remarquable de la langue anglaise ne se lit pas comme un roman de nos jours. Il est plus près de Proust ou de Dostoïevski que de Douglas Kennedy, que j’apprécie tout trois par ailleurs. L’œuvre raconte des événements qui au moment où commence le récit de Mrs Dean, se sont déroulés pour la plupart cinquante années auparavant, fin XVIII e et début XIX e siècle. Écrit en pleine période victorienne, ce magnifique roman âpre et rude comme la contrée qui l’a inspiré, est l’expression la plus achevée du romantisme anglais. Il faut se rappeler qu’il est l’œuvre d’une jeune fille de 26 ans et que c’était son premier opus important, sa première œuvre littéraire.
Mr Lockwood, le narrateur est le locataire de Thrushcross Grange, propriété de Mr Heathcliff située en contre – bas à quelques milles de Wuthering Heights, terre balayée par les vents du Nord, sa demeure. Nous sommes dans le Yorkshire en 1802. Mr Lockwood rend une visite de courtoisie à Mr Heathcliff, un homme au physique de bohémien au teint basané, le vêtement et les manières d’un gentleman, un peu négligé dans sa mise, mais cette négligence ne lui messied pas. Lockwood sent par instinct que cet homme n’aime pas faire étalage de ses sentiments. Lors de sa seconde visite, il fait connaissance de Cathy la belle fille de Heathcliff, de Hareton cousin de Cathy, de Joseph le domestique et Zillah une femme de charge. C’est une fois revenu chez lui que Lockwood se fait expliquer la situation de famille par Mrs Dean sa femme de charge.
Heathcliff est veuf d’Isabelle avec qui il a eu un fils qui s’est marié avec Catherine Linton, fille de Catherine Earnshaw et d’Edgar Linton qui demeuraient à Thrushcross Grange. À présent, Catherine la belle fille de Heathcliff est veuve et vit chez son beau-père. Hareton est le cousin germain de Catherine, fils de Hindley Earnshaw et de Frances. Catherine Earnshaw est la sœur de Hindley. Par ailleurs, Isabelle, la feue épouse de Heathcliff était la sœur d’Edgar. Donc, le fils de Heathcliff s’était marié avec sa cousine Catherine Linton. Lockwood a bien du mal a s’y retrouver malgré les explications de Mrs Dean.
(Il convient dès le début de la lecture du roman de bien se mettre en mémoire l’arbre généalogique des familles Earnshaw et Linton. Le récit qu’Hélène Dean, fine observatrice et confidente de chacun, livre à Mr Lockwood, , n’en sera que plus clair.)
Et Mrs Dean poursuit son récit en revenant une trentaine d’années en arrière et devient la narratrice en second. Emily Brontë met en place la technique narrative du récit dans le récit, à la manière de Stefan Zweig.
C’est l’histoire d’abord de Heathcliff, un enfant abandonné que Mr Earnshaw, le père de Hindley et de Catherine, découvre à Liverpool lors d’un court voyage et qu’il installe à Wuthering Heights. (À noter que certains exégètes de l’œuvre ont pensé que dans l’esprit de l’auteur sans que ce soit jamais évoqué, Heathcliff était un fils naturel du père Earnshaw et serait donc le demi-frère de Catherine.)
Hindley a alors 14 ans et Cathy 6 ans. D’emblée, Hindley va détester le nouveau venu qui doit avoir 8 ans. Par contre Cathy s’entend bien avec Heathcliff qui a juste deux ans de plus qu’elle et qui est choyé par le père Earnshaw. Cathy est déjà une enfant insolente et de caractère difficile, tout comme son frère qui tyrannise Heathcliff.
A la mort du père Earnshaw quelques années plus tard (1877), c’est Hindley alors âgé de 20 ans qui prend la direction de Wuthering Heights, colline environnée de brumes où se dresse une maison austère et triste.
Non loin de là, à Thrushcross Grange, belle vallée paisible, vivent les Linton. C’est là qu’un soir Heathcliff et Cathy se réfugient après une dispute avec Hindley. Cathy se lie avec les enfants Linton, Edgar et Isabelle et ils se rendent visite régulièrement.
Hindley se marie avec Frances et ils ont un fils un an plus tard prénommé Hareton. Frances meurt peu après de la tuberculose.
Le mépris qu’affiche Heathcliff pour les humains et pour Edgar en particulier ne fait que croître : être insociable, il trouve un malin et amer plaisir à exciter l’aversion des rares personnes qu’il connaît. La tension vis à vis de Hindley, alcoolique invétéré et violent fait craindre le pire.
Cathy finit par épouser Edgar, un homme qui contraste totalement avec Heathcliff par sa finesse, sa culture et son élégance morale. Heathcliff s’enfuit durant trois années. Son retour n’est pas fait pour calmer les esprits sauf pour Cathy qui ne peut cacher sa joie au grand désespoir d’Edgar dont la fureur longtemps bridée finit par éclater, tandis que Isabelle, la sœur d’Edgar tombe amoureuse de Heathcliff, suscitant la jalousie de Cathy et la colère d’Edgar.
La relation entre Cathy et Edgar se tend de plus en plus et Cathy sombre peu à peu dans un délire hystérique et paranoïaque : « Bien que tous me détestent et se méprisent l’un l’autre, je pensais qu’ils ne pouvaient s’empêcher de m’aimer. Et en quelques heures tous sont devenus mes ennemis… » Des jours sombres se profilent…
Heathcliff et Isabelle s’enfuient et se marient sur un coup de tête. Pour le pire ! Ainsi s’exprime Heathcliff au retour : « Si elle désirait s’en aller, elle le pourrait ; l’ennui que me cause sa présence surpasse le plaisir que je puis trouver à la tourmenter. » L’avenir du couple semble bien compromis. Et alors Cathy déclare à Heathcliff : Je voudrais pouvoir vous retenir jusqu’à ce que nous soyons morts tous les deux. » Et Heathcliff de répondre : « Oui, vous pouvez m’embrasser, pleurer, m’arracher des baisers et des pleurs : ils vous dessècheront, ils vous damneront. Vous m’aimiez…Quel droit aviez-vous alors de me sacrifier, - quel droit répondez-moi – au pauvre caprice que vous avez ressenti pour Linton ? »
Bientôt vient au monde la petite Cathy fille de Catherine et d’Edgar. Catherine meurt en couches. Edgar est perdu et Heathcliff est en pleine révolte hurlant de douleur, comme une bête sauvage, à la défunte de ne pas trouver le repos tant qu’il vivra.
Isabelle s’enfuit des Hauts et laisse Heathcliff seul maître du domaine ; elle se réfugie à la Grange pour échapper à la haine de Heathcliff .
L’histoire se poursuit avec des disputes et des décès, la haine alimentant les paroles de l’un et l’autre plus que l’amour. La jeune Cathy fille de Catherine et d’Edgar et son cousin Linton, fils de Heathcliff et d’Isabelle parviendront-ils à renouer des liens malgré la détestation qui anime leurs pères et l’interdiction qui leur est faite de se voir, et ce avant que la phtisie n’emporte Linton? Echapperont-ils aux noirs desseins de Heathcliff hanté par le souvenir de Catherine dont le fantôme tourmente ses nuits, car l’un et l’autre par leur physique lui rappellent son amour défunt de façon obsessionnelle ?
Une atmosphère d’angoisse imprègne tout le récit avec évocations du fantôme de Catherine, passages répétés dans les cimetières à la recherche de tombeaux que l’on n’hésite pas à ouvrir. À cela s’ajoute que la plupart des scènes se passent de nuit quand souffle la tempête. La personnalité de Heathcliff dont la violence n’a pas de limite, domine tout le roman par sa terrible animalité et son esprit diabolique. D’aucuns ont parlé de héros romantique qui se joue des lois et cède à des accès de folie passagère faisant souffrir tout son entourage, manière de revanche d’un humilié qui a souffert de sa condition subalterne dans son jeune âge . Heathcliff domine tellement le récit que les autres personnages pâlissent quelque peu, mise à part Catherine Earnshaw, violente elle aussi et dominatrice, insolente et indomptable, livrée à sa passion.
Le personnage de Mrs Dean est omniprésent et de façon tout à fait différente : c’est une commère, une domestique dévouée mais autoritaire, témoin essentiel de tout se qui se passe au cours du roman. Elle se mêle de se qui ne la regarde pas, attise les ressentiments et finit par provoquer des drames.
Tous les personnages semblent être la proie d’un destin implacable et de puissances infernales qui les broient : la tragédie dans laquelle ils sont impliqués nait des passions, que ce soit l’amour, la haine ou la vengeance, comme dans un combat entre le ciel et l’enfer, entre le bien et le mal. Comme le dit Albert Camus dans l’Homme Révolté, « Heathcliff dans sa révolte tuerait la terre entière pour posséder Catherine… Il préfère son amour à Dieu et demande l’enfer pour être réuni à celle qu’il aime. Ce n’est pas seulement sa jeunesse humiliée qui parle, mais l’expérience brûlante de toute une vie. »
À la fin on se demande si l’amour ne pourrait pas d’une façon étrange triompher.
Emily Brontë naquit en 1918. Jeune fille pieusement élevée et claustrée dans son innocence, éprise de solitude et dévoreuse des livres de la bibliothèque familiale, elle fait preuve dans cette œuvre insolite et éminemment trouble, d’une puissance créatrice étonnante. Totalement ignorante des relations charnelles du couple, elle fait vivre des personnages qui n’apprennent rien ensemble de l’amour physique.
À noter la très belle traduction de Frédéric Delebecque pour un chef d’œuvre incontournable, intemporel et bouleversant.
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Je me rappellerai toujours de ma première lecture des "Hauts de Hurlevent". J'avais quatorze ou quinze ans, je découvrais les classiques anglais et je venais de dévorer "Raison et Sentiments" et "Orgueil et Préjugés" de Jane Austen. On venait de m'offrir "Jane Eyre" et "Les Hauts de Hurlevent". Le titre me plaisait et ce nom surtout "Hurlevent".
La notice biographique sur Emily Bronté et ses soeurs finit de me convaincre et de me fasciner.
Je m'attendais à une histoire d'amour tourmentée et j'ai eu bien plus que ça tant ce roman est riche, complexe et surtout d'une noirceur absolue. Les passions sont violentes, exacerbées et ne se vivent que dans la violence, la nature elle-même offre aux personnages des reliefs torturés, des tempêtes et des brumes à l'avenant de l'âme des personnages. Les bons sont broyés implacablement par la dureté, la cruauté sublime de Heathcliff qui tire les ficelles de la tragédie... Catherine n'a, elle, rien de la douceur d'une jeune première. Elle n'hésite pas à rejeter un amour qu'elle clame pourtant pour ne pas déchoir, elle tempête, elle brise...
Plus je lis et relis "Les Hauts de Hurlevent" et plus j'éprouve de la fascination pour la force créatrice d'Emily Bronte: presque recluse du monde, ignorante -à ce qu'on sait- des passions dévastatrices, elle a la plume hallucinée et violente d'un Lautréamont, d'un Byron... Plus je connais le livre et plus je suis curieuse d'en savoir plus sur Branwell Bronté, le frère maudit qui inspira sans doute Heathcliff... Quel personnage devait-il être! Fascinant et glaçant...
"Les Hauts de Hurlevent" est beau, sublime mais il est également superbement dérangeant, cruel, masochiste... Il n'est pas d'un romantisme noir, il est le romantisme noir, couronné de ses mystères, de sa puissance et sans doute aussi de la fureur des tempêtes qui battaient la lande où l'auteur et ses soeurs vivaient.
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Le summum du romantisme noir. Un roman que j'ai lu plusieurs fois tant la tension dramatique et la force d'évocation de cet amour absolu et déchirant m'avaient frappée. Un roman sombre, assurément, mais lumineux aussi. J'aime beaucoup ses personnages pris dans la tourmente de leur passion, leur caractère farouche, les décors empreints d'une sauvage beauté, son atmosphère pesante, inquiétante parfois, qui donne le frisson. Le fait d'en parler ici me donne l'envie de le relire...
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C'est un livre que j'avais lu dans ma jeunesse. Je lai relu en me disant bof on verra bien. En fait je me suis régalée ! Très belle histoire avec des personnages bien typés, des drames mais l'histoire finit finalement bien...
Très belle écriture.
Je pense que je vais lire les livres écrits par les autres soeurs Bronte.
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Puissant et troublant sont les premiers mots qui me viennent depuis que j’ai commencé à lire ce livre. Quel gâchis pour cette histoire d’amour si puissante qui poussera ses personnages à la folie, à la vengeance, à la tristesse et à la mort. Plus je voyais la peine d’Heathcliff au début et ensuite à sa vengeance que rien n’arrêtera, plus je m’imaginais comment aurait été cet homme si Catherine avait été moins égoïste et avait plus écoutez son cœur au lieu de suivre son cerveau de petite fille gâtée. C’est mon premier classique de la littérature anglaise que je tente en lecture et ce fût un vrai plaisir mais si j’ai dû faire une pause à un certain moment tellement ça m’avait retourné (la réaction d’Heathcliff après la mort de sa chère Catherine). Je ne regrette pas cette expérience et pense relire d’autre Classique tel que les Janes Austen.
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