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Citations de Emmanuelle Delacomptée (31)


Tes cheveux ont la couleur de notre peuplier blanc. Je les aime ces reliefs, Marie, comme ceux de la Dordogne.
Ce lieu, c'est le mien. J'y ai tellement marché ... Maintenant je peux m'arrêter, grâce à toi. J'aime ton corps, autant que ce pays. Je veux m'y réfugier, m'y confondre.
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Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être poète.
Tu n'inventes pas des poésies mais tu vois la poésie qui est autour de nous.
Les arbres, les bruits, les gestes, les insectes, les détails dont les autres se moquent, ce qui nous dépasse ....
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Le lynx les a fixés quelques instants. Les deux chevaux inquiets et l'homme plié en deux.
S'était-il égaré des montagnes ? Etait-ce le survivant d'une époque révolue ?
Ils se sont toisés par-dessus la prairie. Une clarté de fantôme perchée sur une pierre. Âme sylvestre.
Puis l'apparition s'est enfuie comme un souffle.
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L'orage commence à gronder. Mêlant son fracas au déluge qui reprend. Puis c'est un grand chambardement. Un crépitement furieux. Des fractures de lumière sur la forêt. Les plus grands arbres soumis aux foudroiements et à la mitraille de l'eau.
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Marie rit en éveillant les rides qui partent de ses yeux. Les expressions ont appuyé ses traits, dessinent une géographie. Les sillons au-dessus des pommettes, relief saillant, et ceux qui tracent une courbe depuis les ailes du nez.
Sur ce visage, la gaieté soudaine l'emporte sur le souci
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Il caresse distraitement sa chienne qui veille. Le silence qu'il sait habité, est pur. Absolu. Apaisant comme les bras de cette nature qui l'enserrent. Il garde ses yeux ouverts, s'efforce de ne plus penser à rien. Fixe haut devant lui vers les contrées les plus lointaines. Peu à peu, il se sent bercé dans un espace immense. Est-ce le ciel qui bouge, les brassées de feuillages ?
Il oublie ses rêves malmenés. Ses chagrins redeviennent minuscules.
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Qu'est ce qu'elle faisait ici ? C'était n'importe quoi. Ils n'allaient pas du tout ensemble. Il se sentait dans une mauvaise comédie.
La dame et le rustaud - La belle et la brute - La chatte et le sanglier ....
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"Pour passer le temps, je cherchais des fossiles... Une fois j'ai trouvé une dent de requin coincée dans une pierre 8 Je trouve ça toujours incroyable qu'il y ait eu la mer ici."
"Il fait jouer dans sa paume l'un des pinceaux en soie de sanglier de Marie, aussi doux que ses bêtes."
"Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être poète. Tu n'inventes pas des poésies mais tu vois la poésie qui est autour de nous. Les arbres, les bruits, les gestes, les insectes, les détails dont les autres se moquent, ce qui nous dépassent..."
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"Je trouve que vous avez très bien réussi les mouvements argentés des feuillages. On a l'impression qu'ils vont se mettre à chanter".
Rassurée, elle continue de peindre, en s'éventant parfois de son chapeau.
"A cause de leur bruit, il y en a qui les croient plein de fantômes, continue t-il comme pour lui-même. Je pense aussi qu'ils attrapent le soupir de gens tristes..."
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Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être poète. Tu n'inventes pas des poésies mais tu vois la poésie qui est autour de nous. les arbres, les bruits, les gestes, les insectes, les détails dont les autres se moquent, ce qui nous dépasse...
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Il crache, du sang peut-être. jamais il n'ira chez un médecin. Ils sont comme les banquiers et les notaires. il ne se montre pas chez ces dépouilleurs d'âme.
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La nature il l'a vénère comme un Indien ou un Aborigène. Sans être bigote, sa mère estimait, elle aussi, cet équilibre sacré. Cet infini de mécanismes imbriqués les uns dans les autres, ces cycles réguliers, ces agencements minutieux, ces beautés qui s'ignorent.
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À force de croiser toujours les mêmes habitués du comptoir ou de passer des journées sans parler, beaucoup tournent dingues. La vigilance s’impose surtout l’hiver. Lorsque les nuits commencent tôt et que le froid pousse à se terrer, le temps s’éternise, l’espace étourdit, on perd pied. Bernard a peur de finir comme eux. Les jumeaux sombraient dans la mélancolie. Il allait souvent leur rendre visite, les invitait aux repas de chasse, les écoutait raconter leurs rêves d’amour. Les femmes ne courent pas les routes dans le coin et ils n’avaient pas envie d’aller s’en chercher en Afrique comme certains – le boulanger, le fils Brûlard… – qui les trouvaient moins difficiles là-bas. Alors ils ricanaient en s’inventant des princesses.
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Les barques patientent, posées sur l’herbe sous des bâches. Elles ne seront remises à l’eau qu’au printemps. Privées de lumière et de sève, les feuilles des arbres s’affaiblissent. C’est la saison que Bernard préfère. Quand la vieillesse ressemble à un coup de sang. Une rébellion désespérée. Bernard pense aux couleurs qu’affichent les animaux fragiles quand ils sont attaqués.
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Odette sirote heure après heure jusqu’à tomber dans un sommeil brutal. On ne lui connaît pas d’homme. Riche héritière d’une famille qui travaillait dans le bois, elle possède des lodges en Afrique du Sud. On aurait pu en douter à la regarder, car son allure ne trahit rien de cette opulence, mais elle a déjà invité Éric à chasser les sarcelles du Cap et les oies pygmées. Elle se rend régulièrement sur le continent noir en hiver, arguant que la Dordogne partage le même climat en été, lourd et humide, et qu’elle ne se sent pas dépaysée. Elle aime se vanter de sa résistance, déclarant avec fierté que si l’on réunissait toutes les bouteilles qu’elle a vidées jusqu’à ce jour, ça formerait un lac aussi grand que le Titicaca ! Bernard ne peut s’empêcher de penser qu’à force de déforester l’Afrique, ses parents ont dû rater quelque chose, et qu’au fond, malgré son héritage, Odette n’est pas mieux lotie que lui.
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Vieux de la vieille, Éric est une institution. Toutes les histoires du coin, sur lesquelles il pose un œil futé, échouent ici. Franc-maçon, il dégote à tour de bras des caisses de bon vin ou des vestes de chasse à prix cassé, des ouvriers qui travaillent au noir, et chez lui, le soir, après les parties de cartes, les proches sont invités à rester dîner dans la cuisine près de la cheminée. Lui préfère tirer la bécasse que le gros gibier, alors on le surnomme « Numéro 20 ». Pour le calibre.
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Il dit que chez les bonnes femmes, ça passe, mais que chez un homme, c’est ridicule. L’air de l’été décline l’enveloppe de sa douceur. Un magnifique loriot sort d’un feuillage. Son corps fauve tache la charmille. Bernard écoute son sifflement qui perturbe les coucous.
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Ce n’est pas l’ambiance, la tension quand on reste à l’affût dans les fourrés qu’ils aiment, c’est le sang. Ils ne tuent pas pour réguler la nature, comme ils sont obligés de le faire en l’absence de prédateurs, ils tuent pour tuer. S’ils continuent,dans cinq ans, il n’y aura plus un seul cervidé. Déjà que la fédération pose des quotas bien trop élevés pour récupérer l’argent des colliers et par peur de payer les grillages que les chevreuils sabordent… Ils sont pas nombreux à y mettre des limites comme lui.
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Elle ne comprenait pas : il était né ici, il avait grandi au milieu de gens qu’il côtoyait sur trois générations et de propriétés qu’il avait restaurées année après année. Des bouts de murs, des cheminées, des puits, des toits. Au milieu d’un faisceau de routes et de sentiers communaux dont il connaissait tous les méandres.
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Son allure ne laissait pas indifférent au village. Quand elle entrait au Bar des vallons, elle saisissait des regards qui la détaillaient de la tête aux pieds. Ceux des femmes dont elle sentait les critiques retenues, ceux des hommes qui la dévoraient. Elle s’en moquait. Bernard, en revanche, était gêné de parader avec elle. Il sentait toujours l’incrédulité des autres, craignait qu’on tente, comme le maire, de la séduire dans son dos.
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