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EAN : 9782709661416
200 pages
J.-C. Lattès (10/01/2018)
3.6/5   31 notes
Résumé :
Au fond de la campagne française, dans le Périgord noir, Bernard, la cinquantaine, débraillé, bourru, vit seul dans une cahute où il fume et boit comme dix. Il a perdu sa mère quand il était jeune et son père, le plus riche agriculteur des environs, le rabaisse sans cesse. Bernard travaille comme homme à tout faire, chasse, bricole. Les gens du village le méprisent. Et depuis qu’Isabelle, la femme qu’il aimait, est partie, les malheurs se succèdent. Seule la nature ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Qu'il est doux, qu'il est doux de lire des histoires !

Des histoires de Nature Enchantée !

Des histoires qui apaisent comme une pluie d'été et bruissante comme les soupirs des gens tristes dans le feuillage argenté des arbres.

Bel ode à la nature à travers un personnage débraillé et bourru mais qui a l'intelligence du coeur et un je ne sais quoi au fond de lui qui en fait un être attachant et sensible.

La soie du sanglier se retrouve au bout des pinceaux de Marie.
Marie qui, sous son chapeau à larges bords lève des yeux éblouis par la magie de la nature, qu'elle essaie de faire vivre à travers ses modestes peintures.

Ainsi, vont-ils se trouver lui l'affreux, le bourru qu'on targue de "sanglier" et elle, vingt cinq ans de plus, cheveux gris, ridules de tristesse due à sa vie de soucis, l'ennui de chaque jour qui passe, mais avec ce regard encore vif qui
sourit à la vie.

Le temps continue de se dérouler, comme un fleuve dans son lit, inlassable.

L'astre s'est voilé. Comme lui qui avait ingurgité tant de bières et le reste d'une piquette .

Mais la lumière fut !

Bernard et Marie, face à une nature enchanteresse qui les a réunis .

Poésie des amants éternels !

Livre dont j'ai volontairement , voulu ne retenir, que le côté poétique et enchanteur des amours et de la nature .
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« Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être poète. Tu n'inventes pas des poésies, mais tu vois la poésie qui est autour de nous. Les arbres, les bruits, les gestes, les insectes, les détails dont les autres se moquent, ce qui nous dépasse... »

Cela fait maintenant plus d'un an qu'Isabelle est partie, Bernard a laissé filer sa chance. Quatre murs où l'on suffoque l'été et où on gèle l'hiver, c'est tout ce qu'il avait a lui offrir. Depuis il se laisse aller, il mange peu et boit beaucoup. Tous les dimanches, il va acheter des croissants au cas où elle revienne. Les femmes ne courent pas les routes dans le coin, heureusement il a ses chiens. Au village, on l'appelle l'homme aux sangliers, il est aussi sauvage qu'eux. Il a l'impression qu'il n'y a aucune place pour lui, nulle part. Qui pourrait aimer un type dont la vie ne vaut pas plus que celle d'une bête.

Et puis il rencontre Marie, elle doit avoir 75 ans, son visage aux traits affinés a gardé de la beauté. Ils ne sont pas du même cercle, mais ils ont le même rapport au monde, la même sensibilité. Il n'est jamais impatient de la quitter, il a chaque fois, l'impression qu'elle lui offre une pause dans son agitation intérieure.
Dans ce roman que j'ai trouvé très beau et bien écrit, Emmanuelle Delacomptée nous raconte l'histoire de Bernard qui vit en harmonie avec la nature et les animaux.

« La nature il la vénère comme un Indien ou un Aborigène. Sans être bigote, sa mère estimait, elle aussi, cet équilibre sacré. Cet infini de mécanismes imbriqués les uns dans les autres, ces cycles réguliers, ces agencements minutieux, ces beautés qui s'ignorent. »

L'auteur sait parfaitement nous faire ressentir l'absence de femme dans la vie de cet homme de plus en plus solitaire. Il y a plusieurs passages qui m'ont interpellé comme les descriptions très réalistes des scènes de chasse et surtout les dernières lignes où Bernard compare le corps de Marie à sa Dordogne qu'il aime tant. Un beau récit, je me suis attaché à ce personnage rustre, bourru qui meurt petit à petit faute d'amour.
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Bernard est aux yeux de son père et de plusieurs personnes du village un raté. Il boit trop, fume trop, vit dans un taudis. Il n'est jamais parti faire des études et « réussir », il n'a pas voulu reprendre l'exploitation de son père, riche agriculteur qui épuise les sols à force de pesticides et engrais chimiques, chasse pour réguler la nature et non pour le plaisir de tuer et n'a pas su garder son amour Isabelle qui lui était tombée miraculeusement dans les bras ( aidé par son père qui a refusé de lui céder la terre que sa mère lui destinait sur laquelle il n'a donc jamais pu faire construire le chalet qu'il avait dessiné pour sa belle) . La seule chose qui intéresse Bernard, c'est la nature, la terre, les animaux. de son village et de ses alentours, il connait tout. Avoir ne l'intéresse pas, seule compte sa place dans le monde qui l'entoure, discrète mais efficace. Il aide les animaux, les arbres (en refusant de couper la branche du pécher qui l'empêche de fermer sa fenêtre), les hommes, en surveillant leur maison, en faisant des menus travaux chez eux ou en les libérant de leurs douleurs grâce ses dons de magnétiseurs. Lorsqu'il rencontre Marie, veuve noble de 25 ans son ainée, le sentiment de son insignifiance lui reviendra à plusieurs reprises en plein figure, avant d'arriver finalement grâce à elle à s'accepter, à se libérer de son père et de ses jugements pour enfin vivre sa vie et accepter ce qu'elle a à lui offrir.
Un roman simple, sur un homme simple, sur un monde qui devrait le rester et non être livré aux hommes avides d'argent et de profits, sur une nature au service de laquelle l'homme doit être, et non l'inverse. Un roman qui remet les choses, les animaux et les hommes à leur place.
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Bernard, la cinquantaine, vit seul dans sa ferme du Périgord. Son père le méprise, comme une partie des habitants du village. Bernard n'est pourtant pas un brute épaisse, il a une vie intérieure riche, il aime simplement plus la nature et les animaux que les humains, et il n'a pas su retenir la seule femme qui s'est intéressée à lui. Accro à la boisson, il est toujours sur le fil du rasoir. Un drame va pourtant lui faire rencontrer quelqu'un...
Un roman atypique, au charme brut, qui m'a fait penser aux romans de Marie-Hélène Lafon, sur le monde taiseux des paysans. C'est beau, rude, comme la campagne profonde.
Merci à l'éditeur et à Net Galley pour cette lecture originale.
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Un beau roman sur la nature, la chasse et la communauté villageoise de la campagne.
Les paysages de la Dordogne sont très bien décrits, on s'y croirait.
le héros de l'histoire accumule les aléas de la vie : amour, amitié, accident de chasse, heurt familial...
Heureusement pour lui, la nature le fait survivre à tout cela. Et malgré la poisse qui lui colle à la peau, il va rencontrer une femme qui le changera.
le hasard peut faire de bonnes choses...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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critiques presse (1)
LaCroix
23 février 2018
Dans ce roman rural, Emmanuelle Delacomptée campe un pauvre bougre solitaire, en manque d’amour, dans un village renfermé sur lui-même.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Évidemment elle est partie s’enrouler autour des plus hautes branches de l’arbre. Il lui a pourtant bien dit de ne pas y toucher, le temps qu’il aille chercher d’autres cannettes dans la voiture. Ce n’est pas une perche classique, c’est une de celles qu’on utilise pour la pêche à la mouche, avec un fil qui claque très haut. Dès que Bernard a eu le dos tourné, la brunette, déjà un peu saoule après une bière à dix heures du matin, n’a pas résisté à l’envie de faire de vastes moulinets avec son bras en s’imaginant dans une émission de Chasse et Pêche.

Bernard, en fouillant dans le coffre de son vieux cherokee, l’a entendue glousser en contrebas. Quand il est revenu, il l’a retrouvée, hilare, la canne dansant dans le vide et l’hameçon perché à trois mètres. Pétard, ça coûte cher ce matériel !

« T’exagères quand même ! »

Mais il ne s’énerve pas trop parce que c’est la première fois qu’il voit une fille depuis qu’Isabelle est partie. Il n’en revient pas, déjà, qu’elle ait accepté de venir. Il l’a rencontrée à la soirée country du camping où il va parfois le samedi soir, avec ses santiags, sa veste en daim sans manches, ses cheveux peignés en arrière et son jean aux poches gonflées par les paquets de roulées et la flasque de whisky. La jeune femme, sexy, un peu trop maquillée, ne doit avoir qu’une trentaine d’années. Elle avait l’air de s’ennuyer à côté de sa copine, disponible. Elle ne semblait pas gênée par sa différence d’âge avec Bernard, ses poches sous les yeux et les sillons sur les joues creusés par les soixante cigarettes qu’il aspire chaque jour. Alors il a tenté sa chance. « Pourquoi pas ? », elle a fait.
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Tes cheveux ont la couleur de notre peuplier blanc. Je les aime ces reliefs, Marie, comme ceux de la Dordogne.
Ce lieu, c'est le mien. J'y ai tellement marché ... Maintenant je peux m'arrêter, grâce à toi. J'aime ton corps, autant que ce pays. Je veux m'y réfugier, m'y confondre.
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Il n'est pas nécessaire d'écrire pour être poète. Tu n'inventes pas des poésies mais tu vois la poésie qui est autour de nous. les arbres, les bruits, les gestes, les insectes, les détails dont les autres se moquent, ce qui nous dépasse...
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"Je trouve que vous avez très bien réussi les mouvements argentés des feuillages. On a l'impression qu'ils vont se mettre à chanter".
Rassurée, elle continue de peindre, en s'éventant parfois de son chapeau.
"A cause de leur bruit, il y en a qui les croient plein de fantômes, continue t-il comme pour lui-même. Je pense aussi qu'ils attrapent le soupir de gens tristes..."
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Il caresse distraitement sa chienne qui veille. Le silence qu'il sait habité, est pur. Absolu. Apaisant comme les bras de cette nature qui l'enserrent. Il garde ses yeux ouverts, s'efforce de ne plus penser à rien. Fixe haut devant lui vers les contrées les plus lointaines. Peu à peu, il se sent bercé dans un espace immense. Est-ce le ciel qui bouge, les brassées de feuillages ?
Il oublie ses rêves malmenés. Ses chagrins redeviennent minuscules.
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Video de Emmanuelle Delacomptée (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Delacomptée
Parvis Espace Culturel Au fond de la campagne française, dans le Périgord noir, Bernard, la cinquantaine, débraillé, bourru, vit seul dans une cahute où il fume et boit comme dix. Il a perdu sa mère quand il était jeune et son père, le plus riche agriculteur des environs, le rabaisse sans cesse. Bernard travaille comme homme à tout faire, chasse, bricole. Les gens du village le méprisent. Et depuis qu’Isabelle, la femme qu’il aimait, est partie, les malheurs se succèdent. Seule la nature qu’il connait parfaitement, l’apaise. Ses mains puissantes calment les douleurs. Il devine les esprits mauvais dans les maisons anciennes. Surtout, c’est un homme bon, doux. Il rêve secrètement de douceur féminine. Jusqu’à ce qu’il rencontre Marie, une aristocrate de vingt-cinq ans son ainée, veuve, qui sait voir la beauté de son rapport au monde. ​ Emmanuelle Delacomptée-Dugain est née en 1981. Elle a enseigné le français en Seine-Saint-Denis et en Normandie, expérience qui a inspiré son premier roman "Molière à la campagne" (Lattès, 2014). Elle est éditrice aux éditions Robert Laffont.
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