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Citations de Eric Reinhardt (769)


Accepter sa propre bizarrerie pour en faire sa joie, n'est-ce pas ce qu'on devrait tous faire dans nos vies.
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Rétention de désirs, de pulsions, de gaieté, de rêves, d'espérance, d'exigences, d'ambition, de tendresse, de colère, de révolte. Les conséquences de cette posture de renoncement avaient été comparables en définitive à une insidieuse accumulation d'explosifs, c'est ce qu'elle avait découvert ce soir-là quand la présence de toute cette dynamite entreposée par son abnégation dans un recoin obscur de son cerveau avait encore amplifié la violence du souffle.
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Mon cul oui ! Tu te fous de ma gueule ! Tu me prends pour un abruti ou quoi ! Bénédicte ! C’est pour te sentir valorisée par le regard des autres femmes que tu as mis tes bas Dim Up ? Tu espérais que ces femmes, elles devineraient que tu portais des bas Dim Up sous ta plus jolie robe ? Tu m’as donné, depuis quinze jours qu’on parle de cette fameuse journée, et Dieu sait qu’on y consacre du temps, des explications plus ou moins convaincantes sur un tas de points précis, mais là, sur les bas Dim Up, tu es muette, ton imagination est sèche, ce que je peux comprendre. La raison en est relativement simple : on met ce genre de bas pour baiser. Tu n’as jamais porté ce genre de bas que le samedi soir, avec l’évidente intention de m’émoustiller, ça a toujours été plus ou moins implicite, chez toi, que le port des bas Dim Up impliquait le sexe, la séduction. Je ne t’ai jamais vue enfiler des bas Dim Up un autre jour que le samedi, et encore, le samedi soir. Je ne t’ai jamais vue enfiler des bas Dim Up un jour de semaine. Je ne t’ai jamais vue enfiler des bas Dim Up le jour où normalement tu fais les courses à Carrefour pour remplir le frigo. Comme par hasard, le seul jeudi où tu enfiles des bas Dim Up le frigo reste vide, cherchez l’erreur, il n’y aurait pas, selon toi, comme une anomalie ?
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Tu sais, ça prend du temps de savoir qui on est, il faut y réfléchir et dans ce but il faut apprendre à penser, oui, penser, tu m’as bien entendue, donc s’équiper des outils adéquats, acquérir une culture, exercer sa sensibilité et son intelligence. C’est à ça que ça sert, les études, figure-toi, et pas à formater les esprits [...].
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"Quel bonheur que d'écrire, quel bonheur que de pouvoir, la nuit,souvent la nuit, s'introduire en soi et dépeindre ce qu'on y voit, ce qu'on y sent, ce qu'on entend que murmurent les souvenirs, la nostalgie ou le besoin de retrouver intacte sa propre grâce évanouie, évanouie dans la réalité mais bien vivante au fond de soi......"
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À mes yeux Marie était la seule personne autour de la table à être en vie. Les autres ne l'étaient pas, les autres étaient tous morts, et ils étaient tous morts de n'avoir pas frôlé la mort, de ne pas être revenus à la vie, et de n'avoir jamais compris de l'intérieur ce que cela signifiait d'être en vie. Être revenue à la vie avait fait que Marie était en vie, vraiment vivante.
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- C'est une bague que m'a laissée ma grand-mère, elle la tenait elle-même de la sienne, elle date du début du XIXe siècle. On y trouve la peinture d'un regard.
- La peinture d'un regard ?
- Un œil. Regardez. Cette bague a été faite pour une femme amoureuse d'un homme qui était déjà pris. Elle a fait peindre son œil plutôt que son portrait, afin que personne ne puisse l'identifier. C'était une pratique assez courante au XVIIIe siècle.
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Moi aussi j'attends des livres que j'entreprends d'écrire qu'ils me secourent, qu'ils m'embarquent dans leur chaloupe, qu'ils me conduisent vers le rivage d'un ailleurs idéal.
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Louis-le-Grand s’inscrivait dans la logique de l’élitisme républicain défendu par sa mère communiste-et-directrice-d’école-maternelle (un concept à part entière), c’est-à-dire la conviction que le système éducatif, laïc, gratuit et en principe égalitaire autorisait en France l’ascension sociale des moins privilégiés. (page 69)
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Il n'y a rien de plus beau que de choisir à deux la maison où l'on va vivre, en rupture orgueilleuse avec le monde. Que de la préparer. Que de s'y installer, de l'investir, de s'y enfouir. Que de l'orner de fétiches à soi seuls destinés. Que de façonner ce lieu jaloux à l'image de ce que l'on est l'un avec l'autre et l'un pour l'autre, ensemble, pour en faire une coquille, une citadelle de poésie, un repaire de contrebandiers, une forteresse amoureuse. Rien de plus fondamental, rien de plus immémorial, rien de plus primitif en somme, rien de plus archaïque.
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Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s'engloutir, de se dissimuler : l'amour et les forêts, la nuit, l'automne, exactement comme vous.
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La CGE d’Ambroise Roux, c’était l’empire de la commutation téléphonique : la CGE fournissait à l’État la majorité des équipements téléphoniques dont les PTT avaient besoin, et en particulier la partie la plus juteuse, à savoir ces fameux commutateurs téléphoniques dans lesquels on reliait les lignes. La commutation téléphonique était un marché entièrement géré par l’État, les prix étaient élevés et les industriels qui le partageaient n’avaient pas envie de le voir rétrécir, de quelque manière que ce fût. C’était sur ce fromage que vivait la CGE : une manne considérable. (page 322)
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Dimitri admirait ses doigts, des doigts longs aux phalanges presque imperceptibles. Il adorait les doigts fuselés, il n’était pas sans apprécier non plus un certain arrondi de l’ongle, un arrondi dérivant vers l’ovale, comme un menhir en miniature, nacré, étroit, et tel était le cas avec elle. (page 122)
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... bien souvent, il vaut mieux rêver les choses, et les rêver à fond, que les vivre.
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C’est drôle, quand on s’enfonce ainsi en soi et qu’on marche vers cette lointaine lumière habitée, c’est comme un paysage nocturne qui se déploie, grandiose, empli d’autant de sensations et de phrases qu’une forêt peut raisonner de cris d’oiseaux et de bruissements d’animaux, de senteurs de fleurs et d’écorce, de mousse, de champignons.
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Un jour, il y a longtemps, peut-être une dizaine d'années, Bénédicte m'a confié que ce qu'elle aurait aimé, c'est avoir un amant et le retrouver une fois de temps en temps dans un hôtel, l'après-midi, pendant que les autres travaillent et que la vie continue de bourdonner, sans elle, industrieuse, de l'autre côté des rideaux. S'extraire de la banalité du réel pour connaître une expérience inoubliable, récurrente, addictive, de plus en plus merveilleuse, de plus en plus enchanteresse, dans les bras d'un homme, dans un recoin secret de la réalité, et de son existence. Je m'en souviens, elle m'en a parlé en ces termes, en me donnant tous ces détails, comme si vraiment elle y pensait souvent. J'ai trouvé beau que ce soit ça son rêve, mais en même temps ça m'a un peu attristée car j'ai compris que Bénédicte rêvait sa vie, elle rêvait la vie qu'elle aurait aimé avoir, sa vie était en grande partie virtuelle.
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Page 371
Tu es parfaitement pitoyable avec cette perruque, a-t-il dit à ma jumelle. Tu crois que tu n'avais pas assez de ta maladie, qui t'enlaidit, sans avoir besoin d'en rajouter une couche en te mettant cette perruque de vieille pute ? Combien ça a coûté toutes ces conneries ? Hein ? Combien ça a coûté ? s'est-il mis à hurler.
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Les ambitions qu'elle attachait au devenir de son couple avaient toujours été tellement élevées qu'elle n'avait jamais pu se résoudre à ne pas afficher, au regard de l'extérieur, même quand les choses avaient commencé à ne plus très bien marcher, les apparences d'une réussite incontestable, par orgueil certainement, ou par manque de courage, mais aussi parce qu'elle n'avait jamais désespéré qu'un beau jour la situation finisse par s' arranger, par pur idéalisme adolescent.
( p150)
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Ambroise (Roux), je t'attribue solennellement la paternité de la mise à mort des débuts d'Internet sur le territoire français, ainsi que la dissolution surprise, à des fins purement personnelles, du consortium européen Unidata, qui aurait pu devenir l'Airbus de l'informatique. C'est ce que l'on peut appeler en effet, pour une fois l'appellation ne me semble pas usurpée, l’œuvre d'un puissant lobbyiste.
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Ce que j'aime le plus c'est terminer mes livres, c'est la montée en puissance progressive et le paroxysme que la rédaction du dernier quart me permet généralement d'atteindre dans une sorte d'embrasement de tout mon être en osmose avec la réalité extérieure, ce que j'aime c'est la libération, c'est l'apothéose finale, c'est l'orgasme des cinquante dernières pages, mais encore faut-il avoir la force de mettre en place le dispositif permettant cette soudaine combustion existentielle, ce qui me paraissait hors de portée désormais.
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