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Citations de Erik Emptaz (50)


« C’est impensable, Savigny, le commandant Chaumareys a confié le navire à un passager. Oui, tu m’as bien entendu, à un homme qui s’y entend en navigation à peu près aussi bien que toi ou moi…»

Sans me laisser le temps de répondre, il pointe un doigt vengeur vers la dunette, et vitupère : « Et ça ne te préoccupe pas plus que ça ? J’ai obtenu son nom, c’est un certain Richefort, encore un de ces émigrés qui nous reviennent de chez les Anglais, un rentrant comme ce Chaumareys. Ah je t’assure, Savigny, il faut le voir pour y croire…»
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À côté d’elle, les autres bateaux de l’expédition La Loire, L’Argus et L’Écho, une flûte, un brick et une corvette ont l’air petits et patauds.
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À force de ressasser son innocence, il en est venu, même dans ses moments de lucidité, à ne plus s’attribuer la moindre culpabilité. L’amarre ? « Elle a coupé, » Le fait qu’il n’ait pas quitté le navire le dernier ? Il s’en est déjà expliqué : « Il fallait veiller à l’évacuation…»
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Il voudrait ciseler une formule sans appel pour justifier l’abandon du radeau.

Quelque chose qui allie le « choix douloureux mais nécessaire » et « le malheur des uns pour le bonheur des autres » ou « l’intérêt général et l’intérêt particulier »…

L’idée est là, mais la phrase ne vient pas. Et puis soudain sa bouche aux lèvres pincées s’anime d’un infime rictus de satisfaction. Il a trouvé.

Sans même avoir à répéter le mot radeau, il écrit : « On se vit donc dans la nécessité de l’abandonner pour éviter une perte générale. »

Un coup de buvard, c’est sec !
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Son visage garde le masque de la parfaite componction tandis qu’il fourgonne toujours activement le con brûlant de la pénitente qui désormais soupire en venant au-devant de sa main.

De l’autre, il a déboutonné le devant de sa soutane, libérant une verge à la vigueur inhabituelle chez un homme censé en faire abstraction.

« Allons, pécheresse, hâtons-nous ! Je te fais grâce du Credo et du Confiteor, consacrons-nous à l’Introït…»
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L’abbé glisse sa main entre les fesses douces d’Angèle jusqu’à la motte charnue où l’odeur de la chair se mêle à celle de l’encens.

Il palpe de la paume la petite touffe de poils à la fois doux et drus. Angèle profère un léger soupir quand deux doigts de l’abbé la pénètrent sans la moindre difficulté…

« Ah malheureuse mais c’est encore bien pis que ce que vous m’avouez. »

Tout en parlant, l’abbé fouaille franchement le sexe de l’agenouillée qui enserre sa main.
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La jeune Africaine s’agenouille sans mot dire, tête baissée, yeux fermés et fesses incroyablement rebondies sous son pagne carmin.

En un instant, elle ne porte plus sur elle que son diël-diëly, cette ceinture de perles parfumées dont la fragrance et le bruit ont le don de mettre l’abbé, quand il la besogne, dans un état proche de l’épectase.

Angèle a les mains jointes en prière et laisse reposer ses seins ronds et pleins sur le velours de la partie haute du prie-dieu.
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Le mal par le mal. Mais attention qu’on ne se méprenne pas, le saint homme ne donne pas dans la concupiscence ordinaire. Charbonnier, Louis Marie Antoine de son prénom, quand il se vautre dans le stupre le fait avec dévotion.

Pour évangéliser l’indigène, pas question de bâcler, il lui faut du rituel à l’abbé. Charbonnier a le dogme scrupuleux. Il a même tendance à la surenchère. Fi des voluptés sommaires !
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Dès qu’il a reconnu la voix chantante de la jeune Sénégalaise, il a su qu’une fois de plus il allait « se perdre ». C’est son expression, et l’abbé considère que cette perdition est nécessaire à sa mission.

Pour ramener les pécheresses sur le chemin de la piété, c’est dans le péché qu’il doit aller les chercher. Et il s’y emploie sans compter.
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Il a la gorge desséchée et l’haleine d’un phacochère. Ses cheveux rares sont dressés sur sa tête et sa queue est douloureusement raide sous la chemise de popeline sale dans laquelle il s’est endormi.

À la hâte, il s’empare d’une paire de caleçons dont le coutil masque mal son érection matinale.
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— Prenez et mangez, ceci est le corps de l’un d’entre nous. Pas celui de Dieu, celui d’un pauvre diable !
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C’est comme si notre frégate n’était plus La Méduse, mais la Nef des fous.
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À la longue, à force de raconter, Chaumareys a fini par oublier qu’il a vécu le gros de la bataille sous l’édredon d’une épouse de négociant qui l’appelait « mon prince » tandis qu’il lui donnait l’assaut à grands coups de reins. Il est désormais persuadé de sa présence en première ligne. Et gare à celui qui prétendrait en douter !
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— Allez, décide-toi ! Tu as du maigre et du plus gras, tout est bon dans le soldat. C’est comme dans le cochon et celui-là était un foutu porc, il a failli avoir ma peau et nous on va bouffer sa chair… Sers-toi bien, donne l’exemple !
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Je repense à la réflexion d’un soldat quand nous balancions à l’eau les corps des victimes de la rixe : « Il est gras comme un verrat. Dommage de le balancer à la baille… un bestiau de ce poids, ça te nourrit tout le radeau pour des mois. »

Ce n’était qu’une plaisanterie macabre alors que nous soulevions avec difficulté le pondéreux cadavre d’un artilleur ventru, saigné par je ne sais qui d’un coup de baïonnette dans l’artère fémorale.
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Je ne mesure plus combien nous nous sommes endurci le cœur autant que l’esprit. À quel point, pour nous, la mort est désormais anodine. Seule nous préoccupe encore la probabilité de notre propre trépas, et nous sommes prêts à tuer le premier qui attente à notre instinct de conservation. À occire notre prochain pour un fond de quart de mauvais vin.
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D’autant que cette unique barrique de vin est aux trois quarts vide. Les deux soldats chargés de sa garde en ont, à notre insu, sifflé une bonne partie.

Retrouvés ivres morts, ils ont été balancés à l’eau sans autre forme de procès.

Il avait été décidé que quiconque tenterait de s’emparer de nos provisions serait puni du châtiment suprême. L’affaire n’a pas traîné.

À la pointe de leurs propres baïonnettes, les deux buveurs brutalement dégrisés par la peur ont été poussés à la mer.
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Pourquoi donner de ce vin devenu rare à des mourants alors que ces rations permettraient aux plus vaillants de survivre ?
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Logique compulsion ! Ce sont ceux qui ont le moins à perdre qui ont le plus envie d’accumuler.
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Sur la dunette, Poinsignon pour sa part accumule surtout les griefs envers cet incapable de Chaumareys sans qui cette calamité ne serait jamais arrivée.
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