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Critiques de Erik Larson (259)
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Dans le jardin de la bête

Superbe leçon d’histoire que nous donne ici Erik Larsson. Un document bien ficelé sur une période sombre, basé sur plusieurs sources dont les notes de l’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne entre 1933 et 1938.



Le récit est bien maitrisé et nous tient en haleine tout du long, on comprend mieux comment on en est arrivé à la guerre, on cerne mieux le personnage d’Hitler mais surtout on obtient un éclairage intéressant sur son entourage et sur les luttes qui ont précédé sa prise du pouvoir absolu en Allemagne, comment de Chancelier il devient dictateur sans que le peuple Allemand ne se rebelle…



Les nombreuses anecdotes rapportées, notamment les aventures de Martha, la fille de l’ambassadeur, apportent beaucoup à la diversité du récit et lui donne du corps, de la diversité et permet de varier les points de vue !



Pour ceux qui lisent le 4ème de couverture, on y parle de thriller, mais c’est bien d’un document historique dont il s’agit ici, même s’il se lit comme un thriller comme le dit Philipp Kerr en couverture…



A lire absolument pour ne pas oublier et si possible ne pas recommencer… A lire par les hommes d’Etats, car, comme le dirait l’ambassadeur Dodd, « il serait souhaitable que les hommes d’Etat apprennent un peu d’histoire afin de comprendre qu’aucun système impliquant le contrôle de la société par des hommes avides de privilèges ne s’est jamais terminé autrement que par la chute. »



Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Cherche Midi pour ce beau cadeau…

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La splendeur et l'infamie

Erik Larson est un historien d'un type original qu'on pourrait qualifier de « tabloïd » ou de « cancanier ». Son document qui relate la première année du gouvernement Churchill est abondamment alimenté d'évènements "poeple" puisés dans les journaux intimes des proches de celui-ci, que ce soient des proches politiques, militaires ou familiaux.

Cela produit un effet futile voire dérisoire qui désespère le lecteur qui cherchait la compréhension d'un moment et d'un personnage clé dans l'histoire de la deuxième guerre mondiale, où chaque décision pouvait changer la face du monde. L'auteur se contente du minimum vital en matière de contexte et de perspective historiques, il fait surgir un Churchill qui semble naitre en 1940, on aurait aimé connaitre ce qui dans son passé pouvait expliquer ses qualités exceptionnelles et ses défauts non moins marqués. Ce qui compte pour Larson c'est l'anecdote et particulièrement si elle est sentimentale, c'est le numéro spécial de Gala sur Churchill en guerre.

On saura tout sur les goûts vestimentaires, alimentaires et hygiéniques de Churchill, les amours de ses enfants prennent plus de place que les campagnes militaires. La vie de tous les jours de la famille Churchill est celle de la haute société britannique, guerre ou pas, les soirées au cottage restent indispensables et les domestiques servent plats et boissons raffinés. Dans la famille on est courageux c'est indéniable, sentimentaux aussi, on a la larme facile quand on visite les quartiers bombardés mais les pleurs sont vite oubliés pour courir vers le prochain bal.

Ce livre peut plaire à ceux qui se passionnent pour les coulisses, les alcôves et les petits secrets des grands hommes, pour les passionnés de l'Histoire c'est très décevant voire exaspérant (plusieurs pages sur les habits égarés de l'ambassadeur des USA). Pire l'image de Churchill en sort affaiblie, la vie privée doit le rester, vouloir donner de l'épaisseur humaine par des détails triviaux n'a pas d'intérêt, il est pas utile que le roi soit nu pour juger de son oeuvre.

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La splendeur et l'infamie

Je suis une grande admiratrice de Winston Churchill et en commençant La splendeur et l'infamie, je ne pensais pas qu'il serait possible d'être encore plus admirative de cet homme. Et bien lorsque j'ai refermé ce livre, le cœur battant la chamade, j'étais encore plus sous le charme, totalement conquise !



Dans ce récit qui n'est ni un roman car non fictionnel ni un essai car nous sommes essentiellement dans l'action et non pas dans des détails techniques, stratégiques avec beaucoup de chiffres, Erik Larson nous raconte la première année de Churchill à la tête du gouvernement pendant la 2nd guerre mondiale. Mai 40 - Mai 41 et c'est tout simplement passionnant !



Tout le long j'ai eu l'impression d'être une petite souris qui suivait à la trace Winston, Colville son secrétaire particulier et son ministre Beaverbrook, entre autres. D'ailleurs Beaverbrrok, un personnage à part que je ne connaissais pas et qui est très présent dans le livre. On l'aime ou on ne l'aime pas, il a des manières particulières mais on ne peut pas lui retirer le rôle primordial qu'il a eu pendant le conflit pour le Royaume Uni mais également pour Churchill personnellement.

Il n'y a pas que l'aspect politique, conflit qui est relaté dans ce livre, la partie privée et familiale de Winston Churchill est aussi beaucoup évoqué et c'est captivant de voir comment le Premier Ministre arrivait à se détendre alors qu'il avait le poids du monde sur les épaules. J'ai vraiment énormément aimé cette dualité.



Certains passages très bien décrits m'ont mis des frissons et les larmes aux yeux, comme les bombardements de Coventry et le dernier sur la ville de Londres en septembre 1941. Le lecteur est en totalement immersion, j'ai d'ailleurs rarement lu un ouvrage aussi immersif, tout genre confondu.



Pas besoin d'être passionné de ce grand homme pour lire ce livre, mais je vous parie le contenu mince de mon livret A qu'en refermant La splendeur et L'infamie vous aurez de l'affection pour ce petit homme rond, infatigable, au courage inimaginable, à la volonté d'acier et à l'humour grinçant.



Je vous laisse sur deux citations de Sir Winston Churchill que j'aime particulière :

"Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme"

"Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer"
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Lusitania 1915, la dernière traversée

"Lusitania", la dernière traversée", un titre simple pour évoquer une tragédie maritime de la première guerre mondiale. Le paquebot de luxe Lusitania a quitté New York le 1er mai 1915 à destination de Liverpool. A son bord plus de 2000 passagers et membres d'équipage. Le capitaine connait les dangers des traversées transatlantiques durant la guerre mais se croit protégé par les règles interdisant les attaques de bateaux civils. (les Etats ne sont pas encore en guerre).

Le 7 mai, il est torpillé par un sous-marin allemand et coule en 15 minutes. Bilan 1200 morts de plusieurs nationalités dont beaucoup d'américains. Ce drame a sans doute été une des composantes de l'entrée en guerre des USA en 1917.

Je dirais que le roman se compose de trois parties, même si elles ne sont explicitement marquées. L'auteur s'intéresse d'abord aux passagers (leur histoire, le but de leur voyage, la vie à bord à cent lieues de la guerre), ensuite il y alternance de chapitres entre la progression du Lusitania et celle du sous-marin allemand et le torpillage, et enfin l'établissement des responsabilités.

L'auteur a très bien documenté son récit ce qui me plait toujours beaucoup.

Un livre à recommander aux amateurs de livres sur la guerre 14-18, de récits maritimes et d'histoire des Etats Unis et à tous ceux qui auraient envie de lire.

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Les passagers de la foudre

Comme à son habitude Erik Larson nous offre un livre précis, riche et accessible.

Alors pourquoi seulement trois étoiles me direz-vous ? Tout simplement parce que je suis allergique à la physique, et du coup je n'ai pas pu être happée par le livre...
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Dans le jardin de la bête

Le jardin de la bête, c'est l'Allemagne d'Hitler, mais c'est aussi le Tiergarten dans lequel se croisent diplomates, journalistes, princes, bourgeois.

Ici pas d'histoires romancées à la Philip Kerr, enfonceur de portes-ouvertes, mais un travail drastique minutieux mené de main de maitre par Larson ayant compulsé un nombre incroyable de documents divers et variés.

Une famille, les Dodd suivent le père, universitaire, acceptant le poste dont personne ne veut : ambassadeur à Berlin dans les années 30, on suit cet homme tentant en vain de faire son job, tandis que son fils passe sa vie a faire des tours en voiture, sa fille couche avec tout le monde et sa brave femme s'essayant à l'étiquette.

Ce qui frappe ici c'est la fantastique inertie des diplomates présents, le brave petit pépère Dodd décide de quitter les réceptions somptueuses tôt afin de se ménager du temps de cerveau disponible visant à gérer les vrais problèmes, il est raillé, il signifie à Hitler son désaccord concernant sa politique, il est raillé, on moque sa voiture, son logement, la bourgeoisie américaine trouve qu'il est ridicule et tente à plusieurs reprises de le faire licencier, on lui intime de demander à l'Allemagne de payer ses dettes envers les USA, il est vraiment entre le marteau et l'enclume, quoiqu'il tente de réaliser, rien n'aboutit, comme il le désire.

Ce qui m'a frappé, dérangé dans ce livre, c'est l'incapacité d'un homme se démenant seul dans l'indifférence générale, mondiale, consulaire et familiale.

Un livre dérangeant, nécessaire qui viendra vous défendre quand il n'y aura plus personne de civilisé ?



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Dans le jardin de la bête

J'ai acheté ce livre en pensant lire un thriller qui se déroulerait lors de l'accession au pouvoir d'Hitler en 1933. Dès la première page, je me suis aperçu qu'il n'en était rien, ce livre est un livre d'histoire, je dirais même une biographie. Donc rien à voir avec un thriller. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi ce livre est classé dans ce domaine (peut être pour en vendre plus ?).

Mis à part cette petite tromperie, le livre est excellent. Il raconte l'histoire de Dodd, l'ambassadeur nommé en Allemagne par Roosevelt en 1933 lors de l'accession au pouvoir d'Hitler.

La vie à Berlin durant ses années est très bien racontée et très documentée, la nature de l'ambassadeur et de sa famille (surtout sa fille) est relatée sans concesssion, entre antisémitisme rampant (ce qui était assez courant avant la guerre), et révolte à l'égard des agissements d'un régime. Entre complaisance des élites américaines et les déchirements de Dodd à l'égard de l'Allemagne nazie, l'auteur nous permet de découvrir une période qui déjà portait les gênes de la guerre.

A recommander.

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Dans le jardin de la bête

L'histoire de William E. Dodd et de sa famille, premier ambassadeur américain en Allemagne nazie.



Une lecture fascinante s'appuyant sur un remarquable travail documentaire. Erik Larson a effectué une recherche rigoureuse, minutieuse, épatante. Il nous livre un documentaire riche et passionnant sur cette Allemagne d'avant-guerre méconnue du grand public.



L'auteur démontre à quel point la persécution des juifs était déjà vive et ancrée en 1933. Les camps de concentration se sont ouverts cette année-là. Des femmes allemandes étaient tondues par la foule en liesse pour être fiancées à des juifs. Le peuple vivait dans un climat de dénonciation constant. Les juifs n'avaient pas le droit d'exercer des métiers de fonctionnaires (avocats, médecins y compris). Sans oublier la fameuse « Nuit des longs couteaux », purge aléatoire dont le nombre de victimes reste inconnu à ce jour.



Les pages se tournent avec curiosité, l'Histoire se confond avec le polar, il faut parfois se rappeler que la lecture transmet des faits réels. Le mécanisme du régime de la terreur y est très bien décrit. On s'interroge devant la passivité du monde, est-ce qu'aujourd'hui de tels actes seraient admissibles ? Certainement pas de la part d'une grande puissance comme l'Allemagne mais l'Histoire nous démontre quotidiennement qu'elle se répète dans des nations où les libertés sont remises en cause ou pire, ne sont toujours pas acquises.



Mon seul regret : la difficulté de l'auteur à choisir et trier les informations données à ses lecteurs. Je me suis trop souvent sentie écrasée par le nombre de détails. Peu m'importe, par exemple, de savoir que William E. Dodd conservait son café dans une boîte en fer. Si la lecture est laborieuse, je ne la regrette pas. J'ai fait de nombreux parallèles avec notre société actuelle et suis reconnaissante à Erik Larson de m'avoir fait découvrir un autre pan le l'Histoire de l'Allemagne et du monde.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Dans le jardin de la bête

Dans le jardin de la bête était mon ultime livre à lire en tant que jurée du Grand Prix des lectrices de Elle. Et par honnêteté, j'avoue ne pas l'avoir lu entièrement. Il y a des moments plus ou moins propices à certaines lectures, des thèmes qui n'attirent pas. Je n'ai pas eu envie de me faire violence pour terminer cet ouvrage. Je crois avoir déjà vu trop d'images et lu trop de mots sur cette période de l'Histoire.

Ce qui ne remet évidemment pas en cause le travail de l'auteur Erik Larson. La construction du récit est irréprochable. Avec le souci du détail historique, il évoque la montée du nazisme en Allemagne à partir de 1933. Et pour être au coeur de l'avènement du Fuhrer, l'auteur a eu l'ingénieuse idée de raconter cela à travers le regard de William E. Dodd, nommé par Roosevelt, ambassadeur de l'Allemagne nazie.

Grâce à l'entrelacement de notes et de correspondances écrites par l'ambassadeur et sa fille Martha, ainsi qu'un travail de recherche documentaire considérable, il retrace parfaitement les moments clés, la vie Berlinoise, les manipulations politiques, avec des descriptions très précises des faits et des hommes ayant oeuvré pour l'installation du nazisme.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Dans le jardin de la bête

Le document d'Erik Larson nous plonge dans les coulisses de la vie politique de la nouvelle Allemagne. Nous ne sommes qu'en 1933 et pourtant les prémisses du régime nazi s'installent insidieusement. Je ne peux pas blâmer la peur compréhensible des allemands ni la crainte des diplomates étrangers d'envenimer inutilement les relations internationales mais je ne peux m'empêcher de penser à la lecture de ce document qu'avec des "si", une guerre mondiale aurait pu être évitée.

C'est par l'intermédiaire de William E. Dodd, nouvellement nommé ambassadeur américain à Berlin, et de sa fille que nous percevons l'ambiance guerrière, l'atmosphère de délation et d'intimidation engendrées par la politique du chancelier Hitler.

Dodd, universitaire devenu diplomate par défaut d'autres candidats, s'installe en Allemagne avec sa famille. Conforté par ses souvenirs d'un séjour allemand en tant qu'étudiant, il est enthousiaste et refuse d'entendre les propos alarmants de George Messersmith, consul général américain pour l'Allemagne.

Ce n'est qu'aux premières rencontres avec Hitler et surtout à l'issue de la nuit des longs couteaux en juin 1934 que Dodd comprendra la folie meurtrière du chancelier avide de pouvoir.

Pendant quatre années, l'ambassadeur américain ne recevra que peu de soutien du Département d'état des États-Unis qui lui reproche son manque de diplomatie et son refus ultime d'assister aux manifestations politiques nazies. Il faudra attendre la nuit de Cristal en novembre 1938 pour que Roosevelt prononce une condamnation publique.

Et ce n'est qu'après le remplacement de Dodd que l'Amérique reconnaîtra qu'il était "l'ultime symbole de liberté et de l'espérance américaines sur une terre en proie à des ténèbres grandissantes."

Erik Larson a croisé un grand nombre de documents pour affiner ce récit d'une grande richesse qui m'a largement éclairée sur la période avant-guerre de la montée du nazisme.

En choisissant de nous montrer ces années fatales au travers de la vie de l'ambassadeur Dodd et de sa fille Martha, l'auteur associe une vision politique et un aperçu plus intime de la vie berlinoise.

Même si j'ai largement été agacée par la frivolité ( et c'est peu dire ) de Martha, je dois reconnaître que cet aspect des choses donne une lecture plus romancée de ce document.

Nazis, espion russe, tous profitent de sa faiblesse pour l'enrôler dans leur idéalisme.

Je regrette toutefois que l'auteur n'ait pas aussi donné le ressenti de la femme et du fils de Dodd pendant cette période.

J'ai beaucoup apprécié ce document très instructif qui se lit comme un roman.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Dans le jardin de la bête

Erik Larson s’intéresse dans ce copieux ouvrage à des faits méconnus de l’histoire allemande ; cette période où Hitler vient d’arriver au pouvoir, et installe insidieusement la terreur, sans que personne ou presque ne puisse ou ne veuille réellement réagir.

C’est en relatant la vie d’un historien fraichement nommé ambassadeur des Etats –Unis, et débarquant à Berlin en 1933 avec femme et enfants que l’auteur va développer le chemin qui va aboutir à de terribles purges au sein du pouvoir Nazi, et à la prise de contrôle totale du pays par le dictateur, qui a ainsi les coudée franches pour mener à terme son entreprise de destruction.

Un certain nombre de choses interpelle tout au long du développement des faits, et surtout laisse le lecteur assez circonspect quant à ce qu’aurait pu être l’issue du conflit …Je note en particulier l’antisémitisme larvé qui régnait aux USA à l’entre-deux guerre.



« En cela le colonel House exprimait un sentiment omniprésent aux Etats –Unis, que les juifs d’Allemagne étaient en partie responsables de leurs propres malheurs. »

Et c’est dans ce contexte de pensée que Dodd arrive à Berlin en 1933….



La fille de Dodd dont le comportement arriviste, évaporé et même inconscient me met d’emblée mal à l’aise. Copinant aussi bien avec les Nazis, que les bolchéviques, elle n’aspire qu’à profiter de son statut de fille d’ambassadeur, et à cultiver son oisiveté.



Le manque de fermeté des autorités diplomatiques persistant dans optimisme car persuadés jusqu’au bout que le régime tomberait m’a également frappée.



Si l’ouvrage a le grand mérite de couvrir une période rarement abordée et ne pas laisser le lecteur indifférent aux faits, et ses conséquences, en revanche, je lui reproche d’une part un style journaliste un peu trop sec, et académique, mais surtout d’être trop long, et de se perdre dans des détails qui finalement ne nourrissent pas l’histoire, mais lassent le lecteur.




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dans le jardin de la bête

10 pages " Sources et remerciements ", 71 pages de notes, 19 de bibliographie et 1 de crédits photographiques ! Et un plan de Berlin, très utile.



Très documenté, comme on peut le voir ci-dessus ! Certaines notes apportent des informations complémentaires, d'autres, non, juste "voir lettre de X à Y, telle date, tel endroit".



Ce qui est suprenant, "sidérant" comme l'écrit Philipp Kerr sur la couverture, c'est que c'est vrai ! La nomination de William E. Dodd comme ambassadeur n'était pas le "premier choix" de Franklin Delano Roosevelt, il retourna volontiers dans l'Allemagne de ses études mais elle avait bien changé ! Sa fille, à la vie déjà bien remplie, accompagne ses parents et son frère (déjà majeur). Charmeuse, elle tombe sous le charme d'un diplomate français, d'officiers nazis avant de céder à celui du secrétaire de l'Ambassade de Russie !



Un vrai roman d'aventures, émaillées des petites histoires qui ont fait l'Histoire de l'Allemagne de 1933 à 1934, ces histoires qui montrent l'émergence puis la prise en main du pouvoir véritable des nazis et l'ambiance qui règne, jusqu'à en devenir étouffante. Les railleries du "petit club", ces diplomates dont la richesse leur permet de mener grand train et qui descendent William Dodd, "pauvre", ce qui le gênera dans ses actions... bref, une vraie vie de héros et d'héroïnes, mais vrai ! On sent monter les vexations, les exactions, les lois...

L'apogée sera la journée du 30 juin 1934 dont le récit commence page 447 et dont le nom que l'Histoire a retenu ne sera cité que page 489 : la "nuit des longs couteaux" : la fin de la paix.

Un bon point, ce que sont devenus les protagonistes (et on comprend le titre en lisant le livre ! ).



Un document qui se lit comme un roman ! A lire ! L'Histoire en marche.


Lien : http://loiseaulyre.canalblog..
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La splendeur et l'infamie

Larson est un excellent conteur, son travail s'appuie sur un vaste travail sur les sources, ce qui en fait un roman historique savoureux qu'on a du mal à lâcher.

La grande histoire est connue - la première année du gouvernement du Royaume-Uni de Winston Churchill, de sa nomination jusqu'à l'entrée en guerre des Etats-Unis le 7 décembre 1941. Sauf qu'on est "embedded" (embarqué) dans la petite histoire quotidienne du Blitz, les bombardements sur l'Angleterre par l'Allemagne nazie.

La splendeur, c'est ce qui fait qu'un homme politique, par son talent, son engagement, son humanité, parvient à mobiliser une nation sous des jours particulièrement sombres, ceux de l'infâmie du gouvernement nazi, dans un rapport de puissance très inégal. En somme, la lutte de David contre Goliath.

Cette intrigue résonne étrangement aujourd'hui avec l'attaque de la puissante Russie contre l'Ukraine. La position des Etats-Unis isolationnistes est similaire. On voit aussi combien la propagande est forte et c'est intéressant de voir comment la Seconde guerre mondiale est utilisée à fronts renversés avec deux modèles politiques celui de la "démocratie libérale" contre le "totalitarisme".
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La splendeur et l'infamie

La splendeur et l'infamie d'Erik Larson



Si vous aimez les détails de l’Histoire, connaître les hommes qui l’ont guidée, les stratégies et les préoccupations des dirigeants qui ont mené la deuxième guerre mondiale, ce livre est très intéressant.

Surtout que s’il est centré sur Churchill, il donne une vision assez large des préoccupations d’autres acteurs, d’autres nations durant la deuxième guerre mondiale. Les réponses apportées par chaque camp rythme bien le récit.

On passe d’un protagoniste à l’autre. L’acharnement des allemands à détruire et soumettre l’Angleterre se confronte à la ténacité et au moral d’acier des anglais.

C’est au côté de Churchill qu’on suit à partir de 1940 son installation au poste de Premier ministre puis le début de la guerre pour les anglais durant deux années essentiellement. On passe par la défaite de la France, le souci de Churchill d’avoir une flotte aérienne à la hauteur, les bombardements de Londres.

Mais pour rythmer le livre et éviter le côté linéaire et unilatéral de l’Histoire, on suit également les préoccupations du côté Allemand. On a les réponses allemandes à la ténacité des anglais. Des anglais qui se tournent vers les Etats-Unis réticent à s’impliquer dans la guerre. Un autre front dans lequel se lance Churchill pour obtenir de l’aide face aux Allemands.

Ce qui rend le livre passionnant et accrocheur aussi c’est qu’il ne s’agit pas juste des grandes lignes de l’Histoire, on découvre les hommes et le peuple anglais, à travers les détails de l’entourage de Churchill ou des dirigeants allemands .

J’ai particulièrement apprécié, les détails de la vie londonienne pendant les bombardements intensifs, les conséquences du black out, l’augmentation des infidélités, l’importance du thé, boisson qui offre le réconfort, les instructions données pour les habitants qui se rendent dans les abris, les passages sur des moments de vie d’écrivains comme Virginia Woolf ou Graham Greene.

On découvre aussi l’homme qu’était Churchill, même s’il a fait couler beaucoup d’encre, ici on le découvre avec sa famille. On découvre aussi les hommes qui l’ont entouré.

Pour un roman historique qui s’applique à rester fidèle aux évènements, il est assez addictif grâce à sa construction mais aussi à la richesse des informations données qui le rendent captivant.

Enfin, chose que j’ai beaucoup appréciée et qui rend la lecture d’un tel pavé historique si fluide, c’est l’absence de note de bas de page qui occupe le tiers du roman où il faut se reporter toutes les 3 lignes. Tout est dit dans le texte même ou dans les remerciements à la fin par l'auteur.

Un livre que j'ai adoré et qui m'a appris beaucoup de choses.

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Le diable dans la ville blanche

Chicago a la lourde tache d'organiser l'Exposition universelle de 1893. Le compte a rebours est enclenché pour l'architecte Daniel H. Burham, le responsable de cet énorme chantier, qui doit mettre les bouchées doubles pour pouvoir terminer a temps le défi de sa vie. Il doit concevoir une cité de rêve qui doit dépasser et faire oublier l'Exposition universelle de Paris de 1889 et sa tour Eiffel. Dans le même temps, H.H Holmes, un jeune et séduisant médecin ouvre un hôtel a Chicago. Un hôtel qui lui servira de paravent et dans lequel il perpétra de nombreux crimes et fera de lui l'un des premiers serial killer.







Deux histoires distinctes et parallèles qui ont pour cadre Chicago. La première nous raconte par le menu la gestation et la construction de l'exposition Universelle de 1893 avec ses nombreux retards, coups durs mais aussi instants de grâce. La deuxième nous fait découvrir un personnage hors norme et qui fut sûrement le premier serial killer américain. Ces deux histoires sont vraies et dénuées de fiction et nous font découvrir deux hommes d'exception l'un pour ses talents de bâtisseur et de visionnaire et l'autre pour sa volonté de destruction et d'asservissement. Deux visions diamétralement opposées pour une même époque.



Sur la couverture, il est marqué thriller mais force est de constater que cela n'en est pas vraiment un puisque plus de la moitié du livre est consacrée a la construction de l'exposition universelle. Une partie que l'auteur a su nous rendre attrayante et vivante grâce a une construction habile et par des citations parfaitement choisies des différentes acteurs. Une partie passionnante qui nous montre les différentes phases dramatiques, pathétiques, anecdotiques ou même amusantes qui ont parsemées cet ouvrage. La partie "thriller" nous trace le portrait d'un assassin sans scrupule et sadique qui ne trouve son plaisir que dans la souffrance de ses victimes. Un assassin qui est un mélange de Landru (comme lui il fait disparaître ses victimes en les incinérant) et de Jack l'éventreur( il massacre ses victimes).



Un portrait glaçant et très intéressant d'un meurtrier hors norme.



En résumé un livre passionnant sur un épisode méconnu de notre histoire contemporaine. Ma note 8/10.




Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Dans le jardin de la bête



Quand Babelio a proposé ce livre d'Erik Larson en partenariat avec les Editions Cherche-midi, je me suis tout de suite enthousiasmée pour ce thriller politique et d'espionnage.

Je dois de suite vous préciser que ce n'est pas vraiment un roman, ni un thriller. Il faut bien lire cette petite phrase ajoutée judicieusement à la suite du titre sur la couverture " Un document sidérant qui se lit comme un thriller"-Philipp Kerr. Voyez vous la nuance ?

Dans le jardin de la bête est en réalité un documentaire étayé par les journaux de William E.Dodd et de sa fille Martha. Dodd fut ambassadeur américain à Berlin au moment de l'accession d'Hitler et du national socialisme en Allemagne. Universitaire et historien, il n'était pas le premier choix du président pour ce poste primordial. Mais faute de trouver de vrais diplomates, Dodd fut jeté dans la gueule du loup.

Cette homme droit et intègre, amoureux d'une Allemagne qui l'a enchantée pendant ses études, est parti avec plein de ferveur et d'espoir. Mais il déchantera rapidement en voyant le chemin sombre que prend ce pays. Le gouvernement d'Hitler est un nid de vipères, et son chancelier les mène dans une catastrophe sans précédant.

Pensant être en mesure d'interpeller les autres nations, mais aussi les Etats-Unis, Dodd redouble d'effort, mais ses tentatives et ses appels resteront vains.

Sa fille Martha a la fougue de la jeunesse et se laisse prendre rapidement dans la liesse d'une jeunesse allemande avide de voir leur pays renaitre de ses cendres. Au fil des mois et des nombreuses rencontres qu'elle fera à Berlin, elle prendra conscience du chaos naissant.

Grâce à un magnifique travail de recherche, Erik Larson signe ici un puissant documentaire sur l'Allemagne nazie et sur les conséquences de l'inaction des nations étrangères pourtant présentes dans le pays mais aveuglent aux agissements extrêmes du gouvernement en place.

Il est à penser que chaque nation a vu son propre intérêt et est restée sourde aux menaces pourtant grandissantes et irrationnelles de la nouvelle Allemagne.

Seul et sans les épaules d'un vrai diplomate, Dodd a cru pouvoir stopper la folie d'Hitler. Son rôle officiel, et il lui a été souvent rappelé, était de maintenir les bonnes relations entre l'Allemagne et les Etats-unis et veillait à ce qu'elle s'acquitte de sa dette.

Peut-on penser que le pire aurait pu être éviter si les Etats-Unis avait écouté Dodd et avait mis un frein à la violence qu'avait instauré le gouvernement d'Hitler ? Personne n'a cru réellement à la volonté destructrice de ce dictateur en puissance. Les Juifs n'étaient une priorité pour personne...

Comme beaucoup l'ont pensé : Hitler n'ira jamais jusqu'au bout. Pourtant tout a basculé la nuit du 29 juin 1934, nuit plus tristement connue sous l'appellation " nuit des longs couteaux".



Bref, Erik Larson est vraiment un auteur de talent et signe ici un magnifique documentaire sur l'Allemagne nazie. Et même si comme moi, vous vous attendez à un thriller, vous ne serez pas déçu. Ce livre est riche en Histoire et apporte un autre regard sur cette période sombre.



Je remercie chaleureusement les éditions Cherche-midi et Babelio pour ce partenariat.
Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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Le diable dans la ville blanche

Ce roman historique m'avait été recommandé par une amie, mais malheureusement, malgré 2 tentatives, je ne suis pas parvenue jusqu'à la page 200 (sur 656 pages). On suit en parallèle les projets d'un des architectes qui coordonne la création de la "ville blanche", symbole de grandeur et de beauté dans le Chicago du 19e siècle, jusque là surtout connu pour ses abattoirs gigantesques et ceux de Holmes, l'un des pires tueurs en série de l'histoire, qui profite des projets de l'exposition pour ériger un hôtel où il pourra se livrer très longtemps à ses pires pulsions.



C'est historique, l'auteur est visiblement extraordinairement documenté, c'est bien écrit ... et j'ai trouvé cela trèèèèès ennuyeux. Les détails des réunions préalables au projet, les défis de la construction de gratte-ciels sur le sol spécifique de la ville, sont probablement fascinants pour qui s'intéresse à l'architecture, mais c'est très loin de mes centres d'intérêt et à la page 200, on n'était pas encore vraiment plongés dans la carrière criminelle de Holmes...



Bref, ce roman est destiné à des personnes qui s'intéressent à la construction des grandes cités des États-Unis et/ou aux "true crimes" dans leur milieu sociologique, mais je regrette de devoir admettre que la rencontre n'a pas fonctionné pour moi...
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La splendeur et l'infamie

Attirée par le titre "La splendeur et l'infamie" et le sujet - le portrait de Churchill face au déclenchement de la Seconde guerre mondiale - j'ai chargé sur ma liseuse le livre d'Erik Larson sans me poser plus de questions. Un pavé où l’auteur tricote la Grande Histoire à la petite.

Le lecteur accompagne Churchill de Mai 1940 à Mai 1941. Depuis sa nomination au poste de Premier Ministre qui coïncide avec l’invasion par Hitler des Pays-Bas et de la Belgique, à l’entrée en guerre des américains, que Churchill appelait de tous ses vœux.

Pour décrire cette période cruciale, Erik Larson puise dans les archives officielles déclassifiées, dans les récits des « diaristes » - chroniqueurs du Mass-Observation, un organisme de recherche britannique d’études sociologiques - ainsi que dans les écrits des collaborateurs du Premier Ministre et même ceux des allemands.

Il puise aussi dans les journaux intimes de la famille. Il est parfois intéressant de connaître les ressorts intimes de nos dirigeants. Ce sont des êtres humains et comme tels, leur santé mentale et physique influent sur les décisions qu’ils ont amenés à prendre. Pour autant, cette dernière source apporte très peu au récit et à la connaissance de Churchill. Que ce soit le journal de l’adolescente Mary, sa fille, les témoignages des frasques de Randolph, son fils, ou encore la description appuyée des manies de Churchill, le ton employé évoque tellement celui des magazines people que l’on se trouve à la limite du voyeurisme.

J’ai apprécié ce livre pour la densité de la première partie, la résistance et la résilience d’un peuple durement agressé, dont la capitale est détruite, dont la vie quotidienne devient un martyre et qui, cependant, garde pleine confiance au « Vieux Lion », garant de la liberté.

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Dans le jardin de la bête

J'ai beaucoup apprécié ce livre, malgré quelques longueurs, que j'ai trouvé instructif et rigoureux sur les événements qui ont marqué les premières années d'Hitler au pouvoir. Une question se pose : si les différentes nations avaient anticipé certaines mesures contre la mise en place du nazisme, l'Histoire de la seconde Guerre Mondiale et l'Histoire en générale, aurait-t-elle était différente ?
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Le diable dans la ville blanche

En 1893, l'Exposition universelle de Chicago est l'occasion pour les Etats-Unis de montrer l'étendue de leur puissance. L'architecte Daniel H. Burnham est chargé de créer à Chicago une cité de rêve, surnommée la Ville blanche. Dans l'ombre, un jeune médecin et serial killer, H. H. Holmes, construit un gigantesque hôtel dévolu au service de ses pulsions meurtrières.

Ce document exceptionnel bénéficie d'une construction et d'un sens de l'intrigue dignes des plus grands auteurs de thrillers. Une formidable histoire où l'on constatera, une fois de plus, que la réalité dépasse toujours la fiction. Le docu-fiction ou thriller-document est un genre peut connu en France. En revanche il fait fureur outre atlantique. Eric Larson, qui est journaliste, a fait un travail impressionnant de recherche pour nous évoquer cette période. Ce document est rédigé comme un roman, et se révèle un excellent thriller historique.


Lien : https://collectifpolar.com/
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