Paru quelques années après le massacre de la place Tiananmen, ce documentaire présente la formation de la jeune Fabienne Verdier à l’art chinois ancien, dans une Chine qui vit sous une chape de plomb. Partie sans presque rien au fin fond de la province du Sichuan, la future artiste connait la vie quotidienne des étudiants de l’école des Beaux-arts où elle s’est inscrite : misère, promiscuité, maladie, vexation et surtout l’isolement dus à la méconnaissance de la langue, mais aussi à son statut d’étrangère. En dépit de conditions matérielles difficiles et d’un contexte politique d’une rudesse sans nom, Verdier s’acharne avec ténacité et persévérance à suivre l’enseignement de maîtres de la calligraphie, alors bien oubliés des instances officielles.
Aussi passionnant pour ses aspect politiques qu’artistiques, ce récit est non seulement un témoignage indispensable sur la Chine des années 1980-1990, mais également sur les années de formation d’une artiste.
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Passionnant parcours d'une artiste, animée d'une volonté de fer, partie seule au fin fond de la Chine , avec pour inébranlable motivation, la connaissance et l'apprentissage de la calligraphie chinoise.
Extraordinaire destin de cette femme peintre qui a développé un art basé sur sa vie en Chine.
On ne regarde plus ses magnifiques tableaux de la même manière après avoir lu ce livre !
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Fabienne Verdier nous raconte dans Passagère du silence son aventure où jeune diplômée des beaux-arts en France, elle part, dans les années 80 en Chine apprendre la calligraphie.
Quelle expérience : première étudiante étrangère à l'université du Sichuan, elle va faire face à des conditions de vie rudes mais aussi et surtout à une bureaucratie chinoise qui impose aux étudiants de se plier à l'idéologie du parti et tente de la tenir à l'écart des autres étudiants. On lui refuse même l'apprentissage de la langue, pour limiter au maximum toute intégration.
Grâce à une volonté, une patience, et un courage sans failles, à l'aide du Président de l'université, et à sa rencontre avec le maître Huang Yan, elle va réussir à braver les codes du pouvoir et s'initier à ceux de la calligraphie. Elle rencontrera peu à peu les anciens maîtres écartés par la révolution culturelle. Un très long apprentissage qui va également lui permettre de se découvrir elle-même. Tout ceci se fera au prix d'une grande abnégation, de conditions de vie rudes et austères, où la maladie ne l'épargne pas.
Après un passage en France, elle revient en Chine, à Pékin cette fois, en tant qu'attachée parlementaire. Elle tente alors de venir en aide aux artistes chinois, mais se heurte de nouveau aux blocages politiques, et rencontre l'incompréhension de ses anciens maîtres, résignés quant à sa capacité à pouvoir faire évoluer un système de privilégiés.
Un livre à la fois sombre et lumineux, et très poétique. Fabienne Verdier nous offre ici un très beau portrait de la Chine traditionnelle, des artistes opprimés, et de la difficulté à pénétrer et appréhender ce monde si fermé. Merci de nous en avoir ouvert les portes !
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Ce livre m’a offert un beau et lointain voyage dans le pays du soleil levant. J’y ai appris beaucoup de choses sur la peinture et la poésie. « Passagère du silence » m’a emmenée avec elle, a capté toute ma tendresse et ma curiosité pour me laisser dans un parfum de fraîcheur et d’optimisme.
J’ai apprécié cette belle leçon (mine de rien) de vie.
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Humilité est le mot fort qui me vient à l'esprit après la lecture de ce livre.
La soif de découvrir et de comprendre l'autre pour atteindre au mieux et en toute modestie le but fixé : apprendre à peintre selon l’enseignement des anciens.
But maintenu au péril de sa vie mais qui rend cette femme o combien riche d'une culture exceptionnelle. Sans prétention elle devient peintre ce qui est ce à quoi elle aspirait depuis l’âge de 15 ans : « Je savais ce que je voulais peindre ; et d’abord apprendre à peindre en maîtrisant une technique picturale »
J'ai lu ici une critique disant que l'écriture était plate, peut-être, mais l'essentiel du livre est plutôt sur cette quête de connaissances sans préjugés et en étant totalement ouverte pour appréhender un pays qui offre une telle diversité, une philosophie au-delà des terreurs endurées.
Impressionnant et très intéressant pour comprendre la Chine des années 1980.
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Un roman trouvé au hasard d'un bouquiniste qui se révéla être une très belle découverte. Je suis toujours bluffée par la richesse de ce texte. Dans ce récit initiatique nous suivons la jeune Fabienne dans sa quête artistique qui la mènera dans la Chine des années 80. Ce récit est multiple, recherches artistiques, journal de voyage, portrait de femme, ethnologie... Les rencontres et les aventures que vivent la narratrices sont parfois tellement étonnantes qu'on doute de la véracité de cette histoire vraie.
Ce livre est passionnante, de part sa dimension artistique, historique, sociale. C'est aussi un rare témoignage sur la vie des étudiants chinois de la fin du XXème siècle.
Ce livre m'a fait voyager et m'a emmené très loin.
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On connaît la passion de Charles Juliet pour la peinture. Cet entretien habité et profond prouve si besoin était à quel point le poète sait communiquer au lecteur le sens spirituel qui émerge de l'œuvre d'un autre artiste.
Ainsi, dans ce petit livre à chérir, Charles Juliet et Fabienne Verdier dialoguent dans un texte admirable, qui invite au lâcher prise matériel pour se fondre dans une quête transcendantale qui va au-delà de l'art, ou plutôt qui prend TOUT en compte, le plein, le vide, le doute et l'assurance, la fermeté et l'évanescence...
Le plus fort étant que même si on ne connait absolument rien de la peinture de Fabienne Verdier, on ne peut être que saisi par cette conversation qui plonge au coeur de la création, loin de tous dogmes ou conventions.
Petit livre certes, mais grand texte !
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En images -superbes- la réussite étonnante de Fabienne Verdier en peintre calligraphe, après sa formation à la dure en Chine, racontée dans Passagère du silence.
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Après avoir lu ce livre, on comprend pourquoi sa calligraphie est si belle!!
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Absolument magnifique, tant les photos que les œuvres.
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Lorsqu'un poète rencontre une artiste peintre, cela garantit un entretien érudit et passionnant. Il est parfois douloureux, malaisé et exigeant de s'exprimer sur ce qui anime tout son être. Cet entretien entre Charles Juliet, écrivain et poète et Fabienne Verdier artiste peintre française est intimiste. La passion et la patience déplacent des montagnes. Afin de vivre sa passion, Fabienne Verdier sacrifie l'académisme des Beaux-arts français pour découvrir la calligraphie en Chine. Elle est opiniâtre et exigeante. En Chine, Fabienne nait une seconde fois au mystère de l'art.
"La peinture, c'est une belle histoire de respiration", dit elle.
C'est une adhésion pleine et entière d'elle-même.
La création picturale est tactile, est sensation. Tous les sens contribuent à imaginer, former une œuvre. C'est aussi la perception d'une réalité que l'on construit. C'est se libérer dans le mouvement de soi-même.
La calligraphie est un art abstrait. En Chine, cet adjectif n'a pas le même sens qu'en occident. L'abstraction est associé à la nature. Le trait est un prolongement de la nature.
Je ne regrette pas d'avoir emprunté ce petit d'ouvrage de moins de quatre-vingts pages. Ne reste plus qu'à découvrir les œuvres de Fabienne Verdier.
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Défi ABC 2017-2018
De Fabienne Verdier, j'avais vu des calligraphies immenses, des couleurs profondes. Je me suis jetée sur l'édition du cinquantenaire du petit Robert qui contient quelques une de ses planches, et je tiens Polyphonies, édité parallèlement à ce Robert, pour l'un des plus beaux que j'ai jamais tenu, lu, feuilleté, admiré. C'est dire que ce Passagère du silence, trouvé dans une boutique de musée, je l'ai abordé avec enthousiasme. Et je n'ai pas été déçue!
Fabienne Verdier commence par de classiques études aux Beaux-Arts, qu'elle achève brillamment en un temps record, mais qui la laissent sur sa faim: enseignement approximatif, effets de mode, nonchalance du monde étudiant... ce qu'elle veut apprendre, c'est la calligraphie. L'opportunité de partir pour la Chine se présente, elle la saisit, et se retrouve dans une autre école des Beaux-Arts, au Sichuan. Elle bataille pour s'intégrer, acquiert la langue, et apprend, auprès des anciens maîtres, l'art traditionnel. Artistes éloignés, persécutés pendant la Révolution (le maître graveur de sceaux, à la main coupée), ils la prennent sous leur aile, et elle accepte les contraintes, les répétitions, les exercices fastidieux pendant des mois. Elle reste dix années en Chine, imprégnée de la culture classique, puis s'en libérant, devenant une artiste hors du commun .
Une autobiographie passionnante, un monde à découvrir.
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Fabienne Verdier, désormais une peintre reconnue, décide à l'âge de 20 ans de quitter l'école des Beaux-Arts et le confort de la France pour s'initier auprès des grands maîtres chinois. Ce récit est un magnifique ouvrage traitant des espoirs et difficultés de la jeune femme pour se faire admettre dans une école d'art du sud de la Chine communiste des années 1980. Les maîtres ayant survécu à la révolution culturelle sont difficiles à rencontrer et le régime communiste opprime toute expression artistique non officielle ... l'obstination et l'abnégation de Fabienne Verdier lui seront profitables. Un récit poignant !
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J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le récit de Fabienne Verdier, qui relate sa découverte de la Chine profonde du début des années 80 et son coup de foudre avec l'art du pinceau. On sent qu'une vraie force habite cette femme authentique et intègre, qui est et qui fait avant d'avoir. Fabienne Verdier nous semble douée d'une grande sensibilité, et elle est avant tout passionné par l'art chinois et tout ce qu'il implique (différente approche du monde et de l'univers, oublie de ses codes culturels d'origine, apprentissage de la langue...). L'aspect sociologique de l'ouvrage est aussi très enrichissant : on y découvre la vie aux côtés de l'un des derniers maîtres chinois, le système universitaire local qui tente de tenir debout malgré une époque tourmentée qui le corrompt etc...
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Ce livre est pour moi un chef-d'œuvre que je relirai sous peu. Une aventure initiatique et artistique exceptionnelle vécue par une femme exceptionnelle par sa volonté, sa détermination surhumaine, sa profondeur d'âme et son intelligence. J'aimais ses œuvres, maintenant j'ajoute à mon émotion visuelle mon admiration indéfectible pour la créatrice.
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Merci Fabienne Verdier
ce livre à changé un peu bq ma vie
je suis devenu peintre mon maitre est aujourd'hui Wenju.....
j'ai commence avec la calligraphie et les idéogrammes
Je réalise maintenant quelques peintures chinoises ..
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Une belle aventure de vie et de création où l'auteur narre ses dix ans passés en Chine pour apprendre la calligraphie auprès d'un maître calligraphe. A relire pour la sagesse et la richesse de cette expérience.
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des pensées sur la création, le trait, le vide, qui parlent à tous ceux qui se frottent à l'expression
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