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Citations de Fabrice Bourland (47)


Nous avions mis sur pied la plus improbable équipe de « durs à cuire ». Sam Spade ou Dick Tracy n'avaient qu'à bien se tenir!
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Où trop de lecture nuit gravement au sommeil.
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« Je l'observais dans ses allures, et je rêvais souvent tà : la vieille philosophie de I'âme double. -Je m'amusais à I'idée d'un Dupin double... » Edgar Allan Po., Double Assassinat dans la rue Morgue.
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Archibald Patterson pointa du doigt un grand cadre de peluche, près d’une pendule murale, contenant une série de hiéroglyphes aux couleurs aussi éclatantes que celles des parois intérieures du tombeau.
— Le papyrus que vous voyez là a été trouvé dans une autre sépulture, voisine de celle d’Ankhéramon, mais datant d’une époque plus récente. Il s’agit d’un extrait du célèbre Livre des morts des anciens Égyptiens, qui retrace le voyage des âmes dans l’au-delà, vers le royaume d’Osiris…
— Est-ce pour cette momie que vous nous avez demandé de venir ? demandai-je.
Les deux hommes se consultèrent du regard.
— Pas exactement, répondit Nathaniel.
— Néanmoins, reprit son double en se lissant le bout de la moustache, la raison pour laquelle nous avons fait appel à votre sagacité n’est pas sans un certain rapport avec ce digne Ankhéramon.
— Pourriez-vous être plus clair ? coupa Jim. Je me permets de rappeler que dans votre courrier, ainsi que tout à l’heure au téléphone, vous êtes restés peu diserts sur la nature de vos ennuis.
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- Je présume que c’est une véritable momie égyptienne qui se trouve derrière nous ?
— Une rareté ! s’enthousiasma Nathaniel, après avoir tendu son verre à James et être venu s’établir derrière le bureau, à côté de son jumeau. Il s’agit du corps d’un certain Ankhéramon, qui vivait au temps de la XXIe dynastie, un millier d’années avant notre ère, à l’époque du pharaon Pinedjem Ier.
— Ce jeune homme était le fils d’un prêtre-ouâb et occupait à Thèbes la fonction de dessinateur du domaine du dieu Amon. Mon frère et moi nous sommes portés acquéreurs de ses restes emmaillotés il y a une vingtaine d’années, lors d’un travail d’études sur la momification égyptienne, à Louxor.
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Mais la véritable attraction, l’objet sur lequel le regard était comme magnétisé, pour peu qu’on se tournât du côté de la porte, était une momie haute de quatre pieds et demi, entièrement emmaillotée et recouverte d’une grande résille de perles de terre cuite. Elle se tenait debout dans un sarcophage aux hiéroglyphes bigarrés, à l’intérieur d’une vitrine adossée au mur.
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Les murs étaient couverts d’un lambrissage en chêne qui laissait place à mi-hauteur à un papier peint vert amande. Sur notre droite se dressait, à côté d’une méridienne en chintz à fleurs et bois doré, un meuble buffet empli d’une multitude d’objets dignes de figurer dans une galerie archéologique : lampes à huile, bols, petites jarres en albâtre, figurines en terre représentant des divinités orientales et des animaux sacrés. Sur le mur opposé, deux hautes bibliothèques en pitchpin étaient chargées d’ouvrages reliés, dont la plupart consistaient, du moins autant que je pouvais en juger de l’endroit où je me tenais, en des traités sur la conservation des défunts chez les Chinois et les Égyptiens des anciennes dynasties, ainsi que des manuels sur les techniques modernes d’embaumement.
Détail notable : les murs n’étaient percés d’aucune fenêtre, si bien qu’on aurait pu se croire dans une sorte de casemate, à quelques mètres sous terre, ou encore dans un caveau jouissant de tout le confort.
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— Tu ne m’avais pas dit que tes Patterson exerçaient la joyeuse charge de croque-morts.
— Vraiment ? Ça m’aura échappé, feignit mon camarade en essayant en vain de tourner la poignée. La porte de la boutique est fermée, mais il semble qu’il y a de la lumière à l’intérieur.
Avisant le pied-de-biche de la sonnette, il tira dessus plusieurs fois. À la troisième tentative, un grand escogriffe sans âge, au visage effilé, la mine cendreuse sous un haut-de-forme en feutre de poil, ouvrit la porte. Il était vêtu d’un smoking sombre et d’une liquette à la teinte améthyste.
— Mr Patterson ? interrogea James.
À notre désappointement, l’homme nous ausculta du regard, l’un après l’autre.
— Mon nom est Trelawney, James Trelawney, et voici mon associé, Andrew Singleton. Nous avons prévenu cet après-midi de notre arrivée.
L’échalas secoua mollement la tête, ce qui devait être de sa part un signe encourageant, car il s’écarta pour nous laisser entrer.
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— C’est ici. Et avec ça, nous sommes pile à l’heure !

Des lettres d’or barraient l’une des deux grandes vitrines de la bâtisse, derrière laquelle s’amoncelaient, sur une cascade de velours noir, des urnes sculptées et des plaques en marbre :

PATTERSON & PATTERSON,
ENTREPRISE DE SERVICES FUNÈBRES.
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Pendant que James continuait de fredonner le refrain de l’hymne national, la Midget aborda les premiers foyers de Swindon. Ici comme à Londres, des bannières et des festons avaient été accrochés partout aux fenêtres des maisons. Nous traversâmes une partie de l’agglomération, puis longeâmes ce qui, à la lumière des lampadaires, paraissait être l’enceinte d’un grand parc, avant de ralentir dans une rue portant le nom de Westlecot Road, au pied d’une imposante façade en briques et en bois d’inspiration gothique, coiffée de deux pignons crénelés.
Un dernier quartier de lune émergeait de temps à autre d’un amas de nuages sombres et menaçants, surgis de nulle part. Le temps était en train de changer, et la journée du lendemain risquait de ne pas se montrer tout aussi printanière.
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Au soir du 10 décembre 1936, alors qu’il n’avait pas encore été couronné à l’abbaye de Westminster, Édouard VIII, sous la pression du Premier ministre, avait annoncé son abdication. Son discours à la radio avait été suivi, à la grande stupeur des Londoniens, de violentes manifestations d’extrémistes pour réclamer le maintien sur le trône du souverain. Mais au matin du 11 décembre, trois cent vingt-cinq jours seulement après son accession, Édouard avait bel et bien pris le chemin de l’exil, abandonnant le titre à son cadet, Albert le timide, qui souffrait d’un bégaiement prononcé et n’avait jamais été instruit dans l’art de régner.
Heureusement, depuis l’hiver, les tensions étaient retombées. Dans moins d’une semaine, George VI allait officiellement devenir roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, des dominions et des colonies, et ce n’était pas le meurtre retentissant, le 28 avril dernier, d’un jeune politicien du nom de Bertram Auber-Jones qui allait réussir à gâcher la fête.
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De fait, les préparatifs du sacre du nouveau roi, le prince Albert, duc d’York, qui venait de monter sur le trône sous le nom de George VI, mettaient la capitale dans un état d’ébullition qui ne faisait que s’accroître au fur et à mesure que la date des cérémonies, prévues pour le mercredi 12 mai, approchait.
Il faut dire que la mort de son père, George V, le 20 janvier 1936, avait entraîné une grave crise dynastique. Le prince Édouard, son fils aîné, qui lui avait succédé et aurait dû être couronné au cours de l’année suivante, avait très vite été l’objet de vives critiques. Les autorités religieuses lui reprochaient sa romance avec Wallis Simpson, une Américaine deux fois mariée, en même temps que le gouvernement s’alarmait de la complaisance, pour ne pas dire l’admiration, qu’Édouard affichait de plus en plus ouvertement à l’égard du régime nazi. Quelques journalistes, relayant la presse étrangère, plus prolixe sur le sujet que la presse insulaire, avaient en outre rendu publics les liens embarrassants que Mrs Simpson entretenait de longue date avec de hauts dignitaires allemands.
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Je ne laissai pas d’admirer ce talent qu’avait mon compère de se sentir heureux partout, en toutes circonstances. L’univers semblait lui appartenir, et chaque situation de l’existence n’avait d’autre valeur pour lui que le plaisir et la dose d’émulation qu’elle était à même de lui procurer. Alors que nous avions gagné l’Angleterre depuis seulement cinq ans, on aurait dit que James, qui était né à Boston et possédait la nationalité américaine, avait passé ici le plus clair de son existence, roulant dans un coupé de style britannique, suivant avec passion la saison de football et de cricket, et capable de réciter par cœur le nom de tous les pur-sang alignés pour le Grand National. De la même manière, quand les nécessités de nos enquêtes nous conduisaient en des terres lointaines du globe, il en adoptait illico les us et coutumes, aussi folkloriques fussent-ils. Natif, en ce qui me concernait, de la province canadienne du Manitoba, et donc sujet à part entière de Sa Gracieuse Majesté, j’étais pourtant censé être davantage concerné que lui par l’événement.
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— Allez, pas d’inquiétude ! J’ai pensé à mettre ton pyjama et ta brosse à dents dans le coffre à bagages. C’est l’affaire d’un ou deux jours. Nous serons largement rentrés pour les festivités.
— Les festivités ? De toutes les façons, on aura du mal à y échapper. Les conversations ne roulent que sur ça. Même le bombardement de Guernica, en Espagne, ou l’explosion du zeppelin Hindenburg sont relégués au second rang.
— Moi, pour rien au monde je n’en raterais une miette, j’adore cette atmosphère de liesse. Et puis, c’est la première fois que je vais assister à un couronnement. On m’a dit qu’il y aurait des sultanes et des maharanés à tous les coins de rue… et aussi des gallons de bières ! God save our gracious King !
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Le mystère de ces hallucinations n’était pas étranger au fait que j’avais cherché récemment à renouer contact avec Ashley Kirkby. L’érudition qui était la sienne dans le domaine de l’Invisible, et qui nous avait sauvés naguère d’une situation ô combien périlleuse, aurait pu m’aider à y voir plus clair. Hélas, contraint de rallier le Continent pour quelques semaines, il s’était montré peu disert, et mon initiative n’avait eu pour résultat que de piquer à nouveau ma curiosité touchant son ancienne confrérie.
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Alice Grey était sujette à des visions obsédantes, qui la laissaient sans force et désemparée. C’était elle-même qui me l’avait confié. Étais-je en droit de supposer que la jeune femme m’avait, sur son lit de mort, transmis cette troublante faculté ? Ou bien l’émotion suscitée par sa disparition m’avait-elle affecté d’une manière singulière, rendant opérante une disposition de l’esprit que j’avais en moi depuis toujours et qui ne se révélait que maintenant ?
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En particulier, je venais d’être la proie de plusieurs hallucinations étranges, prégnantes, déroutantes, totalement dépourvues de sens, mais qui m’avaient ébranlé au plus profond de mon être. Quelques-unes s’étaient produites durant mon sommeil, s’immisçant en plein milieu d’un songe avec lequel elles n’entretenaient aucune espèce de rapport, mais il était arrivé à trois ou quatre reprises qu’elles surviennent durant la journée, de manière subite et incontrôlée.
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Je traînais ces derniers temps une mélancolie dont j’avais le plus grand mal à me délivrer. Il n’est pas contestable que mon tempérament a toujours été assez enclin à la neurasthénie, mais je crois en la circonstance que la mort d’Alice2, survenue après une série d’événements on ne peut plus tragiques, le 7 décembre 1936, avait eu sur mon esprit des répercussions dont j’étais loin de mesurer l’ampleur.
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Je te signale que ce ne sont pas tes investigations mystico-littéraires qui vont nous faire vivre. Nous tenons une agence de détectives et, à ce titre, nous sommes censés mener des enquêtes, des vraies, avec des crimes, des suspects et même, si ce n’est pas trop demander, des coupables en bonne et due forme. Au lieu de ça, tu végètes dans tes babouches, mon vieux. Montague Street ne te réussit guère en ce moment. Je dis qu’il est temps que tu te bouges un peu !
Sur ce point, je ne pouvais donner tout à fait tort à James
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— Tu te souviens de la mystérieuse société qui avait mandaté Ashley Kirkby1 en 1898 pour entrer en relation avec Arthur Conan Doyle ? questionnai-je. L’auteur des Aventures de Sherlock Holmes a décrit cette mémorable rencontre au chapitre XV de ses Mémoires.
— Mouais, et alors ?
— Eh bien, je suis parvenu tant bien que mal à rassembler des bribes d’informations sur cette confrérie. Arthur Machen, l’un des meilleurs écrivains de ce pays, en a fait partie au début de notre siècle. De même que le poète William Butler Yeats, qui a obtenu depuis le prix Nobel de littérature, l’actrice Florence Farr, maîtresse de George Bernard Shaw, Constance Wilde, l’épouse du grand Oscar, Algernon Blackwood, Sax Rohmer, le créateur de Fu Manchu, sans compter Aleister Crowley, dont la presse à scandales a amplement rapporté les frasques ces dernières années. Cette société s’appelait l’« Ordre hermétique de l’Aube dorée », et je donnerais cher pour savoir ce que tous ces brillants cerveaux manigançaient ensemble.
— Ça nous fait une belle jambe ! Je te signale que ce ne sont pas tes investigations mystico-littéraires qui vont nous faire vivre.
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