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Citations de Fabrice Lardreau (32)


Malgré sa formation d'autodidacte (un de nos points communs), il demeurait un scientifique, homme neutre et précautionneux, c'est-à-dire chiant. Rigueur avant tout. Respect des procédures.
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Cette deuxième série de portraits, qui rassemble autour d'une passion commune des personnages issus d'horizons parfois éloignés, s'inscrit dans la même démarche : retracer le cours d'une vie à travers le filtre de la montagne. Cette dernière, je l'ai compris peu à peu, n'est jamais une activité anodine et se confond rarement avec un sport ou un "hobby". Quels que soient la fréquence et le niveau auxquels on la pratique, elle accompagne l'existence , lui donne un sens et une intensité supplémentaires.
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« Bienvenue à Medisën, ville archipel, cité lacustre » (p. 11)
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... réchauffement climatique. Partout sur le Vieux Continent, on luttait contre les îlots de chaleur urbaine en plantant à tour de bras Façades végétalisées, créations de pares, coulées vertes, jardins potagers, toitures arborées, rien n'échappait au mouvement. Très en retard sur ce plan, la mairie de Lutetia, sous la pression de ses administrés, étouffant pendant les canicules chaque année plus marquées, est passée à la vitesse supérieure. Débutée sur la place de l'Hôtel-de-Ville, devenue un jardin à l'anglaise, poursuivie à l'arrière de l'opéra Garnier, sur le parvis de la gare de Lyon et autour des voies sur berge, la vague verte a submergé la capitale. On aménageait les toits, on cassait les cours des écoles, des lycées et des institutions pour gazonner, planter arbres, buis sons, plantes grimpantes et massifs de fleurs. Repeinte au cours du temps, totalement réaménagée, la tour Montparnasse
émergeait comme un buisson géant taillé au cordeau. Cernée d'une forêt luxuriante, la pyramide du Louvre, quant à elle, évoquait un édifice inca livré au regard des Conquistadors... Enfin, projet phare suscitant la fierté lutétienne: l'immeuble-pont végétalisé érigé porte Maillot, juste au-dessus du périphérique, et doté de mille arbres. J'ai visité l'endroit peu après son inauguration, à l'occasion d'une mission de surveillance: on aurait dit un bateau géant échoué au-dessus des routes. De l'intérieur, ce complexe de verre évoquait l'arche de Noé sanctifiant l'argent - dix étages de bureaux, logements, commerces, un hôtel et des restaurants. Dans les immenses patios, le long des coursives, des pins et des bouleaux, des grappes de verdure apaisant les visiteurs...
Tout cela n'est plus que décombres. Le lieu s'est volatilisé lors de l' « Effondrement », ainsi que l'a nommé l'Histoire. L'avantage des grandes tragédies, c'est qu'elles figent la mémoire : vous saurez à jamais où et avec qui vous étiez quand vous avez appris la nouvelle. En ce 21 juin, je me trouvais pour ainsi dire en bonne compagnie dans une chambre d'hôtel haut de gamme. Cynthia, vingt-cinq printemps, brune au teint mat, formes rebondies, travaillait comme hôtesse d'accueil à l'Archipel, au siège de la Compagnie. Mon rendez-vous avec le P-DG, lorsque je me m'étais présenté, l'avait apparemment impressionnée. Vous connaissez M. Maupertuis? m'avait-elle demandé avec un regard admiratif. Sérieux? Capitalisant sur le prestige, j'avais obtenu un rendez-vous le soir même. Cynthia, qui voulait devenir actrice et rêvait d'aller en Californie, pratiquait une forme de sexualité que je qualifierais de décomplexée. Rien ne la gênait, aucune pratique ne lui semblait taboue, contre-indiquée ou perverse. Un vrai bonheur.
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Ce soir de printemps, une loi naturelle naturelle un instant bafouée avait été rétablie ; on avait redonné à chacun le rôle échu dès la naissance : l'aristocrate se distinguait du gueux, le maître de son servant ( ce qui donnait dans sa version contemporaine le P-DG et son larbin).
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Son ironie déconcertait élèves et enseignants. Mon camarade oscillait entre insolence et élégance, politesse et provocation, sans qu'on puisse le cerner. Cette attitude m'a plu. J'aimais aussi la distance qu'il ménageait avec les autres, son fatalisme, son flegme. Rien ne l'atteindrait jamais, semblait-il.
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Bon nombre d'histoires, amplifiées par les réseaux sociaux, circulaient sur les renards urbains....On évoquait d'abord une mutation comportementale : ses liens s'étant resserrés avec l'homme, qui avait commis l'erreur de le nourrir, de le caresser, l'intronisant animal de compagnie, Goupil n'avait plus peur de notre espèce, déchue de son statut vertical. désormais sans crainte, il nous voyait comme des égaux et, qui sait, dans un avenir proche, peut-être comme des rivaux...
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Edouard avait une bête noire : Jean de La Fontaine. « J’étais vraiment furieux, en classe, quand on nous rabâchait la morale de La Fontaine, toujours sur le dos du renard ; je trouvais ça faux, injuste et totalement obscurantiste ! Le pauvre animal en prend toujours plein la figure ! Alors qu’il n’y a aucun fondement scientifique derrière tout ça – et d’ailleurs la période actuelle prouve combien ça continue, combien ces préjugés, ces peurs, se perpétuent ». Prenant les choses très à cœur, mon ami avait sur lui un petit carnet où il consignait les offenses faites à Goupil.
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"J'entends souvent dire, rappelait-il sur un ton agacé, que la nature est "bien faite" : elle n'est pas "bien" ou "mal" faite. Je m'adapte, je réussis, je ne m'adapte pas, je meurs. Point." Belle philosophie, n'est-ce pas ? J'aimais son mélange d'érudition et de pratique de terrain, la première n'était qu'une prolongation de la seconde, une confirmation des indices rapportés in situ.
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Je ne suis pas doué pour vivre une histoire d'amour, encore moins pour la raconter.
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Parler? La belle affaire...La diplomatie n'a jamais été mon fort, et franchement, l'idée d'engager la discussion avec deux types armés, formés par mes soins, ne me tente guère.
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« Je dois l’avouer, j’apprécie la routine. J’y puise un plaisir, une jubilation rassurante et mélancolique. Contrairement aux idées reçues, aux clichés souvent hâtivement répandus, la rigueur est une grande aventure : elle ménage, à l’instar de toute partition, de tout programme musical ambitieux, des micro-variations. » (p. 101)
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