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Citations de Fernando Arrabal (42)


Un autre arrabalesque : (cette fois houellebecquien) "Décomposée en menus morceaux, la société se corromp et pourrit."
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Branlette espagnole : Termes dont je demanderai à Houellebecq ce qu'ils signifient la prochaine fois que je le verrai. (Les Particules élémentaires, p. 130.)
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Je ne crois pas que les bons soient d'un côté et de l'autre les méchants. Il y a la violence aveugle et les victimes baignées de cendres.
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Eux – et elles – m’ont dit que maintenant tout est changé, que maintenant on guérit les maladies, que maintenant les voyages sont rapides, que maintenant l’humanité a fait des progrès et que le bien-être contribue au bonheur.
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La révolution
elle viendra bientôt
sera sexuelle
ou ne sera point.
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LES JUGES

Un sablier géant,
à l'intérieur le sable est remplacé par des hommes qui tombent sans cesse.
Au sommet du sablier des femmes donnent naissance à des enfants.
Le fond du sablier est jonché de squelettes.

Voix provenant de derrière les spectateurs.
VOIX. - Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt
il reste seul
s'il meurt
il portera beaucoup de fruits
Vous serez chassés
vous serez précipités dans une fosse
et vos têtes seront submergées par des cadavres
et les cadavres des cadavres
jusqu'à la fin des temps.
Vous naîtrez dans la douleur
et périrez de même
et tes frères et tes parents
ne te pleureront qu'une saison.
Vos vies sont des fleuves
qui vont se jeter dans la mer
qu'est la mort.

Mêlées à cela des voix très gaies chantent.

LES VOIX. - Heureux, heureux chantons
la vie, l'amour
le baiser de ta bouche
ton ventre d'ivoire
et tes lèvres de printemps.
Mangeons les fruits délicieux
de ce jardin des délices
et sous un pommier
nous nous enlacerons
jusqu'à la frénésie.
Heureux, heureux chantons
la vie, l'amour.

Le fond du sablier est jonché de squelettes.
Bruit de train.
Pleurs de nouveaux-nés.
Pleurs de vieillards.
Rires de jeunes enfants.
La vie continue sur son rythme habituel.

Extrait d'Apokalyptica
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Et Altagore m'a parlé des folies de l'âme et du pouvoir qu'elles détiennent. Et puis elle m'a fait l'éloge de la folie.
Puis Altagore m'a affirmé qu'un jour elle me mènerait au cinéma Erasme. Et je lui ai demandé : "Comment est-il ?" Et elle m'a dit qu'à la porte il y aurait des photographies et qu'à l'intérieur nous verrions un film dont j'ai oublié le titre. Elle me l'a raconté et elle m'a expliqué les symboles magiques de chaque personnage et chacun des rites noirs célébrés. Altagore m'a appris que la salle serait la nef des fous, que nous y serions en communion spirituelle et que l'écran refléterait le retable des merveilles. Elle a ajouté que les personnages sembleraient des ombres sans épaisseur dans une sorte de monde sans pesanteur, parce qu'ils seraient faits d'une substance visqueuse d'origine magique.
Et quand Altagore est partie, je me suis endormi en pensant au cinéma et j'ai rêve qu'une femme mangeait un poulet rôti en compagnie de son mari et de ses deux enfants.
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Au bout de quelques instants, elle a retiré ses vêtements. Sur son ventre était dessiné une sorte de masque dont les lèvres étaient celles de son sexe. Elle a placé là, au milieu, comme fichée, la cigarette qu'elle avait à la bouche, et un filet de fumée montait toujours.
Et je lui parlais, mais elle ne répondait pas.
Au bout de quelques minutes, elle a éteint la cigarette et elle m'a déshabillé avec soin. Puis elle a sorti de son sac des œillets et me les a plantés au bas des reins. Et j'ai vu que, de ses yeux qui ne pleuraient pas, s'échappaient des larmes.
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Une sorte de cheval à crinière de lion, une longue corne au milieu du front, marche au centre. Une jeune fille nue chevauche l'animal. Les prêtres tentent de la toucher ; alors, le cheval fonce, tête basse, et la bête reste clouée au sol. Ils rient et agitent leurs crosses. L'un d'eux, un énorme cigare à la main, fait "V" avec ses doigts.
Une fillette se dirige vers la glace de la boutique située en face de l'avenue. Elle la regarde longuement. Elle fait un pas vers elle et disparaît. Une femme crie : -
- Aliiiiice, Aliiiiice !
Des enfants, montés sur patins, zigzaguent au centre de l'avenue entre un petit groupe de vieillards qui s'éloignent en valsant.
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Si j'étais sûr que mon père était mort, il aurait cessé de me hanter. Même si j'avais la certitude qu'il avait été torturé jusqu'au dernier souffle.

Mais pouvait-il disparaître sans laisser de traces...? Le pays était quadrillé. Les policiers avaient le droit de tirer sur un prisonnier en fuite comme lui. Quel affront pour l’État de ne pas l'avoir trouvé! Et, pourtant, il disparut comme si la terre la terre l'avait englouti...
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A vrai dire, les yeux du petit Miguel s'ouvrirent sur un univers où les frémissements de l'espérance ne se distinguaient pas du fracas de la terreur.
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Nouveau Monde conquis par des aventuriers va-nu-pieds. Ils apprirent à chevaucher et à rêver avec Feliciano, les romans de chevalerie devinrent des guides subversifs. Modèles stimulants pour conquistadores. Une fois terminée l'invraisemblable et brutale prouesse de la conquête de l'Amérique, ces livres auraient pu servir d'instruments de libération pour les autochtones (...) "Ils sont de mauvais exemple pour les indiens". Les romans de Feliciano de Silva deviennent des ouvrages clandestins et séditieux (...) "Parce que les indiens, en s'y adonnant, délaisseront les livres de saines et bonne lecture" ... C'est à dire les traités prêchant la résignation.
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Rezvani, peintre et écrivain

"Rejeté de la communauté dès l'enfance, sans pays ni ancêtres, la peinture me servit à me mettre encore plus à part et c'est en collaborant à mon propre isolement que je me le rendis à peu près vivable. Il ne me restait que la singularité...J'héritais à vie d'un refus malade de tout amalgame social. J'étais un expulsé à perpétuité. Aucune utopie, aucune cité du soleil ne me feront jamais rêver. Je n'y vois que police, discipline, délation, essorage mental. Toute organisation déploie le drapeau borgne de la censure, de la dépossession de l'homme par l'idée. " (Le portrait ovale, NRF, p. 146)
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José Balmès (peintre, né en Espagne en 1927)

En ce sens, l'exil nous permet de pénétrer davantage la condition humaine, sans distinction de pays ou de race. De même il n'y a pas, en nous, séparation entre l'artiste et le militant, il n'y a pas non plus séparation entre l'artiste et le militant, il n'y a pas non plus séparation entre l'artiste et l'homme en général. Et l'homme et l'artiste que nous sommes sont enrichis par l'exil, par la confrontation qui nous permet d'élargir notre conception artistique et même de mieux comprendre notre pays. (p. 49)
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Eugène Ionesco

-Oui. Aussi bien politiquement qu'artistiquement, elle a déterminé toute mon existence. Je n'ai jamais pu être...d'extrême droite. Je n'ai jamais pu être de gauche ou d'extrême gauche. Je n'ai jamais pu être non plus pour les bourgeois; Si bien que je suis nulle part. Mais le gens qui ne sont nulle part ne sont pas assez nombreux. et je vais écrire un article ou un essai dont le titre sera paradoxal : " Solitaires de tous les pays, unissez-vous. " (Il rit) (p. 131)
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LE curé est venu voir ma mère et il lui a dit que j'étais fou.
Alors ma mère m'a attaché à ma chaise. Le curé m'a fait un trou dans la nuque avec un bistouri et il m'a extrait la pierre de la folie.
Puis ils m'ont porté, pieds et poings liés, jusqu'à la nef des fous.
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PRISONNIER de verre je ne voyais que les énormes mains de ma mère qui refermait le couvercle avec force. Puis elle a collé une étiquette sur le flacon et m'a placé sur une étagère de la cuisine.
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Pendant des années j'ai pratiqué un jeu qui m'a conduit à des découvertes curieuses. Il s'agit de trouver des définitions ou des phrases "profondes". Je choisis un mot ou un membre de phrase d'une page prise au hasard dans un livre ; puis j'ouvre ce même livre en un autre endroit et je recommence l'opération. Il ne s'agit pas d'un jeu automatique, puisque la seconde partie doit être choisie de telle sorte que l'ensemble forme une phrase cohérente du point de vue grammatical (exclusivement). Très souvent, le résultat est un non-sens admirable et magistral. Et, cependant, un jour j'obtins, en suivant toujours ma méthode, la phrase suivante (qu'on eût pu imaginer de toute autre façon) :
"L'avenir agit en coups de théâtre."
Cette phrase m'enchanta. J'en vins à penser que l'avenir était déterminé par le hasard et je supposai que même la confusion (que je ne distinguais pas du hasard) régissait notre avenir et par conséquent notre... passé (ex-avenir).
Je crus don, alors, qu'il y avait trois grands problèmes :
- la mémoire,
- le hasard,
- la confusion.
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Altagore m'a expliqué qu'on allait enterrer Coubert, et qu'un prêtre chanterait le Libéria et que des hommes et des femmes d'Ornanus suivraient le cercueil, ainsi qu'une voiture publicitaire de la marque -Réalisme-.
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C'était à la fin que je bandais. Quand tante Clara récitait des Notre-Père pour des intentions particulières et quand grand-mère lui en soufflait de nouvelles. Je bandais et le bout devenait humide pendant que je répondais aux Notre-Père de tante Clara et de grand-mère chaque soir plus nombreux.
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