Citations de Florian Zeller (170)
on entendait souvent dire, ici ou là , que le système répressif était le seul mode de gouvernement adapté aux pays de cette région. en tout cas, c'était le seul qui les protégeait de l'intégrisme. ce qui n'aurait pas été le cas de la démocratie.
et elle faisait justement partie de ces femmes modernes profondément égocentriques qui sont devenues incapables d'amour, parce que trop obsédées par elles-mêmes.
elle avait assisté à la conférence et avait beaucoup aimé ce que j'avais dit sur le nouveau réalisme. c'était d'autant plus gentil de sa part que je n'avais rien dit sur le nouveau réalisme.
la coordinatrice parlait assez mal le français, mais croyait très bien le par ler.Du coup, elle nous proposait régulièrement des questions, du genre "en France, les jeunes écrivains sont-ils plus jeunes que ceux qui écrivent en étant plus âgés que les jeunes?" ou :"pensez-vous que les auteurs qui vous ont influencé vous ont influencé pour écrire?" ou encore "comment avez-vous pris la nouvelle génération pour écrire?"
on ne peut pas être pauvre et joueur à la fois. À moins d'être con.
j'avais souvent entendu parler d'une homosexualité d'ersatz censée pallier le manque de femmes, mais je ne savais pas du tout s'il s'agissait d'un mythe ou d'une réalité . d'après ce que vous m'avez dit, aussi curieux que cela puisse paraître, on retrouve à peu près le même phénomène dans certaines familles ultra-catholiques de Versailles. Les jeunes filles ne voulaient surtout pas se faire dépuceler avant le mariage. c'est pourquoi elles se faisaient sodomiser par leur amoureux d'adolescence. d'une façon plus générale, l'extrémisme religieux conduit toujours à ce genre d'aberration hypocrite.
Prince, ce que je suis, je le suis par moi.
Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il.ny a qu'un Beethoven.
Pourquoi lui a-t-elle dit qu'elle avait
rencontré quelqu'un? Ce n'était pas pour
se venger, mais elle n'a pas trouvé d'autre
moyen pour lui dire de partir.Elle n'avait
pas d'explication. C'était comme ça.
Oui, c'est l'illusion comique des nouveaux amants : comme les enfants, ils parlent d'éternité; comme les mauvais poètes, ils croient à la puissance de ce qu'ils disent. Et comme nous, ils se noient dans la plus triste des lâchetés, la banalité.
Elle attendait. C'est toujours l'attente qui crée les événements, jamais l'inverse.
Elle mourrait sans faire de bruit comme ceux qui n'ont pas le privilège d'être aimés.
Souvenez-vous de ce moment de l'année ou les femmes s'accordent avec le climat et redécouvrent des élans de nudité, ces épaules dévoilées, ces nuques, ces sourires éclatants du mois de mai.
Car les lâchetés sont comme des réflexes dans les moments de rupture : elles apparaissent avec l'innocence d'un courant d'air.
La force! Elles (les femmes) n'avaient que ce mot à la bouche. Comment ne pas sentir qu'il fallait jouer la comédie de la force pour pouvoir les posséder ? Elles avaient sans doute, quelques égards pour d'autres qualités, mais ce qui leur plaisaient le plus, ce pourquoi elles étaient prêtes à se perdre, c'est-à-dire se donner, c'était la force, uniquement la comédie de la fausse force. Il fallait donc parler avec une voix grave, d'un ton assuré, avec le regard sévère et les épaules larges, étouffer en soi l'enfant qui pleure, n'avoir plus peur de la vie, de l'avenir, de tout ce qui, généralement, les fait trembler le soir quand elles se retrouvent seules et alors le délice et l'abandon dans leurs yeux. Est-il seulement possible, auprès d'une femme, d'avouer qu'on est le plus fragile des hommes, sans immédiatement perdre toute sa considération ?
En géométrie, une sphère est une surface dont tous les points sont à égale distance du centre. Tristan est prisonnier d'une sphère, puisque tous les objets désirables qui l'entourent se trouvent à égale distance de son moi. Il ne parvient pas à savoir celui qu'il préfère. Cette sphère est une figure de l'immaturité moderne. Elle positionne l'être comme un enfant dans le ventre de sa mère, et à travers cet état d'incertitude permanente, c'est notre propre consentement que nous recherchons. Un bébé est probablement plus proche de DIEU que n'importe quel homme, fut-il saint. Car il est une pure potentialité: il peut encore tout devenir puisque rien n'a encore commencé. Et la modernité, me semble-t-il, est hantée par le fantasme de se maintenir dans cet état de pure possibilité. Je voudrais pouvoir tout devenir. Ne fermer aucune porte sur l'infini des possibilités. Nous en venons à tout désirer, tout et son contraire. Mais désirer tout et son contraire revient à ne rien désirer du tout et à sortir de l'existence. Nous voulons cette femme et toutes les autres. Nous voulons cette vie et toutes celles qui lui sont radicalement opposées.
Amélie a des cernes, elle est faible, triste, prête à s'écrouler et il sait qu'il en est responsable. Il l'a poussée jusque dans ces zones morbides où il peut l'aimer pleinement. Il comprend qu'il la détruit petit à petit et qu'elle se laissera faire.
L'attendrissement prend la forme de l'amour alors qu'il n'en est que la caricature.
La vanité de la femme est de vouloir faire de l'homme un être monogame, se disait-il. Sa cruauté est d'y parvenir, parfois, quitte à faire de lui un enfant craintif.
La tendresse est une forme inavouée de détestation de l'autre.
Elle s'éloigne et redevient un de ces fantômes de femmes croisés dans la rue qui, l'espace d'un instant, retirent au reste du monde toute son importance.