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Citations de Florian Zeller (170)


Moi, j’ai toujours eu l’impression que c’était vachement dangereux de trop rêver. Ca donne de faux espoirs. Et l’espoir, c’est ça qui tue. Même si la plupart des gens vous font croire que c’est ce qui les fait vivre.
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Ce livre est une fiction : la plupart de ce qui y est dit est faux ; le reste, par définition, ne l'est pas non plus.
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A trente ans, il y a théoriquement autant de choses à vivre que de choses vécues, autant devant que derrière soi- c'est-à-dire: autant d'espérances que de souvenirs. C'est un équilibre précaire qui ne durera pas. Peu à peu, la masse des souvenirs l'emportera sur celle de l'espérance. De ce point de vue, veillir, ce serait le transvasement invisible entre ces deux masses. Plus on avance, plus l'espérance se fait rare, tandis que la poche contenant les souvenirs devient extrèmement lourde. Si lourde, en vérité, qu'elle finit par se déchirer. La mémoire fuit alors de toutes parts. Elle fuit jusqu'à disparaître complètement.
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Le professeur leur montre alors ses propres paumes: " Vous voyez, ces lignes, celles dont on dit qu'elles révèlent l'avenir d'un individu...Vous savez d'où elles viennent? Ce sont les cicatrices des premières pulsations. Au moment où le coeur se met à battre, les mains du foetus se contractent, et les lignes se dessinent pour toujours.
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PIERRE : A quoi tu joues, Nicolas ? Qu’est-ce que tu cherches ? (Un temps) Moi, à ton âge, ma mère était malade, je ne voyais plus mon père, j’avais des problèmes d’argent, mais je me battais. Je me battais, et crois-moi, ce n’était pas drôle tous les jours. Qu’est-ce qui t’arrive, à toi ? Qu’est-ce qu‘il y a eu de si dramatique dans ta vie pour que tu ne puisses pas aller en cours comme tout le monde ? Réponds-moi ! (Un temps) Réponds-moi, Nicolas !
NICOLAS : Je n’y arrive pas.
PIERRE : Tu n’y arrives pas ? Je ne comprends même pas ce que ça veut dire. Tu n’arrives pas à quoi ? A te lever le matin ? A te concentrer ? A faire des efforts ?
NICOLAS : A vivre (Un temps court.) Je n’arrive pas à vitre. Et c’est de ta faute.
PIERRE : Pardon ?
NICOLAS : Si je suis comme ça. C’est de faute.
PIERRE : De quoi tu parles ? (Un temps.) Qu’est ce qui est de ma faute ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Dis-moi.
NICOLAS : Tu me dégoûtes.
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LE PERE : Qu’est-ce que tu dis ?
LA MERE : (comme si rien n’avait été dit) Je dis que je ressens un grand vide
LE PERE : C’est de ta faute, aussi … Tu ne fais rien. Tu n’as développé aucune passion. Tu restes là, à ne rien faire. Alors forcément … Le monde te paraît …monotone
LA MERE : Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
LE PERE : Je ne sais pas.
LE MERE : Tu vois.
Un temps.
LE PERE : Tu ne t’intéresses à rien. Depuis que les enfants ont quitté la maison, on dirait que … Enfin, il faut que tu te trouves des occupations. Des centres d’intérêt. Des …
LA MERE : Je me suis fait avoir. Voilà l’explication. Je me suis fait avoir. Sur tout la ligne.
LE PERE : De quoi tu parles ?
LA MERE : Il y a eu les enfants, oui. Je me suis occupée d’eux. Ca, on peut dire que je m’en suis occupée, des enfants. Deux enfants, ce n’est pas rien. Enfin, deux … Trois, avec toi. Parce que je me suis occupée de toi, aussi. Et je me suis occupée de cette maison.
LE PERE : C’est vrai.
LA MERE : Mais maintenant tout le monde est parti. Et je me retrouve toute seule. Dans cette grande maison. Plus personne n’a besoin de moi. Et pas un seul coup de fil …
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- Ça se passe bien entre vous ?
- Pourquoi ?
- Non je te pose la question.
- Ça va.
- Parce que j’ai remarqué que la plupart des gens qui font un enfant se séparent dans l’année qui suit…
- Tu dis ça pour me remonter le moral ?
- Non, non, je te dis ça sérieusement. Tu n’as pas remarqué ? Moi, en tous cas, autour de moi, c’est flagrant. […] C’est quelque chose qui me frappe. Pas toi ? Il me semble qu’avant, le fait d’avoir un enfant avait plutôt tendance à consolider les liens entre les parents... Non ?
- Je ne sais pas. Moi, mes parents se sont séparés quand j’avais quinze ans. Les tiens aussi.
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Des murs chutent, des tours s'effondrent, mais dans quelle mesure ces événements changent-ils nos vies? En revanche, à travers le rétrécissement des trottoirs, c'est notre relation à la rêverie qui est bouleversée en profondeur. Si nous ne flânons plus, nous ne pouvons plus contempler le monde de la même façon.
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« A l’absurdité du monde, je voudrais répondre par sa beauté. A sa beauté correspond l’émerveillement permanent. »
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Soudain, au loin sur la plage, elle crut reconnaître le couple de tout à l'heure, et elle fut prise d'un vertige. Elle avança dans leur direction, et plus la distance qui la séparait d'eux se réduisait, plus son trouble augmentait. Elle avait l'étrange impression de les connaître sinon depuis toujours - du moins depuis très longtemps, tout en sachant très bien qu'elle ne les connaissait pas.
Ils se tenaient face à la mer. La mer montra du doigt l'horizon. Ils étaient, à cet instant, tous les amants du monde, ils étaient le bonheur d'être deux, l'espoir fiévreux et magnifiquement puéril de ne faire qu'un. En les regardant, Amélie fut envahie par une violente mélancolie. Elle n'osa pas s'approcher. Qui étaient-ils? Lui avait une silhouette élancée et portait un costume noir. Pourquoi était-il si élégant sur la plage? Et elle? Elle avait une robe courte et de longs cheveux blonds. Ils sont vraiment beaux ensemble, se dit Amélie. Ils ont l'air heureux. C'est alors que la ligne bleutée de l'horizon lui apparut comme une de ces lignes dont on ne revient pas.
Elle les dépassa. Pourquoi se sentait-elle aussi triste? Elle attendit de s'être suffisamment éloignée pour se retourner une dernière fois. Ils s'embrassaient, là-bas.
Elle était triste parce qu'il lui semblait que tout était destiné à disparaître, à faner, à pourrir. Un jour, il faudra bien se rendre, pensa-t-elle. Un jour, ils se détesteront. Les débuts ne veulent rien dire. Oui, les débuts mentent, et tout disparaît.
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Comment cela s'est-t-il produit? Il a croisé O. pour la première fois il y a une semaine. Ils se sont croisés comme des milliers de gens se croisent, dans une soirée ordinaire. Sur le coup, il ne l'a trouvée ni belle, ni laide; il ne l'a même pas trouvée quelconque.
Plus tard, il a remarqué sa voix. Elle ressemblait d'une façon troublante à celle d'une fille qu'il avait aimée. On devinait, derrière l'assurance de la trentaine, le timbre hésitant d'une petite fille, une sensualité interdite. Il a commencé à plaisanter, et elle à rire. Mais tout ceci n'a été qu'un prétexte vulgaire : O. n'est pas une raison suffisante.
Il savait depuis le début qu'il tromperait un jour Amélie. Toutes les lettres de l'alphabet auraient pu convenir; O., ce soir-là, se trouvait sur son chemin, voilà tout.
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Nous, êtres limités à l'esprit infini, sommes uniquement nés pour la joie et pour la souffrance. Et on pourrait presque dire que les plus éminents s'emparent de la joie par la souffrance.
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(D'ailleurs), elle n'avait aucune idée de son véritable prénom. Elle avait décidé qu'il s'appellerait Pierre parce qu'il fallait bien lui donner un nom. Elle lui inventa aussi une histoire, un passé, des regrets. Après un certain temps, elle oublia les traits de son visage, la façon dont il s'habillait, la couleur de ses yeux. Elle douta même de l'avoir jamais vu. Pierre était devenu une image floue représentant l'amour qu'elle aurait voulu connaître. Elle se disait qu'il devait exister quelque part, cet être fait pour elle. Et qu'avec un peu de chance, cette fois, ils ne se manqueraient pas. Elle attendait.
Entendons-nous bien : elle n'était pas tombée amoureuse d'un inconnu. Elle avait simplement découvert la possibilité de l'amour. Pendant toute son adolescence, on ne l'avait pas regardée. Et, dans son imaginaire, l'homme était l'être par lequel venait la détresse. Mais subitement, à travers le regard d'un inconnu, elle comprit qu'elle pouvait intéresser les hommes. Elle comprit aussi qu'elle aimait cela. Au même moment, elle devint belle.
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C'est le téléphone, et notamment le portable, qui a définitivement assassiné la pratique de la correspondance. Je pense souvent à ces femmes qui vivaient dans l'espérance, sur le gage d'une seule lettre d'amour, quand l'autre, par exemple, partait à la guerre. Les mots avaient alors une force redoutable puisqu'ils décidaient des vies. On attendait, et on faisait confiance même sans nouvelles de l'autre pendant des périodes infinies. Aujourd'hui on commence à panique des qu'on ne parvient pas à le joindre sur son portable. Que fait-il ? Pourquoi ne répond-t-elle pas ? Avec qui est-il ? L'angoisse a gagné du terrain. Nous sommes rentré dans une période sans retour qui signe la fin de l'attente, c'est-à-dire de la confiance et du silence.
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ELLE : Ne jamais dormir ensemble ?
LUI : Oui. Sinon un jour tu ronfleras parce que tu auras pris froid dans la journée. Cela peut arriver. Et alors je commencerai à te détester dans le secret de la nuit. Oui, un jour tu ronfleras, ou je ronflerai, et j'accéderai à ta vraie nature, et toi à la mienne : notre nature porcine.
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La vanité de la femme est de vouloir faire de l'homme un être monogame, se disait-il. Sa cruauté est d'y parvenir, parfois, quitte à faire de lui un enfant craintif.
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Ce que j'ai compris avec Mme Morozvitch, c'est que la plupart du temps, elles sont heureuses les grand-mères. De l'autre côté de leurs paupières, elles ont des images que personne peut voir. Comme des trésors.
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Un grand écrivain est justement celui qui nous emmène là où nous n'avons pas envie d'aller.
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La vie est un piège dans lequel on finit tous un jour ou l’autre par tomber.
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Florian Zeller
C'était son point faible, à ma mère, la faim dans le monde. Elle adorait ça. A cause de son côté croyant. Mais c'était pas assez crédible. Elle savait très bien que moi, la faim dans le monde, ça m'avait jamais vraiment passionné. Je préfère le tennis ou la littérature.
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